ASAC Concorde-Espérance de Tunis (1-1) : Les Concordiens sauvent l’honneur du foot mauritanien

Article : ASAC Concorde-Espérance de Tunis (1-1) : Les Concordiens sauvent l’honneur du foot mauritanien
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12 février 2018

ASAC Concorde-Espérance de Tunis (1-1) : Les Concordiens sauvent l’honneur du foot mauritanien

En affrontant samedi 10 février 2018, pour le compte du tour préliminaire de la Ligue Africaine des Champions et sur la pelouse du Stade Cheikha Ould Boidya de Nouakchott l’Espérance de Tunis, un club créé en 1919 et qui a remporté tous les titres au niveau de la Tunisie (27 fois champion de Tunisie, 15 coupes de Tunisie, 2 Super Coupe de Tunisie) et au niveau Africain (2 Ligues des Champions, 1 Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe, 1 Coupe de la CAF, 1 Super Coupe Africaine, 1 Coupe Afro-Asiatique, 3 Ligues des Champions Arabes, 1 Super Coupe Arabe, 1 Coupe Nord-Africaine des vainqueurs de Coupe), l’ASAC Concorde (créé en 1979) défendait non seulement les couleurs du club, mais aussi le foot mauritanien sérieusement mis en mal au sortir du Total CHAN 2018 au Maroc, avec trois matchs trois défaites, zéro but marqué et six encaissés. Oser mener au score, 1 but à 0, devant le 5ème meilleur club africain durant toute une première mi-temps, est une performance à mettre certes sur le compte des excellents joueurs de l’ASAC Concorde, mais surtout sur l’extraordinaire coaching de Babacar Diop dit NDiobo.

«Si la Concorde avait encaissé durant ce match un 4 ou un 5 à zéro, juste après la débâcle du Maroc, ç’aurait été un coup dur pour le foot mauritanien» avait d’ailleurs déclaré NDiobo au cours de la conférence d’après-match.

Une belle première mi-temps

Les Tunisiens sont arrivés jeudi soir à Nouakchott avec 18 joueurs et pas moins de 10 encadreurs, dont l’entraîneur Khaled Ben Yahya, dont l’arrivée récente au club avait créé quelques remous dans le milieu des supporters, mais aussi des adjoints, des préparateurs physiques, un médecin, un kinésithérapeute et le staff du club. Alignés sur la tribune centrale, avec quelques supporters de la colonie tunisienne résidente à Nouakchott et arborant le rouge et jaune, couleurs de l’EST, la délégation des Mkachkha, l’un des surnoms du club créé dans le quartier Bab Souika à Tunis, s’attendaient sans doute à une belle victoire de leurs poulains, habitués qu’ils sont à humilier les équipes africaines sur leur propre terrain et devant leur public.

Mais d’emblée, les Concordiens, débarrassés de tout complexe, avaient entamé le match avec un système tactique imparable, NDiobo ayant opté pour le 4-3-3. Touré Boubacar dans les cages, avait démontré toute la classe d’un grand gardien de but et ne laissa aucun espoir aux véloces attaquants de l’Espérance, à l’image de Maher Ben Sehaief ou encore du redoutable Haithem Jouini, pour concrétiser leurs rapides percées. Excellents sur les deux flancs de la défense, Rachid Sidi Ahmed et Samba Moussa enrayèrent toutes les envolées des rapides attaquants tunisiens, Frank Kom et Maher en particulier, alors qu’au milieu du dispositif tunisien, l’Ivoirien Fousseny Coulibaly eut du mal à jouer sa partition face au trio concordien, en l’occurrence, Diop Djiby, Niang et MBareck El Id.

La pression de l’excellente attaque de l’ASAC Concorde finira par payer à la 25ème minute, quand sur un centre lumineux de Sané Amadou, MBareck El Id, ouvrit le score en battant l’inégalable gardien de l’Espérance, Moaz Ben Cherifia. Le délire fut total dans le stade.

