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Résultats concours entrée 1ère Année du Collège : les filles raflent la mise

Les résultats du concours d’entrée en 1ère Année du Collège pour l’année 2021 sont tombés. Les filles raflent les six meilleures places et occupent sept des dix premiers admis de la Mauritanie.

Le Président Ghazouani visitant une école primaire (photo archives)

Les résultats du concours d’entrée en 1ère année du Collège pour l’année 2021 (résultat par région et par établissement en arabe seulement), dont les dix premières places viennent d’être publiées, donnent une large avance des filles sur les garçons.

La 1ère de la Mauritanie s’appelle Lalla Yahya Cheikh Mohamed Vall. Elle a obtenu 193 points sur 200. Elle a 12 ans et était inscrite à l’école « Noujoum » de Nouadhibou. La 2ème place revient également à la ville de Nouadhibou, à l’élève Roghaya Yahfedhou Mini, avec 187, 50/200. Elle était élève à l’école « Chinguitt 1 ».

Lalla Aïcha Cheikh Abdallah Baba vient en 3ème position avec 187 points sur 200. Elle vient de l’école d’Excellence de Tevragh-Zeina à Nouakchott. La 4ème place revient à l’élève Vatimetou Cheikh Brahim Rabani, de l’école « El Qalam » de Teyarett de Nouakchott, avec 185,5 points sur 200. La 5ème place a été raflée par Oum El Kheïr Mohamed, de l’école « Bedhrou » de la Moughataa de Monguel au Gorgol avec 185 points. Sixième (6ème), Khadija Abdallah Bouh, de l’école « Robinet » de R’Kiz au Trarza avec 185 points.

Les garçons ne viennent qu’après, avec à la 7ème place, Sid’Ahmed Abdallahi Jiyid, de l’école Excellence du Ksar à Nouakchott, avec 185 points. A la 8ème place, Zeidane Moulaye El Mehdi Khalifa, de l’école « Médina 2 » de Nouadhibou, avec 184 points. Il est suivi à la 9ème place par Lemrabott Wenane Beibih, de l’école « Petit Centre » de Nouadhibou. A la 10ème place, Najiya Sidi Mohamed Yacoub, de l’école « Chemsedine » de Dar-Naïm à Nouakchott, avec 183 points.

Il faut souligner que 49.340 élèves ont été admis au concours d’entrée en 1ère année du Collège sur l’ensemble du territoire national pour l’année 2021, soit un taux d’admission de 53,83%.

Cheikh Aïdara


Les journalistes professionnels mauritaniens tiennent leur premier congrès constitutif

L’Association mauritanienne des journalistes professionnels est née. La première assemblée générale constitutive de ce regroupement de 49 professionnels des médias publics et privés, s’est tenue mardi 3 juillet 2021 à Nouakchott.

Vue partielle des membres de la Commission de supervision – Crédit Aïdara

Aux termes d’une journée marathon, mardi 3 juillet 2021, l’association mauritanienne des journalistes professionnels (AMJP), a élu un bureau exécutif de 18 membres. A cause de la pandémie Covid-19, le vote s’est déroulé par l’application « ZOOM » et sur le groupe watsapp de l’AMJP.

Sauf les membres de la Commission de supervision se sont réunis en présentiel pour assurer le bon déroulement du scrutin et la coordination avec les électeurs.

La Commission de supervision était composée de :

Président : El Hacen Moulaye Ely

Conseillers : Bakary Guèye et El Alya Messaoud

Rapporteurs : Mehdi Nejachi et Cheikh Aïdara

Les congressistes ont ainsi approuvé les textes de base de l’association, notamment le Statut et le Règlement intérieur, ainsi que la charte d’éthique et de déontologie.

Abdallahi Seyid -Crédit Aidara

Sur un total de 26 votants, les différentes instances de l’association, le directoire et le bureau exécutif, ont été élus à plus de 60% des voix exprimées.

L’association se fixe comme objectifs, tels que stipulés dans ses statuts, l’appui à la mise en place d’un cadre institutionnel et juridique pour les journalistes professionnels afin de leur permettre d’apporter une plus-value dans le domaine de l’information et de la promotion des valeurs culturelles et intellectuelles du pays. Elle vise également à assainir la scène médiatique de tous les rébus qui lui ont jusque-là porté préjudicie et qui ont assené un rude coup aux valeurs et aux constances morales de notre société.

Vue partielle des membres de la Commission de supervision – Crédit Aidara

L’association porte aussi une attention particulière à la formation initiale et continue des journalistes, notamment dans le domaine de l’éthique et de la déontologie du métier. Elle compte également consolider la liberté de presse et défendre les intérêts des membres de la corporation.

