Journée de lutte contre la malnutrition : « assurer aux enfants un bon départ dans la vie ! »

Article : Journée de lutte contre la malnutrition : « assurer aux enfants un bon départ dans la vie ! »
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5 août 2016

Journée de lutte contre la malnutrition : « assurer aux enfants un bon départ dans la vie ! »

enfant malnutriathlète

«Assurer aux enfants un bon départ dans la vie ! », alors que s’ouvre à Rio de Janeiro les Jeux Olympiques, cette maxime aurait pu inspirer la journée consacrée à la lutte contre la malnutrition qui a été célébrée le 5 août dernier par la société civile mauritanienne dans les locaux de l’ONG AMAMI, à Bouhdida. En pleine période des JO nous pourrions dire qu’un enfant bien nourri aujourd’hui fera un bon athlète demain !

«Mobilisation de la société civile pour des engagements politiques forts en faveur de la nutrition» : tel est le thème choisi en cette journée du  5 août 2016 consacrée à la lutte contre la malnutrition par la coalition des ONG mauritaniennes formant le mouvement SUN-Mauritanie. Une conférence de presse a été organisée à cet effet, présidée par Moulaye El Mehdi Ould Moulaye Zeine, en présence des partenaires engagés dans la thématique de la nutrition, notamment ACF et World Vision, ainsi que le président de la Plateforme de la société civile, Mohamedou Ould Sidi et quelques activistes.

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La société civile mauritanienne s’est engagée au cours de cette journée à renforcer le plaidoyer pour une plus grande allocation budgétaire à la nutrition (moins de 1% du budget de l’Etat actuellement), conformément aux obligations internationales auxquelles l’Etat mauritanien est astreint. Il s’agit en particulier de l’Appel de Dakar du 4 mai 2016, lancé par la société civile dans dix pays d’Afrique de l’Ouest (Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Libéria, Mali, Mauritanie, Niger, Nigéria, Sénégal et Sierra Leone) en plus du Tchad et de Madagascar.
Parmi les 8 points sur lesquels la société civile africaine s’est engagée, la création d’espaces de dialogue multi-acteurs d’ici 2018, le suivi budgétaire de la nutrition, la mobilisation des ressources, la mise en place d’un comité de veille citoyen pour le respect de engagements de l’Etat en faveur de la nutrition d’ici 2018, le lancement d’une campagne plaidoyer dans les 11 pays de la sous-région.

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Les participants à la rencontre se sont cependant alarmés de la situation catastrophique de la malnutrition en Mauritanie, appelant le gouvernement à renforcer ses mécanismes de lutte. S’ils se sont félicités de l’engagement politique des autorités à améliorer la situation nutritionnelle à travers, notamment, l’examen en cours du Plan de réponse stratégique à caractère humanitaire pour la période 2014-2016, ils ne s’en sont pas moins inquiétés face à l’absence d’une volonté financière de l’Etat. D’où l’ambition de la société civile à impliquer davantage l’ensemble des acteurs nationaux, en particulier les parlementaires et les médias. Dans la foulée, l’Association des journalistes mauritaniens en Santé-Nutrition a été créée au cours de cette rencontre, son objectif global est de participer à l’élan de plaidoyer lancé pour lutter contre les problèmes de santé et de malnutrition. Il faut rappeler que la journée organisée par la société civile s’est déroulé en présence du Directeur régional à l’Action Sociale et Sanitaire (DRASS) de Nouakchott-Nord et du Directeur adjoint chargé des relations avec la société civile, en présence des partenaires internationaux, «Action Contre la Faim (ACF)» et World Vision notamment.
Pour une population de 3, 3 millions d’habitants, la Mauritanie est classée parmi les pays où la malnutrition dans ses différentes formes et degrés (malnutrition aigüe et malnutrition sévère) est la plus élevée. En effet, 0,53 millions de Mauritaniens dépendent d’une aide alimentaire, soit 16% de la population totale, avec 141.000 de malnutris et 190.000 personnes en situation d’insécurité alimentaire (selon les dernières enquêtes : SMART 2013 et SMS 2013). Plus alarmant, 20% des enfants mauritaniens de moins de 5 ans sont malnutris, dépassant ainsi les seuils fixés par l’OMS. Plus de 180 millions de dollars U.S devront ainsi être mobilisés, selon les partenaires, pour venir à bout de ce fléau.

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Il est établi que la malnutrition constitue un fardeau social qui pèse lourd dans les économies des pays en développement. Selon les experts, un enfant malnutri a peu de chances de réussir dans les études,  il aura aussi de grandes difficultés à contribuer, une fois adulte, au développement de son pays. Il peut, moins encore, devenir un bon athlète, à l’heure où les pays rivalisent de performances physiques. Les J.O de Rio de Janeiro qui se sont ouverts le 5 août offrent aux différentes nations du monde l’opportunité d’assurer à leur jeunesse un bon départ dans la vie !

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