A Nairobi, la Mauritanie participe à l’appel mondial pour accélérer les promesses de la CIPD, 25 ans après le Caire

Article : A Nairobi, la Mauritanie participe à l’appel mondial pour accélérer les promesses de la CIPD,  25 ans après le Caire
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12 novembre 2019

A Nairobi, la Mauritanie participe à l’appel mondial pour accélérer les promesses de la CIPD, 25 ans après le Caire

De la CIPD + 25, ouverte mardi 12 novembre 2019 au Centre  des Conférences de Nairobi (Kenya), Arthur Erken, membre du directoire de la rencontre, souligne que « le sommet est un appel à l’action pour accélérer les progrès vers le monde que nous avions imaginé en 1994 ». L’ouverture officielle de la conférence a été marquée par le discours du président kenyan Uhuru Kenyatta en présence de 6.000 invités, dont une forte délégation mauritanienne.

Dr. Néné Kane, Ministre du MASEF

La Mauritanie a été fortement représentée à la Conférence Internationale sur la Population et le Développement (CIPD + 25), qui s’est ouverte à Nairobi mardi 12 novembre 2019, 25 ans après les engagements du Caire, en présence du Chef de l’Etat kenyan Uhuru Kenyatta, de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernement, des membres de la société civile et plusieurs partenaires.

Conduite par la ministre des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille (MASEF), Dr. Néné Kane, la délégation mauritanienne a assisté à l’ouverture solennelle de la conférence et pris part aux différents panels organisés en marge de la rencontre. Dr. Néné Kane doit à ce propos animer un panel sur le «Dividende Démographique au Sahel». L’occasion sera également propice au cours des deux jours du sommet qui prendra fin le 14 novembre, pour parler des engagements de la Mauritanie pris en 1994 lors de la première CIPD au Caire, mais aussi d’évoquer l’évolution des principaux indicateurs sociodémographique que le pays a enregistrés.


Nairobi et les attentes du monde

Evoquant les attentes par rapport à la CIPD + 25 à Nairobi, le Directeur régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Mabingue Ngom avait déclaré, dans un communiqué publié la veille, qu’il s’agit d’une manière de galvaniser «les partenariats et les engagements politiques et financiers en vue d’accélérer les chantiers inachevés et d’atteindre les Objectifs du développement durable (ODD) d’ici 2030 ».

Mabingue NGom entouré de deux membres du réseau Afriyan

Pour sa part, Arthur Erken, devait ajouter que «ce sommet constituait un appel à l’action pour que les pays et les partenaires remplissent la promesse du Caire en prenant des engagements concrets pour atteindre les objectifs de la CIPD». Selon lui, «la magie de la première conférence de la CIPD réside dans le changement de paradigme qui consiste à adopter une approche du développement axée sur les chiffres pour placer les individus, leurs besoins et leurs aspirations au cœur du développement durable»

Les résistances sont encore fortes

Pour le député ghanéen Dr. Kuganab-Lem, «il existe un grand nombre de pratiques traditionnelles dans les communautés ghanéennes et dans la sous-région ouest africaine qui violent les droits des femmes et des filles. Je pense que l’on peut s’attaquer de front si les dirigeants politiques et d’autres parties prenantes commencent d’en parler».

Il faut aussi souligner que l’organisation de la CIPD + 25 au Kenya a été accompagnée de remous. En effet, une partie du clergé kenyan conduite par l’archevêque Archbishop Anyolo a exprimé lors d’une conférence de presse animée deux jours avant la conférence, ses réserves par rapport à la CIPD organisée chez elle, soulignant qu’elle «rejette toute introduction d’idéologies centrées sur le genre et autres pratiques contraires à la culture africaine et à ses croyances religieuses». Ce qui a suscité la réaction du président kenyan qui a tenu à apaiser l’inquiétude du clergé local en affirmant que «les organisateurs ne toléreront aucun discours en dehors de la discussion sur l’atténuation de la mutilation génitale féminine et de la violence sexiste ».

( (https://www.standardmedia.co.ke/article/2001348948/explainer-why-conference-on-population-is-generating-heat)

Le président kenyan lors du discous d’ouverture

Et d’ajouter «nous avons des visiteurs ici qui discuteront de sujets variés. Nous nous entendrons sur les questions de la lutte contre la violence sexiste et les mutilations génitales féminines, mais si elles portent atteinte à notre culture africaine, nous ne les accepterons pas». En fait, l’inquiétude des religieux kenyans, comme celle du monde musulman, porte sur la légalisation de l’homosexualité et de l’avortement, quand le président kenya ajouta que «le statut culturel et religieux de la majorité des Kenyans rejette le droit des homosexuels et l’avortement».

Il faut rappeler que la CIPD 25 est organisée par le gouvernement du Kenya et celui du Danemark, en partenariat avec l’UNFPA. A noter également que la conférence a été rehaussée par la présence de Amina Mohamed, Secrétaire générale adjointe de l’ONU, Nathalia Kanem, Directrice Exécutive de l’UNFPA, Rasmus Prehn ministre danois de la Coopération et du Développement et Mary Grown princesse du Royaume du Danemark.

Dieh Moctar Cheikh Saad Bouh dit Cheikh Aidara

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