Parmi les objectifs visés par l’AMJP, la mise sur pied d’un observatoire de la presse professionnelle en Mauritanie qui se chargera de produire un rapport annuel sur la situation générale de la presse dans le pays, en relevant les défis posés et en proposant des solutions. Elle vise également, comme autre objectif, la création d’une Maison de la Presse dont le but sera de veiller à la formation des jeunes journalistes tout en offrant un cadre convivial et de travail aux différents acteurs. Un accent particulier sera accordé à la coopération, aussi bien au niveau national qu’international.

Cheikh Aïdara

Ci-après, la liste des membres du Directoire de l’AMJP.

BUREAU DE L’ASSEMBLEE

Président : Abdallahi Seyid
1er Vice-président : Bakary Guèye

2ème Vice-Président : El Aliya Messaoud

Conseillers : El Hacen Moulaye Ely et Ahmed Ould Meyah

Rapporteurs : Saleck Zayed et Cheikh Aïdara

BUREAU EXECUTIF

Secrétaire général : Veten Ould Boukhary

Secrétaire général adjoint : Rabbi Ould Idoumou

Secrétaire Exécutif chargé de l’Ethique : Mamouni Ould Mokhtar

Secrétaire Exécutif chargé de la formation : Mohamed Vall Boukhoussa

Secrétaire Exécutif chargé des Relations Extérieures : Abderrahmane Mohamed Vall

Secrétaire Exécutif chargé des NTICS : Mohamed Ould Hreimou

Secrétaire Exécutif chargé de la Communication et des Langues Nationales : Sidi Mohamed Diagana

Secrétaire Exécutif chargé de la Trésorerie et Comptabilité : Isselmou Tajedine

Secrétaire Exécutif chargé de l’Observatoire : Ahmed Ould Jiddou

Secrétaire Exécutif chargé de la Traduction et Archives : Daha Ould MBeïrick

Secrétaire Exécutif chargé de l’Organisation et des Relations Publiques : Abdallahi Ould Nahi


Interview. Birame s’exprime sur les sorties médiatiques de Ghazouani

La sortie du président Ghazouani sur Jeune Afrique, RFI et France 24, a fait réagir le député Birame Dah Abeid. Il livre ici un avis contraire sur le dialogue politique, le retour de l’ancien président Maaouiya et le passif humanitaire.

Dans une interview qu’il m’a accordée ce dimanche 1er août 2021 à son domicile au P.K 10 de Nouakchott, le président du mouvement IRA, le député Birame Dah Abeid est revenu sur les sorties récentes du Président de la République, Mohamed Cheikh Ghazouani, notamment sur Jeune Afrique, RFI et France 24. Dans cette interview, Birame déclare être circonspect et opposé aux déclarations de Ghazouani sur trois points : le dialogue politique, le retour de l’ancien président en exil au Qatar, Maaouiya Sid’Ahmed Taya et le passif humanitaire.

Concernant le dialogue national que réclame l’opposition, le président de la République juge que le fait de parler de dialogue national laisse penser à une situation de crise. Or, ce n’est pas le cas en Mauritanie, selon lui. Il précise qu’une ouverture a été déjà faite en direction de l’opposition et de la société civile et que des échanges peuvent déboucher sur des conclusions positives qu’il n’y aura aucun complexe à mettre en œuvre. Est-ce suffisant selon vous ?

 Birame Dah Abeid : En réponse à la déclaration du président de la République, Mohamed Cheikh Ghazouani sur la non nécessité d’un dialogue politique, je ne pense pas que cela soit une position judicieuse, car elle n’est pas celle de l’ensemble de la classe politique, notamment l’opposition. Tout le monde apprécie certes l’approche qu’il a initiée, une approche non vindicative. Lui-même n’est pas un insulteur public comme son prédécesseur. Il a été attentif à nos propos, il nous a écoutés et nous avons été sincères avec lui.

Le retour qu’il devait faire, ce n’est pas le déni de la nécessité du dialogue. Cette norme du dialogue nous l’avons apprécié en tant que tel, et le fait que l’homme du dialogue ne se déclare pas du tout disposé au dialogue n’est pas constructif.

