«Le président de la FFRIM a aligné des contre-vérités lors de son interview » Dixit Moussa Ould Khairy, Président du FC Tevragh-Zeina

Article : «Le président de la FFRIM a aligné des contre-vérités lors de son interview » Dixit Moussa Ould Khairy, Président du FC Tevragh-Zeina
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12 juillet 2017

«Le président de la FFRIM a aligné des contre-vérités lors de son interview » Dixit Moussa Ould Khairy, Président du FC Tevragh-Zeina

Au cours de l’interview qu’il a accordée à la chaine TV de la Fédération Mauritanienne de Football (FFRIM), Ahmed Ould Yahya, se serait attaqué au FC Tevragh-Zeine et à son président Moussa Ould Khaïry. Nous avons recueilli l’avis de ce dernier qui considère que «le président de la FFRIM a aligné des contre-vérités qu’il faut rétablir dans leur authenticité »

Moussa Ould Khairy, Président du FC tevragh-Zeina

Le monde sportif qui est de plus en plus inquiet face à la crise qui secoue actuellement le football national, a suivi avec intérêt la sortie du président de la FFRIM Ahmed Ould Yahya. Que vous inspire son intervention ?

Il faudrait tout d’abord que l’opinion publique nationale et internationale sache que le président Ahmed Ould Yahya, n’a pas apporté des sous avec lui, lorsqu’il fut élu à la tête de la FFRIM. Si le football mauritanien est arrivé aujourd’hui au stade où il est, c’est grâce à la volonté politique et au président de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz. Jamais fédération, dans l’histoire du football national, n’a bénéficié en effet d’autant de moyens financiers et matériels de la part de l’Etat, que la fédération actuelle.

Je pense qu’Ahmed Ould Yahya s’entête à défendre l’indéfendable et on ne sait plus s’il est président du FC Nouadhibou et son avocat attitré ou s’il est président de la fédération mauritanienne de football, auquel cas, ses fonctions lui dictent la neutralité et l’équité dans les conflits de type juridique qui opposent les acteurs nationaux. Des instances ont été choisies pour traiter ces différends et de par ses fonctions, il doit éviter d’empiéter sur les prérogatives des organes indépendants de la fédération.

Le président de la FFRIM récuse pourtant, comme vous et vos supporters le pensent, la moindre inimitié envers le FC Tevragh-Zeina que vous dirigez. Pour preuve, il dit vous avoir donné le championnat de 2011 malgré la décision du Tribunal arbitral des sports (TAS) qui avait tranché en faveur du FC Nouadhibou. Que répondez-vous ?

C’est la première contre-vérité. La dernière journée du championnat en 2011 a été marquée par la double confrontation entre FC Tevragh-Zeine et la SNIM d’un côté et de l’autre, entre le FC Nouadhibou et Imraguen. Le FC Tevragh-Zeina et le FC Nouadhibou étaient presque à égalité de point. Si le FC Tevragh-Zeine gagnait son match ou faisait un match nul et si le FC Nouadhibou perdait ou faisait un match nul, le FC Tevragh-Zeine remportait le championnat. Le FC Nouadhibou n’avait qu’un choix, gagner son match en cas de match nul de FC Tevragh-Zeine. Ce qui lui fut le cas, car le FC Tevragh-Zeine et la SNIM s’étaient quitté sur un nul. Le FC Nouadhibou devait impérativement gagner son match face aux Imraguens. On s’acheminait vers un match nul 1 but partout, lorsque coupe de théâtre ! Dans les dernières minutes du jeu, l’un des défenseurs des Imraguens, Pape Sakho réclama le ballon de son gardien. Ce dernier lui passa la balle pour la relance. Mais au lieu de ça, Pape Sakho contrôla sa balle, se dirigea tranquillement vers ses propres camps et marqua un but. Puis, il ôta son maillot et jubila avec les joueurs de FC Nouadhibou qui le portèrent en bandoulière. Le match se termina ainsi. Le but fut validé mais tout le monde s’attendait à une enquête et à des sanctions contre le joueur et le FC Nouadhibou, car il y avait manifestement quelque chose de pas clair dans ce match.

Pour saupoudrer ce scandale tonitruant dans les annales du football, la fédération proposa un match de barrage entre le FC Tevragh-Zeine et le FC Nouadhibou, ce qui n’est nullement prévu dans les textes de la fédération. Pour dépasser cet incident, les dirigeants de FC Tevragh-Zeina acceptèrent cette entourloupette et se présentèrent pour le match de barrage programmé au Stade Olympique de Nouakchott. Mais l’adversaire du jour, en l’occurrence le FC Nouadhibou, boycotta le match et ne se présenta pas. Naturellement, le trophée du Championnat fut décerné à FC Tevragh-Zeina. Un mois après cet incident, Ahmed Ould Yahya est nommé président de la FFRIM. Une plainte est alors déposée auprès du Tribunal arbitral sportif de la FIFA (TAS) par le FC Nouadhibou qui réclamait le titre de champion. Le TAS donna raison au FC Nouadhibou.

