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Birame Dah Abeid, « j’annoncerai officiellement le 21 avril prochain ma candidature à la présidentielle de juin 2024 »

Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée lundi 15 avril 2024 au siège de son mouvement à l’Ilot K de Nouakchott, Birame Dah Abeid, deux fois dauphin aux présidentielles de 2014 et 2019, a exprimé son intention de briguer la magistrature suprême lors de la présidentielle prévue en juin 2024. L’annonce officielle sera faite le 21 avril prochain au Stade Cheikha Boidya où il a promis de présenter son programme politique.

Le système électoral mauritanien et la tactique de l’opposition pour conquérir le pouvoir, mais aussi l’apologie de sa candidature comme la seule capable d’installer l’alternance politique en Mauritanie, ont été au centre de la conférence de presse que Birame Dah Abeid, antiesclavagiste et opposant principal au régime de Mohamed Cheikh Ghazouani, a animé le 15 avril 2024 à Nouakchott.

Gare à ceux qui ont des biens à préserver

D’emblée, Birame Dah Abeid a déclaré que cette conférence de presse est adressée au peuple mauritanien et aux tenants du pouvoir. Aussi bien ce peuple opprimé et ostracisé que ceux qui jouissent des privilèges de la puissance de l’Etat et qui ont des biens ainsi qu’une position à protéger. Selon lui, seuls la sécurité et la stabilité à travers une justice équitable peuvent assurer cette paix sociale que tout le monde recherche. Pour cela, il faudrait, d’après Birame, que le citoyen lambda soit protégé contre toute forme d’injustice par la puissance de la loi et d’un appareil judiciaire équitable, qu’il peut offrir à son enfant une bonne éducation et qu’une fois diplômé, cet enfant peut accéder à un emploi et gravir les échelons par ses seules compétences. Un citoyen convaincu qu’il a accès à de bons services de santé et qu’il peut satisfaire ses besoins essentiels.

Selon Birame, la gouvernance actuelle basée sur l’épuisement de toutes les ressources sans aucune vision pour l’avenir et les générations futures est une gouvernance prédatrice.

Il affirme qu’il ne brigue pas la présidentielle par soif de pouvoir mais pour extirper la Mauritanie et la population mauritanienne des entrailles de la faillite étatique dont les voyants rouges se sont déjà allumés.

« Si j’avais voulu participer à la vendetta actuelle, bénéficier des privilèges liés aux nominations et ses avantages, je l’aurai obtenu, mais cela est contraire à mes convictions et à mon rêve de voir émerger une autre Mauritanie que celle que nous vivons aujourd’hui » a-t-il souligné.

Quel fonds de commerce ?

Il a aussi répondu à ceux qui soutiennent qu’il fait des Harratines et de la lutte contre l’esclavage un fonds de commerce. Il leur répond que seul l’Etat mauritanien est preneur de ce genre de marchandises. Et ceux qui ont bénéficié de ce commerce sont connus, a-t-il ajouté en substance, demandant à ses détracteurs de dévoiler les contreparties qu’il a tirées de ce business. « Par contre, ceux qui ont véritablement mené ce genre de commerce, la contrepartie qu’ils ont reçue sont bien visibles à travers leurs biens fonciers et leurs comptes bancaires » a-t-il illustré.

Du compromis et autres manœuvres politiques

Abordant le sujet relatif aux manœuvres politiques, il a déploré l’ignorance des Mauritaniens à ce sujet, d’où les railleries dont il fut l’objet durant l’apaisement politique entre lui et le régime de Ghazouani. Il donne l’exemple de l’opposant sénégalais Abdoulaye Wade et la manière dont il amadoua l’ancien président Senghor dans les années 70, à l’époque du parti unique. Il raconte que lorsque Abdoulaye Wade a demandé à Senghor de lui autoriser un parti, Senghor lui a répondu qu’il ne donne pas d’autorisation aux partis d’opposition. Abdoulaye Wade de lui répondre qu’il ne s’agit pas d’un parti d’opposition, mais d’un parti de contribution.

