26 novembre 2021

Les femmes de Kiffa battent le macadam pour dire « Non à la violence faite aux femmes ! »

Les femmes de Kiffa (Mauritanie) ont organisé une marche vers la Maison des Jeunes scandant des slogans disant non à toute forme de violence basée sur le genre (VBG). C’était à l’occasion de la Journée Internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, célébrée le 25 novembre 2021.

Le Maire de la commune (boubou blanc) et quelques leaders des femmes en tête
Le Maire de la commune (boubou blanc) et quelques leaders des femmes en tête

A l’instar de la communauté internationale, la Mauritanie a célébré la Journée internationale pour l’élimination des violences à l’égard des femmes, le 25 novembre 2021. A Kiffa, capitale de la Wilaya de l’Assaba, au sud du pays, les femmes de la Plateforme pour la promotion des droits des femmes, en collaboration avec le Réseau des femmes parlementaires mauritaniennes section Assaba, ont organisé une marche très animée, scandant des slogans disant non à toutes les formes de violence faites aux femmes et aux filles. Cette marche s’est ébranlée de la société de téléphonie mauritano-marocaine, Moov Mauritel, vers la Maison des Jeunes, sous l’encadrement des femmes leaders de la Wilaya, avec en tête la Directrice régionale des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille, ainsi que de plusieurs présidentes d’organisations de la société civile et de quelques hautes personnalités, dont le maire de la commune.

Autour d'une table, plusieurs représentants liés à la marche pour lutter contre les violences faites aux femmes
De G.à Dr. Direteur Jeunesse, Présidente Plateforme, commandant, Dircab, Maire, Directrice Régionale Affaires Sociales, Point focal réseau des femmes parlementaires

Ouvrant la cérémonie commémorative de la journée, le Directeur de Cabinet du Wali de l’Assaba, Ahmed Bezeid Ould Ahmed Yacoub, a rappelé l’intérêt que les autorités nationales accordent à la promotion féminine et à l’insertion des femmes dans la dynamique de développement politique, économique et sociale. « Je rappelle que l’Etat n’a ménagé aucun effort pour combattre toute pratique nuisible faite à la femme, y compris la violence à son égard. J’invite mes sœurs, actrices de la société civile, à multiplier la sensibilisation contre la pandémie de Covid-19. Enfin, je vous félicite à l’occasion de la célébration de la journée internationale contre les violences basées sur le genre (VBG) » a-t-il déclaré.

Auparavant, la Directrice régionale des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille, Mounina Mint Chah, avait remercié les autorités administratives et communales locales, notamment le Maire de la commune de Kiffa, pour les appuis qu’elles n’ont cessé d’apporter à la cause des femmes.

Les participantes (au devant les femmes leaders)
Les participantes (au devant les femmes leaders)

Le Maire de Kiffa, Jemal Ould Ahmed Taleb, avait exprimé au nom du conseil municipal et du réseau des maires de l’Assaba qu’il préside, tout l’honneur qu’il ressent de participer à la célébration de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. « Je salue l’activisme et l’engagement des femmes de l’Assaba, toujours aux premiers fronts dans le développement économique et social de la région. Pour moi, les organisations de la société civile féminine de la Wilaya de l’Assaba sont des partenaires incontournables sur qui la commune a toujours compté » a souligné le maire.

A son tour, Sy Fatimata, point focal Assaba du Réseau des femmes parlementaires mauritaniennes, a mis en exergue l’importance que le chef de l’Etat et le gouvernement, ainsi que les partenaires au développement, accordent aux femmes et aux filles, notamment les adolescentes qui bénéficient d’une attention toute particulière que cela soit dans le domaine de l’éducation, de la santé ou de l’autonomisation.

Vue partielle de la salle où se déroulait les échanges dans la lutte contre les violences faites aux femmes
Vue partielle de la salle

Avaient assisté à la cérémonie, la présidente de la section Assaba de la Plateforme pour la promotion des droits des femmes, le Commandant de l’Ecole de formation des sous-officiers d’active et le Directeur régional de la jeunesse.

A noter qu’en marge de la cérémonie officielle, plusieurs femmes activistes n’ont pas caché leurs déceptions face à la non adoption jusqu’à nos jours, et cela malgré trois tentatives, de la Loi contre les violences faites aux femmes et aux filles.

Cheikh Aïdara

TEMOIGNAGES
Seydi Camara, présidente des Femmes Volontaires de Développement de l’Assaba, membre de la Plateforme pour la promotion des droits des femmes

Seydi Camara

« Cette année, nous avons célébré cette journée internationale en partenariat avec les femmes parlementaires et les organisations de la société civile, pour amplifier nos voix et dire « Non à la violence faite aux femmes et aux filles ». Nous luttons pour l’égalité entre les hommes et les femmes et sommes engagées également à faire le plaidoyer pour l’adoption de la loi contre les violences faites aux femmes et aux filles, la seule qui permettra de les protéger contre les violences multiformes dont elles sont les victimes. Chaque région ayant sa spécificité, l’Assaba n’est pas comme la plupart des autres Wilayas, toutes les ethnies y sont représentées, ce qui veut dire qu’on y trouve toutes les formes de violences à l’égard des femmes, dont les deux plus répandues, la violence sexuelle et la violence conjugale ».

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