aidara

Curieuse campagne médiatique de l’ADG de la SNIM

En plein conseil d’administration de la SNIM tenu le 2 juin à Nouakchott, l’Administrateur Directeur Général de la Société Industrielle et Minière (SNIM),  Mokhtar Ould Djay annonce des bénéfices de 105 milliards et la gratification du personnel de la SNIM de quelques mois de salaires. Parallèlement à ces annonces, des blogueurs affiliés à l’ADG de la SNIM ou des prêtes noms, inondent le web dans la même journée avec ses louanges en lui attribuant tout le bilan de 2019 où il n’est pourtant concerné que par quatre mois à partir de sa nomination . Une opération de communication destinée à redorer le blason de l’ADG de la Snim en le présentant comme un gestionnaire doué, bien que réputé incompétent, arrogeant, zélé et manipulateur. Cette technique a déjà marché avec l’ancien président dont une grande partie du mal provient de la confiance injustifiée placée dans l’actuel ADG de la SNIM.

Mais cette fois l’approche de propagande en faveur de l’ADG de la SNIM ne s’est pas limitée au génie et au bilan hypothétique. Elle a été étoffée par des gratifications de quelques mois de salaires au personnel de la SNIM, question de les embarquer dans la campagne de promotion en faveur de leur chef quelques jours après la nomination de son rival politique à Magta Lahjar comme Inspecteur Général d’Etat.

Et cette générosité vis-à-vis du personnel, même si elle peut faire plaisir aux employés de la SNIM, risque cependant de créer des frustrations chez les autres employés auxquels le Ministère des Finances n’a pas pu accorder des gratifications au titre de la dernière fête. L’ADG de la SNIM a t il voulu montrer qu’il peut faire ce que le Ministre des Finances n’a pu faire? En tout cas l’ADG de la SNIM s’y était de tout le temps opposé à payer les gratifications aux employés des établissements publics du temps où il était ministre de l’économie et des finances. Pourquoi cette magnanimité subite?

Ses communicateurs ont ils voulu montrer son efficacité à ce moment où des principales figures de l’Etat sont stigmatisées par des blogueurs aux ordres, ou ne sont pas réputées être de grands communicateurs dans le sens cynique du terme?

Pas mal de gens le pensent et se demandent si l’ADG de la SNIM travaille ainsi pour son agenda propre ou plutôt pour le retour de son mentor.

En fait, certains privilégient la seconde option, car la loyauté de l’ADG de la SNIM vis-à-vis de l’actuel gouvernement reste à démonter, n’ayant jamais depuis l’alternance rendu un quelconque hommage à celui ci, alors qu’il publiait des postings glorificateurs quasi quotidiens, avant août 2019.

MOMS


Le Représentant Résident de l’UNFPA satisfait des performances de la Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels, Matériels et Consommables Médicaux (CAMEC)

SEM. Saïdou Kaboré, Représentant Résident du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) en Mauritanie s’est dit satisfait des conditions de stockage du matériel et des produits de la santé de la reproduction que son institution met chaque année à la disposition du pays. C’était lors de la visite qu’il a rendue jeudi 4 juin 2020 à la Centrale d’Achat des Médicaments Essentiels, Matériels et Consommables Médicaux (CAMEC).

Photo de Famille (la Directrice Générale et à sa gauche SEM Saidou Kaboré) – Crédit Aïdara

Créée en 2001 en tant qu’outil de la politique de santé chargée de rendre disponibles les médicaments essentiels génériques de qualité, accessibles à toutes les couches de la population, la CAMEC approvisionne les structures de santé sur toute l’étendue du territoire mauritanien. C’est là où sont également stockés les matériels et produits de la santé de la reproduction, notamment les produits contraceptifs, que l’UNFPA livre chaque année à la Mauritanie. 

Le Représentant Résident de l’UNFPA en Mauritanie, SEM. Saïdou Kaboré, s’est rendu le jeudi 4 juin 2020  dans cette structure qui est un véritable pivot du système sanitaire et médical en Mauritanie, en termes d’offres et de distribution de médicaments essentiels, de matériels et consommables.