Contribution à quoi ? lui demanda Senghor. Contribution pour l’expérience démocratique et le progrès du Sénégal, lui répond Wade. C’est ainsi qu’est né le PDS plus tard. Ce qui n’empêcha pas Wade de maintenir de bonnes relations avec Senghor. Faisant le parallèle avec son cas, Birame de déclarer c’est exactement comme moi lorsque j’ai dit que j’ai trouvé mon ami. Une tournure mal interprétée par ceux qui ignorent les méandres cachés des manœuvres politiques.

Pourtant dit-il, la démocratie sénégalaise que tout le monde applaudit a progressé à l’ombre de ces compromis entre tenants du pouvoir et opposants, car après Wade qui entra dans le gouvernement de Abdou Diouf qu’il battit plus tard à la présidentielle, Macky Sall qui a grandi à l’ombre de Wade qu’il servit dans son pouvoir, a fini par se démarquer de lui en le battant à la présidentielle de 2012.  

Du combat armé de Kagamé et Mandela au pacifisme de Birame

Autre mythe renversé durant cette conférence de presse, cette ignorance mauritanienne par rapport au combat politique de Paul Kagamé de Rwanda et de Nelson Mandela d’Afrique du Sud brandis comme exemple de chantre de la paix, alors que lui et ses compagnons sont taxés de violents. Là également, le candidat à la future présidentielle a révélé que Paul Kagamé fut commandant du groupe rebelle, le Front Patriotique rwandais, qui a remporté la guerre civile au Rwandais et mis fin au génocide de 1994. De même que Mandela a dirigé l’aile militaire de l’ANC avant d’être arrêté et condamné à vie, avant de devenir après 27 ans de prison, président de l’Afrique du Sud. Pour Birame, le parcours de ces deux hommes s’est inscrit dans la lutte armée, alors que le mouvement IRA qu’il dirige et lui-même n’ont jamais usé de violences même sous les assauts sanglants des forces de l’ordre et de sécurité.

Qui parmi les candidats a subi le martyr pour le peuple

Birame Dah Abeid se décrit comme l’homme politique le plus persécuté en Mauritanie, celui qui a subi les pires exactions, en termes d’emprisonnement dans plusieurs pénitenciers du pays, le plus diabolisé et le plus violenté. Bref, celui qui a le plus souffert dans la défense des opprimés et pour la défense des intérêts des Mauritaniens. Quid pour les autres candidats déjà déclarés ?

La fraude est déjà programmée

Birame a cité des sources proches du pouvoir parmi ceux avec lesquels il entretient de bonnes relations qui lui ont révélé que les scores sont déjà fixés. Selon eux, il y a plus de 50% des voix qui seront réservées à Ghazouani et que le reste des voix seront dispatchées selon le gabarit électoral des autres candidats. Bref, des élections taillées sur mesure et qui seront de pures formes. Une réalité bien connue aussi bien du peuple que des partenaires internationaux conscients que la Mauritanie n’a nullement l’intention d’organiser des élections libres et transparentes. Des élections où les fonctionnaires et travailleurs du secteur privé et public ainsi que les forces armées et de sécurités seront soumis à toutes sortes de menaces, y compris le licenciement, s’ils ne votent pas pour le candidat du pouvoir. Sans compter les bureaux de vote tribaux et claniques dérobés aux regards des observateurs.

Selon lui, cette situation va perdurer tant que c’est le Ministère de l’Intérieur qui supervise les élections, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) n’étant qu’un de ses appendices à côté des Walis et des Hakems ainsi que des présidents de bureaux triés sur le volet.

Selon lui, une telle perspective prévoit des lendemains sombres pour l’Etat car le peuple acculé sur ses derniers retranchements risque d’avoir des réactions inattendues.

