Pénurie d’eau à Nouakchott, les bidons jaunes réapparaissent

Article : Pénurie d’eau à Nouakchott, les bidons jaunes réapparaissent
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16 septembre 2020

Pénurie d’eau à Nouakchott, les bidons jaunes réapparaissent

Depuis mercredi 9 septembre, l’eau du robinet ne coule plus dans plusieurs Moughataas de Nouakchott alimentées par l’Aftout Essahili qui prend ses sources du barrage de Manantali à partir du Fleuve Sénégal.  Le ministre de l’Hydraulique et son homologue de l’Energie sont montés au front pour expliquer les raisons de la coupure et promettre que l’eau coulera de nouveau incessamment.

«Le gouvernement est intervenu dès l’interruption de l’alimentation en eau de la ville de Nouakchott pour détecter les origines de la panne survenue sur la centrale qui régule l’eau de Manantali ». C’est en ces termes que le ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement, M.Sid’Ahmed Ould Mohamed s’est prononcé sur sa page facebook sur la panne qui a coupé l’alimentation en eau potable depuis mercredi 9 septembre dernier  dans plusieurs départements de Nouakchott.

«Les autorités s’occupent du problème qui sera résolu bientôt d’une manière définitive » a-t-il écrit, avant de préciser que l’origine de la panne est électrique, que les techniciens l’ont déjà identifié et sont entrain de le résoudre d’une manière définitive.

A noter que seules les zones alimentées par l’Aftout Essahili sont touchées par le manque d’eau, les zones alimentée par l’ancien réseau d’Idini sont épargnées.

Retour à la normale pour l’eau potable

De son côté, le ministre de l’Energie, du Pétrole et des Mines, M. Abdessalam Ould Mohamed Saleh, a déclaré que le retour au cours normal pour l’alimentation en eau potable de Nouakchott va prendre quelques temps. Le ministre qui faisait sa première apparition publique depuis sa nomination il y a un mois voulait, selon lui, apaiser l’inquiétude des populations et leur fournir des explications sur l’origine du problème qui est dû selon lui à des perturbations sur le réseau électrique au niveau du barrage de Manantali qui alimente la centrale d’alimentation en eau située à 180 Km de la Capitale. Les dérèglements climatiques dus essentiellement aux forte pluies qui se sont abattues sur le pays, notamment dans la région du Trarza où se situe le barrage, sont d’après lui la source de cette panne. Il a précisé que les techniciens de la Société nationale de distribution de l’eau (SNDE) sont sur le terrain pour résoudre le problème avec l’appui de la Société nationale industrielle et minière (SNIM). Il a ajouté que l’eau reprendra son chemin pour alimenter Nouakchott, à raison de 5000 mètres cubes l’heure, mais que «ce retour prendra encore quelques temps »

Cette panne dans l’alimentation de Nouakchott en eau potable a plongé plusieurs quartiers dans la soif quasi permanente depuis quelques jours. Une aubaine pour les charretiers revendeurs d’eau dans les futs de 100 litres qui ont triplé ou quadruplé leur prix. S’alimentant dans les quartiers épargnés, ceux encore alimenté par l’ancien réseau Idini, le prix du baril d’eau a franchi dans certain quartier la barre des 1.000 anciennes ouguiyas, alors qu’il se vendait à 200 ou 300 ouguiyas anciennes.

Une canicule sans précédent

Cette flambée du prix de l’eau dans des quartiers populaires où le revenu moyen est dérisoire s’ajoute aux difficultés quotidiennes auxquelles ses populations sont déjà confrontées. Nouakchott croulant sous le poids d’une canicule sans précédent, l’eau est devenue une précieuse denrée pour laquelle les familles pauvres se saignent même s’il faut sauter quelques repas et réduire les autres consommations non essentielles comme les crédits téléphones qui bouffent la plupart de leurs revenus.

Le lycée militaire a en tout cas suspendu ses cours ce vendredi 11 septembre dès 8 heures du matin à cause de l’absence d’eau potable. Les élèves ont été libérés et invités à rejoindre leur famille.

Cheikh Aidara

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