Les politiques de développement au Sahel : la Mauritanie marque des points

Article : Les politiques de développement au Sahel : la Mauritanie marque des points
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28 janvier 2017

Les politiques de développement au Sahel : la Mauritanie marque des points

 

Le Directeur régional de l’UNFPA face à la presse  (Addis-Abeba- Crédit : Cheikh Aidara)

« Dans les 6 pays où le Projet d’autonomisation des femmes et du dividende démographique au Sahel (SWEDD) est en train d’être expérimenté, la Mauritanie sort du lot« . L’appréciation est du Directeur Régional du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Mabingué Ngom. Cette appréciation, il l’a répété à deux reprises, lors d’une conférence avec des journalistes à l’hôtel Radisson Blue d’Addis-Abeba, il a également affirmé qu’il fallait «tirer pleinement profit du dividende démographique en investissant sur les jeunes ». Le thème de l’autonomisation des femmes et du dividende démographique est un thème phare du 28ème Sommet des Chefs d’État de l’Union Africaine qui se tient actuellement à Addis-Abeba, capitale de l’Ethiopie.

La solution pour l’avenir : un bon profil démographique

La Mauritanie est le premier pays du Sahel à avoir élaboré son profil démographique, c’est-à-dire la cartographique statistique de sa population sur la base de différentes caractéristiques socio-démographique (sexe, âge, revenu et scolarité), grâce à la mise en place d’une bonne cellule de coordination, autour du Coordinateur national, Mohamed Mélaïnine Ould Eyih,

Le constat du Directeur Régional de l’UNFPA se base sur les efforts importants consentis par la Mauritanie dans le domaine de la santé (notamment la santé de la reproduction et le planning familial), mais aussi dans le domaine de l’éducation, avec la création d’écoles d’excellence et de plusieurs instituts supérieurs d’enseignement technique (mines, développement rural, etc). Ces progrès offrent à la Mauritanie des opportunités réelles pour profiter de son dividende démographique.

Le lien évident entre démographie et développement

Cependant le chômage reste, selon Mabingué Ngom, un problème récurrent, non seulement en Mauritanie mais aussi dans toute la région africaine . Selon les projections, la population mondiale sera de 10 milliards et la moitié vivra dans 9 pays dont 5 en Afrique, le Nigéria, l’Ethiopie, l’Ouganda, la Tanzanie et la RD Congo. Le problème du chômage des jeunes africains qui représentent déjà plus de 50% de la population serait due à une forte fertilité, qui fait arriver chaque année des millions de jeunes devant les salles de classe, devant les universités et sur le marché de l’emploi. Seul un contrôle des naissances, l’amélioration des services de santé et de l’éducation de qualité, ainsi que des formations en adéquation avec la demande du marché de l’emploi permettront selon les experts, de freiner le cycle infernal de la surpopulation face à des ressources africaines limitées. D’où ce concept de « dividende démographique »  qui n’est rien d’autre que l’accélération de la croissance économique qui ne peut résulter que d’une baisse rapide de la fécondité d’un pays et de l’évolution ultérieure de la structure par âge de la population.

Pour comprendre comment cela fonctionne, ramené à la dimension d’une famille, il suffit de faire la comparaison entre deux chefs de famille percevant le même revenu. L’un a deux enfants en charge et l’autre dix enfants, le compte est vite fait ! C’est tout le secret de la réussite enregistrée aujourd’hui par des pays comme le Cap-Vert ou l’Ile Maurice, qui sont cités comme des exemples de bon développement, alors qu’il y a vingt ans, ils étaient au même niveau de développement que le reste des autres pays africains qui pataugent encore dans la pauvreté endémique, le retard économique et politique…

Cheikh Aïdara
Addis-Abeba

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