Une opposition mal partie

Birame soutient qu’il était favorable, à défaut d’un candidat unique pour l’opposition, à trois candidats, un candidat fort de Tawassoul issu des régions Est du pays et un candidat également charismatique des régions du Nord. Seulement, souligne-t-il, ces candidatures ne sont plus efficaces à quelques jours du scrutin présidentiel, déclarant qu’ils devaient être préparés depuis trois ou quatre ans, le temps d’être connus par le grand public.

Néanmoins, il a invité les autres candidats de l’opposition à unir leurs efforts pour se battre contre la fraude électorale par des protestations auprès des responsables de l’organisation du scrutin, puis par la protestation populaire et si cela ne suffisait pas, par un boycott concerté des échéances. Aussi, a-t-il invité les Mauritaniens à ne pas céder au désespoir et au pessimisme et de se battre pour défendre leurs voix et forcer des élections réellement libres et transparentes.

Enfin, Birame a déclaré qu’il va annoncer le 21 avril prochain au Stade Cheikha Boidya (provisoirement) sa candidature à la présidentielle de juin 2024. Lors de cette manifestation, il va étaler l’ambitieux projet politique qu’il compte soumettre au peuple mauritanien.

Cheikh Aïdara


GÉNOCIDE DES TUTSIS : TOUS LES HUTUS NE SONT PAS DES ASSASSINS

Tous les Hutus ne sont pas des assassins dans le génocide au Rwanda. C’est ce qu’a utilement rappelé le Tribunal Pénal International pour le Rwanda.

Facade du TPIR – Source Wikipedia

Maroufa Diabira, ancien Bâtonnier de Mauritanie, ancien Directeur du Bureau des Droits de l’homme des Nations Unies au Burundi et François Roux, avocat honoraire, ancien Chef du Bureau de la Défense au Tribunal Spécial pour le Liban (2009-2018) ont publié ensemble un écrit sur le génocide des Tutsis au Rwanda, sous le titre « Génocide des Tutsis : tous les Hutus ne sont pas des assassins »

Ils reprenaient par-là les propos des juges du Tribunal Pénal International pour le Rwanda où l’affaire a été portée en 1995, soit une année après les massacres qui se sont déroulés entre le 1er janvier 1994 et le 31 décembre 1994 au Rwanda, et dont le nombre de morts est estimé à 800.000 personnes tuées. Certains soutiennent qu’il y a plus d’un million de morts.

La défense procède à ses propres enquêtes sur place

Maroufa Diabira et François Roux ont été commis d’office pour assister l’ancien maire de la commune de Mabanza, préfecture de Kibuye, Ignace Bigilishema, accusé de génocide. La commune qu’il dirigeait est proche des sinistres collines de Bissessero où les massacres les plus horribles ont eu lieu.

Les deux avocats ont alors choisi deux enquêteurs, un Tutsi et un Houtou pour les aider dans leurs démarches. Avec leurs assistants, les deux avocats étaient la deuxième équipe de défenseurs à se rendre sur place au Rwanda. Ils étaient également la première équipe à se rendre au Rwanda à plusieurs reprises pour tenter de comprendre et d’entendre de nombreux témoins. Cette démarche s’explique par le fait que le Tribunal Pénal International travaille sur le modèle anglo-saxon, où il appartient à la défense de faire elle-même ses propres enquêtes car il n’y a pas de juge d’instruction.

Selon les deux avocats, la situation semblait volatile et un jour, ils furent avertis par le nouveau préfet de Kibuye qu’il ne pouvait pas garantir leur sécurité. Car, selon lui, une décision du Tribunal dans un autre dossier avait déplu à la population en colère.

De retour de mission, Maroufa et François déposent une requête pour solliciter un « transport sur les lieux » convaincus que sans cela, le Tribunal ne pourra pas juger équitablement. Ils estiment que la demande était osée, mais que la Chambre présidée par le juge Norvégien, Erick Möse y fait droit.

Ils affirment que pour la première fois devant ce Tribunal, les juges se déplacèrent pendant trois jours sur tous les lieux visés dans l’accusation, dont les collines de Bissessero. Cela tourna à la confusion pour l’équipe du Procureur, soutiennent-ils en substance.

