La nouvelle réforme du Système des Nations Unies expliquée au cours d’un petit-déjeuner à Nouakchott

Article : La nouvelle réforme du Système des Nations Unies expliquée au cours d’un petit-déjeuner à Nouakchott
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26 octobre 2018

La nouvelle réforme du Système des Nations Unies expliquée au cours d’un petit-déjeuner à Nouakchott

Parce qu’elle est ambitieuse, l’Agenda 2030 et les Objectifs du Développement Durable (ODD) qui la sous-tendent exigent «des changements audacieux du Système de Développement de l’ONU, qui doit se renouveler pour servir de façon plus efficace, transparente et redevable à la mise en œuvre des ODD». C’est le passage-clé de l’allocution prononcée par le Coordonnateur du Système des Nations-Unies (SNU) en Mauritanie, Monsieur Mario Samaja, Représentant résident du Programme des Nations-Unies pour le Développement (PNUD) à l’occasion du 73ème anniversaire des Nations Unies. Cette annonce, faite en présence du Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération, M. Ismaël Cheikh Ahmed, et M. Michael Dodman, ambassadeur des Etats-Unis en Mauritanie, relative à la réforme administrative des Nations-Unies, a eu lieu le 24 octobre 2018 à l’hôtel T’Feïla de Nouakchott autour d’un petit-déjeuner, en présence de représentant d’agences spécialisées du SNU, de plusieurs cadres de départements ministériels mauritaniens et la presse.

Une partie de la salle (Crédit Aidara)

Ce changement du Système de Développement des Nations Unies, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2019, est présenté comme «le processus de changement le plus ambitieux et le plu global depuis des décennies ». Il est le fruit d’une résolution convenue le 31 mai 2018 par les 193 pays membres. Parmi ces réformes qui constituent une réponse aux ambitions de l’Agenda 2030, la séparation entre la fonction de Coordonnateur du Système des Nations Unies et celle de Représentant résident du PNUD. Ce changement vise le niveau pays, avec la naissance d’une «nouvelle génération d’équipes pays, mieux adaptées aux priorités et aux besoins propres de chaque pays», avec des mécanismes, des processus et des mesures institutionnelles d’incitation où la priorité est l’amélioration de la condition de vie humaine. Au niveau régional, il est question du reprofilage et du repositionnement du travail des Commissions économiques régionales, ainsi qu’un nouveau pacte de financement pour améliorer la qualité, la quantité et la prévisibilité des ressources. A l’échelle des Nations Unies, des mesures sont prévues pour renforcer les partenariats dans le cadre de l’Agenda 2030, notamment l’engagement à l’égard de la société civile, du secteur privé, des institutions financières et autres. La responsabilisation sera partagée entre les équipes pays des Nations Unies et les gouvernements hôtes.

Selon Monsieur Mario Samaja, «l’équipe pays des Nations Unies en Mauritanie est activement engagée dans la réforme qui s’est traduit par le développement d’un Cadre de partenariat pour le développement durable (CPDD)». Ce cadre vise à contribuer à la réalisation des priorités nationales définies par la SCAPP, des priorités régionales du G5 Sahel et de la Stratégie des Nations Unies pour le Sahel, entre autres.

SEM.Ismaël Ould Cheikh Ahmed a pour sa part insisté sur la nécessité de promouvoir l’existence d’Etats forts, démocratiques et respectueux des valeurs humaines, mais aussi capables d’assurer la paix et la sécurité, d’où dira-t-il, «l’importance de conserver la centralité de l’Etat dans un monde dominé par le multilatéralisme». Trois thèmes majeurs méritent selon lui d’être mis en exergue : la migration, le terrorisme et l’extrémisme violent, d’où l’impérieuse nécessité d’avoir un G5 Sahel renforcé et une réforme du mandat accordé aux Corps de Maintien de la Paix de l’ONU en les plaçant sous le Chapitre 7, et enfin, une importance à accorder à la jeunesse, à l’éducation et à l’emploi. Par rapport à la réforme du Système de développement des Nations Unies, il a posé la question de financement d’une telle réforme, tout en instant sur la nécessité de ne pas affaiblir le rôle des agences des Nations Unies par la création d’un poste du Coordonnateur indépendant du SNU au niveau pays.

SEM. Michael Dodman a salué pour sa part les réformes envisagées au sein du SNU, tout en soulignant que le pacte de financement entre tous les Etats membres doit être soutenu pour avoir des réseaux plus flexibles et plus adaptés aux pays.

Un débat a été ouvert aux termes de ces interventions. Ainsi sur une question relative aux problèmes rencontrés par le G5 Sahel dans son déploiement, problèmes liés essentiellement aux questions de financements, M.Ismaël Cheikh Ahmed a insisté sur la nécessité de doter les forces du G5 d’un mandat fort de protection sous l’égide des Nations Unies. Selon lui, une enveloppe de 400 millions de dollars US a été annoncée pour financer cette force, regrettant toutefois la lenteur dans la libération des fonds promis.

Sur une question relative aux «Fonds Vert pour le Climat», il est établi que ce fonds existe mais que les pays qui en profitent le plus sont ceux qui en ont fait une priorité nationale transversale, et non ceux qui en font un problème sectoriel. Ces fonds appuient les Etats sous deux aspects, soit à travers un point focal logé au niveau du département ministériel concerné ou sous forme d’Appels à projet via les agences spécialisées des Nations Unies qui auraient déjà commencé à préparer les concept-notes.

Cheikh AÏdara

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