10 novembre 2022

Le Forum mondial sur la justice pour les enfants s’ouvre à Nouakchott avec 50 pays invités

Nouakchott a abrité mardi 8 novembre 2022, l’ouverture des travaux du Forum mondial sur la justice des enfants et la privation de liberté. Une feuille de route et un plan d’action global, ainsi que des recommandations issues de travaux de groupes, ont été adoptés à la fin du conclave qui a duré deux jours.
Vue de la salle de conférence – Crédit AIdara
L’évènement est organisé par « Défense des Enfants International (DEI) », une plateforme mondiale représentée en Mauritanie depuis 2015 par l'Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l'Enfant (AMSME), et le comité des organisations non gouvernementales sur les enfants privés de liberté, avec le soutien du Commissariat aux Droits de l'Homme, à l'Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile. 
 Plus d'une cinquantaine de pays et d'organisations ont planché sur les progrès et les défis par rapport à la situation des enfants depuis ces dernières années, après la soumission de l’étude réalisée en 2019 par les Nations Unies sur la question.
Le forum de Nouakchott a été le lieu d’intenses échanges sur les bonnes pratiques entre différents pays, en vue de promouvoir une coopération renforcée et coordonnée aux niveaux national, régional et international. L’idée a été lancée d’adopter un plan d'action global pour mettre en œuvre les recommandations de l'étude mondiale réalisée par les Nations Unies. 
 La Mauritanie et ses efforts pour l’enfance
Rassoul Ould Khal ouvrant les travaux – Crédit Aidara
L’ouverture officielle a été l’occasion pour le Commissaire adjoint aux droits de l'homme, M. Rassoul Ould Khal, de réaffirmer l'adhésion de la Mauritanie aux principes fondamentaux des droits des enfants. « Le forum est l’occasion indiquée de réaffirmer cet engagement et d'évaluer le travail entrepris dans le domaine de la justice pour les enfants et la privation de liberté » a-t-il déclaré. Il a cité dans ce cadre les activités réalisées par son département dans la promotion et la protection des droits humains en Mauritanie, ainsi que les instruments mis en place pour les consolider, tels que l’Observatoire national des droits de l’homme, l’important arsenal juridique mis en place pour la protection des groupes les plus vulnérables, tels que les enfants en conflit avec la loi.
Des experts venus d’une cinquantaine de pays – Crédit Aidara
Selon Rassoul Ould Khal, « tous ces efforts n'auraient pas pu être réalisés, sans une volonté politique sincère de Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Cheikh Ghazouani ». Il a souligné que la Mauritanie a élaboré un code de protection de l'enfance, mis en place un Conseil National de l'Enfance, et un observatoire de défense des droits des femmes et des filles. Ces instruments devront être complétés selon lui, par l’adoption imminente de la loi contre les violences faites aux femmes et aux filles. 
Consolider l’élan mondial

Pour sa part, la présidente de l'Association Mauritanienne pour la Santé de la Mère et de l'Enfant (AMSME), Mme Zeynabou Taleb Moussa, a déclaré que ce forum « constitue une opportunité pour renforcer le dialogue et la coopération sur des questions centrales et les droits actuels des enfants, car il permettra l'interaction et l'échange de vues sur les résultats de l'étude mondiale menée par le Secrétaire général des Nations Unies en 2019 sur la situation de la liberté des enfants ainsi que l’accès à leurs droits et à la justice ».
Le Représentant de l’UNICEF en Mauritanie – Crédit Aidara
Prévenir les effets néfastes de la détention des enfants


M. Marc Lucet, représentant de l’UNICEF en Mauritanie, a remercié le gouvernement mauritanien d’avoir bien voulu accueillir ce forum qui réunit des participants de plusieurs pays et des partenaires techniques et financiers. Il a déclaré que l'étude globale sur la situation des enfants et ses recommandations illustrent l'un des meilleurs moyens de prévenir les effets néfastes de la détention des enfants, pour éviter de les priver de leur liberté. Il a mis en exergue l'engagement de « Défense des Enfants International (DEI) » à aider tous les gouvernements du monde dans ce combat et à se tenir aux côtés des acteurs présents sur le terrain.
Mettre en œuvre l’étude mondiale des Nations Unies
Pour sa part, M. Abdul Manaf Kamokai, président de DEI, a exprimé sa gratitude envers tous les partenaires, soulignant que l'organisation de ce forum vise à donner un nouvel élan à la mise en œuvre des recommandations de l'étude diligentée par les Nations Unies.
Vue partielle de la salle – Crédit Aidara

Le forum a vu la présence des directeurs régionaux de la sûreté nationale au niveau des trois Wilayas de Nouakchott, l’Ambassadeur de France, le président du Forum des Acteurs Non Etatiques et les représentants des organisations internationales présentes en Mauritanie.

Plusieurs panels sur la situation des enfants en situation spéciale

L’ouverture officielle a été précédée d’une session de haut niveau sur la privation de liberté comme violence structurelle et la route vers la justice pour les enfants. Cette session a été ponctuée par une vidéo sur l’étude mondiale, version adaptée aux enfants et commentée par Dr. Najat Maala M’Jid, Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies chargée de la question de la violence contre les enfants. Elle a été modérée par Alex Kamarotos, Directeur Général de DEI et animée par le professeur Manfred Nowak, Secrétaire général du Global campus of Human Rights, expert indépendant et auteur de l’Etude mondiale des Nations Unies sur les enfants privés de liberté. Il avait à ses côtés Benoit Van Keirsbilk, membre du Comité des droits de l’Enfant des Nations Unies.

Une assistance captivée par les débats – Crédit Aidara

Après le retrait des officiels, les participants ont suivi plusieurs panels, dont un portant sur la privation de liberté dans l’administration de la justice et les enfants vivant en prison avec la personne ayant leur garde physique. Cette session a été modérée par Margaret Tuite, animée par Aïcha Salma, DEI/Mauritanie, Shahid M. Korjie, Coordinateur, Bureau du procureur général et ministre de la Justice de Sierra Leone, Hannah Tisfentgraber, Programme Mondial sur l’Elimination de la violence à l’Encontre des Enfants (UNODC), Meskerem Geset Techane, membre du Groupe de travail des Nations Unies sur la discrimination envers les femmes et les filles, et le professeur Nancy Loucks, Directrice générale Familles Outside.

Les participants ont suivi par la suite trois autres panels, sur la privation de liberté dans le contexte institutionnel, la privation de liberté et les enfants en contexte de migration, et enfin, la privation de liberté des enfants dans les conflits armés et dans des contextes spécifiques relevant de la sécurité nationale.

La journée a été clôturée par une soirée de gala au cours de laquelle plusieurs prix ont été décernés. Les participants ont également visité les expositions de dessins réalisés par les enfants détenus au Centre d’Accueil et de Réinsertion Sociale des Enfants en Conflit avec la loi (CARSEC) de Nouakchott.

Cheikh Aïdara

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