Sommet mondial de l’OIT, l’impact économique et social de la pandémie Covid-19, cas spécifique de l’Afrique

Article : Sommet mondial de l’OIT, l’impact économique et social de la pandémie Covid-19, cas spécifique de l’Afrique
Crédit:
8 juillet 2020

Sommet mondial de l’OIT, l’impact économique et social de la pandémie Covid-19, cas spécifique de l’Afrique

Le Sommet mondial de l’Organisation Internationale du Travail (OIT), dans sa version virtuelle par visioconférence, s’est ouvert mardi 7 juillet 2020 et se prolongera jusqu’au 9 juillet dans des aspects liés aux régions, aux leaders et aux mandants. Le Sommet avait été entamé sur la même formule depuis le 1er et le 2 juillet, avec la Journée Afrique qui a été marquée par un forum virtuel de haut niveau durant lequel, plus de 50 ministres africains du travail ou de l’emploi, dont le Ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Modernisation de l’Administration, Dr. Camara Saloum Mohamed, avaient pris part.

Dr. Camara Saloum Mohamed en visioconférence (Crédit AMI)

Les Etats, les travailleurs et les employeurs du monde, se réunissent depuis le 1er juillet 2020 pour réfléchir sur la manière d’aborder l’impact économique et social de la pandémie Covid-19. Le 2 juillet 2020 a permis aux mandants tripartites africains d’aborder sous l’égide du Bureau International du Travail (BIT) les problèmes spécifiques de la région de l’Afrique et à éclairer la discussion lors du Sommet mondial qui s’ouvre le 7 juillet pour se prolonger jusqu’au 9 juillet 2020. Il s’agissait pour les participants de répondre à la crise du Covid-19 et ses conséquences sur le monde du travail en Afrique et de passer en revue les principaux problèmes qui touchent le continent dans le contexte de la Déclaration du centenaire de l’OIT, de la Déclaration d’Abidjan et du cadre politique de l’OIT, tout en se penchant également sur les besoins spécifiques de l’économie informelle.

Le ministre de la Fonction Publique, du Travail et de la Modernisation de l’Administration, Dr. Camara Saloum Mohamed, a pris part à ce forum virtuel à côté de ses collègues africains.
Dans son intervention, le ministre a indiqué que « la Mauritanie a adopté une série de mesures dans les domaines sanitaires, financiers et sécuritaire pour faire face au fléau ». Il a ajouté qu’un « grand intérêt sera accordé à l’amélioration des conditions matérielles et sanitaires des travailleurs qui constituent le moteur de l’amélioration de la production ».

Le ministre a précisé que son département a élaboré une stratégie axée sur le programme « Mes Engagements » du Président de la République qui accorde selon lui, « la priorité à l’emploi des jeunes et à la formation technique, afin de créer une main d’œuvre qualifiée, capable de répondre aux besoins du marché ». Dr. Camara Saloum Mohamed s’est réjoui de « l’attention que le BIT accorde à la Mauritanie en l’accompagnant dans l’exécution de ses plans et programmes visant la promotion de l’emploi et la baisse du chômage ».

Un meilleur avenir pour les travailleurs

Le Sommet mondial de l’OIT qui se déroulera sur cinq jours et inclura cinq évènements régionaux et trois évènements mondiaux a permis à l’Afrique de suivre un panel très relevé d’orateurs qui ont survolé par visioconférence les principaux thématiques de l’heure sous Covid-19. Avaient animé les débats, Amira El Fadil, Commissaire aux Affaires Sociales de la Commission de l’Union africaine, Cynthia Samuel Olonjuwon, Directrice régionale de l’OIT pour l’Afrique, El Mahfoudh Megateli, Secrétaire général de la CGEA et Vice-président de l’OIE pour l’Afrique, Kwasi Adu-Amankwah, Secrétaire général CSI-Afrique, Martha Phiri, Directrice du Département du Capital Humain, de la Jeunesse et du Développement des Compétences au sein de la BAD, plusieurs ministres africains du Travail, des représentant de travailleurs et d’employeurs.

A propos des conséquences du Covid sur le monde du travail, il est établi que la pandémie a eu des effets catastrophiques sur le monde du travail, exposant au grand jour la vulnérabilité de millions de travailleurs et d’entreprises. Il est question d’une réduction du nombre d’heures de travail de 10,7% dans le monde au deuxième trimestre de 2020, ce qui représente 305 millions d’emplois perdus.

Dans l’économie informelle, sur les deux milliards de travailleurs, 1,6 milliard risquent de perdre à tout moment leurs moyens de subsistance, le revenu moyen dans l’économie informelle s’étant contracté de 60% au cours du premier mois de la pandémie.

Covid-19 et monde du travail en Mauritanie

Le monde du travail en Mauritanie n’a pas été épargné des retombées néfastes du Covid-19. Les opérateurs restent inquiets face au maintien des mesures de restriction, telles la fermeture des frontières extérieures, l’interdiction de circulation entre les villes et le maintien du couvre-feu à 20 heures. Plusieurs entreprises privées avaient également procédé à des licenciements ou des mises en chômage technique de leurs employeurs, entraînant des remous sociaux.

Les opérateurs économiques sont unanimes à reconnaître les effets dévastateurs de la pandémie sur les piliers de l’économie nationale, comme les activités agropastorales frappées de plein fouet. Kane Alioune, animateur de la filière animale, cité par des confrères parle de la situation grave des éleveurs et de leur cheptel surpris par la fermeture des frontières et contraints de se fixer dans des zones au sud du pays, ce qui provoque des conflits sans fin avec les agriculteurs qui se plaignent de l’invasion des bêtes dans leurs champs.

Cité par Financial Afrik, Mory Guéta Cissé, banquier et opérateur touristique estime que « le tourisme, maillon faible de notre économie, est largement impacté avec les secteurs de la restauration, des loisirs et spectacles ainsi que le transport interurbain ». Selon lui, « aucune mesure ne semble avoir été prise pour des subventions compensatoires en faveur des uns et des autres, alors que beaucoup d’hôtels réquisitionnés pour héberger les divers confinés vont devoir engager de lourds investissements pour la rénovation de leurs outils de production ».

Il faut noter par ailleurs que la pandémie du Covid-19 a entraîné l’une des grèves les plus insidieuses au sein de la plus grande société d’or du pays, Taziast Mauritanie, filiale du géant aurifère canadien Kinross Gold. Au niveau d’Afroport, la société chargée de la gestion de l’aéroport Oumtounsi de Nouakchott, des mesures de compression pour cause de Covid-19 avaient également entraîné des mouvements d’humeur comme au sein de plusieurs entreprises privées, notamment le secteur du transport interurbain.

Cheikh Aïdara

Partagez

Commentaires