Nous espérons que le président Mohamed Cheikh Ghazouani, sur ce point, puisse comprendre ce que nous avons toujours réitéré. Nous n’avons pas dit qu’il est venu et qu’il a créé une crise, ou que son gouvernement l’ait fait. Mais nous avons espéré et demandé, après ces premières démarches, que c’est lui qui allait mettre fin aux différentes crises qui ont été orchestrées par ses prédécesseurs. Ces crises continuent encore à faire des victimes et à empoisonner la vie nationale, la vie entre les communautés nationales, et entre les citoyens et l’Etat. Il s’agit de crises multiformes qu’il est superflu d’énumérer tous et qui sont connus. Ces crises nécessitent un dialogue, ou appelez-le comme vous voulez, mais quand même, elles nécessitent des échanges sérieux, approfondis et organisés, avec le parrainage du Président de la République, entre l’opposition et le pouvoir.

Dans son interview à Jeune Afrique, le Président Ghazouani a fait allusion au règlement du passif humanitaire, en évoquant le dédommagement des victimes. Qu’en pensez-vous ?

Birame Dah Abeid : Justement, parmi les problèmes que j’évoquais, il y a ce qui est appelé pudiquement, passif humanitaire, qui n’est pas un problème dépassé. Je serai surpris d’apprendre que le président de la république pense que ce dossier se résume à une question de dédommagement pécuniaire oubliant qu’il y a des aspects beaucoup plus importants comme l’aspect de la cohabitation nationale présente et future et ses ramifications politiques, morales et judiciaires. Tous les Mauritaniens aspirent au règlement définitif de ce dossier qui est une véritable question nationale.

Dans ses interviews, le Président Ghazouani a également évoqué le retour au pays de Maaouiya Sid’Ahmed Taya, quel est votre avis ?

Birame Dah Abeid : Maaouiya Sid’Ahmed Taya, l’ancien président actuellement en exil au Qatar, symbolise le martyre de plusieurs centaines de milliers de Mauritaniens. La terreur qu’il a orchestrée au dépend d’une grande partie de la communauté nationale en fait un bourreau dont le retour ne peut pas être un retour normal. Son vécu à côté des Mauritaniens ne peut pas être un vécu normal. Maaouiya, s’il retourne au pays, ce sera l’occasion pour la justice, si nous sommes dans un État de droit, d’ouvrir le dossier de la tentative d’épuration ethnique des années 1980-1990 dont il est le premier responsable.

Il s’agit en fait d’un dossier à plusieurs facettes, avec des centaines, voire des milliers de victimes, les disparitions, les déportations, les expropriations, les exécutions extra-judiciaires, la radiation de fonctionnaires civils et militaires. Le retour de Maaouiya ne peut nullement être le retour d’une personne normale.

Beaucoup soutiennent que le mouvement IRA n’est plus aussi présent sur le champ de la lutte contre l’esclavage, quelle est votre réponse ?

Birame Dah Abeid : Les gens se trompent quand ils pensent que le mouvement IRA n’est plus aussi présent sur la question des droits de l’Homme ou prennent leurs désirs malsains pour des réalités. Je réitère ici non sans regret, que pendant les deux années du président Mohamed Cheikh Ghazouani, s’il y a des dossiers sur lesquels il n’y a eu aucune avancée, c’est le dossier de l’esclavage, notamment l’esclavage agricole et foncier qui gangrène la société rurale maure aussi bien que la société négro-africaine.

Il s’agit de deux phénomènes graves qui restent en l’état. Ghazouani n’a pas encore apporté sa pierre dans l’édifice de LUTTE contre l’esclavage domestique et agricole. C’est pourquoi les féodaux esclavagistes poursuivent leurs forfaitures en toute impunité. Parmi ces forfaitures, que nous suivons et traitons, tout en apportant appui aux victimes, ce qui vient de se passer à Dafor au Guidimagha où un esclave a été lynché, mais aussi dans un village harratine près de Tamchakett où les habitants subissent un esclavage agricole. Tous ces cas sont suivis par la commission des droits de l’homme d’IRA-Mauritanie, mais aussi par nos militants qui ont relayé ces informations au niveau des réseaux sociaux.

Seulement, deux éléments manquent au dispositif qui faisait que les actions d’IRA sur le terrain occupaient le devant de l’actualité. Premièrement, Aziz et sa machine répressive ne sont plus là. Du coup, la répression des membres d’IRA qui alimentaient l’actualité a disparu. Deuxièmement, les quatre principaux organes de presse francophone, Cridem, Le Calame, L’Authentique, le Quotidien de Nouakchott, qui relayaient les actions d’éclat du mouvement IRA ont été domestiqués par un puissant homme d’affaires, Mohamed Bouamatou, le principal adversaire du mouvement IRA. Il leur a interdit de publier la moindre action d’IRA. Du coup, le monde extérieur ne trouve plus les échos des actions du mouvement IRA. C’est pourquoi les gens pensent qu’IRA ne fait plus d’activités.