Il a été accueilli par la Directrice générale adjointe, Dr. Fadila Sadegh, entourée de ses proches collaborateurs, notamment Dr. Brahim Saleh, Directeurs chargé des produits et consommables Santé de la Reproduction et Dr. Abdallahi, Directeur Approvisionnement, entre autres.

Photo devant le camion frigorifique don de l’UNFPA (Crédit Aïdara)

Au cours de l’entrevue, Dr. Fadila Sadegh a exprimé la disponibilité de la CAMEC à poursuivre et à approfondir le partenariat qui lie son institution à l’UNFPA, tout en sollicitant davantage d’aide et d’appui pour accompagner les efforts de la CAMEC dans ses démembrements à l’intérieur du pays.

Le Représentant Résident avait souligné auparavant le rôle d’appui et de complément que joue l’UNFPA, affirmant que «l’essentiel est déjà fait par le gouvernement. Nous ne faisons que contribuer aux efforts colossaux déployés par les autorités, surtout en cette période de Covid-19». Il s’est félicité de la disponibilité des produits de la santé de la reproduction, notamment les produits contraceptifs, et leur accès gratuit aux populations.

A l’intérieur des magasin de stockage – Crédit Aidara)

Complétant les propos du Représentant Résident, Bocar MBaye, Chargé de Programme Sécurisation des produits de la santé de la reproduction, Bureau UNFPA, cheville ouvrière du partenariat entre l’UNFPA et l’Etat mauritanien dans le domaine de la santé de la reproduction, devait rappeler les nombreuses actions déjà menées dans le cadre de la coopération entre l’UNFPA et la CAMEC, citant la réhabilitation de ses différentes antennes régionales et leur dotation en ordinateurs, l’achat du premier camion frigorifique pour l’acheminement des produits à l’intérieur du pays et la formation du personnel. «Aujourd’hui, la CAMEC dispose de 4 camions, dont 1 don de l’UNFPA et 3 qu’elle a achetés» a souligné Bâ Bocar.

Le Représentant Résident et son staff, Bocar MBaye et Bâ Mamadou, Chargé de communication, accompagnés de Dr. Brahim et Dr. Sidi Mohamed Abdel Aziz, Chef de service Santé Maternelle Néonatale Infantile et Adolescent (SMNIA), a visité les magasins et constaté la bonne conservation des produits de la Santé de la Reproduction, notamment les produits qui sauvent les vies,  les Antibiotiques (contre les infections), les Utérotoniques (contre les hémorragies), les Anticonvulsivants (contre l’éclampsie) et les Contraceptifs qui contribuent à réduire d’un tiers (1/3) les décès maternels selon les études menées à travers le monde. Parmi également les stocks conservés à la CAMEC, les contraceptifs oraux, le DIU, les Injectables, les Implants et les Préservatifs.

Il est en effet établi qu’en Mauritanie, les causes les plus meurtrières du décès maternel et néonatal sont les infections, les hémorragies, les dystocies et les éclampsies. D’où l’impératif nécessité de la disponibilité en permanence, dans les formations sanitaires, de médicaments permettant de prendre efficacement en charge les complications dues à ces causes. Chaque année, l’UNFPA achète les besoins du pays en produits contraceptifs et ces produits sont stockés à la CAMEC qui se charge de leur distribution au niveau des structures de santé.

Cheikh Aïdara


Santé de la reproduction en période de Covid-19 en Mauritanie

La lutte contre la pandémie de la Covid-19 n’a pas occulté la poursuite des autres services de santé en Mauritanie, en particulier la santé de la reproduction. La cérémonie de remise d’un lot de seize ventouses, don du Fonds des Nations Unies pour la Population en Mauritanie (UNFPA) au Ministère de la Santé, jeudi 4 juin 2020, en est la plus parfaite expression.