Acquittement non prévu et inattendu

Quelques mois plus tard, affirment les deux avocats, le Tribunal Pénal International pour le Rwanda acquitte leur client, Ignace Bagilishema de tous les chefs d’accusation. Ce qui fut une surprise, notent-ils, car l’acquittement n’était pas prévu dans le statut du Tribunal.

Selon eux, la communauté internationale, sans doute tellement culpabilisée de son inaction pendant le génocide des Tutsis, avait oublié les fondamentaux du procès équitable et désignait les suspects comme des « présumés coupables ».

Ils expliquent que ce fut un véritable panique qui s’empara du Tribunal qui se demandait « que faire d’un acquitté ? ». Au surplus, disent-ils en substance, le Procureur fit immédiatement appel.

Asile en France

Les deux avocats racontent qu’il leur a fallu beaucoup d’imagination, avec l’aide du greffier Adama Dieng, pour permettre à leur client de demeurer en liberté en France, accueilli dans une communauté Emaus.

Un an plus tard, poursuivent-ils dans leur récit, la Chambre d’Appel confirma à l’unanimité l’acquittement de Ignace Bagilishema.

« Avec les mêmes intervenants, plus la médiation de l’Ambassadeur Stéphane Hessel auprès des autorités françaises, nous obtiendrons l’autorisation pour Ignace Bagilishema de revenir s’installer en France » rapportent-ils.

Non à la stigmatisation des Hutus

Diabira Maroufa et François Roux ont déclaré qu’avec la même équipe de défense, notamment leurs deux enquêteurs, le Tutsi et le Hutu, ils accompagneront successivement deux autres accusés dans un plaidoyer de culpabilité. « Non comme auteurs de génocide, mais pour non-assistance à personne en danger pour n’avoir pas su ou pu empêcher la commission de crimes » expliquent-ils.

Ils obtiendront en plus, de la part de la Procureure Carla Del Ponte, un non-lieu pour deux autres accusés, dont le Commandant directeur de l’Ecole Supérieure Militaire de Kigali.

En conclusion, Maroufa et François affirment que jamais après, ils n’ont accepté cette thèse surréaliste et révisionniste développée par certains de « double génocide » au Rwanda.

Ils soulignent que cette longue expérience et assistance juridique devant le Tribunal Pénal International pour le Rwanda, les a conduits à insister pour que l’ensemble des Hutus ne soient pas stigmatisés comme « génocidaires ».

Ils estiment que comme dans la « Liste de Schindler », nombreux sont ceux qui ont résisté à la folie meurtrière, devenant pour certains, des héros ainsi que l’a rappelé Jean Hatzfeld dans son ouvrage paru chez Gallimard « Là où tout se tait ».

Diabira Maroufa et François Roux déclarent avoir profité de la célébration du trentenaire du génocide des Tutsis au Rwanda qui a eu lieu le 7 avril 2024, pour faire un rappel durant ces « temps de commémoration de l’infamie » sur le triste génocide, car pour eux, « c’est la condition de la paix retrouvée ».

Cheikh Aïdara


L’ONG mauritanienne ALCD à la 68ème session de la Commission des Nations Unies sur la condition de la femme

La présidente de l’ONG mauritanienne « Association de Lutte Contre la Dépendance (ALCD) », Mme Toutou Mint Ahmed Jiddou prend part à la 68ème session de la Commission des Nations Unies sur la condition de la femme. Les travaux se sont ouverts le 11 mars 2024 et se poursuivront jusqu’au 22 mars à New York.

Toutou Mint Ahmed Jiddou au 1er plan (autorisation pour publication) – Crédit ALCD

Sous le thème « Accélérer la réalisation de l’égalité entre les hommes et les femmes et l’autonomisation de toutes les femmes et les filles en s’attaquant à la pauvreté et en renforçant les institutions et le financement dans une perspective d’égalité entre les hommes et les femmes », la 68ème session de la Commission des Nations Unies sur la condition de la femme (CSW) poursuit ses travaux en présence de délégués venus des cinq continents. 