Les Concordiens tiendront bon le restant des quarante-cinq premières minutes, jusqu’au sifflet final de l’arbitre guinéen. Peu avant, les Tunisiens avaient inscrit un but refusé pour coup franc sur le gardien Touré. C’est sur cette avance d’un but à zéro, véritable surprise, que les deux équipes iront aux oranges. Sur les tribunes, les supporters mauritaniens qui étaient venus en nombre important, soufflaient sur d’énormes vuvuzela, cet instrument-fétiche rendu célèbre lors la Coupe du monde Afrique du Sud 2010.

Les supporters tunisiens

Une deuxième mi-temps tunisienne

A la reprise, l’Espérance reprit du poil de la bête, tandis que les Concordiens, épuisés par l’énergie fournie en première mi-temps, baissaient d’intensité de jeu. Repliés sur leur propre moitié de jeu, ils laissèrent l’initiative des attaques aux Tunisiens avec de timides contre-offensives dont la plupart se perdaient dans la nature. Cela ressemblait plus à «dégager le plus loin possible hors de notre camp». Et les Tunisiens tissaient inlassablement leur attaque à partir de la défense et du milieu, Sameh Derbali, Khalil Chammam, Chemsedine Nhaouadi, puis ça repassait par Fousseny Coulibaly et Ali Machani, qui redistribuaient à l’avant, provoquant plusieurs fois le danger dans le camp de la Concorde, avec des percées dans une défense devenue de plus en plus souple comme du beurre.

le banc de touche tunisien

Les Tunisiens procèderont dans la foulée à leur premier remplacement, avec l’entrée du N°9, Bilal Mejri à la place de Maher. Un choix qui sembla judicieux car l’Espérance allait égaliser à la 67ème minute par le redoutable Heithem Jouini sur un centre venu de la droite.

Pour freiner la redoutable machine de l’Espérance qui commençait à marcher à fort turbo, Ndiobo procéda à son premier remplacement, avec la sortie du Sénégalais, Niang El Hadj Thierno et la rentrée de Fodé Traoré. Sur une contre-attaque, les Concordiens inscrivirent un 2ème but refusé pour hors-jeu. Puis un autre, quelques minutes plus tard, refusé lui aussi.

Les tribunes, pleines à craquer

Le coach de l’ASAC fit entrer son deuxième jocker, Thiam Idrissa à la place de Saidou Amady Barry. Loin de se laisser abattre, NDiobo cherchait à marquer ce but libérateur avant la manche retour qu’il savait difficile en terre tunisienne.  Le coach tunisien jeta lui aussi dans la mêlée, un deuxième jocker, Amine Meskini à la place de Franck Kom.

Mais malgré les changements opérés de part et d’autre, le score en restera là jusqu’au coup sifflet final de l’arbitre.

Les Tunisiens étaient visiblement déçus, eux qui étaient venus, sûrs de remporter les trois points et un bonus de buts d’avance. Fair-play, ils allèrent cependant féliciter les joueurs de la Concorde pour qui le nul concédé devant l’Espérance avait un goût de victoire.

Conférence après-match

Khaled Ben Yahya (extrême gauche) et NDiobo (extrême droite) et au milieu Brahim Sow Deina chargé de com.de la fédération

Pour Boubacar Diop, coach de l’ASAC Concorde : «Il y a des leçons à apprendre sur chaque match et si on faisait le diagnostic des prévisions, tout le monde donnait Espérance vainqueur de la confrontation. Cette rencontre m’a beaucoup appris sur le club tunisien et j’envisage le match retour avec sérénité et sans pression. Nous avons joué contre l’une des meilleures équipes du continent mais malgré cela, je vais en Tunisie pour gagner le match retour».

Khaled Ben Yahya, coach de l’Espérance de Tunisie : «J’ai trouvé une équipe de la Concorde bien organisée et qui a préparé toutes nos offensives. En première mi-temps, on s’est créé beaucoup d’occasions, mais la concrétisation manquait au bout. Dans l’ensemble, mes joueurs ont fait un bon match. J’aurais souhaité cependant qu’on marque plus de buts. Je suis content du rendement de l’équipe et j’espère qu’on va compenser au match retour»

Cheikh Aïdara

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