Maintenant, si Ahmed Yahya se permet de dire que c’est lui qui a donné le trophée plus l’argent du championnat au FC Tevragh-Zeina,  c’est une contre-vérité, car c’est une autre fédération qui siégeait avant son arrivée, qui avait attribué le trophée et la prime de champion à Tevragh-Zeina. Vous pensez que le FC Nouadhibou va désister et donner un trophée au FC Tevrah-Zeine ?

Deuxième contre-vérité sur ce même point, lorsqu’il affirme que je me suis rendu au TAS avec une mission de la fédération. Je n’ai jamais posé le pied au TAS et je n’ai jamais parlé avec  ses juges.

Autre argument que le président de la Fédération avance pour démontrer qu’il n’a aucun problème avec le FC Tevragh-Zeine, le fait que ce club soit le seul parmi le bureau fédéral à être représenté par deux personnes, toi et ton Secrétaire général Brahim NDaw.

Contre-vérité encore. Le choix porté sur Brahim NDaw s’est fait sans l’avis du FC Tevragh-Zeina et je n’ai même pas été consulté. Brahim NDaw a été directement coopté par le président de la FFRIM uniquement pour ses compétences, doublé du fait que c’est un ancien joueur international et Secrétaire général d’un club. La preuve qu’il ne représente pas le FC Tevragh-Zeine au sein du bureau fédéral, son abstention au vote consacrant l’homologation du match FC Nouadhibou-Garde Nationale, alors que moi, en tant que son président, j’avais voté NON. D’ailleurs, ce serait un manque de respect notoire envers Brahim NDaw que de le rabaisser à ce niveau. Je pense que le président Ahmed Ould Yahya devrait s’excuser de réduire la présence d’un si bon technicien au sein de la FFRIM à une question de quota.

Ahmed Ould Yahya déclare également vous avoir cédé la primeur de la représentativité du pays lors de la Coupe Arabe de 2012, alors que ce n’est pas vous qui devez y être mais le FC Nouadhibou ?

Enième contre-vérité. En 2012, le FC Tevragh-Zeine avait remporté le doublé, Coupe et Championnat national de 1ère division et devait naturellement représenter la Mauritanie à cette compétition. Pour Ahmed Ould Yahya, c’est le FC Nouadhibou champion 2011 qui devrait représenter le pays à cette compétition, parce que la Coupe Arabe s’était arrêtée en 2010. Mais si on suit sa logique et si cette coupe était rétroactive, ce n’est ni le FC Nouadhibou ni le FC Tevragh-Zeina qui devait représenter la Mauritanie, mais la SNIM qui était championne en 2010. Donc, ce qu’il a dit n’est pas vrai. FC Nouadhibou n’a pas laissé, sur sa demande personnelle, la représentativité du pays à la Coupe Arabe 2012 au FC Tevragh-Zeine. Notre club en avait toute la légitimité.

Votre boycott de la finale de la Coupe Nationale n’est nullement justifié selon le président de la FFRIM, car le conflit qui oppose la Garde Nationale et le FC Nouadhibou ne vous concerne pas. Qu’en dites-vous ?

Tous les clubs sont concernés par le litige entre la Garde, FC Nouadhibou et la FFRIM. Tous, de la 1ère à la 2ème division, y compris évidemment le FC Tevragh-Zeina. Car, si la réserve légitime de la Garde aboutit, le FC Tevragh-Zeine reprendrait le titre de Champion de la Mauritanie, le FC Nouadhibou sera relégué en seconde division, des équipes comme Armée et Toujounine échapperont à la relégation. Si le FC Tevragh-Zeina a boycotté la finale de la Coupe du Président de la République en 2017, ce n’est pas pour faire plaisir à la Garde, ni pour des intérêts personnels, mais c’est pour sauvegarder la bonne moralité du football mauritanien et imposer le respect des textes de la fédération.

Le président de la FFRIM déclare que depuis la crise, des gens se réunissent ici et là, mais que ses gesticulations ne changeront rien à la donne. Vous y souscrivez ?

