L’OMVS au cœur des écoles reculées du Brakna et du Trarza

Article : L’OMVS au cœur des écoles reculées du Brakna et du Trarza
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19 mai 2019

L’OMVS au cœur des écoles reculées du Brakna et du Trarza

De Ribaat et de Bareïna, dans les profondeurs dunaires du Trarza, jusqu’à Keur Macène, en passant par Boghé et R’Kiz, sur les bordures du Fleuve Sénégal, les écoliers du fondamental et du secondaire, rassurent. La qualité de l’enseignement public survit dans ces contrées recluses de la Mauritanie, là où elle s’est profondément dégradée dans les grandes villes. L’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS), enseignée en cours d’histoire et de géographie dans le programme scolaire national, garde ainsi intacte toute sa place dans les connaissances générales des élèves. C’est ce que le Réseau des Journalistes pour les Activités de l’OMVS (REJAO), en partenariat avec l’OMVS, a constaté lors de sa deuxième caravane de sensibilisation, organisée du 15 au 18 mai 2019 dans certains établissements scolaires du Brakna et du Trarza.

Lycée «Bab El Veth » de Ribaat, chez les Ennahwi

Le ciel est profondément clément ce 15 mai 2019, dixième jour du mois de Ramadan. Vers quatorze heures, là où les températures affichent d’habitude 44°, la fraîcheur qui plane sur Ribaat, localité enclavée située à quelques trente kilomètres de la Route de l’Espoir, est d’une mansuétude quasi miraculeuse pour les jeûneurs.

Les élèves du Lycée «Bab El Veth de Ribaat» attendent depuis le matin l’arrivée de la Caravane du REJAO composée de quatre journalistes, un caméraman et la Chargée de Communication de la cellule OMVS à Nouakchott, Mme Awa Sidibé. En cette fin d’année scolaire, des tables-bancs usées et en vrac sont jetées dans la cour. Un soudeur est entrain de tout retaper, pour resservir pour la prochaine rentrée, sous le regard de la direction de l’école au grand complet et des enseignants. Il a fallu plus de quinze mètres de fils électriques pour relier l’unique prise électrique placée dans le bureau du directeur et la salle de classe où un film sur l’historique de l’OMVS doit être projeté.

La salle de classe est archi comble et les élèves, malgré la longue attente, enthousiasmés.  Après les élèves du lycée, les élèves du fondamental leur ont succédé dans la salle pour se soumettre aux mêmes exercices.

Après avoir religieusement visionnés le film conçu sous forme de dessin animé retraçant l’historique, les réalisations et les retombées socioéconomiques de l’OMVS et de ses trois barrages, Felou et Manantali au Mali, Diama entre le Sénégal et la Mauritanie, les élèves de la 6ème année du Lycée de Ribaat, puis après eux les élèves de l’école fondamentale, se sont prêtés aux questions-réponses de leur professeur, Saidou Ould Hacen, professeur Histoire-Géographie, puis du maitre Mamadou Oumar Sy.

Des réponses données qui ont satisfait l’encadrement des deux établissements et agréablement surpris les caravaniers venus de Nouakchott, étonnés de constater que l’école publique garde encore ses qualités. «Pas étonnant, c’est le fief des Ehel Ennahwi, une famille religieuse très nantie qui a mis le plein pour offrir un enseignement d’un tel niveau aux élèves de la localité» susurre un membre de la délégation.

Quelques noms d’élèves sont particulièrement sortis du lot, Oumoukelthoum Mint Hafedh (6ème D), Mohamed Horma Ould Sidi Mohamed (4ème A) et Abderrahmane Ould Saleck (1ère A).

A la fin de la cérémonie, des cahiers souvenirs comportant au verso un bref historique de l’OMVS ont été distribués aux élèves ainsi que des stylos billes.

Le directeur du lycée a dit toute sa satisfaction pour la visite. «Grâce à votre caravane, les élèves ont amélioré leurs connaissances sur l’OMVS et ses réalisations » a-t-il déclaré.

Ecole fondamental «Attigh» de Bareïna

Perdue dans un décor désertique où les dunes de sable sont les seuls repères, surgit Bareïna, localité totalement enclavée du Trarza, située à quelques encablures de Ribaat. Ici, c’est le fief des Ehel Cheikhany, illustre famille religieuse. Des maisons en dur, de coquettes villas, des rues sinueuses et ensablées, l’électricité dans toute la cité, et des minarets déchirant l’espace de leurs hauteurs majestueuses. L’école primaire «Attigh» de Bareïna, la première construite dans la localité est une vielle bâtisse.

La maîtresse, Khadijetou Mint Mohamed Saïd Tolba, n’a pu retenir, en cette fin d’année scolaire qu’une vingtaine d’élèves. Aux questions sur l’OMVS, ils ont répondu avec brio et qualité, un niveau qui n’a rien à envier à celui de leurs camarades de Ribaat.

Comme récompense, ils ont reçu des tee-shirts à l’effigie de l’OMVS et du REJAO.

Mohamed Ould Mohameden, Secrétaire général de la commune de Bareïna et Directeur de l’école «Varough» trouve que cette caravane du REJAO est d’une importance capitale.

«Cette caravane a permis aux élèves d’en connaître davantage sur l’OMVS et ses réalisations, surtout dans le domaine hydraulique, agricole et électrique» a-t-il souligné.

Ecole 1 de R’Kiz

C’est aux environs de 16 heures, ce 15 mai 2019, que les élèves de l’école fondamentale 1 de R’Kiz ont accueilli les membres de la Caravane du REJAO. L’établissement ne disposant pas d’électricité, il a fallu utiliser le groupe électrogène amené par la délégation pour palier l’absence d’électricité dans la plupart des établissements scolaires du pays.