Don de 16 ventouses. De Dr. à G. Dr. Sidi Mohamed, Dr.Diagana, Saidou Kaboré, Dr. Boutou (Crédit Aîdara)

Le Directeur de la Santé de la Mère et de l’Enfant (DSME), Directeur de la Santé Publique par intérim, le Dr. Moussa Salatou Diagana, a reçu jeudi 4 juin 2020 des mains du Représentant Résident de l’UNFPA en Mauritanie, SEM. Saidou Kaboré, un lot de 16 ventouses, d’un coût global de 500.000 MRU (15.000 dollars US).

La ventouse est un instrument qui fait partie des sept fonctions essentielles lors d’un accouchement par voie basse assisté, l’aide à l’accouchement se fait par ventouse ou forceps. Au cours de la sobre cérémonie organisée à l’occasion, Dr. Moussa Salatou Diagana a remercié l’UNFPA pour cet important don qui traduit selon lui, «la volonté du Ministère de la Santé à poursuivre les activités des autres services médicaux, malgré la priorité accordée à la pandémie de la Covid-19». Selon lui, le geste de l’UNFPA est d’autant plus important que les maternités souffrent d’un grand déficit en matière de ventouses, alors qu’il s’agit d’un instrument essentiel pour les maternités. «Soyez sûr, Monsieur le Représentant, que ces ventouses seront acheminées dans les 16 départements déjà ciblés», a conclu Dr. Diagana.

Auparavant, SEM. Saidou Kaboré, s’est félicité de l’engagement des autorités mauritaniennes à continuer les autres services de santé, notamment la Santé de la reproduction, et que la lutte contre la Covid-19 ne puisse les faire disparaître. «En équipant de ventouse les centres de santé dans les zones les plus vulnérables du pays, l’UNFPA compte apporter sa modeste contribution à la lutte contre la mortalité maternelle et infantile, d’autant que cette contribution n’est qu’un complément des efforts déjà déployés par l’Etat dans ce domaine » a-t-il souligné.

Il faut rappeler que la Mauritanie, avec un taux de mortalité maternelle des plus élevés au monde (582 pour 100.000 naissances vivantes, et une mortalité néonatale de 29 pour 1000), est confrontée à de graves retards en matière de prise en charge des urgences obstétricales à la grossesse et à l’accouchement, avec un réseau déficitaire. Or, il est connu qu’un réseau de soin de qualité est un garant de la réduction de mortalité maternelle et néonatale. Les conditions d’un réseau fonctionnel supposent des maternités accueillant les patientes 24 H/24 et 7 jours/7, avec du personnel qualifié et du matériel adapté.

Les 16 moughataas bénéficiaires des ventouses sont Kankossa, Bassiknou, Amourj, Aïoun, Kobeni, Tintane, Timbedra, Maghama, Monguel, Moudjeria, Djiguenni, Bababé, Néma, Tamchakett, Kiffa et Guerrou.

A noter que cette remise de ventouses entre dans le cadre de la coopération de longue date qui lie l’UNFPA et le ministère de la Santé mauritanien. Ce don en ventouses est le fruit d’une enquête menée par le département sur les besoins en santé de la reproduction et auxquels l’UNFPA a favorablement répondu.

La cérémonie s’est déroulée en présence du Chef de service Santé Maternelle Néonatale Infantile et Adolescent, Dr. Sidi Mohamed Ould Abdel Aziz, du Dr. Ahmed El Kory Boutou, responsable Santé de la Reproduction, Bureau UNFPA Mauritanie et Bâ Mamadou, Chargé de Communication à l’UNFPA.

Cheikh Aïdara


Programme Pastoral Spécial (PPS 2020), une continuelle opacité dans la gestion des composantes

Extravagante est l’opacité qui continue d’entourer la gestion du Programme Pastoral Spécial 2020 et pour lequel l’Etat mauritanien a débloqué la bagatelle de 13 milliards MRO pour venir au secours d’un monde rural confronté à la soudure et aux retombées socioéconomiques du Covid-19. Au même titre que le Programme Nationale Covid-19 sur le point d’être inspecté, le PPS 2020 a également besoin d’un audit sur sa gestion.

