Sélibaby créé son Comité de défense du droit de l’Enfant

Article : Sélibaby créé son Comité de défense du droit de l’Enfant
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20 juillet 2018

Sélibaby créé son Comité de défense du droit de l’Enfant

Aux termes de deux jours d’atelier sur le travail des enfants dans la Wilaya du Guidimagha, les 16 et 17 juillet 2018, sous l’égide des autorités régionales avec l’appui du Bureau International du Travail (BIT), un Comité régional  de 20 membres pour la mise en œuvre du Plan d’Action Nationale pour l’Elimination du travail des enfants en Mauritanie (PANETE-RIM) a été créé.

Pendant deux jours, et avec l’appui technique du BIT,  les acteurs étatiques du Guidimagha, société civile et patronat, ont planché sur les problèmes des enfants dans la région, à la lumière du Plan d’Action Nationale pour l’Elimination du travail des enfants en Mauritanie (PANETE-RIM). Cet atelier organisé par le Ministère de la Fonction Publique et les débats qu’il a suscités, ont poussé les autorités locales à mettre en place par Arrêté en date du 17 juillet 2018, un Comité régional inclusif, dont la mission sera de renforcer le dispositif législatif, réglementaire et institutionnel pour une meilleure connaissance et application des textes juridiques en matière de lutte contre le travail des enfants, informer les acteurs à travers la sensibilisation, la communication et la mobilisation sociale et communautaire autour des actions engagées contre le travail des enfants et ses pires formes, renforcer le cadre partenarial de collaboration et de coordination au niveau régional, pour favoriser une implication effective de tous les intervenants dans le domaine de la protection et de la promotion des droits de l’enfant en général, et de la lutte contre le travail des enfants en particulier.

Le Comité sera chargé également de renforcer les actions au niveau régional contre l’exploitation des enfants victimes de travail et de ses pires formes, d’appuyer la réalisation d’activités génératrices de revenus (AGR) au profit des familles et des parents d’enfants victimes ou à risque.

Le Comité est composé de vingt membres présidés par le Wali, assisté par un vice-président, son conseiller chargé des Affaires sociales. Il s’agit de représentants des syndicats, du patronat, des directions régionales des Finances, des Affaires sociales, de la Jeunesse et Sport, de la Culture, de la Santé, de la Décentralisation, des Affaires islamiques, du Travail, de l’Association des maires, deux coopératives et de quatre ONG, dont ADIG.

Ce comité qui se réunit une fois par mois, sauf exception, devra élaborer un Plan d’action annuel de travail, faciliter le partenariat local, veiller à la coordination des actions, organiser des ateliers de formation, assurer le suivi de l’exécution du plan d’action et appuyer à la mobilisation des ressources.

Selon les chiffres avancés par le BIT, environ 200 millions de personnes sont touchées chaque année par des catastrophes et plus de 1 milliard d’individus dans le monde vivent dans des pays touchés par les conflits, dont un tiers sont des enfants. Ce sont ainsi des millions d’enfants qui sont astreints au travail.

En Mauritanie, 37 % environ des enfants sont concernés par des formes de travail, selon l’enquête MICS, avec des prévalences fortes dans les régions orientales du pays, notamment dans les deux  Hodhs et en Assaba, en particulier dans les zones rurales. Le PANETE-RIM 2015-2020, a été conçu dans ce cadre pour contribuer à l’élimination du travail des enfants sous toutes ses formes, malgré les problèmes financiers qui bloquent encore la mise en œuvre de cette initiative. En mettant en place un Comité chargé du suivi de l’application de ce plan d’action, le Guidimagha se distingue ainsi comme pionnière dans la lutte contre le travail des enfants en Mauritanie.

La persistance du travail des enfants en Mauritanie poussera ainsi M.Federico Barroeta, Point focal du BIT en Mauritanie, lors de la célébration de la Journée mondiale contre le travail des enfants le 12 juin 2017 à Nouakchott, à recommander la nécessaire mise en œuvre des textes nationaux et des conventions ratifiés par la Mauritanie, l’implication des acteurs déconcentrés de l’Etat, notamment les Inspections du travail, et l’amélioration des conditions économiques des familles, ainsi que la mise à disposition des ressources pour la mise en œuvre des plans et politiques nationales, notamment au niveau du Ministère de la Fonction Publique.

Cheikh Aïdara

 

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