Pour Salah Cissé, réfugié malien en Mauritanie, le chômage perdure malgré son diplôme

Article : Pour Salah Cissé, réfugié malien en Mauritanie, le chômage perdure malgré son diplôme
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16 juin 2021

Pour Salah Cissé, réfugié malien en Mauritanie, le chômage perdure malgré son diplôme

Seul garçon d’une famille de 7 filles, Salah Cissé, 24 ans, réfugié malien au Camp Mberra en Mauritanie, diplômé en Sociologie de l’Université de Bamako, est obnubilé par la recherche d’un emploi. Et l’attente perdure.

Salah Cissé – Crédit Aïdara

« En tant qu’unique homme de ma famille, il est impératif que je trouve du travail, n’importe quoi, pour aider mes parents et mes sœurs. » C’est l’idée fixe qui hante l’esprit de Salah Cissé, un jeune réfugié dont les parents vivent au camp de Mberra en Mauritanie. Ils font partie des 66.000 réfugiés maliens qui ont fui la guerre au Nord du pays, depuis l’invasion djihadiste.

C’est en 2012 que la famille Cissé a quitté en extrême urgence Léré, à 70 kilomètres de la frontière mauritanienne, sans rien apporter avec elle, face à l’avancée des Islamistes qui avaient pris le contrôle de Tombouctou, plus de 100 kilomètres plus au Nord.

Entre deux séjours à Mberra, Salah Cissé est parvenu à suivre ses études au Mali, entre Léré, sa commune natale, et le cercle de Diré dans la région de Tombouctou.

Après avoir décroché son baccalauréat en 2015, il s’est inscrit à l’Université de Bamako où il a obtenu en 2019, une licence en sociologie. « Depuis, je suis à la recherche d’un emploi, après un stage de deux mois passé à la Direction nationale de protection de l’enfant et de la famille dans la capitale malienne », lâche-t-il.

Derrière sa silhouette de jeune à peine sorti de l’adolescence, Salah soupire, le regard lointain. « J’ai tenté à deux reprises d’intégrer l’Ecole Normale Supérieur (ENS) de Bamako, sans succès. Mon ambition était de devenir professeur en sociologie dans le secondaire », soutient-il.

A Mberra, Salah Cissé a poursuivi ses démarches pour décrocher un emploi auprès des nombreuses agences des Nations Unies et les organisations internationales opérant sur les lieux.

« J’attends et cela perdure. Mais je garde espoir de trouver une réponse positive après mes démarches, auprès du bureau d’enregistrement du camp de Mberra et le Centre d’accueil et de placement familial à Bamako », lâche-t-il avec tristesse.

Selon Saleh Cissé, « l’espoir est plus grand de décrocher un boulot à Mberra qu’au Mali, puisqu’ici il y a plus d’opportunités avec les nombreuses agences et organisations qui y travaillent ».

Mais, un jeune sociologue, sans expériences, a-t-il des chances de trouver du travail avec les grandes institutions ? Salah Cissé reste optimiste. « Les agences et organisations internationales qui travaillent dans le domaine social et humanitaire notamment, ont besoin d’un personnel haut qualifié pour des enquêtes sociologiques. » se défend-t-il.

Pour le moment, sa seule référence, ce sont les résultats d’un Mémoire de soutenance sur le mariage forcé à Léré, ou sa petite expérience de deux mois, dans une direction chargée de l’enfance et de la famille au Mali.

En attendant, Salah Cissé ne rejette aucune opportunité, ni type de boulot. « J’accepterai de faire n’importe quel travail honnête, l’essentiel étant de subvenir aux besoins de ma famille ». L’existence d’un centre de formation professionnel à Mberra, géré par le Bureau International du Travail, type « chantier-école » ou projet PECOBAT, pourrait être pour lui, un passage obligé vers un métier plus sollicité sur le marché du travail au niveau local.

Cheikh Aïdara

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