Mentorat clinique des sages-femmes en Afrique de l’Ouest et du Centre, échanges et concertations à Nouakchott

Article : Mentorat clinique des sages-femmes en Afrique de l’Ouest et du Centre, échanges et concertations à Nouakchott
Crédit:
12 juin 2021

Mentorat clinique des sages-femmes en Afrique de l’Ouest et du Centre, échanges et concertations à Nouakchott

La Secrétaire générale du Ministère de la Santé, Mme Halima Bâ Yahya, a présidé vendredi 11 juin 2021 à l’Ecole Nationale Supérieure des Sciences de la Santé (EN3S) de Nouakchott, la cérémonie de clôture de l’atelier d’échanges d’expériences et de concertation sur le mentorat clinique des sages-femmes qui a réuni les points focaux des neuf pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre. C’était en présence du Représentant résident du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) en Mauritanie et de plusieurs autres personnalités.

Vue de table officielle et d’une partie de l’assistance – Crédit Aidara

L’amphithéâtre de l’EN3S de Nouakchott a abrité vendredi 11 juin 2021, la cérémonie de clôture d’un atelier de concertation et d’échanges qui a réuni pendant cinq jours les points focaux mentorat du Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad.

Le mentorat clinique des sages-femmes, un succès à garantir

La clôture de l’atelier a été présidée par la Secrétaire générale du Ministère de la Santé, Mme Halima Bâ Yahya. Dans le mot qu’elle a prononcé à l’occasion, elle a rappelé que l’atelier qui vient de s’achever s’inscrit dans le cadre du mentorat clinique des sages-femmes pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre qui vise, entre autres objectifs, à améliorer les prestations de la santé de la reproduction maternelle, néonatale et infantile, à développer les capacités du personnel de santé dans la prise de décision clinique en matière de santé de la reproduction, à résoudre les problèmes les plus récurrents au niveau des structures sanitaires, à renforcer la capacité des sages-femmes à reconnaître, traiter et référencer, à promouvoir un système performant de référence entre les centres de santé.

« Le ministère de la Santé accorde un intérêt particulier à cette approche et s’engage à tout mettre en œuvre pour lui garantir le succès qu’elle mérite » a-t-elle souligné. Elle a profité de l’occasion pour remercier les partenaires, en l’occurrence, le Projet Autonomisation des Femmes et Dividende Démographique au Sahel (SWEDD) et l’UNFPA.

Vue partielle des participants – Crédit Aidara

Les femmes, au cœur du capital humain

Dans son intervention, le Représentant résident de l’UNFPA en Mauritanie, SEM. Saidou Kaboré, a d’abord félicité la Mauritanie pour la reconduction de la Phase 2 du Projet SWEDD avec un financement qui quadruple la première phase, de 15 Millions à 60 Millions de dollars U.S. Il a tenu à commencer son propos par le projet SWEDD car selon lui, il s’agit d’un projet destiné à renforcer le capital humain et que l’activité du jour porte justement sur le renforcement du capital humain et sur la création des richesses basées sur ce facteur.

« C’est en cela que je tiens à remercier les autorités mauritaniennes, pour avoir mis à la disposition des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre, cette école nationale et toutes ses infrastructures » a-t-il ajouté, évoquant au passage l’historique de l’école et le combat mené par le gouvernement mauritanien pour en faire une pépite dans le renforcement des capacités des professionnels de la santé.

M. Saidou Kaboré a aussi rappelé les pertes qui peuvent résulter de la non implication des femmes dans l’économie des pays, citant le dernier rapport de la Banque mondiale sur la Mauritanie et les 21 milliards de dollars perdues à cause de la faible participation des femmes, « parce que soit, elles étaient malades, soit elles n’ont pas eu accès à l’école, soit elles ont été mariées jeunes, soit elles ont perdu la vie en donnant la vie » a-t-il cité.

Enfin, le Représentant résident de l’UNFPA a souhaité que les recommandations contenues dans le rapport présenté par les consultants puissent être partagées par les participants avec leurs différents ministères respectifs pour que le mentorat clinique dans la sous-région puisse constituer un levier d’amélioration des capacités du capital humain des professionnels de la santé, et pour qu’il y ait une offre de service de qualité afin de continuer à sauver la vie des mères et des nouveau-nés.

Le porte-parole des participants

Dr. Issoufa Harouna – Crédit Aidara

Le porte-parole des points focaux des pays participants, Dr. Issoufa Harouna du Niger, a pour sa part remercié, au nom de ses collègues, les autorités mauritaniennes pour l’agréable cadre de travail et d’échanges qu’elles offrent à l’Afrique de l’Ouest et du Centre. Il a rappelé les défis sanitaires communs à l’ensemble des pays, ainsi que les défis démographiques et les problèmes de couverture en planification familiale. « Il est important d’investir dans le capital humain » a-t-il souligné.

