3 juin 2017

Scandale du FC Nouadhibou : la fédération doit se mettre au-dessus de la mêlée

Le scandale dans lequel est plongé le FC Nouadhibou est en train de prendre des tournures encore plus scandaleuses. Retenez bien cette information : le Sahraoui Cheikh El Wely Yacine, objet d’un tel scandale, pourrait bien devenir Mauritanien par le truchement d’une mafia dans le foot mauritanien avec la bénédiction du Ministère chargé des Sports.

Le président de la FFRIM Ahmed Ould yahya entouré de ses collaborateurs

En effet, selon des informations de sources sûres, le Ministère de la Jeunesse et des Sports et la Fédération mauritanienne de football seraient en train de confectionner des papiers d’état-civil mauritanien au joueur sahraoui de FC Nouadhibou contre lequel l’équipe de la Garde Nationale avait porté réserve.

Ainsi, le scandale que l’on cherche aujourd’hui à étouffer risque de porter un coup fatal à la crédibilité de la Fédération mauritanienne de football et à toutes ces instances. Il s’agit de l’affaire de falsification dans lequel est impliqué le FC Nouadhibou. Le club est en effet accusé d’avoir utilisé un joueur Sahraoui, Cheikh El Weli Yacine, qu’il a fait passer pour un Mauritanien en lui dénichant un numéro d’identité nationale inexistant sur le fichier de l’état-civil. C’est la substance de la réserve portée contre le club par la Garde Nationale, qui a été éliminée en demi-finale de la Coupe du Président de la République justement par le FC Nouadhibou.

Aujourd’hui, le président de la fédération, M.Ahmed Ould Yahya, quel que soit sa position d’ancien président et fondateur du FC Nouadhibou, doit se situer au-dessus de la mêlée en laissant les responsables de ce club répondre devant les instances concernées des actes qu’ils ont posés. Jusqu’à preuve du contraire, le président Ahmed Ould Yahya n’est pas censé être au courant de la situation du joueur en question et ne peut en aucun cas endosser une quelconque responsabilité dans ce scandale dans lequel les dirigeants actuels du FC Nouadhibou ont plongé le club.
Il semblerait selon les informations que nous avons obtenu que le dossier a été d’abord réclamé par le Secrétaire Général de la FFRIM qui estime avoir le droit de connaître le fonds du dossier dans lequel son nom a été mêlé. En effet, il semble que le contrat d’engagement du joueur en question porte sa signature alors qu’il déclare n’être pas au courant.
Dans tous les cas, ni le Président de la Fédération, ni son Secrétaire général ne doivent se mêler de cette affaire qui est du ressort exclusif de la Commission Qualification, Règlements et Pénalités (CQRP) et que toute ingérence dans ses affaires viole les règlements de la Fédération qui reconnaissent à cette commission une indépendance totale.
Le président de la Fédération Ahmed Ould Yahya ne peut aucun cas, vu sa position, être juge et partie dans cette affaire. Sa position de président de la Fédération mauritanienne de football lui confère un devoir de neutralité et d’impartialité dans les conflits qui opposent les clubs mauritaniens. Il doit se tenir à égal distance entre les acteurs du football national et oublier dans ces cas précis, toutes ces anciennes fonctions de responsable de club.
Toute autre attitude pourrait porter atteinte à la cohésion des instances qu’il préside et compromettre ainsi la confiance que ses pairs ont placée en lui. Cela peut même entacher sa carrière au sein de la Confédération africaine de football (CAF) dont il vient d’intégrer les instances dirigeantes.

Il est ainsi étonnant dans la situation actuelle où le match de qualification du FC Nouadhibou sur la Garde n’est pas encore homologué par la Ligue Nationale de football, que la Fédération cherche malgré tout, à imposer une finale entre le FC Tevragh-Zeina et le FC Nouadhibou le 18 juin prochain, en présence des plus hautes autorités du pays, avec un tel scandale non encore tranché.
Selon les toutes dernières informations, la Fédération serait parvenue à convaincre le Ministère de la Jeunesse et des Sports à trouver à ce joueur Sahraoui des papiers mauritaniens. Même dans ce cadre, le litige reste entier car les faits remonteraient bien avant cette naturalisation. On met en garde dans ce cadre les autorités mauritaniennes contre toute tentative de blanchiment d’une affaire aussi grave de falsification portant sur l’état-civil national.
Cette affaire est certes grave, mais elle n’est pas unique dans les annales. Un fait similaire avait opposé l’US de Sebkha et Inter, lorsque le premier porta réserve contre ce dernier pour avoir fait jouer un joueur étranger. Il se trouve que l’Inter avait utilisé à son insu un joueur étranger que l’US  de Sebkha lui avait refilé, en toute connaissance de cause.
In fine, chacune des deux équipes s’est retrouvé avec dans ses rangs un joueur étranger. Le dossier a été tranché par la CQRP. Les sanctions ont ainsi touché les deux clubs qui ont perdu sur tapis verts tous les matchs auxquels les joueurs litigieux avaient pris part. Les responsables des deux clubs avaient été aussi suspendus pendant deux années.

Cheikh Aïdara

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