La Mauritanie est représentée à cette rencontre par une délégation conduite par la Ministre de l’Action Sociale, de l’Enfance et de la Famille. La présence de la société civile et celle de la présidente de la Région de Nouakchott, Fatimetou Abdel Maleck, ont été également notées.

ONG ALCD

Habituée des rencontres internationales, Toutou Mint Ahmed Jiddou, a été cependant invitée à New York pour assister à cette session du CSW au nom de son ONG ALCD. Cette dernière est d’ailleurs membre de plusieurs réseaux, dont le Réseau francophone de l’égalité femme homme présidée par l’ancienne ministre du Sénégal, NDioro NDiaye.

C’est le lieu de souligner que l’ONG ALCD est dotée du statut consultatif auprès du Conseil Economique et Sociale des Nations Unies. Créée en 1999, cette association est implantée dans toutes les Wilayas et sur l’étendue du territoire national. Elle dispose de centres d’accueil RIHAB et de centres d’écoute des victimes de violences basées sur le genre et de promotion des enfants à Nouakchott et Nouadhibou, ainsi que des coordinations régionales au niveau des Wilayas de l’Assaba, du Guidimagha, du Gorgol et des deux Hodhs. Elle contribue ainsi depuis plusieurs décennies à l’amélioration des conditions de vie des populations en l’occurrence les couches les plus vulnérables, notamment les femmes et les enfants à travers la promotion de leurs droits.

Au cours des travaux de la 68ème session du CSW, la présidente de l’ONG ALCD, a pu nouer d’importants contacts, tout en présentant les progrès significatifs réalisés par la femme mauritanienne en termes de participation politique et de leadership économique et social.

Nicolas FÉRELLEC via Wikicommons

Il faut rappeler que la 68ème session de la Commission de la condition de la femme (CSW) est le plus grand rassemblement annuel des Nations Unies consacré à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes.

Quelques chiffres sur le plan mondial attestent des inégalités entre les deux sexes dans le monde

Selon les données de ONU-FEMMES :

  • 10,3% des femmes vivent dans l’extrême pauvreté et sont plus pauvres que les hommes
  • Il faut 360 milliards de dollars de plus chaque année pour parvenir à l’égalité des sexes et à l’autonomisation des femmes

Selon les données avancées, les investissements dans des politiques et programmes relatifs aux inégalités entre homme et femme, pourraient sortir de la pauvreté plus de 100 millions des femmes et des filles.

  • Plus de 300 millions d’emplois pourraient être créés d’ici 2030
  • L’emploi pourrait augmenter de 20% le Produit Intérieur Brut (PIB) par habitant

Les chiffres de l’égalité homme femme en Mauritanie

Selon les sources du groupe de travail des Nations Unies sur la discrimination à l’égard des femmes tiré du rapport en date du 6 octobre 2023 relatif à l’égalité de genre en Mauritanie :

  • 39% des filles sont mariées avant l’âge légal fixé à 18 ans
  • Un quota de 20% est accordé aux femmes dans les élections
  • Les femmes ne représentent que 25% dans le gouvernement
  • Les femmes fonctionnaires représentent 34,6%
  • Sur le marché du travail, il y a seulement 25,4% de femmes actives pour 56,6% d’hommes
  • En 2018, seulement 11% des entreprises étaient détenues par les femmes
  • Seulement 4,2% des femmes rurales possèdent des terres
  • Le pourcentage des filles inscrites dans les universités publiques est passé de 37% en 2019 à 48% en 2023
  • Le taux de scolarisation des filles au primaire est de 98% et au secondaire de 38%. Seules 45% des filles terminent le premier cycle du secondaire
  • Seules 9% des femmes sont couvertes par une assurance maladie

Cheikh Aïdara


Lancement du projet « Emplois des jeunes pour la paix et la résilience », des emplois verts pour trois régions cibles

Les locaux du Ministère de l’Economie et du Développement Durable ont abrité mardi 12 mars 2024 le lancement du projet « Emplois des jeunes pour la paix et la résilience ». Piloté par la FAO et le BIT, les grandes lignes du projet ont été présentées au cours d’un atelier qui a regroupé plusieurs acteurs institutionnels et des partenaires.