Les recommandations de l’atelier

Les deux consultants, Pr. Ahmed Baba Ould Abdel Jelil et Dr. Mokhtar NDioubnane, ont présenté le rapport final de l’atelier, en rappelant les contenus des cinq jours d’échanges et de concertation, mais surtout le consensus qui s’est dégagé sur les critères de mentor, les critères de sélection et de suivi des dossiers de candidature, ainsi que le choix des sites à mentorer et la durée des sessions par trimestre.

Dr. Ahmed Baba Abdel Jelil

Parmi les recommandations, la demande faite aux participants de partager le contenu de l’atelier avec l’ensemble des intervenants dans leur pays respectif, l’engagement des pays à respecter les normes et recommandations issues de l’atelier, la mise en place de mécanisme de financement de suivi du mentorat dans les pays et l’encouragement des échanges de pratiques et d’expériences entre pays.

Il faut noter que la Directrice adjointe de l’EN3S, Mme Mah Mint Sidi, avait souhaité la bienvenue aux participants et aux invités à l’entame de la cérémonie de clôture, en présence du représentant du Coordinateur du Projet SWEDD en Mauritanie, du Directeur de la Cellule de Planification et de Coordination ainsi que du Directeur des Ressources Humaines au sein du Ministère de la Santé.

Le consensus sur les termes d’harmonisation

Les sociétés savantes et les associations socioprofessionnelles étaient fortement représentées. Il s’agit en l’occurrence du président de la Société africaine des gynécologues et obstétriciens (SAGO), de la présidente de la Fédération des Association des Sages-femmes d’Afrique Francophone, de la représentante des pays d’Afrique francophone auprès du Conseil d’Administration de la Confédération internationale des sages-femmes (ICM), de l’Association des gynécologues et obstétriciens de Mauritanie, ainsi que la présidente de l’Association des sages-femmes de Mauritanie.

Etait également fortement représenté, le Bureau de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre (WCARO), amené par une délégation conduite par Pr. Dianta Joseph et comprenant Dr. Zala Anssoumana et Dr. Julia Branchard.

Cheikh Aïdara

TEMOIGNAGES

Pr. Namory Keïta, président de la SAGO

Pr. Namory Keïta

« Nous venons de passer cinq jours formidables en Mauritanie. L’accueil était très chaleureux. Je pense que nous avons bien travaillé sur le thème du mentorat qui comme vous le savez est très important pour la réduction de la mortalité et de la morbidité maternelle et néonatale. Vous savez, l’objectif final du mentorat c’est que tous les prestataires de santé qui interviennent dans les différentes zones du pays puissent atteindre le niveau de qualification optimum pour que le service rendu aux populations puissent être de bonne qualité. Je pense que nous avons travaillé sur le dossier et que dans les semaines à venir nous allons appliquer toutes les résolutions qui ont été prises durant l’atelier sur le plan pratique. Je pense que la Mauritanie est un bon terrain d’application, car nous avons travaillé dans une magnifique école qui a toutes les structures qu’il faut pour mettre en place cette pratique. J’ai espoir que pour les neuf pays qui étaient présents sur le terrain, les choses se passeront très bien ».

Dr. Koffi Isabelle de Côte d’Ivoire

Dr. Koffi Isabelle

« Il y a neuf pays qui étaient représentés en Mauritanie pour la formation sur le mentorat et pour harmoniser la pratique dans la sous-région. Nous avons obtenu des résultats très positifs. Aujourd’hui, nous avons le mentorat harmonisé dans la sous-région, ce qui va permettre dans chaque pays de mettre en œuvre cette stratégie pour lutter contre les décès maternels. La Mauritanie a été identifiée comme centre d’excellence pour la formation des maîtres mentors. Le pays offre vraiment un cadre très agréable pour cette stratégie. Nous tenons ainsi à remercier tous les organisateurs, l’école, le ministère de la santé, ainsi que les partenaires qui ont accompagné ce processus ».

Dr. Tchandana Madeleine du Togo

Dr. Tchandana Madeleine

« C’est un très bon atelier. Nous avons eu l’occasion de faire d’excellents partages d’expériences. Le Togo est dans l’étape de conception par rapport à la mise en œuvre de cette approche. Nous avons donc beaucoup à apprendre des autres pays qui ont déjà commencé. Nous avons aussi profité de cet atelier pour harmoniser. Je pense que c’est une bonne chose puisque cela nous permettra de pouvoir faire des comparaisons ».

Partagez

Commentaires