Souvenirs d’Antsirabe : visite des lacs aux légendes

Article : Souvenirs d’Antsirabe : visite des lacs aux légendes
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22 novembre 2016

Souvenirs d’Antsirabe : visite des lacs aux légendes

Lac des amoureux
Lac Tritriva

Samedi 20 novembre 2016, l’hôtel «Les Thermes » d’Antsirabe vit dans l’effervescence du départ pour la visite des sites historiques et des lieux touristiques. La visite des lacs semble avoir drainé une foule importante de curieux parmi les 300 invités des 45èmes Assises de l’Union de la Presse Francophone (UPF), une kyrielle de journalistes venus de plusieurs pays d’Afrique et d’Europe.

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Lac Tritriva, ou « Lac des amoureux »

On raconte qu’un jeune paysan et une princesse du temps des Rois malgaches s’aimaient. Devant leur amour impossible, ils se jetèrent du haut d’une falaise de 147 mètres dans un lac profond. Leurs âmes se seraient incarnées dans un arbre aux troncs entrelacés. Autre supposée incarnation. Sans que leurs progénitures ne puissent survivre, un couple de poissons peuplerait également ce lac qui porte le nom féerique de Tritriva, là où des milliers de touristes se rendent chaque année pour s’imprégner de la beauté des lieux. L’endroit est surréel et magnifique, avec sa lourde végétation et son lac d’un vert éclatant qui aurait inspiré n’importe quel poète lyrique. L’accès au lac requiert cependant une bonne condition physique, tant est difficile la descente glissante vers les bords de l’étendue d’eau que la montée vers les hauteurs abruptes.

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Pour y parvenir, on traverse une succession de villages et des champs de riz, de maïs, de pommes de terre, de patates douces et d’haricots. Madagascar est le 1er producteur de pommes de terre au monde et ses habitants sont d’ailleurs appelés les «souffleurs de pommes de terre».

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Une nuée d’enfants vous accueille à la porte du parc, surmonté d’une pancarte où se détachent en lettres bleues «Lac Tritriva». L’entrée est à 5.000 ariarys, soit 1,5 euros, ce qui génère de bonnes recettes pour la commune.

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Une nuée de gosses vous assaille avec un entêtement de mule, vous propose des objets de l’artisanat local, des boules faites de pierres précieuses avec ou sans collier, s’ils ne vous demandent pas tout simplement l’aumône. «Madame, j’ai faim ! » «Monsieur, je veux payer mes études !», «Monsieur, donnez quelque chose à partager, vous êtes notre seule source de revenus ! » vous lancent-ils comme une leçon bien apprises.  Quand vous leur demandez où est leurs parents, la plupart vous disent qu’ils sont morts, comme pour accentuer davantage leur dramatique condition.


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Lac Andraikiba, ou le « Lac de la Noyée »

Soit pour rendre encore plus pittoresque leurs vestiges historiques, soit pour jouer sur l’imaginaire des touristes qui prennent d’assaut leur pays chaque année, les Malgaches sont férus de légende. Malgré des siècles de christianisme, avec une dominante Luthérienne protestante et catholique, les Malgaches restent encore attachés à leurs religions ancestrales, avec un rapport très fort aux anciens, dont les linceuls sont renouvelés chaque fois que les moyens le permettent. Ainsi, après le Lac Tritriva, le Lac Andraikiba aurait également sa propre légende. Ainsi, le mot andraikiba signifierait «Oh, mon ventre ! » ou «Oh, je coule ! ». Il s’agirait de la légende d’un Roi malgache qui aurait demandé à ses deux épouses de traverser le lac à la nage pour choisir sa préférée d’entre les deux. C’est ainsi que Rasoamasaya qui était enceinte se noya, en criant «Oh, mon ventre ! «Oh, je coule !». Sortie indemne de l’épreuve, Rasoabé, la deuxième épouse devint ainsi la préférée du roi.

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C’est dans cet endroit féerique, à la porte d’Antsirabe, que l’on dégusta un bon plat de riz aux légumes et viande de zébu, dans la terrasse d’un restaurant qui surplombe le lac. Sous nos yeux, la chorale d’une église nous servit un ballet traditionnel malagasy, le fameux Fakoudjazana. Vêtue de robes jaunâtres aux motifs attrayants, une trentaine de femmes, dont certaines à l’âge avancé, se trémoussait, sous les rythmes et les danses venus du tréfonds de la tradition. Elles étaient accompagnées par trois bonhommes en tenues de fanfares, tapant sur des tambours, excitant les danseuses avec des chants aux racines africaines. Une consœur du Congo Kinshasa en avait les larmes aux yeux. «Tout ça me rappelle les cérémonies traditionnelles chez nous » confia-t-elle.

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