Reprocher à des citoyens mauritaniens de se réunir, c’est empiéter sur leur liberté. C’est aussi circonscrire leurs initiatives à des desiderata non fondés ou à une permission qu’on devrait leur accorder. Il faudrait que le président de la FFRIM apprenne à respecter les gens. Les Mauritaniens d’une manière générale et les dirigeants sportifs d’une manière particulière ont le droit de se réunir là où ils veulent et quand ils veulent. Cette immixtion dans le libre choix des autres rappelle une anecdote de Ould Hedar, célèbre poète du Trarza au 19ème siècle. Certains lui avaient reproché d’avoir refroidi Lebteït, une voix musicale maure. Il demanda : «Qui a créé Lebteït ? » On lui répondit : «évidemment, c’est vous !». Alors il leur dit, «donc, j’ai le droit de le refroidir ou de  le chauffer comme je veux».

Ahmed Ould Yahya, dans son interview, a-t-il apporté quelque chose de nouveau dans le cas du jeune Sahraoui Yacine par qui le scandale actuel est arrivé ?

Sur le cas du joueur Sahraoui, objet de la crise actuelle, Ahmed Ould Yahya n’a rien apporté de nouveau lors de son interview. Il a cependant avancé plusieurs contre-vérité, lorsqu’il affirma entre autres, que la Fédération avait repris le dossier du joueur des mains de la Commission discipline, car cette dernière n’arrivait pas à trancher. La réalité est qu’on n’a pas donné à cette commission la latitude de se prononcer sur cette affaire ni la possibilité de travailler selon les prérogatives qui lui sont conférées par les textes règlementaires de la FFRIM.

Qu’en est-il du cas du jeune Dellahi  que le président Ould Yahya a évoqué dans son interview ?

Dellahi était un joueur recruté par le FC Tevragh-Zeina avec  un contrat de deux ans, pour la saison 2014-2015 et 2015-2016. Fin 2015 début 2016, une photo circula sur les réseaux sociaux, montrant Dellahi et le président du FC Nouadhibou avec un commentaire comme quoi il avait signé avec lui. Comme il était mineur, les dirigeants du FC Nouadhibou croyaient que son contrat avec le FC Tevragh-Zeina était nul et non avenu. Donc, ils pouvaient le piquer sans conséquences. Ils ignoraient que les textes de la FFRIM autorisaient les clubs à contracter avec des mineurs si la durée de leur contrat n’allait pas au-delà de 3 ans. Ce qui était le cas de Dellahi. L’affaire fut portée devant le Bureau fédéral qui trancha en faveur du FC Tevragh-Zeina. Finalement, le cas de Dellahi s’est terminé par un compromis. Le FC Nouadhibou avait versé le montant du transfert du joueur au FC Tevragh-Zeina tout en s’engageant à verser au club 50% de ses contrats qu’il signerait dans les deux ans avec un club étranger.

En réalité, quelle symbolique attachez-vous au boycott de la finale de la Coupe cette saison ?

Le boycott de la finale de la Coupe nationale 2017 est un sacrifice que le FC Tevragh-Zeina a consenti pour le bien du football mauritanien, pour dire non à la forfaiture et non au viol des textes réglementaires de la FFRIM. Un geste qui a été d’ailleurs salué à sa hauteur par le milieu sportif mauritanien et qui continue de susciter le débat. Cet incident à teneur de scandale a ainsi permis à beaucoup de citoyens et à tous les amateurs de football de se rendre compte réellement de ce qui se passe au sein de la fédération.  Car, le FC Tevragh-Zeina a tout fait pour éviter le scandale en demandant aux responsables de la fédération de reporter la finale en attendant qu’une solution à l’amiable soit trouvée par rapport à la plainte de l’équipe de la Garde Nationale. En vain.

Cette affaire rappelle d’ailleurs le cas de la Concorde et l’immixtion flagrante de la FFRIM dans la gestion d’un club de football.

Propos recueillis par
Cheikh Aïdara

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Commentaires

MOHAMED OULD MOHAMED AHMED
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Dans l'interview du président de FC TERVRAGH-ZEINA, le responsable sportif qui se trouve être vice-président de la Fédération National de Football nous apprend que les extraordinaires résultats que notre football a eus ces dernières années sont dus à la volonté du chef de l'état et son soutien à la fédération.
C'est également cette volonté qui a créé et développé Mauritania Airlines International (M.A.I.)
Sachant que le pavillon national est effectivement, de plus en plus, présent dans les stades et les aéroports de pays lointains, ce qui fait la meilleure publicité d’un pays, nous profitons de l'occasion pour rendre à César ce qui revient à César.
Merci Monsieur Mohamed ould Abdel Aziz, Président de la République. Avant vous notre drapeau ne flottait que chez nous ou, tout au plus, chez nos voisins immédiats.

Merci également à vous Monsieur Moussa ould Khairy, président du club FC-TERVARG-ZEINA et vice-président de la FFRIM de nous avoir éclairés sur les véritables origines de la montée en flèche de notre sport national.
Merci enfin au journal qui, sans lui, nous ne serions pas informés.