Assalamalakum Cha’ab Youth Saghav : les jeunes du Hip-hop prennent la main

Article : Assalamalakum Cha’ab Youth Saghav : les jeunes du Hip-hop prennent la main
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16 mai 2016

Assalamalakum Cha’ab Youth Saghav : les jeunes du Hip-hop prennent la main

assalamalekum

 «Assalamalekum Cha’ab Youth Saghav », projet initié par Zaza Production de Kane Limame dit Monza, a organisé  le jeudi 12 mai dernier (sur financement européen) une conférence de presse à l’Institut Français de Mauritanie (IFM) en présence du Directeur de l’institution, du Délégué Général des Alliances Françaises de Paris et de la représentante du Programme de l’Union européenne pour la société civile et la culture (PESCC). Cette réunion a eu lieu en perspective de la finale, prévue le 3 juin 2016 à Nouakchott, avec plusieurs jeunes artistes de Nouakchott et de l’intérieur du pays.

Sur financement du PESCC d’un montant de plus de 17 millions d’UM, Zaza Production a lancé le 1er mars 2016 son projet «Assalamalekum Cha’ab Youth Saghav» pour la professionnalisation des jeunes artistes mauritaniens tout en initiant une série d’activités culturelles basées sur le Hip-hop. L’objectif de ce patchwork qui signifie en gros «les jeunes s’éduquent par la culture » vise à renforcer les compétences artistiques et techniques pour faciliter les échanges entre acteurs et le public afin d’appuyer l’organisation d’un tremplin dans les disciplines du Hip-hop, musique et danse. Ce projet est passé par six étapes qui ont commencé par un diagnostic exhaustif de la filière dans les six régions ciblées par le projet, Nouadhibou, Atar, Kaédi, Rosso, Kiffa en plus de Nouakchott. Dans chacune de ces régions, des studios d’enregistrement ont été créés au sein des Alliances françaises locales et à Rosso, au sein de la commune. Il s’agit de promouvoir les productions locales par web radio, en plus de la formation des formateurs.
Yéro Abdoulaye Sow a été choisi pour l’enquête de compilation sur les groupes Hip-hop existant dans les six régions et les résultats définitifs de ce travail seront présentés, selon Monza, lors de la finale prévue le 3 juin 2016. Le projet permet ainsi, dira-t-il en substance, de former des musiciens professionnels, de créer des tremplins dans les régions avec 2 à 3 points focaux, de former les jeunes sur l’utilisation du matériel. Cette formation a été assurée par des Mauritaniens et dans une seconde phase, des professionnels étrangers seront conviés pour compléter la formation et apporter leur savoir-faire.
Le directeur de l’IFM est revenu quant à lui sur la mission de son institution qui est d’accompagner la structuration de l’offre culturelle en Mauritanie, déclarant sa satisfaction de travailler avec «Assalamalekum ». Selon lui, l’IFM grâce à son maillage territorial et ses Alliances françaises lui permet d’aider et d’appuyer la jeunesse mauritanienne dans son épanouissement intellectuel et culturel. Selon lui, il y a la culture Hip-hop qui permet aux jeunes de s’exprimer sur toutes les formes, précisant que les jeunes représentent les deux tiers de la population mauritanienne et qu’ils ont des messages à transmettre et souhaitent participer eux aussi à l’action nationale.
Pour le Délégué général des AFM de Paris, les alliances françaises en Mauritanie essayent de jouer leur rôle de centre culturel, soulignant que «Assakamalekum permet de porter la culture urbaine à l’intérieur du pays et qu’il offre aux jeunes marginalisés de ces régions l’occasion de profiter des opportunités culturelles dont ne jouissaient jusque-là que les jeunes de Nouakchott ». Ainsi, il trouve que le travail mené par Monza offre des perspectives aux artistes des régions dans la production, dans leur propre espace culturel, de leurs œuvres sans être obligés de venir jusqu’à Nouakchott.
Pour sa part, la représentante du PESCC a vite évoqué le programme de coopération qui lie la Mauritanie et l’Union européenne depuis septembre 2012, programme qui arrive selon elle à termes, puisque s’achevant cette année 2016. L’appel à proposition dans le cadre de ce programme a été lancé selon en 2015 et que 8 contrats culturels ont été signés avec les associations, eu égard aux rigueurs des procédures. «Tout cela est destiné cependant à renforcer les capacités des associations mauritaniennes pour leur permettre d’acquérir la rigueur nécessaire qui leur permettra de remporter d’autres appels d’offres venant de partenaires internationaux ». Il s’agira en fin d’aboutir à la professionnalisation des jeunes et renforcer le rôle de la culture dans le développement de la Mauritanie.
Par la suite, Yéro Sow a parlé de son expérience difficile en régions, de la soif des jeunes à s’améliorer et à produire leurs œuvres. Les différents intervenants se sont par la suite prêtés aux questions-réponses des journalistes.

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