Procès en Appel d’une affaire de drogue : Le Parquet demande la tête de Sidi Mohamed Haïdalla

Article : Procès en Appel d’une affaire de drogue : Le Parquet demande la tête de Sidi Mohamed Haïdalla
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23 août 2016

Procès en Appel d’une affaire de drogue : Le Parquet demande la tête de Sidi Mohamed Haïdalla

palais de justice

Après une première condamnation à 15 ans de prison fermes pour trafic de drogue, Sidi Mohamed Haïdalla devait faire face à de nouveaux juges, suite à l’Appel du Parquet, peu satisfait des verdicts prononcés en première instance devant la cour criminelle du Tribunal de Nouakchott-Ouest. Cette fois, il a réclamé la tête de Ould Haidalla fils.

Les proches et amis de Sidi Mohamed Haidalla attendent avec impatience le verdict de la Cour d’Appel pour être fixé sur son sort. Le Parquet avait demandé jeudi 17 août 2016 à la fin de son réquisitoire la peine capitale contre le prévenu. Il a également demandé à la cour l’annulation des non-lieux accordés aux autres personnes qui étaient impliquées dans le dossier.
Lors du jugement en 1ère instance de l’affaire de drogue dans laquelle Sidi Mohamed Haidalla et treize autres personnes étaient inculpées, la Cour criminelle du Tribunal de Nouakchott-Ouest avait condamné le fils de l’ancien Chef de l’Etat des années 80, Mohamed Khouna Ould Haidalla, à 15 ans de prison fermes.
Loin de méduser une assistance aux trois quart féminine qui occupait les quelques chaises de la salle d’audience au milieu d’une absence notoire du public, retenu devant le Palais de justice par un impressionnant cordon policier, la requête du représentant du Parquet semblait démesurément exagérée. Elle était pourtant prévisible, selon certains observateurs, qui ont rappelé le mécontentement du pouvoir face aux peines jugées complaisantes prononcées par le juge de la cour criminelle. Ce magistrat sera d’ailleurs soumis, juste après le verdict qu’il avait prononcé, au contrôle des inspecteurs du ministère de la Justice. Le Parquet donnera d’ailleurs des ordres pour l’arrestation des personnes qui ont été acquittées par ses soins, avant de faire appel aux verdicts prononcés en première instance.
D’autres incidents avaient émaillé ce dossier, dont la réaction du juge Ahmed Ould Baba, président de la cour pénale près de la cour d’Appel qui avait demandé à ce qu’on le dessaisisse du dossier 101/2016 relative à l’affaire de drogue dans laquelle sont impliquées Sidi Mohamed Haidalla et son frère, ainsi que d’autres personnes. Le juge protestait ainsi contre l’Inspection que le ministère de la Justice lui avait envoyée pour le punir de n’avoir pas suivi les instructions de l’Exécutif dans ce dossier. Ce qui démontre l’inféodation actuelle de l’appareil judiciaire et l’indépendance usurpée des juges en Mauritanie, selon les observateurs.
A noter qu’aucune suite n’a été donnée à la requête formulée par les détenus qui avaient dénoncé des tortures et autres actes inhumains dégradants durant leurs interrogatoires. Même le président de la cour semble peu se soucier du sort qui a été réservée à sa demande pour l’ouverture d’une enquête judiciaire sur ces allégations.

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