Mauritanie : le premier safari organisé dans le Parc national d’Awleigatt profite à une colonie de vacances

Article : Mauritanie : le premier safari organisé dans le Parc national d’Awleigatt profite à une colonie de vacances
Crédit: Crédit Aidara

Mauritanie : le premier safari organisé dans le Parc national d’Awleigatt profite à une colonie de vacances

Girafes aux élans impériaux, zèbres aux robes tachetées, oryx aux allures de fées, mais aussi gazelles, mouflons, élands, autruches… Le tout sur une superficie de 1.600 hectares. Une exclusivité que le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable et les autorités du Parc National d’Awleigatt ont offert samedi 6 août 2022 à l’association « Traversées Mauritanides », qui oeuvre à la cohésion sociale, et à sa trentaine d’enfants en colonie de vacances.

Les voitures « Safari » d’Awleigatt pénètrent la zone des animaux avec des enfants tout éblouis – Crédit Aidara

À une cinquantaine de kilomètres de Nouakchott, peu après Idini, un grand panneau indique « Parc National d’Awleigatt ». Une bifurcation d’environ 8 kilomètres à droite, puis un large portail encadré par deux arcades en pierres taillées. Suspendue au-dessus, une pancarte annonce l’entrée du parc, obstruée par une légère barrière basculante. Un jeune agent des Eaux et Forêts vient aux nouvelles en voyant arriver un convoi composé d’une Toyota Hilux et d’un bus bondé d’enfants. Aussitôt, Sidi Ahmed Maouloud, le chef de service du parc, s’extirpe de sa chambre et s’avance avec un grand sourire. Il est au fait de la mission, et était en communication avec les équipes depuis leur départ de Nouakchott. Il attendait par conséquent le convoi avec cette journée programmée.

« Suivez-moi » dit-il, après avoir salué, tout sourire, les occupants de la Hilux, notamment Bios Diallo, président de l’association « Traversées Mauritanides », organisateur de la 3ème édition de cette colonie de vacances. À droite défilent quelques appartements dont la beauté architecturale tranche avec le reste de l’horizon, vide.

Les bureaux de l’administration du parc -Crédit Aidara

Quelques mètres plus loin apparaissent des rangées de voitures garées sous de gigantesques auvents, puis un joli bâtiment et une grande pancarte : « Administration du Parc National d’Awleigatt ». Des têtes curieuses émergent sur la terrasse. Quelques sous-officiers et agents des Eaux et Forêts observent les nouveaux venus.

Les enfants débarquent du bus de la fédération de football, qui a organisé le transport – Crédit Aidara
Un préfabriqué pour le repos avant les visites de terrain – Crédit Aidara
Des chambres pour le repos, le temps d’un rapide préparatif – Crédit Aidara

À peine garé, les dizaines d’enfants enthousiastes sortent du car. Sans la vigilance des encadreurs, Oumou Sy, Sylla Ismaïla, Ibrahima, Timera, Irma Lam et Nezihe, ils se seraient envolés comme des moineaux. Au milieu de cette nature qui s’offre à eux ! Calmement ils sont dirigés vers des chambrettes équipées de lits doubles en superposition avec couvertures et oreillers. Ils se croient tout naturellement dans une cité dortoir. La turbulence reprend de plus belle.

L’heure du grand départ vers les viagers et les animaux du parc avec les Eaux et Forêts – Crédit Aidara

Visite des Jardins

Les gosses au contact de la nature, plantes exotiques et gazouillis des oiseaux – Crédit Aidara

À 16 heures, tout le monde embarque à bord de véhicules équipés de sièges surélevés de « Safari ». Direction les jardins et les potagers botaniques du parc où plusieurs espèces de plantes, d’arbres et d’arbustes poussent sous de luxuriantes végétations et sous l’œil attentif d’agronomes et de techniciens. Deux espèces y sont cultivées. Des espèces autochtones, divers types d’acacia (nilotica, senegal, seyal, tortillis), d’autres connus sous le nom d’hassaniya (Esder, Teydoum, Talh, Taichett, Ndir…) poussent dans tous les coins. Plusieurs espèces allochtones importées y sont également cultivées avec succès, comme le moringa, le mimosa, le flamboyant, le filao, le pois damier, l’eucalyptus…

Comme plongés dans un jardin magique, les enfants émerveillés sautent d’une plante à l’autre, leurs yeux innocents s’écarquillant à la vue des feuilles lumineuses. Leur curiosité s’aiguise à chaque explication. Parfois des plantes drues comme des forêts tropicales, parfois clairsemées comme des perles rares. Dans cet univers exotique, des gazouillis d’oiseaux bercent la douceur du moment.

À l’assaut des animaux

Jonchés sur les banquettes surélevées des trois véhicules qui les mènent vers les espèces animales, faune bigarrée lâchée dans les étendues ouvertes du parc que délimitent de larges et longs barbelés, les enfants découvrent du haut des dunes l’étendu du zoo.

