29 août 2017

PMDE : un retour en force par la porte de la majorité présidentielle

C’est avec force que le président du Parti Mauritanien pour la Défense de l’Environnement (PMDE), Mohamed Dellahy, signe son retour sur la scène politique nationale par la porte de la majorité présidentielle après une longue absence. Siège flambant neuf près du Carrefour Ould Mah au Ksar et conférence de presse populaire animée le lundi 28 août 2017 à l’hôtel Khatter de Nouakchott, en présence de partis de la mouvance présidentielle et de l’opposition dite dialoguiste.

Le président Mohamed Dellahy (boubou bleu et chemise noire) entouré de ses collaborateurs (Crédit photo Aidara)

Le président du Parti Mauritanien pour la Défense de l’Environnement (PMDE), Mohamed Dellahy, a animé lundi 28 août dernier à l’hôtel Khatter de Nouakchott une conférence de presse au cours de laquelle il a annoncé son intention de réinvestir la scène politique nationale après un recul de quelques années. Ce que le président du PMDE n’a pas dit cependant au cours de sa rencontre avec ses militants et quelques journalistes, c’est qu’il fait son come-back politique en empruntant la porte de la majorité présidentielle après plusieurs années d’activisme dans les rangs de l’opposition.  En effet, très proche politiquement et familialement du défunt Ely Ould Mohamed Vall, ancien chef de l’Etat sous la transition (2005-2007), Mohamed Dellahy se serait retrouvé orphelin après la disparition de l’ancien patron des services de renseignement sous Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya, pour se rapprocher de son autre cousin, l’actuel président Mohamed Abdel Aziz. Seulement, Mohamed Dellahy n’est pas de ses hommes politiques qui mettent en avant leurs liens familiaux pour ne pas «dire ce qu’il pense »témoigne en substance, sous le sceau de l’anonymat, l’un de ses proches collaborateurs qui ajoute, «cela, il l’a déjà prouvé lors de son parcours précédent où il a souvent défrayé la chronique».

Aujourd’hui lancé sous la bannière d’un soutien indéfectible au pouvoir actuel, Mohamed Dellahy compte cependant rester un homme politique avisé, qui refuse de se lancer dans «une position partisane illuminée qui ne sert ni les objectifs grandioses du président de la République ni la réalisation de ses ambitions pour le pays ».

Il prône ainsi un apaisement de la scène politique, en demandant au pouvoir «d’ouvrir les canaux d’un dialogue national pour que tous les acteurs politiques puissent redéfinir de nouvelles bases pour une concertation nationale à même d’assurer le consensus ». Il exhorte également l’opposition «à abaisser la barre de ses revendications ».

Mohamed Dellahy qui déclare placer l’unité nationale et la cohésion sociale au cœur de ses préoccupations, fait aussi partie de ceux qui croient que l’armée a un rôle à jouer, même en politique, et que son avis doit être pris en compte dans le puzzle national.

Répondant à une question sur l’Affaire Ould Ghadde, le président du PMDE estime que l’ex-sénateur Ould Ghadde comme tout autre citoyen doit se conformer à la loi, trouvant que «ses relations outre-frontière avec des forces qui cherchent à déstabiliser le pays sont condamnables »

Plusieurs orateurs, dont Isselmou Ould Moustapha au nom de la majorité, ont salué le retour du PMDE dans le giron du pouvoir, même si Isselmou Ould Hanefi, connu pour sa verve a secoué le cocotier en soutenant que «la majorité en réalité, ça se dit Mohamed Abdel Aziz » déniant aux autres partis qui se disent de la majorité présidentielle «le moindre rôle dans la réalisation de la politique générale du président de la République ».

A noter que le PMDE, parti créé en 2003, avait mobilisé son bureau exécutif pour les besoins de la conférence de presse ainsi qu’un agréable personnel d’accueil. Un seul parti de l’opposition dite dialoguiste avait assisté à la rencontre, le parti Arc-en-ciel, représenté à l’occasion par son vice-président Souleymane Samba Vall.

Cheikh Aïdara

Une partie de l’assistance (Crédit photo Aidara)

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