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Bassiknou et les réfugiés de Mberra au cœur d’une réflexion sur les moyens d’existence, la paix et la résilience au Hodh Charghi

Les interventions pour les moyens d’existence et l’emploi durable pour la paix entre populations réfugiées du camp de Mberra, au Hodh Charghi, et les populations locales. Tel est l’objet de la rencontre organisée jeudi 18 mars 2021 à Nouakchott par le Ministère de l’Intérieur, avec l’appui du Bureau International du Travail (BIT) et du Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) sur financement du département d’Etat américain.

De G. à Dr. : Mme Ingor, M. Federico, M. le Wali et M. Ziad – Crédit Aidara

Avec une population d’environ 60.000 personnes, plus que celle du département de Bassiknou qui l’accueille, le camp de Mberra des réfugiés maliens en Mauritanie est depuis son implantation en 2012, au cœur des préoccupations de la communauté internationale et des autorités mauritaniennes. Il constitue aujourd’hui un exemple de cohésion entre populations déplacées et populations hôtes. Plus qu’un fardeau, la présence des réfugiés maliens est considérée par les experts comme sources d’opportunité de développement pour la Wilaya du Hodh Charghi en particulier.

Zone de convergence par excellence, Bassiknou accueille en effet la quasi-totalité des agences des Nations Unies et plusieurs ONG nationales et internationales. D’où l’importance singulière que le Ministère de l’Intérieur et ses partenaires, en l’occurrence le BIT et le HCR, ont accordé à la rencontre multipartite qui a réuni jeudi 18 mars 2021 à Nouakchott les différents acteurs intervenants sur le terrain. La réflexion a tourné pendant toute une journée sur les interventions pour les moyens d’existence et l’emploi durable pour la paix, avec en arrière-plan la stratégie de l’Union européenne au Sahel et le Nexus sécurité-développement.

Ouvrant les travaux, le Wali du Hodh Charghi, M. Cheikh Abdallahi Ould Ewah, a mis en exergue l’importance des programmes de développement initiés par les partenaires en faveur des populations réfugiées et des populations hôtes de Bassiknou. Il a surtout évoqué le satisfecit du gouvernement mauritanien face aux efforts entrepris par l’ensemble des partenaires pour la résilience et la cohésion sociale au niveau du département.

Emploi, Développement et Insertion comme arme d’intégration et de paix

Vue partielle des participants – Crédit Aïdara

A l’entame des travaux, le Point Focal du BIT en Mauritanie, M. Federico Barroeta, avait salué un « moment de réflexion sur des questions essentielles pour réaliser un bilan des actions relatives à l’emploi comme élément moteur pour la cohésion sociale dans le pays ». Selon lui, il est important de « mettre la création d’emplois au centre des programmes intégrés pour consolider la résilience, en soutien à la reprise économique post Covid-19 en favorisant l’entreprenariat ».  Evoquant les défis qui se posent à Bassiknou, département enclavé et dépourvu d’infrastructures économiques, il a souligné l’engagement du BIT « à soutenir le développement de diverses activités à haut potentiel de création de revenus et d’emplois », citant des études menées sur les chaînes de valeur, l’évaluation de l’impact des activités des réfugiés sur les populations hôtes et l’analyse des enjeux environnementaux.

Pour Ziad Ayoubi, Représentant adjoint du HCR en Mauritanie, le cadre global et ses différentes articulations sont en grande partie portés par l’engagement du BIT, notamment à travers son document, « Principes d’insertion des réfugiés dans le marché du travail ». Cela s’est poursuivi, selon lui, par la révision de la recommandation 205 sur les réfugiés et le « Global Compact 2019 » de Genève. Sur le plan local, il a rappelé l’engagement de la Mauritanie, à travers la Convention 51 sur les réfugiés et le « Global Compact 2019 », à donner l’opportunité pour les réfugiés d’intégrer le marché du travail. C’est en cela, dira-t-il en substance, que la coopération entre le HCR, le BIT et la Mauritanie est exceptionnelle, parfaite illustration selon lui du Nexus et son triptyque Humanitaire-Développement-Paix appliqué au G5 Sahel.

Pour la Chargée d’Affaires de l’ambassade américaine à Nouakchott, Mme Ingor Tangborn, le lien « Emploi-Paix-Résilience » forme un ensemble d’éléments fondamentaux de la stabilité et de la cohésion sociale. Elle a insisté sur la nécessité de consolider le partenariat entre les agences des Nations Unies, les partenaires au développement et la société civile pour une meilleure synergie en faveur des populations.

