Les dons de l’UNFPA chez les cultivateurs de Fass et de Médina Salam
Une centaine de nattes, de couvertures et de kits de dignité sont parvenus aux localités de Fass et de Médina Salam. Deux villages de cultivateurs, situés à une quarantaine de kilomètres de Rosso. Leurs habitants ont bénéficié jeudi 24 et vendredi 25 décembre 2020 du don offert par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA). Ces dons existent dans le cadre des actions humanitaires de l’UNFPA à Rosso, en aide aux victimes des inondations 2020.
Ces dons de l’UNFPA sont destinés à alléger la souffrance des populations victimes des inondations de 2020, l’Association Mauritanienne pour la Promotion de la Famille (AMPF), dans les communes de Fass et de Médina Salam. Ces communes étaient parmi les plus touchées par les dernières inondations de 2020.
Fass, 414 familles d’agriculteurs
Juste après Rgheiwatt, une quarantaine de kilomètres sur le goudron à partir de Rosso aboutit au village de Fass. Un coin de paradis, situé à l’embouchure d’une forêt dense, entre champs verdoyants et cours d’eau généreux. Pourtant, les habitants wolofs du village souffrent de pauvreté, tannés par plusieurs années de sécheresse. Ils se relèvent à peine après la bonne pluviométrie enregistrée au cours de l’hivernage 2020. Ce qui a accentué davantage l’enclavement du village, qui est resté quatre longs mois en autarcie, sans aucune voie d’accès vers le monde extérieur.
L’arrivée ce jeudi 24 décembre de l’équipe de l’AMPF, dirigée par son délégué régional, Bouya Ahmed Vachet, rompit la monotonie d’une vie scandée par la routine quotidienne. Le Chef du village, Mohamed Diakité, était à la tête du comité d’accueil. En l’absence des hommes, partis tôt aux champs, seules quelques femmes étaient présentes, lors du déchargement de la vingtaine de nattes et de couvertures.
Des aides précieuses, mais insuffisantes
Dans le discours qu’il a prononcé à l’occasion, le chef du village a souhaité la bienvenue aux visiteurs, avant de remercier l’UNFPA et l’AMPF pour ces dons. Il s’est engagé à donner la priorité aux familles les plus sinistrées par les dernières inondations. Et n’a pas hésité à mettre en avant le manque criant d’instituteurs dans l’école du village. « Pour les six classes que compte l’établissement, dont la construction remonte aux années 70, il n’y a que le directeur. Comment voulez-vous qu’une seule personne puisse enseigner tant de classes et un nombre aussi élevé d’élèves ? » s’est-il interrogé. Hormis la case de santé, construite par l’AMPF, les habitants du village doivent se rendre à Rosso, pour les grandes complications.
L’une des bénéficiaires, Astou, a exprimé sa gratitude aux deux organisations qui sont à l’origine de ce don. Tout en rappelant que ces dons étaient «insuffisants, car cela ne couvre pas tous les habitants du village». Et de rajouter : « Nous aimerions aussi que d’autres aides nous parviennent car comme vous le voyez, il s’agit d’une population nécessiteuse qui ne dépend que de l’agriculture ».
Médina Salam, entre agriculture et pêche fluviale
Adossé au fleuve Sénégal, perdu dans une forêt d’arbres et d’arbustes verdoyants, Médina Salam est un village habité par des wolofs. Ils s’adonnent principalement à l’agriculture et accessoirement à la pêche.
Comme à Fass, l’AMPF y dispose d’une case de santé gérée par un jeune autochtone. Relevant de la commune de Tekane, Moughataa de R’Kiz, à 35 kilomètres de Rosso, Médina Salam a été touchée par les inondations de 2020. Les habitants sont parvenus à colmater les dégâts. Mais les balafres marquent encore certaines concessions, dont celle du Chef de village, Amadou Diop.
L’équipe de l’AMPF a procédé vendredi 25 décembre dernier à la remise du lot de matériels. Une vingtaine de nattes et de couvertures, en présence de quelques bénéficiaires. Ici comme ailleurs, les gestes barrières sont respectés et les attroupements interdits.
La nécessité d’une aide à l’habitation
Le Chef du village a remercié l’UNFPA et l’AMPF pour cet appui qui vient selon lui à point nommé, en pleine période de froid et de Covid-19. « Il y a environ 400 familles dans le village, tous des agriculteurs, de père en fils » explique-t-il. Il considère que ce don est très précieux et qu’il est apprécié à sa juste valeur, par les habitants. « Mais nous avons besoin d’aide pour reconstruire certains habitats qui risquent de s’abîmer dès la première goutte de pluie » plaide-t-il. Le chef signale que les habitants sont toujours exposés à d’autres inondations et à d’autres sinistres. C’est pourquoi, ils sollicitent vivement l’intervention du gouvernement et des bonnes volontés, comme l’UNFPA et l’AMPF.
Aida Gaye, bénéficiaire du don : « Nous vous remercions pour cet appui, mais il faut augmenter encore la quantité pour que toutes les familles puissent en profiter. Nous demandons encore plus d’aides et plus d’appuis ».
Cheikh Aïdara
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