Journée mondiale contre le travail des enfants : A cause de Covid-19, des millions d’enfants de plus vont travailler, dont plusieurs centaines en Mauritaniearticle

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Journée mondiale contre le travail des enfants : A cause de Covid-19, des millions d’enfants de plus vont travailler, dont plusieurs centaines en Mauritaniearticle

La Mauritanie, à l’instar de la communauté internationale, a célébré vendredi 12 juin 2020, la Journée Mondiale contre le Travail des Enfants. Une journée célébrée sous le thème «Covid-19 et le travail des enfants : Perspectives d’avenir en temps de crise».

Commémorant la Journée Mondiale contre le Travail des enfants, célébrée vendredi 12 juin 2020 par la communauté internationale, les responsables du Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de la Modernisation de l’Administration, réunis dans la grande salle de réunion du département en compagnie de quelques partenaires, dont le Bureau International du Travail (BIT) et le Projet Bridge en particulier, ont pris part à une table-ronde virtuelle organisée conjointement par l’UNICEF et l’OIT.

Pendant plus d’une heure, les participants, plus de 700 à travers le monde, ont suivi un panel composé du Directeur général de l’OIT, M.Guy Ryder, la Directrice générale de l’UNICEF, Mme Henrietta Fore, M.Kailash Satyarthi, Prix Nobel de la Paix, Mme Anousheh Karvar, Présidente de l’Alliance 8.7, Mme Geannina Dinarte, Ministre du Travail du Costa Rica, M.Roberto Suarez Santos, Secrétaire général de l’OIE et Mme Sharan Burrow, Secrétaire général de la CSI (Confédération Syndicale Internationale).

Les panélistes ont tiré la sonnette d’alarme face aux résultats de l’étude conjointe réalisée par l’OIT et l’UNICEF, selon laquelle, « des millions d’enfants supplémentaires risquent d’être contraints de travailler en raison de la crise du Covid-19, ce qui pourrait conduire pour la première fois en vingt ans à une hausse du travail des enfants ». En effet, selon les estimations globales de 2017, 152 millions d’enfants travaillaient dans le monde, avec une baisse constatée depuis 2000 de 94 Millions d’enfants qui avaient cessé de travailler. Cet acquis semble aujourd’hui compromis par la pandémie.

« Cette journée mondiale contre le travail des enfants a pour objet de rappeler à tous à quel point la situation reste dramatique et que, par conséquent, nous devons – plus que jamais – combattre ce fléau avec une énergie et une détermination sans failles », a expliqué le Directeur général du Bureau international du Travail (BIT), Juan Somavia, dans une déclaration consacrée à cette journée. « Nous devons unir nos forces pour construire un monde dans lequel chaque enfant peut vivre une enfance normale, être en bonne santé, aller à l’école, sans oublier les parents qui, eux, doivent pouvoir disposer d’un travail décent. Notre objectif est de parvenir à un monde où le travail des enfants n’aurait pas droit de cité  ».

La proclamation de cette journée s’inscrit dans le cadre de la campagne mondiale contre le travail des enfants, et devrait agir comme un catalyseur. Elle est décrétée pour renforcer le mouvement mondial contre le travail des enfants, qui peut déjà se réjouir de certains succès comme le nombre croissant de pays qui ont ratifié la convention 182 de l’OIT sur les pires formes du travail des enfants et la convention 138 sur l’âge minimum

A noter que la Journée Mondiale contre le travail des enfants a été spécifiquement lancée cette année avec beaucoup d’avance, car elle l’a été depuis le 5 juin à travers une vaste campagne sur les réseaux sociaux qui a permis de recueillir des vidéos-témoignages d’enfants dans 12 pays, dont la Mauritanie.

Les panélistes ont tiré la sonnette d’alarme face aux résultats de l’étude conjointe réalisée par l’OIT et l’UNICEF, selon laquelle, «des millions d’enfants supplémentaires risquent d’être contraints de travailler en raison de la crise du Covid-19, ce qui pourrait conduire pour la première fois en vingt ans à une hausse du travail des enfants». En effet, selon les estimations globales de 2017, 152 millions d’enfants travaillaient dans le monde, avec une baisse constatée depuis 2000 de 94 Millions d’enfants qui avaient cessé de travailler. Cet acquis semble aujourd’hui compromis par la pandémie.

A noter que la Journée Mondiale contre le travail des enfants a été spécifiquement lancée cette année avec beaucoup d’avance, car elle l’a été depuis le 5 juin à travers une vaste campagne sur les réseaux sociaux qui a permis de recueillir des vidéos-témoignages d’enfants dans 12 pays, dont la Mauritanie.

Données sur le travail des enfants en Mauritanie

Les données sur le travail des enfants en Mauritanie sont celles de l’Enquête MICS de 2015 et l’enquête de l’UNICEF de 2011. Selon ces chiffes, la plupart des enfants qui travaillent sont des filles, notamment comme domestiques ou baby-sitter, et 70% d’entre elles ont entre 12 et 14 ans. Un quart des filles domestiques ne sont pas rémunérées et les autres perçoivent de faibles salaires par mois (moins de 15.000 UM anciennes en milieu urbain, 7 à 8.000 UM en milieu rural). La majorité d’entre elles ne voient même pas la couleur de l’argent, ce sont leurs parents qui les récupèrent.

Les garçons travaillent comme boy, travailleurs agricoles, bergers ou dans la pêche.  En 2002, 30.000 enfants âgés de 10 à 14 ans travaillaient en Mauritanie, dont 9% dans l’agriculture, 13% dans l’élevage. Ils représentaient 7,4% de la population active, dont un tiers de filles.

Les enfants talibés, étaient estimés entre 2.500 et 4.000 selon une étude réalisée par l’ONG AEDM, la plus active sur le terrain et qui avait repéré à Nouakchott 1.740 enfants en situation difficile vivant dans la rue. (Voire : https://www.memoireonline.com/12/08/1663/Levolution-et-la-protection-des-droits-de-lenfant-en-Mauritanie.html)

Témoignage de Cheikh Tijane Tall, «d’enfant talibé à président d’association»

«Je m’appelle Cheikh Tidjane Tall. Je suis ancien talibé. Je passais beaucoup de temps dans la rue en ramassant des bouteilles et de la ferraille que je revendais pour juste gagner de l’argent pour survivre. Dieu merci, quelques années plus tard, je suis devenu président d’une association pour la protection de l’enfance, de la femme et de l’action sociale qui regroupe 386 enfants. Chers enfants, savez-vous que chaque enfant a des droits, droit d’être dans des internats ou à l’école, droit de vivre  dans de bonnes conditions. Avec la Covid-19, beaucoup d’enfants sont dans un grand danger. Je pense à tous les enfants de la rue, à tous les enfants mendiants, à tous les enfants qui passent leur temps dans les marchés, je pense à ces enfants bergers…Mon message pour la Journée mondiale contre le travail des enfants est le suivant : arrêtons de faire travailler les enfants, leur place est à l’école».

Cheikh Aïdara

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