Réformes de l’Union Africaine : Les Chefs d’Etat pas encore prêts pour ce saut

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29 janvier 2017

Réformes de l’Union Africaine : Les Chefs d’Etat pas encore prêts pour ce saut

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Problèmes d’égo, de perte de privilèges ou batailles politiques de clans ? Quoi qu’il en soit, le projet de réformes structurelles présenté par le président Kagamé du Rwanda n’est pas passé. Les Chefs d’Etat africains, réunis en huis clos cet après-midi du 29 janvier 2017, ont décidé de reporter au prochain Sommet les débats sur ce document préparé par dix économistes de renom à qui le président Kagamé avait confié la  tâche. Cette décision intervient à la veille du Sommet des Chefs d’Etat qui devra s’ouvrir demain dans l’immense salle du Mandela Hall d’Addis-Abeba.

Les partisans de la réforme structurelle de l’Union Africaine devront être déçus. Le projet, préparé par une solide équipe de dix experts, dont le Bissau Guinéen Carlos Lopes, ancien des Nations Unies et Secrétaire exécutif de la Commission économique africaine, le Rwandais Donald Kaberuka, ancien président de la BAD, ou encore la Cap-Verdienne Cristina Duarté, ancienne ministre, est passé à la trappe. C’était lors d’une rencontre à huis clos des Chefs d’Etat de l’Union Africaine, le dimanche 29 janvier 2017, à la veille du Sommet qui devra les réunir dans les deux prochains jours pour débattre d’autres dossiers non moins chauds, telle l’adhésion du Maroc, l’élection du président de la Commission africaine ou la crise libyenne.

C’est surtout un grand camouflet pour le Rwandais Paul Kagamé qui avait sollicité un task force assez relevé pour faire passer un ambitieux document qui devait chambarder complètement la vieille peau de caïman qu’est l’UA, restée malgré un changement de dénomination, réfractaire aux changements. Dans les coulisses du Mandela Hall, certains observateurs rencontrés expliquent ce report des débats sur les réformes de l’Union africaine comme l’expression d’ego.

Autre argument, celui qui soutient que la réforme envisagée risque de toucher plusieurs commissions importantes au sein de l’Union Africaine et de faire perdre à certains ténors de l’antique boîte des avantages et des privilèges certains. Mais la plupart s’accordent à dire que les chefs d’Etat africains ne sont pas tout simplement encore prêts pour des changements en profondeur de leur organisation.

Quoi qu’il en soit, l’Algérie semble le pays qui a le plus regretté ce camouflet des Chefs d’Etat par rapport à un document que son ministre des Affaires Etrangères, Abdelmalek Sellal avait défendu avec énergie.

Intervenant avant la décision des Chefs d’Etat réunis en huis clos, Abdelmalek Sellal qui représente le Chef de l’Etat algérien, Abdelaziz Bouteflika, avait en effet indiqué que «le processus de réforme de l’Union Africaine s’impose en tant que nécessité ».

Il répond, selon lui, à des impératifs d’intégration et de développement de l’Afrique, ainsi qu’aux mutations globales en cours dans le monde. Il a mis en exergue l’importance que l’Algérie, et son président Bouteflika attachent à ce projet de réformes.

Les partisans de la réforme s’étaient basés sur la renommée des membres du comité qui étaient chargés des propositions de réformes, notamment le Rwandais Donald Kaberuka qui avait réussi à faire adopter sa proposition d’appliquer une taxe de 0,2% sur les importations pour financer l’Union Africaine.

Cheikh Aïdara
Addis-Abeba

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