Cérémonie de lancement du projet – Crédit Aidara

Le Ministère de l’Economie et du Développement Durable (MEDD) a procédé au lancement du projet « Emploi des jeunes pour la Paix et la Résilience ». L’évènement a eu lieu mardi 12 mars 2024, en présence des agences d’exécution, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO).

Le projet financé par le Fonds pour la Consolidation de la Paix (PBF) des Nations Unies est conçu en donnant la priorité à la mise à échelle, la durabilité et l’approbation par le gouvernement, les partenaires sociaux et les communautés, selon les termes du communiqué publié à l’occasion.

Consolider la cohésion sociale

Ouvrant les travaux de l’atelier sur le « Renforcement de la paix et de la résilience socioéconomique à travers la création d’emplois décents verts pour les jeunes en zone rurales et péri-urbaines », le Secrétaire général par intérim du MEDD, M. Yeslem Ould Hamdane a déclaré que le projet en question va contribuer à la cohésion sociale et au bien-être des communautés. Il a par la suite déroulé l’agenda de la rencontre qui comporte la présentation du projet et de ses articulations, citant le Trarza, Nouakchott et le Hodh Charghi comme zones d’intervention. Il a également évoqué les étapes qui vont suivre le lancement du projet, citant l’organisation d’ateliers, l’identification des domaines d’intervention et la mise en place de comités locaux de suivi.

Paix et Résilience socioéconomique par l’emploi des jeunes

Auparavant, le Représentant de la FAO en Mauritanie, M. Huynh Anh Tai Alexandre, devait s’exprimer au nom de son organisation, mais aussi celui de son collègue, M. Moussa Oumarou Diallo, Directeur par intérim du bureau de l’OIT basé à Alger et qui représente l’Algérie, la Libye, le Maroc, la Mauritanie et la Tunisie. Il a remercié les autorités et tous ses partenaires pour leur engagement à contribuer à la promotion de la paix et de la résilience socioéconomique, qu’il a qualifiée de déterminante pour le renforcement de la cohésion sociale et du vivre-ensemble.

Il a profité de l’occasion pour remercier le PBF et ses donateurs dont les principaux depuis 2020 sont l’Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège, le Canada, la Suède, le Danemark, la Suisse, la France, la République de Corée, l’Irlande et le Japon. « Grâce à eux, nous pouvons rêver à travers ce projet, dont le point d’ancrage est le MEDD » a-t-il souligné.

Il a mis l’accent sur les efforts déployés par le gouvernement mauritanien et l’importance qu’il attache à la prévention des conflits à travers la création d’emplois décents et verts pour les jeunes, ainsi que l’appropriation nationale du projet.

Un projet pour 3 régions qui dure 36 mois

M. Guité Diop, Technical Manager, Emploi, Paix et Résilience au BIT Mauritanie, devait par la suite dérouler les divers aspects du projet, rappelant le contexte, les résultats attendus, les produits, les bénéficiaires, les zones d’intervention et le budget.

Résultats attendus

Selon M. Guité Diop, deux résultats sont attendus du projet. Premièrement, les jeunes hommes et les jeunes femmes issus de la population hôte, retournée et réfugiée des zones de Bassiknou (Hodh Charghi), Dar-Naïm (Nouakchott) et Rosso (Trarza) s’engagent activement dans la promotion, le soutien et le renforcement des initiatives communautaires de prévention des conflits et de médiation en matière d’accès aux ressources naturelles et de préservation de l’environnement.

