Cogito : Cher Pays virtuel (1ère PARTIE)
Par Chbih Cheikh Mélaïnine, ancien ministre, économiste et penseur
Une série d’article en 6 PARTIES, dont nous vous livrons la PREMIERE PARTIE
Le pays de mes rêves a été diabolisé et me donne une trouille bleue … ainsi qu’à mes compatriotes désemparés. Il se consume, comme de la paille en feu. La misère, la paupérisation programmée, la concentration et la confiscation des biens, des revenus, la corruption, l’arbitraire sans gants, le bradage des ressources, le chômage endémique, la crise des valeurs, l’absence de repères et la dépravation…
Tous les indicateurs de la décadence et la défiguration sont au rouge et chaque jour que Dieu fait trimballe d’autres malheurs. Je cherche sans espoir de trouver le CHINGUIT des Emirs et le FOUTA des Almamy, mariés depuis l’aube des temps. Ce couple dont l’harmonie témoignait d’une joie et d’un désir affiché de bien « vivre ensemble »… défendait les 2 facettes culturelles d’un dogme Malékite avec une soif de répandre l’Islam dans la région.
Perdant l’attachement à un destin commun, le couple perdait une intimité que l’Occident avait minée…et que des élites aigries ne cessent de pousser à la séparation. Toutefois, ni l’un ni l’autre n’avait le courage, l’intérêt ou un peu d’arrogance pour demander le divorce. Bien que chacun veut imposer son hégémonie à l’autre, le couple se maintient en se méprisant cordialement. Couple, faisant lits à part, les relations devenaient stériles.
Une vie parallèle conduira à terme à une séparation douloureuse. Tiraillée par deux forces centrifuges… entre le marteau du Maghreb et l’enclume de l’Afrique subsaharienne, le pays est envahi par des vagues d’immigrants. Est-on en face d’une double colonisation de peuplement conflictuelle… ?
Devant l’impossibilité de comprendre cette incapacité d’ériger un état et devant cet abandon de notre mode de coexistence…je me suis réservé, clandestinement, le devoir de simuler une Mauritanie à mes goûts… Cette Mauritanie est réalisable sur le plan économique et sur le plan politique…le social découlera comme résultante, en favorisant un retour à nos valeurs séculaires de vraie solidarité et de clémence.
I. Sur le plan économique :
L’objectif central de tout développement doit être la recherche du bien être ou au moins d’une dynamique de mieux être pour le Peuple. La réalisation de cet objectif passe par l’élaboration d’une stratégie économique basée sur la répartition la plus équitable des Revenus et le bannissement des formes de marginalisation et d’exclusion.
CHOMAGE/EMPLOI
Le chômage
Le pays vit un chômage endémique multiforme ou plus exactement un type d’exclusion du système productif générateur de revenus.
Les « mal appelés chômeurs » se divisent en 4 groupes :
– Tekoussou : une masse de plus de 400 000personnes n’offrant pas de savoir-faire sur un marché du travail régi par la « loi de l’offre et de la demande ».
– les « diplômés chômeurs » dépassant 60 000, dont l’offre est dite « inadaptée »… dont la responsabilité incombe à des politiques d’enseignement sans coordination avec la politique (inexistante) de l’emploi. L’enseignement supérieur qui doit créer des élites à même de développer et de générer des revenus à été réduit à des espèces de « jardin d’enfants » pour des jeunes adultes à anesthésier…et à sacrifier sur l’autel d’une politique d’exclusion érigée en gouvernance.
L’option Université choisie en lieu et place d’une option écoles et instituts allait fabriquer des exclus sans acquis professionnels…l’école et l’institut garantissaient un savoir-faire et une intégration. L’emploi ne se limite pas au salaire, il donne des repères et un statut social. L’orientation et la formation délaissées par les gouvernants servaient à parquer à terme ces diplômés tout en leur miroitant des « issues » non seulement folkloriques mais aussi inefficaces.
-le chômage déguisé dans un secteur informel très mal encadré et victime de la concurrence hostile d’une classe de prédateurs…un secteur où la différence entre l’informel productif et celui qui vit en privant l’état de recettes n’est pas défini. A cet informel mauritanien vient se coller un autre animé par des étrangers. L’informel génère un revenu sans pour autant assurer un statut de travailleur à son homme.
– le chômage effectif de personnes qualifiées avec un savoir-faire reconnu. Ces chômeurs sont les seuls disposant d’une offre sur le marché… mais ils subissent une concurrence déloyale de la part de milliers d’immigrés économiques non déclarés…. Les emplois qualifiés doivent faire l’objet d’un contrôle qui donne la priorité absolue de tout recrutement aux seuls Mauritaniens. « Le développement est créé par les contremaîtres » … les travailleurs qualifiés.