Ici aussi, les élèves ont suivi le film sur l’OMVS puis ont répondu aux questions posées par le directeur de l’établissement, Ahmedou Ould Sidi Mokhtar, en présence de l’inspecteur de l’Enseignement Fondamental, qui a été d’un grand apport pour la réussite de la Caravane.

«Cette visite a été très bénéfique pour les élèves, surtout le film sur l’OMVS. Elle leur a permis de se remémorer de leurs cours sur cette organisation, cours dispensé en histoire-géographie » a souligné le directeur.

A la fin de la rencontre avec les élèves qui ont montré beaucoup d’entrain pour répondre aux questions, des cahiers et stylos à l’effigie de l’OMVS leur ont été distribués.

Lycée de Sarandougou

Située à 15 kilomètres de Boghé et à 2 kilomètres environ du fleuve Sénégal, le lycée de Sarandougou a fait le plein. Sur la route sinueuse parsemée d’arbres, aux alentours de l’antique établissement, des nuées de lycéens courent derrière la Caravane.

A l’intérieur, le lycée est noir de monde. Ici, pas d’électricité. Le groupe électrogène est salutaire. Pour ne pas frustrer ce nombre impressionnant d’élèves qui fait le pied de grue depuis le début de la matinée et qui se bouscule, un cours magistral est dispensé sur l’OMVS et ses réalisations.

Puis, direction la salle des 6ème et des 4ème année. Projection de film, questions-réponses sur l’organisation.

Une nouvelle occasion pour tester l’excellent  niveau des élèves et la maîtrise, pour certains du français, bien que le programme scolaire en histo-géo sur l’OMVS n’est dispensé qu’en arabe.

Le directeur de l’établissement, El Hadj Moussa Kelly s’est dit heureux de la visite de la délégation. «Je considère que c’est une bonne fin d’année scolaire que ce cours sur l’OMVS qui a permis aux élèves de se rappeler leurs cours d’histoire-géographie» a-t-il souligné.

Habsa Abou Sow, 19 ans, est élève en 6ème année. Pour elle, l’année prochaine, c’est le baccalauréat. Elle voulait s’engager pour l’armée, mais comme les corps sont fermés aux filles, elle veut faire la santé. Chaque jour, Habsa tape 4 kilomètres Aller/Retour pour relier son village, Hamdallaye et le lycée de Sarandougou. «Ce cours sur l’OMVS est très intéressant, car nous avons appris beaucoup sur l’organisation, des aspects qui ne nous ont pas été dispensés en cours» a-t-elle déclaré.

Lycée-Collège de Touldé

Il faut longer la ville de Boghé vers le Sud, pour tomber dans un quartier déshérité et pauvre, Touldé et son lycée perdu dans un océan d’arbres. Un no man’s land entourant un énorme établissement à l’architecture moderne et neuve. Ici deux classes de 4ème année sont retenues.

Des classes archi pleines, où les élèves ont dû se mettre à quatre par table pour être contenus. Ici, pas de projection mais des questions-test sur l’OMVS auxquelles les élèves ont répondu avec justesse.

Le tout, sous le regard attendri de la directrice, Mariata Abdalaye Dia, et ses professeurs. Cahiers et stylo billes étant épuisés, les élèves ont eu droit à des tee-shirts et des casquettes à l’effigie de l’OMVS et du REJAO.

«Nous sommes contents de la visite de la Caravane, mais notre lycée, malgré qu’il soit un beau site manque d’eau et d’électricité, ce qui nous bloque pour la réalisation de nos activités» a déclaré la directrice.

A la fin de la rencontre, les élèves se sont éparpillés par groupes, marchand le long des arbres, pour rejoindre leur domicile. Ici, par de Prado luxueux ni de V 8 rutilantes pour les déposer aux portes de l’établissement. L’effort physique pour rejoindre l’établissement marque cependant leur ardent désir d’apprendre, et explique peut-être la qualité de l’enseignement dans ce coin perdu de la Mauritanie.

Ecole fondamentale 1 de Keur Macène

De Boghé à Keur Macène, c’est environ 300 kilomètres de route, en partie cabossée et la foisonnante ville de Rosso à traverser. Les 35 kilomètres qui séparent Bombri et Keur Macène, construits il y a à peine sept ans, ne sont plus que ruines. De véritables pièges où la dextérité des conducteurs est mise à rude épreuve. Le soleil est presque à l’horizon, lorsque la Caravane s’arrête devant un établissement vieillot, tombant presque en lambeaux noircis par le temps.

Dire qu’il a été construit depuis une trentaine d’années à peine. La cour où s’entassent quelques écoliers mal habillés et fluets se confond avec l’état de délabrement ambiant.

Pourtant, la soif de savoir et d’apprendre se lit sur ces dizaines de visages tannés. Sur l’OMVS, les petits élèves de Keur Macène en connaissent un bon bout, grâce aux cours déjà reçus sur l’organisation dont l’un des barrages, Diama, se situe à quelques encablures de la ville.

Tee-shirts et casquettes les chaussant de pied en cape, les élèves ont gratifié la délégation de l’un des plus beaux souvenirs de la tournée, le sourire lumineux de l’innocence épanouie. L’espoir est dorénavant permis. L’école publique vit encore ses heures de gloire dans ces contrées perdues et oubliées de la Mauritanie.

«Nous sommes contents de la visite et les élèves l’ont particulièrement appréciée» a témoigné Brahim Ould Rabani, le directeur de l’établissement. Il a trouvé néanmoins l’occasion de décliner certaines doléances, comme la reconstruction entière de l’école, la fourniture en tables-bancs et en ouvrages scolaires.

Cheikh Aïdara

 

 

 

 

 

 

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