A rappeler que le Président du Conseil Régional du Hodh Charghi, Mohamed Ould Tijani avait présenté un aperçu général sur la mission et les compétences de son institution, saluant au passage la parfaite cohésion entre réfugiés et populations hôtes lors des feux de brousse qui se sont déclarés dans la région de Bassiknou.

Les réfugiés et les opportunités de développement au Hodh Charghi

Par visio-conférence depuis Genève, les participants ont suivi les interventions de Nieves Thomet, Spécialiste Emploi pour la Paix (OIT) sur le rôle de l’emploi et du travail décent dans Nexus, et Guisset Ahmedou Tijane, projet RBSA G5 Sahel au BIT, sur l’approche de l’emploi décent pour la paix, à travers les réponses face aux facteurs de conflit, la valorisation des ressources locales et l’accès au marché du travail. Guité Diop, Responsable technique international BIT a présenté un aperçu global sur le cadre juridique national pour l’accès des réfugiés au marché du travail.

Intervention de Mme Alima Boukary UNICEF – Crédit Aïdara

Les participants ont suivi par la suite quatre tables-rondes et plusieurs communications. La première a porté sur l’emploi, le travail décent et le cadre juridiques pour la paix et la résilience, avec des sous-thèmes présentés par plusieurs spécialistes.

La deuxième table-ronde s’est penchée sur les problématiques de l’éducation et le développement d’une offre formation professionnelle duale en milieu rural et urbain, avec focus sur la plateforme de formation professionnelle de Bassiknou par chantier-école BIT.

La troisième table-ronde a consisté en plusieurs communications autour du dispositif d’appui des services d’appui à l’insertion (SAI) et des services d’appui aux entreprises (SAE).

Enfin, la quatrième table-ronde a porté sur les interventions des partenaires travaillant dans les domaines des moyens d’existence dans la Wilaya du Hodh Charghi, notamment l’OIM, le PAM, la GIZ, la FAO, UNICEF, PNUD, en plus du BIT et du HCR, ainsi que l’Union européenne et le département d’Etat américain.

Directeur Lycée formation professionnelle de Néma-Crédit Aidara

Côté gouvernement, étaient représentés les départements de l’Education, du Développement Rural, de l’Intérieur, de l’Emploi, du Travail.

Plusieurs bureaux d’études spécialisés dans les SAI et les SAE, étaient également présents, mais aussi des instituts de microfinance comme Djikke, des programmes comme SAFIR, ou encore la Chambre de Commerce de Mauritanie, et le projet phare des chambres de commerce du G5 Sahel, le Projet d’appui à la résilience des entreprises jeunes (PAREJ) en cours d’exécution sur financement de la BAD. Il faut aussi noter la présence des syndicats de travailleurs et celle de la société civile.

Président Conseil Régional Hodh Charghi-Aidara

Les participants ont inter-réagi avec les différentes interventions, formulant à la fin des travaux plusieurs recommandations, dont la plus importante est la création d’une plateforme des acteurs intervenants dans les zones de convergence, en particulier à Bassiknou et à Mberra, pour une meilleure synergie des actions.

Cheikh Aïdara


La station météo d’Aïoun, un vestige menacé de démolition

Selon des sources proches des services de la météo d’Aïoun, le Conseil Régional du Hodh El Gharbi serait sur le point de violer les termes d’un accord par lequel l’Office national de la Météo lui a concédé une partie de son terrain pour y construire son siège. Le Conseil chercherait aujourd’hui à s’accaparer de tout le terrain, en proposant la destruction du vieux bâtiment de la Météo qui joue un rôle important dans les relevées climatologiques. Ce serait d’autre part, une violation de la mémoire collective et la destruction d’un symbole vivant de la ville.

Station Météo d’Aïoun, construite en 1946, sur le point d’être démolie-Crédit Aïdara

Par accord signé le 15 août 2020 (Voir Fac-similé en Arabe), l’Office National de la Météo, représenté par son Directeur général, M. Mohamed Abatt Cheikh Mohamed El Mamy, qui représentait également le Ministre de l’Equipement, avait accepté de concéder une partie du terrain de la Météo d’Aïoun, 9.931,7 mètres carrés, au Conseil Régional du Hodh Gharbi, représenté par son Président, M. Khattar Cheikh Ahmed. La signature du procès-verbal de l’accord s’était déroulée en présence du Wali du Hodh Gharbi, Mohamed Mokhtar Ould Abdi, le Préfet d’Aïoun, Cheikh Said Baguily, le Délégué Régional du Ministère de l’Habitat, Aboubacar Ould Yahya, le responsable local et les agents de la station, ainsi que l’entrepreneur chargé de la construction du siège du Conseil Régional.