Page 1 de l’Arrêté du PM instituant le 11 mai 2020 une commission de coordination après 2 mois de lancement du programme en question

Suite à l’article paru dans L’Authentique du 20 mai 2020 intitulé «Plan de Réponse Pastoral en Mauritanie, un faux départ dans la Mise en Œuvre», (https://aidara.mondoblog.org/2020/05/19/plan-de-reponse-pastoral-en-mauritanie-un-faux-depart-dans-la-mise-en-oeuvre/);  l’opinion s’attendait à des réponses claires et précises sur plusieurs points d’ombres entourant le Programme Pastoral Spécial  (PPS 2020), notamment après l’interview de Mohamed Fadel Hamady, Chargé de Mission au Commissariat à la Sécurité Alimentaire (CSA) et membre de la Commission de coordination et de Suivi du PPS mise en place le 11 mai 2020, interview publiée dans L’Authentique du 27 mai 2020 (http://lauthentic.info/Medias/article/Interview-sur-le-Programme-Pastoral-2020)

Malheureusement, les réponses du Chargé de Mission du CSA, pleines de considérations générales, non argumentées ni documentées, n’ont pas pu lever les coins du voile sur la gestion d’un programme d’urgence qui a été traité durant tout son processus, comme une banale opération de relations publiques.

Ni les autorités administratives n’ont été impliquées dans la gestion du programme, ni les associations d’éleveurs n’ont été associées encore moins les présidents de conseils régionaux, les maires et la société civile.

Autour des points de vente installés dans plusieurs villes et communes, les opérations de distribution de l’aliment de bétail ont partout été décriées par les bénéficiaires, dénonçant spéculation, corruption, clientélisme et favoritisme.

La plupart des éleveurs interrogés affirment, soit n’avoir pas encore reçu le moindre aliment pour nourrir leur troupeau, soit n’avoir reçu qu’une quantité dérisoire qui ne satisfait pas le minimum de leurs besoins. Comme résultat et bilan d’une opération qui a coûté plus de 11 Milliards MRO, l’insatisfaction et la colère des principaux bénéficiaires du PPS peuvent être considérées comme les principaux indicateurs.

Sinon, comment comprendre qu’une opération d’urgence humanitaire lancée le 13 mars 2020 par le Président de la République ne puisse être dotée d’une commission de suivie et de coordination que le 11 mai 2020, pour une opération qui doit être clôturée à la mi-juin 2020.

Comment une Commission de Coordination et de Suivi du PPS peut-elle être créée pour «concevoir, coordonner, superviser et suivre la mise en œuvre des différentes composantes du PPS 2020 » tel que le stipule l’article 3 de l’’Arrêté du Premier ministre en date du 11 mai 2020, alors que l’opérationnalisation du programme a débuté depuis la mi-avril 2020 ! (Voir documents annexes)

Cette Commission présidée par Thiam Diombar et comprenant un certain nombre de conseillers sans pouvoir décisionnel vient ainsi prestement suppléer un Comité interministériel qui semble avoir longtemps pris la tangente, choisissant de défiler en catimini en confiant à des seconds couteaux le soin de clore un faramineux programme dont les effets sur le terrain ressemblent de plus en plus à des mirages.

Alors que le plus gros lot du PPS 2020, la distribution de l’aliment de bétail qui représente 80% de l’enveloppe totale, connaît une gestion d’une telle ampleur chaotique,  les autres volets du programme, l’hydraulique pastorale et la santé animale notamment, subissent la loi de l’Omerta. Des 2 milliards MRO de Mise en œuvre du programme, la Wilaya du Guidimagha, et probablement les autres Wilayas du pays, n’a perçu le moindre khoums. Les autorités régionales n’ont été ni sollicitées, ni impliquées.  Idem pour les associations d’éleveurs, la société civile, les maires et les présidents de conseils régionaux.

Au moment où l’on parle d’une inspection générale sur la gestion de la Covid-19 après les audios accusatrices d’une biologiste de l’hôpital national, ce qui dénote de la volonté des nouvelles autorités nationales à veiller à la transparence des programmes nationaux, il serait regrettable de ne pas procéder à un large audit du Programme Pastoral Spécial 2020 et l’utilisation des 13 milliards MRO qui lui ont été alloués.   

Cheikh Aïdara