Deuxièmement, les jeunes hommes et les jeunes femmes des communautés cibles, s’engagent dans des initiatives économiques responsables conjointes axées sur une gestion durable de l’environnement au sein de chaînes de valeur inclusives, porteuses de paix et vertes.

Produits du projet

Quant aux produits du projet, ils sont au nombre de cinq.

Un, promotion des cadres de concertation, des solutions locales et innovantes, des dialogues pour l’accès équitable et apaisé aux ressources naturelles.

Deux, renforcement des compétences des jeunes à répondre aux catastrophes naturels, changements climatiques, conflits liés aux ressources naturelles.

Trois, mise en place de plans conjoints de développent locaux inclusifs, participatifs et porteurs de paix et de gestion des ressources naturelles.

Quatre, soutien au secteur privé, et en particulier les PME, pour améliorer leur productivité et réaliser des investissements importants.

Cinq, renforcement des compétences des jeunes en zone rurale pour participer à la mise en œuvre d’une économie locale durable et inclusive.

D’une durée de 36 mois, le budget du projet est de 4 millions de dollars US. Le projet cible les jeunes de 15 à 40 ans, et parmi les bénéficiaires, le conférencier a cité les PME locales, les acteurs de l’emploi comme l’Agence « Techghil », les syndicats, les OSC, les coopératives, les GIE, et les acteurs locaux.

A souligner que plusieurs départements ministériels étaient représentés au cours de la rencontre, ainsi que le Point Focal du BIT en Mauritanie, M. Mark Ninerola, ainsi que plusieurs de ses collaborateurs, dont M. Houssein Kassougue et Cheikh Thiam.

Cheikh Aïdara

COMMUNIQUE DE PRESSE

Nouakchott, Mauritanie – Mardi 12 mars 2024

Lancement officiel du Projet : Emplois des jeunes pour la Paix et la Résilience : « Renforcement de la paix et de la résilience socio-économique à travers la création d’emplois décents verts pour les jeunes en zones rurales et péri-urbaines » en Mauritanie

Le Ministère de l’Economie et du Développement Durable (MEDD) organise — en partenariat avec les Agences d’exécution : l’Organisation internationale du Travail (OIT) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le lancement officiel du projet « Emplois des jeunes pour la Paix et la Résilience » le mardi 12 mars à partir de 08h30 précises dans la grande salle de réunion du Ministère de l’Economie et du Développement Durable (MEDD) à Nouakchott, Mauritanie.

Le projet, financé le Fonds pour la Consolidation de la Paix (PBF) des Nations Unies est conçu en donnant la priorité, à la mise à l’échelle, la durabilité et l’appropriation par le gouvernement, les partenaires sociaux et les communautés. Il vise à répondre aux défis économiques, environnementaux et sécuritaires auxquels la Mauritanie est confrontée, en particulier l’instabilité politique au Mali et ses répercussions dans les régions transfrontalières, les chocs climatiques et le manque de perspectives économiques et d’emplois pour les jeunes.

Conscients que l’inclusion économique des jeunes est une composante essentielle pour construire des communautés résilientes et pacifiques, le projet favorisera l’accès à des opportunités d’emplois décentes et vertes pour les jeunes, en améliorant leurs perspectives économiques et d’emplois, et en renforçant leur leadership et leurs capacités techniques, organisationnelles et managériales. Le projet utilisera le poids démographique des jeunes comme une force motrice pour le changement et la paix.

Cette cérémonie de lancement officiel de haut niveau sera l’occasion d’offrir une visibilité nationale au projet et de renforcer les synergies entre les différents acteurs impliqués sur les thématiques liées à la prévention des conflits et l’emploi des jeunes.

Cet atelier réunira 50 personnes issues des institutions et organisations partenaires, et aura pour objectif d’informer les parties prenantes clés sur les objectifs et résultats du projet, afin de favoriser son appropriation et de créer une base solide pour l’appropriation nationale du projet.

Pour plus d’informations sur le projet et pour participer à cet évènement, veuillez contacter :