Il a été stipulé dans le contrat ce qui suit. Il a été décidé de construire le siège du Conseil Régional dans la partie Nord du terrain de la station météo, alors que cette dernière conservait la partie Sud, au bord de la Route de l’Espoir sur une longueur de 35 mètres sur 30 mètres côté sud-ouest, et 30 mètres côté Nord. Une ouverture de 6 mètres sera aménagée pour l’entrée et la sortie des véhicules. Le Conseil Régional s’engage aussi à prendre en charge, à hauteur de 70.000 MRU, le déplacement du matériel et des installations de la station se trouvant sur la partie qui lui est dévolue, pour les placer sur le reste du terrain revenant à la station.

L’hébergé (Conseil Régional d’Aïoun) qui veut déguerpir son logeur. Construction en cours du siège du Conseil – Cheikh Aïdara

Il a été aussi convenu de conserver les logements des agents de la météo.

Selon les dernières informations divulguées par les sources déjà citées, le Conseil Régional veut s’accaparer de tout le terrain. Il ne serait plus question de partage. L’intention du Président du Conseil Régional, clairement formulée à l’intention de la délégation, serait de détruire le vieux bâtiment de la station de la météo, et effacer ainsi une existence qui coïncide avec l’histoire de la ville d’Aïoun.

Fac-similé en Arabe de l’accord de concession – Cheikh Aïdara
Croquis montrant la disposition de la station, les bureaux et les logements du personnel – Crédit Aïdara
Croquis montrant le partage convenu et les dimensions partagées entre le Conseil et la Station – Crédit Aïdara

« On chercher à entretenir la confusion, en soutenant qu’il existe déjà une station météo à l’aéroport. D’une part, les deux stations n’ont pas la même mission. La station de l’aéroport chargée de la navigation n’est plus fonctionnelle et ses appareils ne sont nullement adaptés pour les relevés climatologiques dévolus à l’ancienne station. Ensuite, elles n’ont pas la même charge émotionnelle ni symbolique. L’ancienne station est chargée d’histoire et coïncide presque avec la création de la ville et l’autre est de construction récente » précisent nos sources.

Il faut dire que la Météo d’Aïoun, qui est également une station régionale ouest-africaine connue sous le code international 61499 GONA, a été construite en 1946.  Elle joue un rôle important dans les relevées climatologiques. Elle est surtout la mémoire vivante de la ville d’Aïoun et l’un des symboles de son histoire.

Cheikh Aïdara


Journée du 8 mars, l’occasion du lancement de la campagne contre le cancer du col de l’utérus

La journée internationale de lutte pour les droits des femmes a été célébrée ce 8 mars 2021 dans la ville de Nouadhibou. Elle a été organisée par le Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille, avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la Population. Cette journée coïncide avec le lancement de la première campagne de sensibilisation sur le vaccin contre les HPV, le cancer du col de l’utérus.
Photo de famille des participants – Crédit Aidara

La ville de Nouadhibou s’est parée de ses plus beaux atours pour accueillir la cérémonie marquant la célébration de la Journée Internationale de Lutte pour les droits des femmes, ce 8 mars 2021. Organisée par le Ministère des Affaires Sociales, de l’Enfance et de la Famille (MASEF), avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), la journée a été célébrée cette année sous le thème « Leadership féminin, pour un futur égalitaire dans le monde de la Covid-19 ».

Mme la Ministre des Affaires Sociales remettant une enveloppe – Crédit Aidara

L’ouverture a été marquée par la lecture de versets du Coran, la prestation de la troupe musicale des aveugles et la décoration de certaines personnes pour leur rôle dans la promotion des droits des femmes. Des actions lucratives ont également eu lieu, telle la distribution de prix à 10 filles lauréates de Nouadhibou. Ou encore la remise de subventions aux 21 jardins d’enfants privés qui accueillent 416 enfants issus de familles pauvres, et la remise d’un financement au profit d’un projet collectif promu par des femmes handicapées à Nouadhibou.

