19 mai 2024

Mauritanie : Atelier régional d’échanges sur la capitalisation du Fonds Genre Sahel

Venus du Sénégal, du Tchad, du Niger et du Burkina Faso, en plus de la Mauritanie, des représentants de la société civile de ces cinq pays se sont réunis à Nouakchott du 14 au 16 mai 2024, en présence de l’ambassade de France, l’Agence française de développement (AFD) et l’Union européenne, pour des échanges sur la restitution des résultats de la capitalisation du Fonds Genre Sahel (FGS).

Mis en place en 2021 pour quatre ans, le fonds œuvre au renforcement de la société civile sur les questions d’égalité hommes-femmes, assure l’accompagnement des États et veille au partage des bonnes pratiques.

Vue partielle de la salle au premier plan le maire de la commune rurale de Dar El Avia au Brakna. Crédit : Aidara

La clôture de l’atelier régional de capitalisation du Fonds Genre Sahel (FGS) a eu lieu vendredi 17 mai 2024 à Nouakchott, après trois jours de travaux, en présence de représentants de la société civile venus du Sénégal, du Niger, du Burkina Faso, du Tchad et de la Mauritanie.

L’atelier qui s’est déroulé du 14 au 16 mai 2024, a été marqué par la restitution des résultats de la capitalisation du projet qui touche à sa fin, puisqu’il se termine en décembre 2024, la contribution des acteurs de la société civile et les échanges de discours clôturant les travaux de l’atelier.

Le cérémonial de clôture

Avant le mot de clôture prononcé par le représentant du ministère de l’Économie qui a salué les résultats de la capitalisation du FGS et souhaité un bon retour aux délégations venues des pays amis, la rencontre a été surtout marquée par le discours du Conseiller de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) de l’ambassade de France en Mauritanie, Bernard Rubi et celle de la Cheffe du Projet FGS, Henry Paule Elesé.

Henry Paule Elesé, Cheffe du Projet. – Crédit : Aidara

Cette dernière devait rappeler que l’expérience du FGS est le fruit des efforts déployés par toutes les parties prenantes du projet, organisations de la société civile (OSC), bailleurs, partenaires de mise en œuvre, équipes opérationnelles partenaires, femmes et hommes des localités des régions d’intervention.

Toutes les actions menées dans la vie du projet visaient, selon à elle, « à implémenter une meilleure justice sociale et un développement durable où les femmes ont leur place et arrivent à développer leur plein potentiel aux côtés des hommes ».

Elle a salué par la suite les apports inestimables des partenaires dans la vie du projet, notamment la contribution d’EDIFIS, initiative régionale portée par l’AFD en Afrique francophone et mise en œuvre par Expertise France, à travers le FGS, en direction des OSC locales engagées dans la prévention, la promotion et l’effectivité des droits des femmes.

Bernard Rubi Conseiller de Coopération et d’Action Culturelle (SCAC) de l’ambassade de France en Mauritanie. – Crédit Aidara

Dans son intervention, Bernard Rubi a rappelé le rôle premier joué par l’ambassade de France, à travers l’AFD et sa filiale Expertise France, dans la mise en œuvre du projet FGS, créé en avril 2021 lors de la première mission du partenariat EDIFIS et après concertation avec les acteurs impliqués

Il a rappelé également que l’égalité homme-femme est une priorité pour la France comme elle est un objectif inscrit dans l’Agenda 2030 des ODD (Objectif 5). Selon lui, 75% de l’aide publique au développement accordée par la France est consacrée à la promotion de l’égalité genre.

Les contours de la capitalisation

Les deux experts qui ont mené la capitalisation, Jean-Philipe Obo et Justine Hallard ont par la suite présenté les résultats de la capitalisation du FGS au cours de cette journée de fin de claps où 35 personnes avaient rempli la salle. Leurs restitutions ont ainsi intégré toute la masse de réflexion accumulée durant les trois jours de débats et d’échanges, où toute la panoplie de la communication a été déployée, à travers les storytelling, les quiz et la cartographie.