L’emploi
Certains emplois doivent être strictement interdits aux étrangers (pêcheurs, gardiens, plantons, chauffeurs, manœuvres, coursiers, bouchers, plombiers, électriciens, restaurateurs, mareyeurs, vendeur, tailleurs, puéricultrices…). Réserver certains emplois à nos citoyens n’est pas une expression de xénophobie, c’est un acte de justice… Protéger nos citoyens contre les dangers incalculables de ce Tsunami anarchique…flux incontrôlé d’immigrants dont l’apport se limite à des pratiques sociales différentes de notre éthique et de notre culture.
Nous n’avons pas les moyens de devenir le refuge (espèce de restaurant du cœur) de tous les damnés et autres aventuriers. Les ambassades, organisations Internationales et ONG sont tenues par décision, soutenue par une loi de recruter tout le personnel non diplomate parmi les Mauritaniens…ce qui n’est pas le cas actuellement. Maîtriser notre marché du travail est une priorité qui doit être classée comme acte de souveraineté à faire valoir. La stratégie du secteur de l’emploi créatrice de revenus et pouvant assurer un statut social, doit permettre de résoudre cette équation à plusieurs variables…
Aucune politique de l’emploi n’est fiable tant qu’il n’y a pas une mobilisation des moyens pour absorber les Tekoussou, en leur offrant des formations rapides et qualifiantes sur place et dans toutes les villes…e
Cette initiative doit être soutenues par une bourse de six mois de 5000 MRU, soit moins de 12 Milliards MRU… Une réduction de 30% des salaires du Président de la République et des Hauts responsables de la Primature, jusqu’aux directeurs de départements…accompagnée d’une limitation des émoluments des députés à 300 000 MRU par session ordinaire, et 100 000 par session extraordinaire.
Cette coupe couvrira largement le financement de l’introduction de ces exclus dans le système productif, générateur de revenus. Il faut noter la nécessité de planifier cette action en 2 ans soit 6 Milliard par an.
– Les diplômés « inadaptés »(?) doivent être affectés vers l’enseignement, la diplomatie, la communication, les fonctions juridiques l’armée, les forces de sécurité, l’administration territoriale, les Conseils régionaux et mairies qui ne disposent pas des compétences pouvant assister les élus. Remarquons que le système d’autogestion régionale que j’ai souvent préconisé peut résoudre la quasi-totalité de la problématique du chômage.
Revenant à des données non seulement géographiques, mais aussi sociales et historiques, loin des découpages actuels, fruits du bon vouloir d’un ministre souvent soumis à des pressions politiques…ma conviction reste une limitation à 5 régions principales :
- L’EST avec les deux Hodh et le Kouch ;
- Le CENTRE avec l’Assaba, le Tagant et le Guidimagha ;
- Le SUD avec le Brakna, le Gorgol et le Trarza ;
- Le NORD avec l’Adrar, le Tiris, l’Inchiri et Dakhlet-Nouadhibou ;
- La Région de NOUAKCHOTT.
Ces 5 régions sont gérées par des exécutifs désignés par le Gouvernement central, mais doublement responsables devant lui et devant le Conseil Régional qui peut leur retirer sa confiance et les destituer. Pour éviter des dépenses inutiles, le Conseil doit se composer des députés, élus localement sur des listes à la proportionnelle régionalisée et tous les Maires et premiers adjoints…
Tous élus au suffrage universel, cette structure jouit de la légitimité populaire. Les Sénateurs élus par les conseillers municipaux de toutes les mairies de la région au suffrage indirecte, ont pleine qualité de conseillers régionaux. Ces régions, sans efforts supplémentaires pour les finances de l’Etat, peuvent créer des centaines de milliers d’emplois…
Une meilleure affectation des choix budgétaires dicte un type de répartition de toute l’enveloppe financière entre l’état central et les régions autonomes. Le gouvernement central peut se suffire de 40 à 60 % de l’enveloppe budgétaire, et affecter 60 à 40 % aux régions. En fonction d’une clef équitable de répartition des fonds tenant compte de plusieurs données (population, surface, dotation en ressources et mise à niveau…).
Chaque région répartira son budget entre 65 à 80 % pour les investissements contrôlés par le Conseil, et 20 à35 % pour le fonctionnement, ce qui engendrera des centaines de milliers d’emplois…Et en bonus, le droit de travailler chez soi. En l’absence d’opportunités locales de travail, les régions se voient priver des forces vives, attirées par l’éventualité de trouver des emplois dans les villes.
Dans certaines régions, il n’y a que 40 hommes pour 100 femmes. L’éloignement des centres d’activités productives et l’absence d’investissement dans les régions éjectent toutes les femmes du marché du travail formel. L’économie rurale cache un chômage assoupli par une solidarité sociale devenue de plus en plus lâche.
– Le chômage déguisé est manifeste dans l’économie informelle et l’économie rurale. Il se caractérise par la précarité et l’irrégularité du revenu…C’est le « Tiebthieb » dont les revenus sont aléatoires.
Stratégies sectorielles
L’objet reste un mieux-être de mes compatriotes dans ma Mauritanie virtuelle, tout en assurant la synergie économique nécessaire pour que chaque secteur jouisse d’une politique spécifique.
A suivre…
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