M. Kaboré remettant un prix – Crédit Aidara

Les évènements phares de cette journée restent cependant le lancement de la campagne de sensibilisation autour de la vaccination contre les HPV, le cancer du col de l’utérus, et les échanges de discours officiels entre la ministre des Affaires Sociales, le Représentant résident de l’UNFPA et le maire de Nouadhibou.

Prémunir les filles de 9 à 14 ans contre le cancer du col

« La Mauritanie fait partie des 100 pays au monde qui offrent le vaccin contre le Papillomavirus Humain (HPV) » a expliqué Vatimetou Moulaye du Ministère de la Santé au cours d’un exposé largement suivi. Selon elle, le cancer du col de l’utérus frappe 22,8% de femmes en Mauritanie, à côté du cancer du sein (18%), le cancer de l’endomètre (7%) et le cancer de l’ovaire et de la peau. « Il est l’une des principales causes de décès des femmes chez nous » a-t-elle poursuivi. 

Mme Fatimetou Moulaye lors de sa présentation – Crédit Aidara

Le vaccin, dont la campagne de sensibilisation vient d’être lancée, cible les filles de 9 à 14 ans, à raison de deux doses à intervalle de six mois. Un comité de pilotage composé du Ministère de la Santé, le MASEF, le ministère de l’Education Nationale et le ministère des Affaires Islamiques, est déjà sur pieds pour superviser la campagne de vaccination. Son démarrage est fixé au 29 mars 2021. Les partenaires techniques et financiers d’accompagnement sont l’OMS, l’UNFPA et l’UNICEF.

Leadership des femmes en période Covid-19

Ouvrant les activités commémorant la journée, la Ministre des Affaires Sociales, Mme Naha Mint Haroune Ould Cheikh Sidiya, a tenu à souligner le rôle central que jouent les femmes dans le développement. Ce rôle a été davantage valorisé, selon elle, par la place centrale que lui donne le chef de l’Etat dans ses deux programmes, « Mes Engagements » et « Mon Programme Elargi », mais surtout dans son tweet datant du 7 mars.

Elle a par la suite cité une longue liste de réalisations de son département, dans le domaine de la petite enfance, des handicapés, de l’appui social, de la formation, de financements de groupements féminins et d’activités génératrices de revenus. Le tout pour la bagatelle de plus d’un milliard d’anciennes ouguiyas au profit de 600 coopératives féminines, 2.000 handicapées, 10.000 familles pauvres, 150 jardins d’enfants et 530 filles en formation professionnelle.

Sur le plan institutionnel, elle a cité la création de plusieurs plateformes, dont dix plateformes multisectorielles de lutte contre les violences basées sur le genre, la création d’un Observatoire des femmes et de la Banque de la Famille. Elle s’est félicité de la participation politique des femmes, avec 20% de quota à l’Assemblée Nationale et 35% dans les conseils municipaux.

Auparavant, le Représentant résident de l’UNFPA en Mauritanie, SEM. Saidou Kaboré avait mis l’accent sur le rôle des femmes dirigeantes de Mauritanie qui « ont œuvré efficacement dans la réponse à la pandémie Covid-19 ». Cette édition célèbre, selon lui, les incroyables efforts déployés par les femmes et les filles pour façonner un futur plus égalitaire suite à cette crise sanitaire. « Les femmes dirigeantes ont fait montre historiquement de leur compétence et de leur efficacité, et cela s’est confirmé face à la Covid-19 » a-t-il insisté. Il a donné en exemple, l’Association mauritanienne pour la santé de la mère et de l’enfant et l’Association mauritanienne pour la promotion de la famille, parmi d’autres organisations de femmes qui ont contribué à la promotion et à la protection des droits des femmes en Mauritanie.

SEM. Saidou Kaboré a salué les efforts du gouvernement mauritanien pour « avoir mis en priorité l’autonomisation des femmes, y inclus la promotion de l’entreprenariat féminin dans son plan national de lutte contre la Covid-19 », citant le discours du Président Ghazouani lors de son investiture.

Le Maire de Nouadhibou, El Ghassem Ould Bellal, s’est félicité pour sa part du choix porté sur sa ville pour abriter la célébration cette année de la fête internationale de la femme. Il a salué cet exemple de coopération entre les autorités centrales et les entités décentralisées, mettant en exergue la vision de la nouvelle ministre des Affaires Sociales. Celle-ci n’a pas hésité, selon lui, à apporter un appui fort aux jardins d’enfants et aux associations d’handicapés que la mairie de Nouadhibou gérait jusque-là toute seule.

