CHAN 2018 Mali-Mauritanie : Mission difficile pour Corentin Martins à Bamako

Article : CHAN 2018 Mali-Mauritanie : Mission difficile pour Corentin Martins à Bamako
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13 août 2017

CHAN 2018 Mali-Mauritanie : Mission difficile pour Corentin Martins à Bamako

«Pour moi, la qualification se jouera en Mauritanie à condition qu’on arrive à faire un résultat positif lors de ce déplacement avant la manche retour chez nous à Bamako», déclarait le défenseur central des Aigles locaux du Mali, Hamet Marius Assoko avant la confrontation qui a opposé les deux équipes, le 12 août dernier, au Stade Cheikha Ould Boidya de Nouakchott. En arrachant le match nul lors de leur déplacement, 2 buts partout, les Maliens viennent ainsi de réaliser le résultat positif recherché. Un nul qui complique davantage les calculs du sélectionneur français des Mourabitounes, Corentin Martins, obligé d’arracher une victoire lors du match retour prévu le 19 août prochain au Stade Modibo Keïta de Bamako, l’antre de l’équipe malienne. Une mission difficile pour l’équipe mauritanienne qui a perdu 5 de ses meilleurs éléments, fraîchement engagés dans des clubs étrangers et qui doit faire face à une équipe malienne vice-championne du dernier CHAN 2016 et pétrie d’expériences de haut niveau.

Les Mourabitounes locaux (Crédit photo FFRIM-images d’archives)

Le raté de Nouakchott

Le public mauritanien s’attendait à une victoire à domicile face aux Aigles du Mali pour négocier avec sérénité le retour qualificatif prévu dans une semaine à Bamako, comptant pour le dernier tour du CHAN 2018 à Kenya. Aussi, avait-il répondu massivement le 12 août 2017, à l’appel de la Fédération mauritanienne de football qui avait lancé des sms pour soutenir l’équipe nationale des locaux. Jamais de mémoire de mauritanien, le Stade Cheikha Ould Boidya n’avait connu pareille affluence. Des centaines de spectateurs avaient pris d’assaut, dès les premières heures, le mythique stade de la Capitale, qui prend le relais du Stade Olympique en réfection. Un important dispositif de sécurité avait été ainsi mis en branle pour contenir la formidable foule qui avait envahi les gradins du stade ainsi que les pourtours grillagés.

Sous le sifflet du trio guinéen de la rencontre, le match a démarré sur les chapeaux de roue avec un but inscrit dès la 35ème seconde par l’attaquant malien Mandala Konté sur une monumentale erreur défensive. A la 11ème minute, les Mourabitounes bénéficient d’un pénalty transformé par Palaye qui remettait les deux équipes à égalité. Sept minutes plus tard, à la 18ème minute, Moussa Samba, à l’entrée de la surface de réparation malienne, doublait la mise pour les Mourabitounes, canonisant le gardien malien Djigui Diarra, d’une frappe qui alla mourir dans la lucarne gauche. Mais l’euphorie des Mauritaniens sera de courte durée, car il n’a fallu que quatre minutes à la redoutable attaque malienne pour revenir au score par l’entremise d’Aboubacar Diarra qui d’une belle reprise de volée sauva son équipe à la 22ème minute.

C’est sur ce score de 2 buts partout, et un début de match fou, que les deux équipes regagneront les vestiaires. Aucun but ne sera marqué lors de la seconde mi-temps malgré les nombreuses occasions de buts manquées de part et d’autres. Très physique, la fin de match sera marquée par plusieurs blessés dans les deux camps, obligeant les deux entraîneurs à épuiser leurs cartouches de remplaçants. Le sifflet final de l’arbitra laissa ainsi transparaître la profonde déception des Mauritaniens piégés par un nul qui rend leur qualification encore plus difficile.

Banc des journalistes (Crédit Photo ; Lassana)

Conférence d’après-match

Pour l’entraîneur malien, Djibril Dramé, lors de sa déclaration en conférence d’après-match, «on allait assister à un superbe match n’eût été l’arbitrage catastrophique du trio guinéen ». Et d’asséner, «je n’ai jamais vu, durant toute ma carrière, un arbitrage aussi mauvais», accusant le trio arbitral guinéen d’avoir pris fais et partie pour la Mauritanie. Il s’est dit cependant impressionné par le progrès accompli par le football mauritanien, soulignant que dans dix ans, «il sera difficile de battre la Mauritanie», mettant l’accent sur l’excellet travail à la base qui est en train d’être mené.

Pour Corentin Martins, «il nous a fallu affronter une équipe malienne, avec un effectif handicapé par le départ de cinq parmi ses meilleurs joueurs qui ont signé des contrats professionnels avec des équipes à l’étranger, ce qui les met hors sélection locale». Corentin Martins était visiblement en mauvaise humeur, vu que pour la deuxième année consécutive, son contrat avec la FFRIM est sérieusement menacé avec cet autre échec qui se dessine pour une qualification au CHAN. Et face à la même équipe malienne dont il n’est pas parvenu à déchiffrer le talisman. D’où le scandale provoqué par sa sortie malencontreuse contre le confrère Thiam Mamadou du journal «Le Calame», lequel en parlant de «piètre performance des Mourabitounes » lui a arraché cette réplique «vous êtes Mauritanien ?». Ce qui provoqua un échange salé pimenté entre l’entraîneur français et certains journalistes qui sortirent de la salle de conférence en solidarité avec leur confrère. Une fin de conférence qui en dit long sur l’état d’esprit du sélectionneur national, déjà en bute à une équation kamikaze : «comment arracher une qualification dans moins d’une semaine à Bamako ?».

Cheikh Aïdara   

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