Les membres du syndicat des agriculteurs initiés sur les questions d’état-civil, le foncier et l’assurance maladie

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Les membres du syndicat des agriculteurs initiés sur les questions d’état-civil, le foncier et l’assurance maladie

En marge du 2ème Congrès du Syndicat des Agriculteurs de Mauritanie (SAM) qui regroupe les paysans issus des classes victimes des séquelles de l’esclavage, des explications ont été fournies par les experts du Bureau International du Travail (BIT), de la Banque Mondiale et de Save The Children, les principaux partenaires du SAM, sur les questions liées à l’état-civil, au foncier et à l’assurance maladie. C’était au cours d’un atelier organisé le 31 mars et le 1er avril 2023 à Nouakchott.

Table officielle à l’ouverture de l’atelier – Crédit Aidara

Le 2ème congrès du Syndicat des Agriculteurs de Mauritanie (SAM) s’est achevé le 31 mars et le 1er avril 2023 par un atelier de sensibilisation des membres sur l’accès à la propriété foncière, à l’état-civil et à aux soins de santé par le biais de la Caisse Nationale de Solidarité en santé (CNASS), un régime d’assurance maladie volontaire, initié par les pouvoirs publics il y’a environ six mois et dont la direction a été confiée à l’ancienne ministre de l’Enseignement Supérieur, Amal Mint Cheikh Abdallahi.

Vue partielle des participants

L’ouverture de l’atelier a été marquée par un échange de discours entre le Secrétaire général du SAM, le représentant du Point Focal du BIT, celui du FAO, de la CNASS et de Save The Children.

Dawa Moustahdi – Crédit Aidara

Après avoir remercié les partenaires internationaux qui soutiennent sa structure dans l’amélioration des conditions de vie et de travail de ses camarades, le Secrétaire général du SAM, qui a été reconduit dans ses fonctions lors du congrès, M. Dawa Ould Moustahdi, a exhorté les membres à plus d’engagement et d’abnégation.

Promouvoir une définition appliquée de l’Emploi Rural Décent (ERD)

Dans son allocution, Mark Ninerola, Coordinateur du Projet BRIDGE du BIT, a mis en exergue la complexité et la sensibilité pour la plupart des professions rurales de bénéficier des avantages du travail décent, notamment les petits producteurs et les travailleurs rurales indépendants, qui ne sont pas couverts par la législation nationale.

Mark Ninerola-Crédit Aidara

Il considère d’une part, que l’application du travail décent est complexe et ambitieuse pour être appliquée dans le contexte rural et que d’autre part, des structures comme le SAM, sont conscientes de la place centrale qu’occupe la qualité des emplois dans le développement rural durable.

En d’autres termes, Mark Ninerola estime que « l’absence de définition concertée de l’emploi décent en milieu rural risque de conduire à des objectifs peu ambitieux et difficiles à mesurer ainsi qu’à un faible niveau de responsabilité ».

Vue partielle des participants – Crédit Aidara

Mark Ninerola a mis l’accent sur les six dimensions prioritaires de l’emploi décent, citant la Convention 141 de 1975 sur les organisations des travailleurs ruraux. Selon lui, le SAM doit engager un plaidoyer pour étendre la législation du travail à l’agriculture et aux professions rurales informelles, et en second lieu, introduire des solutions innovantes pour promouvoir le travail décent dans la pratique aux bénéfices de ses affiliés.

Travailler avec les partenaires

Diallo Mamadou – Crédit Aidara

Diallo Mamadou de la FAO s’est étendu sur des éléments de connaissance sur son organisation et ses relations étroites avec le monde rural et la paysannerie en particulier. Il déclare que la FAO travaille avec le SAM sur les questions liées au foncier, à la protection sociale et à l’état-civil.

L’objectif de la FAO dans ce cadre consiste, selon lui, à promouvoir le travail décent dans le monde rural, avec l’aide de tous les partenaires.

Assurer une garantie médicale aux paysans

 Abordant la question liée à la couverture médicale volontaire, principal objectif de la CNASS dont il assure la coordination technique, Malal Diop, a mis en exergue l’engagement de sa structure à œuvrer avec les autres partenaires et les groupements organisés comme le SAM, selon des modalités précises pour étendre l’accès universel aux soins.

Malal Diop – Crédit Aidara

Malal Diop a mis en exergue le sous-financement de la santé dans le budget de l’Etat (6 à 7%), la faible qualité et l’iniquité dans l’accès aux soins. Selon lui, la CNASS est venue réparer un dysfonctionnement, car 53% des dépenses totales en santé sont supportées par les ménages au moment où 70% d’entre eux ont peu accès à la santé à cause des barrières financières.

Pendant que seuls 12% de la population travaillant dans le secteur formel (public et privé) et 18% des indigents bénéficient de la couverture médicale universelle, 70% des travailleurs du secteur informel sont exclus de ce système. C’est dans ce cadre qu’intervient la CNASS pour protéger la population du secteur informel contre le risque maladie à travers un régime social d’assurance maladie volontaire et contributif.

Vue de la salle – Crédit Aidara

A travers ce modèle, les ménages versent une cotisation annuelle de 250 MRU (minimum de 6 personnes) et l’Etat verse le reste, 450 MRU, soit un total de 700 MRU par personne et par an.

Pour le moment, la CNASS n’est présente qu’à Nouakchott et au Brakna, avec un projet d’extension progressive vers les autres villes et localités du pays.

L’avenir de la Mauritanie dépend de sa réforme foncière

Selon Manuel Mane, Consultant indépendant auprès de la Banque Mondiale, engagé dans la nouvelle réforme foncière en cours, « l’avenir de la Mauritanie dépend de sa réforme foncière ».

Manuel Mané – Crédit Aidara

Il a évoqué le travail en cours avec le Ministère des Finances, notamment la Direction des Domaines, sur une méthodologie basée sur les relations avec les autorités locales et à travers la législation foncière mauritanienne pour faciliter l’accès aux terres de culture en milieu rural.

Le travail consiste dans sa phase pilote, dans la clarification et la sécurisation foncière, pour résoudre l’un des problèmes les plus récurrent auxquels font face les petits producteurs agricoles, c’est-à-dire l’accès à la propriété foncière.

L’accès à l’état-civil, un cauchemar pour les familles pauvres

« L’obtention des actes d’état-civil est l’une des questions les plus difficiles auxquelles sont confrontés les enfants en Mauritanie, surtout à l’intérieur du pays, en raison d’un certain nombre de facteurs… ». C’est le constat fait par Aïssata Bâ, chargée de protection auprès de Save The Children, lors de la rencontre. Selon elle, un consultant a été recruté pour assurer l’objectif fixé d’enrôler plus de 450 enfants dans les différentes zones d’intervention de son organisation.

Aïssata Bâ – Crédit AIdara

La mission du consultant s’est déroulée entre le 10 janvier et le 21 mars 2023 et a englobé toutes les régions du pays, avec comme objectif d’examiner sur le terrain les obstacles qui empêchent les enfants d’obtenir leurs papiers d’état-civil. Il s’agit surtout de la méconnaissance de l’importance des documents, le manque de moyens pour l’accès aux tribunaux et centres d’état-civil, la complexité des procédures, entre autres.

Cheikh Aïdara

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