Président Ghazouani, rompre avec l’ancien système ou sombrer dans le chaos social

Article : Président Ghazouani, rompre avec l’ancien système ou sombrer dans le chaos social
Crédit:
19 avril 2021

Président Ghazouani, rompre avec l’ancien système ou sombrer dans le chaos social

Continuer de recycler les thuriféraires du régime de Mohamed Abdel Aziz ou annoncer une rupture totale avec l’ancien régime : c’est le dilemme auquel le président Ghazouani fait face. Il doit trancher, s’il veut instaurer un consensus national, promouvoir le changement, instaurer la justice sociale, et combattre ceux qui sont tentés de nuire à l’unité, à la sécurité et à la stabilité du pays. Tel est l’appel lancé par quatre partis de l’opposition au cours d’un conclave tenu dimanche 18 avril 2021.

Les dirigeants des partis lors du conclave du 18 avril – Crédit Aidara

Aux termes de près de deux années de gouvernance, le pouvoir de Ghazouani est miné par ce que d’aucuns appellent le retour aux pratiques malsaines des régimes précédents. Le constat revient de plus en plus, de la part des organisations des droits de l’Homme, du corps social et des partis politiques. Le marasme est arrivé au point que des voix jusque-là conciliantes, avec un esprit d’ouverture préconisé par le régime actuel, sortent de leur réserve pour dénoncer le retour insidieux des manœuvriers des anciens systèmes.

C’est la sonnette d’alarme que quatre partis de l’opposition viennent de tirer aux termes d’un conclave qui s’est tenu dimanche 18 avril à Nouakchott. En effet, l’Union des Forces du Progrès (UFP), le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD), l’Union Nationale pour l’Alternance Démocratique (UNAD) et le parti SAWAB ont publié un communiqué dans lequel ils ont mis le Chef de l’Etat, Mohamed Cheikh Ghazouani en garde contre « le retour des prévaricateurs et des pratiques du pouvoir de l’ancien président Aziz ». Ils l’ont également invité à « se débarrasser de tout ceux qui ont été impliqués dans ces méthodes et pratiques dévastatrices, toujours en place, et dont les promoteurs bénéficient, à un rythme soutenu, d’un regain de confiance ».

La Mauritanie selon les dirigeants de l’opposition en question, a plus que besoin de consensus et de changement pour instaurer la justice sociale en combattant les prévaricateurs et tous ceux qui sont tentés de nuire à l’unité, à la sécurité et à la stabilité du pays.

Ils estiment que la Nation fait face à plusieurs défis qui peuvent le conduire devant deux scénarii: revenir à la case de départ par le jeu des thuriféraires de l’ancien régime tapi dans les rouages de l’Etat, ou sombrer dans le chaos et l’instabilité.

En toile de fond, la sortie récente à travers les colonnes de l’hebdomadaire Jeune Afrique de Mohamed Abdel Aziz, « visant à tromper l’opinion publique et falsifier les faits, en essayant de jouer le rôle du leader rédempteur ».

En conclusion, les partis cités plus haut ont exhorté le gouvernement à adopter de toute urgence, les règles de bonne gouvernance et de transparence dans la gestion des affaires publiques et à rechercher des solutions appropriées aux problèmes des citoyens.

Il faut rappeler que la scène sociale bouillonne face aux nombreuses manifestations de mécontentement exprimé par des fonctionnaires, des citoyens spoliés ou frappés d’injustice.

L’esclavage foncier revient ainsi avec force, avec les problèmes soulevés à Dar El Barka et à R’Kiz, mais aussi la sulfureuse affaire de Ouadane, les créanciers de Cheikh Ridha, la montée de la criminalité, le chômage endémique, la montée vertigineuse des prix et la chute inexorable des valeurs.

Cheikh Aidara

Partagez

Commentaires