Vue de la salle et des deux experts de la capitalisation au fond de l’image. – Crédit : Aidara

Ils ont ainsi passé en revue les bonnes pratiques, telle l’application Sentinelle développée en Mauritanie par le Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des Droits Humains (CSVVDH) et l’Association Terre Espoir pour le Développement (ATED) et qui permet d’avoir une base de données sur les VBG dans les six communes où ils interviennent dans la région du Brakna au sud du pays.

Dans leur présentation, les deux experts ont également développé les thèmes sur le renforcement de capacités des OSC. Ils ont relevé le Top 6 des succès enregistrés et abordé l’approche intersectorielle et holistique de leurs démarches, avant de mettre en lumière les défis rencontrés dans la réalisation des objectifs du projet ainsi que les solutions pour les surmonter. 

Ils ont aussi relevé les effets attendus et les effets inattendus du projet. Puis, ils ont fait un focus sur la Mauritanie et les effets observés auprès des bénéficiaires dans les communautés d’intervention du projet. Un point sur les partenaires nécessaires, l’écosystème des acteurs dans les zones d’intervention, les acteurs en présence, les réseaux, etc.

Les OSC étalent leurs activités

En début de cérémonie, les représentants des différentes organisations de la société ont présenté leur structure.

Vue latérale de la salle. – Crédit : Aidara

La Mauritanie était représentée par plusieurs organisations. Il s’agit notamment du Comité de Solidarité avec les Victimes des Violations des Droits Humains (CSVVDH) qui gère avec l’Association Terre Espoir pour le Développement (ATED) le projet « Sawt El Maraa Erriviya » (La voix des femmes rurales) qui intervient dans la région du Brakna. L’application Sentinelle que ces deux organisations ont développée a permis de recenser 60 cas de VBG dont 35% de violences sexuelles, dans deux communes du Brakna où elles interviennent.

D’autres acteurs mauritaniens étaient également présents, en l’occurrence, SOS Pairs Educateurs et son Centre d’Appui à l’Éducation et à l’Insertion des Jeunes Filles, l’association mauritanienne des maires des communes du Sud, représentés à l’occasion par le Maire de Boghé, trésorier de l’association et le maire de Dar El Avia. Enfin, l’Observatoire national des droits des femmes et des filles par la voix de sa présidente, l’ancienne ministre Mehla Ahmed Talebna et Aïchetou Camara, membre, ont présenté leur structure et les défis rencontrés pour une plus grande promotion des droits des femmes et des filles en Mauritanie.

Affiche du CSVDDH

Quant au Sénégal, il était représenté par un consortium composé de Diapalanté et deux autres organisations, CasamanSanté et Women In Mining (WIM).

La délégation nigérienne ayant quitté avant la clôture, le Tchad et le Burkina Faso étaient représentés respectivement par l’Association des Femmes des Peuples Autochtones et le Comité pour la Qualité du Droit à la Justice (CQDJ).

Etaient représentés à l’atelier plusieurs hauts responsables d’institutions de renommée, comme la direction régionale du Grand Sahel et l’équipe du projet FGS dont le siège est à Ouagadougou (Burkina Faso).

Après la présentation des résultats de la capitalisation, plusieurs participants ont apporté des recommandations et compléments d’information, à l’image du maire de Dar El Avia qui a plaidé pour sa commune. Le maire de Boghé a aussi salué le travail des femmes maraîchères qui contribuent, selon lui, aux charges de leurs familles et l’approvisionnement de leur ville et Nouakchott en légumes. Enfin, il a fait part du prix gagné par l’association des maires de Mauritanie en partenariat avec Banlieue du Monde d’un montant de 30 000 euros qui sera remis lors de la prochaine réunion des maires francophones.

Cheikh Aïdara

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