Propos recueillis par Cheikh Aïdara


La Loi sur la nationalité, une grande révolution et des points à grappiller

Un ouf de soulagement pour les milliers d’expatriés mauritaniens qui ont longtemps souffert de l’exclusivité nationale qui les privait de leur nationalité mauritanienne dès lors qu’ils en prenaient une autre. Les différentes commissions parlementaires, opposition comme membres du pouvoir, ont finalement approuvé par consensus, mardi 27 juillet 2021, un texte toiletté qui sera présenté bientôt au vote des députés et qui constitue une grande révolution dans le domaine, en ce qu’il reconnait la double nationalité.

Le ministre de la Justice devant le Parlement – Crédit Aïdara

C’est ce mardi 27 juillet 2021 que l’Assemblée nationale a approuvé un projet de loi modifiant certaines dispositions de la loi 112-61 du 12 juin 1961 portant Code de la nationalité mauritanienne, déjà modifiée en 2010. La grande révolution introduite par le projet de loi en cours d’adoption consiste en la reconnaissance de la double nationalité, mieux, de la multinationalité. Cette décision ouvre de nouveaux horizons dans les rapports entre la diaspora mauritanienne et leur pays.

En effet, le blocage institué par l’interdiction de la double nationalité constituait un véritable goulot d’étranglement pour le déplacement et le séjour des Mauritaniens établis à l’étranger et y ayant acquis une autre nationalité.  Aux postes frontaliers, ils étaient étrangers dans leur propre pays, poussant plusieurs d’entre eux à des gymnastiques douloureuses. Ces Mauritaniens étaient en effet obligés de passer le plus souvent par Dakar, puis, une fois aux frontières Sud du pays, se faire amener leur pièce d’identité nationale restée avec leurs proches, pour pouvoir accéder à leur pays, sans être considérés comme des étrangers. Cette situation entraînait un véritable manque à gagner pour la Mauritanie, en termes de devises et de retombées économiques, notamment pour les transports, et les petits commerces au niveau des points de passage.

« Quand j’arrivais avec ma famille à Dakar, en transit, je prenais une chambre d’hôtel, je payais les taxis, le petit porteur de l’aéroport, et mes besoins auprès des commerçants sénégalais, avant d’entreprendre le périple vers Rosso. Tout cela, ce sont des revenus qui auraient dû profiter à mes compatriotes si j’avais pu débarquer directement à l’aéroport de Nouakchott. Et je ne suis pas le seul. Des milliers de Mauritaniens vivant en Europe, aux USA ou ailleurs et y ayant acquis une nationalité étaient soumis à la même gymnastique » reconnaît AOB, un Mauritanien vivant à Paris et qui vient chaque deux ans à Nouakchott rejoindre sa maman et ses sœurs.

« C’est surtout l’avenir de mes enfants qui m’inquiétaient. Ils sont nés aux Etats-Unis. Ils sont Américains et Mauritaniens. Mais, l’ancien Code de nationalité les privait de leur pays. Je suis content que les autorités aient rectifié le tir » souligne Tijane, un quadragénaire mauritanien vivant à Dakota.

Pour Me Lô Gourmo Abdoul, avocat et activiste politique, évoquant le projet de loi sur la nationalité, « il s’agit d’un pas important, d’un progrès à saluer, même s’il y a des aspects à améliorer ».

En substance, la nouvelle loi reconnait à tous les Mauritaniens le droit d’acquérir le nombre de nationalités qu’ils veulent tout en conservant leur nationalité mauritanienne. Ces Mauritaniens jouissent des mêmes droits que n’importe quel autre citoyen. Seulement, le texte limite certaines fonctions dont l’accès est fermé aux binationaux. Ces fonctions sont la fonction de Président de la République, de Premier Ministre, de Ministres de souveraineté (Affaires Etrangères, Défense et Justice), ainsi que les fonctions de chefs de corps d’armées ou de sécurité. L’accès à ces fonctions est lié au renoncement par les binationaux de leur nationalité étrangère.

Les modifications apportées par les députés au texte présenté par le gouvernement comportent l’accès des binationaux à des postes électifs, tels que maire, député, conseil régional. Ces postes électifs étaient interdits dans le texte présenté par le gouvernement aux binationaux, réduisant ainsi considérablement les 300 fonctions dont ils étaient exclus. Cette nouvelle opportunité est considérée comme positive, dans la mesure où les Mauritaniens expatriés pourraient faire profiter au pays leurs expériences glanées ailleurs, notamment dans les approches de développement.

Cheikh Aïdara