Le plan de relance économique, un choix stratégique pour la Mauritanie

Article : Le plan de relance économique, un choix stratégique pour la Mauritanie
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8 octobre 2020

Le plan de relance économique, un choix stratégique pour la Mauritanie

Abass Sylla, l’une des chevilles ouvrières du ministère des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs, vient d’être choisi par le président de la République, Mohamed Cheikh Ghazouani, pour piloter son ambitieux programme de 240 Milliards d’ouguiyas, comme plan de relance économique de la Mauritanie. Il aura 30 mois pour prouver que le Chef de l’État a tiré le bon cheval gagnant.

Abass Sylla aura 30 mois pour prouver que le Chef de l’Etat a tiré le bon cheval gagnant.

Jusque-là directeur général des politiques et stratégies de développement, point focal du Mouvement Scaling-Up Nutrition (SUN) Mauritanie, mouvement mondial contre la malnutrition, Abass Sylla aura du pain sur la planche. Il a ainsi été choisi pour le plan de relance économique de la Mauritanie, avec un matelas de 240 milliards MRO. L’objectif, requinquer une économie malade, dans un pays exsangue, vidé par plus d’une décennie de sape et de bradage.

Les chantiers multiples dans tous les secteurs montrent une urgence dans toutes les parties de l’État. Abass Sylla est l’un des experts en développement le plus indiqué pour piloter un tel projet d’envergure, selon l’avis de plusieurs observateurs.

Relancer une économie malade

Ainsi, l’ancien Directeur des Stratégies au sein du département de l’Économie aura la lourde tâche, dans un délai de 30 mois, d’assurer le décollage économique de la Mauritanie. Il devra alors mettre en place les conditions nécessaires pour la relance d’une économie grippée par plus d’une décennie d’hémorragie vénielle. Celle-ci a bloqué son développement, boosté la paupérisation et installé un marasme à tous les échelons de l’État.

Dans sa feuille de route, Abass Sylla devra donc instaurer une approche participative qui impliquera le secteur privé. Il lui attribuera un rôle économique dynamique, afin qu’il puisse participer à la création d’emplois et à l’exploitation rationnelle des ressources naturelles. Cela concernera les domaines de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage.

Aussi, le ministre des affaires économiques et de la promotion des secteurs productifs, M. Ousmane Kane, avait déclaré lors d’une apparition télévisée le 3 septembre, que ce plan de relance vise à créer 50.000 emplois. Il a souligné « l’élargissement des engagements du président de la République« . Cette enveloppe financière de 240 milliards MRO « vise à aider les populations ainsi que les secteurs productifs tels que l’agriculture, l’élevage et la pêche, lourdement affectés par la pandémie du Covid-19« .

La Mauritanie peut-elle rattraper les pays développés ?

Kane Ousmane avait par ailleurs indiqué que ce plan de relance n’est pas fait « pour changer l’économie mauritanienne. Il s’agit d’initier un processus de changement de l’économie en dénouant les points de blocage et en développant de nouveaux gisements de croissance et d’emplois« .

Cette mission, confiée à Abass Sylla, intervient dans un contexte inédit. Le chef de l’État se place en véritable chef d’orchestre des tâches qu’il leur a confiées.

Comme le soutiennent la plupart des observateurs, « avec le tandem Ousmane Kane et Abass Sylla, la Mauritanie va rattraper dans huit mois les pays développés« . Ce qui contribuera à lever l’inquiétude soulevée par le Ministre des affaires économiques par rapport à la mise en œuvre de cet ambitieux programme. « Le risque important, c’est la mise en œuvre » avait déclaré Kane Ousmane. Il avait indiqué qu’il faut « arriver à mettre en œuvre un plan aussi ambitieux dans de bonnes conditions, dans la transparence et dans les délais prescrits par le président de la République« . Pour lui, c’est là où se situe le véritable défi. Un défi que le coordinateur du programme de relance économique, Abass Sylla, semble être prêt à relever.

Cheikh Aidara

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