L’appel de Bamako pour lutter contre l’esclavage toujours présent au Sahel

Article : L’appel de Bamako pour lutter contre l’esclavage toujours présent au Sahel
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23 octobre 2017

L’appel de Bamako pour lutter contre l’esclavage toujours présent au Sahel

Plusieurs organisations de la société civile du Mali (Temedt, Infa-plus et Ikewane), ainsi que du Niger (Timidria) et de la Mauritanie (IRA), ont lancé à Bamako un appel réclamant la fin de toutes les formes d’exploitation, d’asservissement et d’esclavage dans le Sahel. C’était en marge d’un colloque tenu du 16 au 18 octobre 2017 à l’Université Badalabougou dans la capitale malienne. Cette réunion a eu lieu en présence d’experts et d’universitaires venus de plusieurs régions du monde, dont le président de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA), Birame Dah Abeid, qui a fait le point sur la situation en Mauritanie.

Birame Dah Abeid au premier rang en costume sombre (Photo IRA)

Cet appel s’adresse aux gouvernements et aux acteurs de la société civile au Sahel, mais aussi aux organisations internationales et africaines, telles que la CEDEAO, l’Union Africaine, ou encore l’Union européenne et l’ONU.

Les participants évoquent le Sahel et mettent en avant une réalité : le Sahel est une des dernières régions du monde à connaître l’esclavage et ses pratiques assimilées, basées sur une fausse interprétation de l’Islam, enchaînant ainsi des millions d’individus dans les mailles de la servitude, sur la base des mêmes instruments idéologico-religieux que ceux qui sont utilisés par les mouvements terroristes. Force est de reconnaître qu’aujourd’hui encore l’esclavage est une réalité dans les pays du Sahel.

Les ONG des droits humains ainsi réunis ont appelé à la libération de deux activistes du mouvement IRA, Moussa Bilal Biram et Abdallah Maatalla Saleck, détenus depuis près de deux ans à Bir-Moghreïn. Elles ont aussi invité le gouvernement mauritanien à lever l’interdit sur les activités d’IRA.

Ils ont également invité le gouvernement du Niger à accélérer l’application de la loi 2003 qui criminalise l’esclavage, prônant ainsi la mise en place d’un « G5 Sahel » contre l’esclavage.

Au cours de la rencontre de Bamako, la maladresse du gouvernement mauritanien s’est de nouveau étalée au grand jour : un professeur d’histoire de l’Université de Nouakchott, que certains activistes d’IRA qualifient de «nègre de service » avait été sollicité, via l’ambassade de Mauritanie à Bamako, pour porter la contradiction à Birame Dah Abeid. Mal lui en a pris car face à ses dénis du fait esclavagiste en Mauritanie, des universitaires présents au colloque lui ont brandi sous le nez le rapport des différents Rapporteurs des Nations Unies sur les formes contemporaines d’esclavage. Le dernier en date (celui de  Philip Aston écrit après sa venue en Mauritanie) mentionne la persistance de l’esclavage en Mauritanie. Hué par le public, il est sorti de la salle et n’est plus revenu, selon les témoins.

Aujourd’hui, Birame Dah Abeid semble concentrer ses efforts sur le plan international, il avait auparavant suscité la polémique, après la réunion de la société civile sénégalaise à Dakar, qu’il avait finalement séché, alors que le ciel des relations entre la Mauritanie et le Sénégal menaçait de s’assombrir de nouveau…

Cheikh Aidara

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