Cheikh Aïdara


Le Commissariat aux droits de l’Homme, partie civile dans les cas d’esclavage

La Journée nationale de lutte contre les pratiques esclavagistes, organisée par le commissariat aux Droits de l’Homme, avec l’appui du projet Bridge du BIT, a été célébrée le 6 mars 2021 à Zouerate. Nouveauté, le Commissariat aux droits de l’Homme peut désormais ester en justice et se porter partie civile dans les cas d’esclavage et de traite des personnes.

M. Hassena Ould Boukhreiss ouvrant les travaux de la journée – Crédit Aidara

La capitale du Tiris-Zemmour, Zouerate, a abrité samedi 6 mars 2021, la commémoration de la journée nationale de lutte contre les pratiques esclavagistes. Sous le slogan « Ensemble, luttons contre le travail forcé », l’évènement a été marqué par la déclaration des partenaires sociaux et de la société civile ficelée à l’issue de la journée préparatoire du vendredi 5 mars à la Nouvelle Maison des Jeunes.

Plusieurs recommandations ont été formulées à l’intention du département du Pétrole, des Mines et de l’Energie et celui de la fonction publique, dans le domaine de l’orpaillage, de la sous-traitance et des travailleurs domestiques. Il s’agit notamment de la couverture santé, de la mise en place de mécanismes de suivi et de contrôle des droits des travailleurs, de la conduite d’un dialogue entre les partenaires sociaux, et la mise à niveau de l’Arrêté 1797 portant sur les emplois domestiques, entre autres.

Vue partielle de l’assistance – Crédit Aidara

Un exposé des lois contre l’esclavagisme

Les participants, organisations des droits de l’homme, syndicats de travailleurs et employeurs, ont suivi trois communications. La première, présentée par le directeur des droits de l’Homme, Sidi Mohamed Ould Cheikhna, a porté sur la loi 2020-017, relative à la prévention et la répression de la traite des personnes. Le directeur adjoint aux droits de l’Homme a ensuite présenté un exposé comparatif. Enfin, le directeur des Affaires Pénales et de l’Administration pénitentiaire, le magistrat Moulaye Abdallah Ould Baba, s’est longuement attardé sur les outils nationaux de lutte contre l’esclavage et la traite des personnes.

M. Hassena Ould Boukhreiss

A l’ouverture officielle de la journée, le commissaire aux Droits de l’Homme, à l’Action humanitaire et aux Relations avec la Société Civile, M. Hassena Ould Boukhreiss, a rappelé l’importance de cette journée. Pour lui, il s’agit de « l’engagement du gouvernement à poursuivre ses efforts dans l’éradication des séquelles de l’esclavage et de ses formes contemporaines« .

Une étude sociologique en cours

Il a évoqué l’adoption par le gouvernement de la loi relative à la prévention et la répression de la traite des personnes ainsi que son plan d’action élaboré par son département, qui viennent consolider selon lui l’arsenal juridique et institutionnel dans le domaine de la lutte contre la traite des personnes et la protection des droits humains. Une étude sociologique est en cours, a-t-il souligné, pour renseigner l’ampleur du phénomène en Mauritanie, ses causes et ses manifestations, afin de dégager des solutions pour son éradication. Enfin, il a évoqué une autre mission que vient de lui conférer le gouvernement, dans la protection, la réception et le traitement des plaintes, mais aussi de se constituer partie civile dans les affaires d’esclavage, de traite des personnes et des migrants.

M. Laurent Meillane

Auparavant, le représentant du bureau du Haut-commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’Homme en Mauritanie, M. Laurent Meillane, avait souligné que « le travail forcé, qui est considéré comme une forme d’esclavage, affecte 24 millions de personnes à travers le monde, selon le BIT« . Parlant de la Mauritanie, il a souligné que la lutte contre le travail forcé est importante, parce que le pays a déployé des efforts législatifs et institutionnels de grande envergure pour mettre fin à l’esclavage.

L’adjoint du maire de Zouerate, Bowba Ould Sidi, avait souhaité la bienvenue aux invités, saluant l’organisation de cette journée dans sa commune.

Cheikh Aïdara