Droits de l’Homme au Tchad : « des résurgences du passé menacent la réconciliation nationale »
Une nouvelle déclaration du député Birame Dah Abeid circule sur les réseaux sociaux, mettant en garde contre la résurgence des «forces du mal tapies dans les rouages de l’appareil de l’Etat». Selon lui, ces « résurgences du passé nostalgiques du chaos et des confrontations menacent sérieusement l’ébauche de réconciliation et de concorde nationale que Mohamed Cheikh Ghazouani cherche à instaurer ».
Plusieurs voix s’élèvent en effet depuis quelques jours pour fustiger le recul des libertés et les tentatives vaines des forces rétrogrades, qui cherchent à réinstaller le climat de confrontations, hérité des pouvoirs précédents.
En toile de fond, la dérive autoritaire des autorités régionales de l’Adrar qui semblent vouloir, selon ces voix, réinstaller la Mauritanie dans le cercle vicieux des confrontations intercommunautaires. Ces autorités ont arrêté il y a quelques jours trois militants de l’ONG SOS Esclaves, dont la Coordinatrice régionale.
Il y a aussi l’affaire de « Ouadane » que l’ONG SOS Esclaves avait soulevée. L’organisation dénonçait alors le don d’esclaves comme partie intégrante de la dote d’une épouse appartenant à une famille aristocratique de la ville.
Cette affaire a été dénoncée par plusieurs ONG des droits de l’Homme. Ils ont fustigé l’immixtion dans le dossier de certains pans du pouvoir hostiles aux abolitionnistes, malgré l’engagement de la Mauritanie dans la lutte contre l’esclavage.
L’épisode de « Ouadane » a été marqué aussi par le limogeage du chargé de communication de SOS Esclaves, Kory Ould Sneiba, de son poste de chargé de communication du Ministère de l’Education et de la Réforme quelques jours après sa nomination.
A rappeler également que la Commission nationale des droits de l’homme, conduite par son président Mohamed Salem Ould Bouhoubeiny, accompagné par un représentant du Haut-commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme en Mauritanie, s’était rendue à « Ouadane » pour enquêter sur cette affaire présumée d’esclavage. SOS Esclaves, invitée à se joindre à la délégation aurait rejeté l’offre, selon Ould Bouhoubeiny. Aux termes de l’enquête, la Commission nationale des Droits de l’Homme, avait organisé une conférence de presse au cours de laquelle elle a démenti les allégations. SOS Esclaves a riposté en organisant à son tour une conférence de presse, en présence de la Coordinatrice de l’organisation en Adrar, Eziza Mint Brahim, qui a confirmé les faits et traité les conclusions de la Commission des droits de l’homme de mascarade.
C’est dans ce climat délétère que s’inscrit la sortie de Birame Dah Abeid, leader du mouvement antiesclavagiste, IRA. Il semble ressentir le devoir de tirer sur la sonnette d’alarme face à ceux qu’il appelle « les fossoyeurs du climat de paix ». Selon lui, ces rameurs en eaux troubles cherchent à saper le climat d’apaisement et d’entente que le régime actuel cherche à instaurer, en ouvrant des canaux de communication directe avec l’ensemble des acteurs de la scène politique et des droits de l’hommiste du pays. Cette accalmie sociale et politique que le président Ghazouani a ramené dans le pays depuis son arrivée au pouvoir, dérange selon Birame, les tenants du chaos et de la division.
Ces thèmes reviennent de plus en plus dans les discours du président d’IRA, notamment lors de ses dernières conférences de presse qu’il a animées récemment, dont celle du 13 avril 2021 au siège du parti RAG aux P.K 10.
Cheikh Aïdara
Commentaires