Les girafes se laissent approcher sous les flashs des enfants – Crédit Aidara
Deux girafes du parc intégrés au paysage d’Awleigatt – Crédit Aidara

« C’est le zoo que le parc prépare pour accueillir des lions, des tiges, des léopards, des éléphants ainsi que plusieurs espèces de reptiles et de caïmans » explique Mohamed, l’un des guides. Le convoi emprunte une piste toute blanche, puis bifurque sur une voie de sable orange. Il longe une longue barrière, puis un jeune agent ouvre deux portails grillagés. Quelques mètres, puis voilà qu’apparaissent les premiers animaux. Un groupe d’élands mêlés à une dizaine de zèbres qui prennent la poudre d’escampette à l’approche des véhicules. Le bruit, ils n’en veulent pas. Les téléphones s’enclenchent pour prendre des photos et vidéos. Certains découvrent, pour la première fois, des animaux qu’ils n’ont jusqu’ici observés qu’à travers les films et les documentaires animaliers. Même pour certains adultes qui les accompagnent. « Ah, je n’ai jamais vu cette bête en face ! », s’exclame Tougueyé Diawara, maman venue avec sa fille, à la vue d’une gazelle bondissante entre des touffes d’arbustes.

Un troupeau d’Elands dérangé dans son repos – Crédit Aidara

Trois girafes se détachent plus loin d’une petite broussaille, puis détalent sur leurs longues pattes. Une envolée de gazelles, suivies par des dorcas, puis un peu plus loin des oryx aux cornes recourbées font leur spectacle. Des nyalas, des impalas signalent aussi leur présence par de toniques enjambées sous l’œil ébloui des visiteurs.

Les curiosités devant toutes ces merveilles seront amplement satisfaites dans les aires de reproduction. En effet, là aussi, on observe plusieurs espèces dans des enclos plus réduits, donc plus faciles à observer, tel ce troupeau de mouflons, ces dizaines d’autruches adultes et juvéniles, des addax à la blancheur immaculée. Des heures durant, les enfants peuvent assouvir leur soif de découverte et voir un parc animalier entièrement offert à leur curiosité.

Une famille de zèbres mélangés aux Elands – Crédit Aidara

« Moi, je vais dire à mon papa que nous devons habiter là ! », dit Dado Soumaré, à peine 10 ans. « Ici c’est calme, il n’y a pas de mouches, tout est propre, on respire bien et le soir nous pourrons regarder tranquillement le coucher du soleil à côté des animaux », commente-t-elle.

La visite du Parc d’Awleigatt s’achève par la visite aux potagers botaniques. C’est avec un large sourire que Dado, ses copines et ses copains reçurent le message de l’un des guides, Hadde Maaloum : « Vous êtes les premiers visiteurs à faire le tour entier du parc. Vous êtes surtout nos premiers « safari » au Parc d’Awleigatt », poursuit-il. « Nous sommes aussi très honorés que cela commence par vous, car c’est vous, les enfants, l’avenir, et c’est pour vous que cet espace est créé, vous en serez les garants », conclut celui qui a accompagné le convoi durant tout le périple.

De jeunes autruches nées au parc – Crédit Aidara

Une belle escapade pour ces jeunes qui ne rêvent que d’une chose : revenir au plus vite sur les lieux. En attendant, ils repartent les têtes pleines de belles images.

Pour rappel, cette 3ème édition des colonies de vacances « Traversées Mauritanides » a démarré le 30 juillet 2022 à Nouakchott. Les jeunes, garçons et filles, ont été à la Plage, au Musée National, au Parc Safire sur la route de Rosso, à la Télévision de Mauritanie, la Protection civile où ils ont rencontré Souleymane Diallo et ses compagnons, ceux qui avaient sauvé des eaux, il y a quelques jours, le jeune de Boumdeid. D’autres sites sont encore à visiter ; les deux stades, Cheikha Boydiya et Olympique, le parc des oiseaux, Radio Mauritanie, entre autres, car la caravane continue.

Vue plongeante du Zoo qui attend encore ses locataires (lions, tigres, etc.) – Crédit Aidara
Entrée du Zoo encore vide – Crédit Aidara

A la fin de la visite, Bios Diallo a déclaré que « la colonie se poursuit ». Une grande soirée est prévue, selon lui, pour annoncer les activités de la saison 2022-2023.

Les yeux pétillants de bonheur les enfants prennent la pause sous l’auvent d’un des logements de la cité du parc (avec Oumou Sy
– Crédit Aidara

« Je tiens à remercier au nom de Traversées Mauritanides et ses équipes tous nos partenaires. En particulier, Moussa Ould Khaïry de Moussa Optical et FC Tevrag-Zeïna, ainsi que la Fédération Nationale de Football, pour avoir mis à notre disposition leurs bus. Nos remerciements vont aussi à l’endroit de Madame Hawa Dia de l’Association « L’Enfance D’abord », et toutes les institutions qui nous ont ouvert leurs portes, le Musée National, les chaînes de télévisions et radios, la Protection civile, mais aussi le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable, les responsables du Parc d’Awleigatt, le Ministère de l’Education et tous les parents pour leurs confiances » a-t-il conclu.

Cheikh Aïdara

Notes d’informations sur le Parc d’Awleigatt

Photo souvenir avec les responsables du parc – Crédit Aidara
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