Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes, la Mauritanie toujours fidèle à ses engagements

Article : Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes, la Mauritanie toujours fidèle à ses engagements
Crédit:
26 novembre 2022

Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes, la Mauritanie toujours fidèle à ses engagements

La Mauritanie a célébré le 25 novembre 2022 la Journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Une cérémonie officielle a eu lieu à Nouakchott, présidée par la Ministre de l’Action Sociale, de l’Enfance et de la Famille (MASEF), en présence du Représentant résident du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et des autorités.

La Mauritanie en Orange – Crédit Aidara

Dans une salle totalement orange, avec plusieurs filles et femmes arborant cette couleur qui symbolise tout à la fois la douleur et la détermination, la Ministre de l’Action Sociale (MASEF), Savia Mint N’Tahah, a dit tout l’engagement de l’Etat mauritanien à mettre fin aux violences à l’égard des femmes et des filles. La Journée internationale dédiée à cette cause, célébrée vendredi 25 novembre 2022 sous le slogan « Tous Unis ! Pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles », fut l’occasion de réitérer la ferme volonté des pouvoirs publics à respecter leurs engagements internationaux et à mettre en œuvre les stratégies nationales et les textes relatifs à la lutte contre toute forme de violence sur les filles et les femmes.

Des efforts nationaux pour lutter contre les violences basées sur le genre

La Ministre MASEF entre le Gouverneur et le Commissaire aux Droits de l’Homme – Crédit Aidara

« La violence à l’égard des femmes et des filles demeure un véritable problème qui s’amplifie de jour en jour », a constaté Mme Savia Mint N’Tahah. Selon elle, cette violence peut prendre plusieurs formes et n’a aucun lien avec une culture, une zone géographique ou un pays donné, ni à un groupe de femmes déterminé. « Face à la gravité du phénomène, notre pays a pris plusieurs mesures d’ordre juridique et institutionnel pour mettre un terme à la violence à l’égard des femmes et des filles », a-t-elle affirmé.

Parmi ces mesures, elle a cité l’harmonisation de la législation nationale avec certaines dispositions des accords internationaux, comme la Convention pour l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW), la convention relative aux droits des enfants (CDE) et la convention internationale pour les droits des personnes vivant avec un handicap.

La Mauritanie en Orange – Crédit Aidara

Elle a cité également le Code du Statut Personnel, en instance de révision, fixant l’âge du premier mariage des filles à 18 ans comme base générale de protection des droits de la famille, sans compter l’adoption de plusieurs textes de protection des femmes et des filles, l’organisation de campagnes de sensibilisation, l’intégration du genre dans les programmes et projets de développement, la consolidation du cadre de coordination et de concertation, la création de plateformes multisectorielles régionales de lutte contre les violences basées sur le genre, etc.

Mme Savia Mint N’Tehah a aussi évoqué les efforts déployés par la Mauritanie pour atteindre les trois résultats transformateurs des Objectifs de Développement Durable (ODD) de 2030, à savoir, Zéro décès maternel évitable, Zéro besoin non satisfait en planification familiale et Zéro violence basée sur le genre.

L’UNFPA, un partenaire toujours présent

M. Cheikh Fall à sa prise de parole – Crédit Aidara

Le Représentant Résident du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) en Mauritanie, M. Cheikh Fall, avait auparavant pris la parole pour remercier les autorités mauritaniennes et les féliciter pour les efforts déployés en vue de promouvoir et de protéger les droits des femmes et des filles, à travers notamment les mesures prises pour mettre fin aux violences dont elles sont victimes. Il a souhaité à tous une bonne campagne des « 16 jours », commémorant la Journée internationale de lutte contre les violences à l’égard des femmes et des filles.

Depuis 1991, dira-t-il en substance, le monde célèbre cette journée du 25 novembre, qui se poursuivra jusqu’au 10 décembre 2022, par des campagnes de sensibilisation et des réflexions sur les mesures à prendre pour prévenir et lutter contre les violences basées sur le genre.

Les officiels à l’entame de la Journée – Crédit Aidara

Il a déclaré que tous les acteurs doivent s’unir d’ici 2030, par des initiatives qui vont s’étaler sur plusieurs années, citant à ce propos les pouvoirs publics, les organisations de la société civile, le secteur privé, les médias, le système des Nations Unies et les partenaires techniques et financiers en particulier. Selon lui, durant cette 32ème édition de la Journée internationale de lutte contre les violences à l’égard des femmes et des filles, il faut « Oranger le monde ».

Il a mis en exergue la vigilance requise à l’égard de la pandémie Covid-19 qui continue de sévir et ses conséquences dramatiques sur les conditions de vie des femmes et des filles, soulignant que les violences domestiques se sont accrues sous ses effets, en l’absence des services de prise en charge des cas signalés.

M. Cheikh Fall a déclaré qu’en septembre 2021, plus d’une quarantaine de pays ont mis en place des mécanismes de réponse aux VBG, dans un moment où la quasi-totalité des services médicaux sont orientés vers la prise en charge des cas de Covid-19. Quelques 121 pays ont pris des mesures de renforcement de leurs services médicaux pour la prise en charge des violences domestiques. Il s’agit selon lui, de violences pernicieuses et silencieuses, soulignant qu’ONU-Femmes a publié un rapport selon lequel 131 femmes sont tuées chaque jour par un membre de la famille.

La Mauritanie en Orange – Crédit Aidara

Citant l’ampleur du phénomène, le Représentant de l’UNFPA dira que ce genre de violence rôde auprès de nous et le nombre de femmes battues, de filles mariées par la force ou victimes d’inceste, ne cesse de s’accroître. « Il est urgent de prendre des mesures tendant à renforcer la capacité des services sociaux et de santé pour prendre en charge les victimes de violences domestiques », a-t-il suggéré. Il a ajouté, le renforcement de la prévention, le soutien financier aux femmes et aux ménages, le renforcement de l’égalité des sexes et l’implication des acteurs clés (notables, religieux, etc.) dans la lutte contre les VBG, ainsi que la consolidation des outils de collecte et d’analyse des données sur ce phénomène.

Enfin, M. Cheikh Fall, a réitéré la disponibilité de l’UNFPA à poursuivre son appui et son accompagnement à l’égard du gouvernement et des acteurs de la société civile dans l’élimination des violences à l’égard des femmes et des filles, ainsi qu’à la réalisation des trois résultats transformateurs des ODD, zéro décès maternel, zéro besoin non satisfait en espacement des naissances et zéro violence basée sur le genre.

Conférences et débats

Après le retrait des officiels, les participants ont suivi une communication sur « La violence faite aux femmes et aux filles du point de vue islamique » présenté par l’imam Hademine Ould Saleck, un exposé sur « La femme mauritanienne entre le pouvoir de la société et le caractère flou des textes » par l’avocate Aïchetou Salma Moustapha, « La violence faite aux femmes : un phénomène universel » par Marième Tendeghi, spécialiste en santé de la reproduction, « Médias et questions de violence à l’égard des femmes » par Aminetou Mint Khouna, Réseau des journalistes mauritaniennes.

A noter que la cérémonie officielle a été aussi marquée par la présence du Commissaire aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile, M. Cheikh Ahmedou Ould Ahmed Salem Ould Sidi.

Cheikh Aidara

Partagez

Commentaires