Viol suivi de meurtre en période Covid-19

Article : Viol suivi de meurtre en période Covid-19
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14 avril 2020

Viol suivi de meurtre en période Covid-19

Disparue depuis le 25 mars 2020, Khadijetou Oumar Sow a été retrouvée dimanche 12 avril, corps sans vie et terriblement mutilé, aux alentours de Tiguint, ville tampon située entre Nouakchott et Rosso. Un meurtre précédé de viol qui a bouleversé tout le pays et enflammé les réseaux sociaux, en pleine période Covid-19.

Beaucoup pensent que le meurtre n’aurait peut-être pas eu lieu, s’il ne s’était pas produit en ces temps de confinement où après 18 heures, la Nationale Nouakchott-Rosso est terriblement déserte. Le dernier appel de la fille ayant eu lieu à 17 h 34 minutes, selon ses proches, soit un quart d’heure avant le début du couvre-feu. Donc, aucun témoin à l’horizon. Ce qui aurait permis au présumé meurtrier de quitter tranquillement la route pour s’engouffrer dans une zone déserte. Et personne n’aurait pu entendre les cris de secours de la jeune fille, dont le corps n’a été retrouvé que plus de vingt jours après sa disparition.

Remontant le cours de cette terrible tragédie et à partir d’audios mis en ligne par des proches et quelques articles publiés dans le Net, il apparaît que la jeune fille est originaire de Kaédi, à l’extrême Sud-est du pays. Khadijetou Oumar Sow, puisque c’est d’elle dont il s’agit, la trentaine environ, aurait fait la connaissance d’un certain A.B, à travers les réseaux sociaux. Des échanges qui auraient duré quelques temps. A.B, sachant que la fille était au chômage, lui aurait proposé du travail dans une ONG dirigée par un certain A.C, chargée de reboiser la route Nouakchott-Rosso. A.B se serait présenté à la victime en tant que cadre de l’organisation, alors qu’il n’en n’était que le chauffeur. Il donna rendez-vous à Khadijetou à Tiguint. La fille aurait eu du mal à convaincre ses parents de la laisser partir, d’après les témoignages. Arrivée à Nouakchott, elle logea chez des proches à Bouhdida, un quartier populaire de la Capitale, avant d’en informer A.B qui lui demanda de le rejoindre à Tiguint, pour aller ensemble à Rosso, lieu de son affectation.

Pendant tout son déplacement entre Nouakchott et Tiguint, le jour du drame, la jeune fille sera en contact téléphonique permanent avec ses parents. Elle téléphonait à partir de l’appareil de son présumé bourreau. Puis, à 17 h 34 minutes, seize minutes avant le couvre-feu, silence radio. Sa famille n’aura plus aucun signe d’elle, malgré les recherches. Grâce à l’opérateur de téléphonie mobile, la police parviendra à tracer ses appels ce jour fatidique. Khadijetou Oumar Sow n’était en contact qu’avec A.B et A.C.

Convoqué par la Police, A.B tentera d’abord de nier, soutenant ne pas connaître la fille, avant de se rétracter devant les échanges téléphoniques que les policiers lui mirent sous le nez. Puis, il prétendit avoir perdu son téléphone, mais acculé, il aurait fini par craquer, avant de conduire les enquêteurs sur le lieu du crime où fut découverte la dépouille mutilée de Khadijetou Oumar Sow, les pieds entravés et un foulard enroulé autour du cou.

.Cheikh AIdara

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