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Hodh Echarghi, dysfonctionnement de l’Etat de droit et abus des normes administratives

La région du Hodh Echarghi est aujourd’hui sous les rampes de l’actualité sous son plus sombre aspect.  Au refus d’un ex-wali, accusé d’avoir fait sombrer l’usine de lait de Néma avec la complicité de certains lobbies affairistes, s’ajoute un coup fatal porté à la hiérarchie des sources de droit et au principe de non accumulation de fonctions jugées incompatibles.

Usine de lait de Néma

A 1.200 kilomètres de Nouakchott, aux lisières d’un état malien au bord de la déconfiture, se joue une des plus mauvaises pièces de l’administration mauritanienne. Depuis quand un Wali quitte ses fonctions et décide de rester sur place pour amputer à son remplaçant le volet lié au développement dont il assure la coordination. Le Ministre de l’Intérieur l’a confirmé lors de son passage dans la région le lundi 14 mars dernier en compagnie des principaux chefs de l’armée pour partager la compassion du gouvernement avec les populations riveraines du Mali suite à la disparition de plusieurs ressortissants.

Pire, le Wali sortant cumule déjà ces deux fonctions avant même l’arrivée de son remplaçant. Plus incompréhensible encore, le fait que ce même Wali ait été depuis longtemps Président de conseil d’administration de l’usine de lait aujourd’hui au bord de la faillite. Depuis quand un Wali peut présider un conseil d’administration d’une société dans sa propre région ?

Selon Beiby Cheikh Idoumou, ancien diplomate originaire du Hodh Echarghi et qui anime une plateforme dénommée « Ma Patrie », l’usine de lait de Néma est aujourd’hui en arrêt complet à cause d’impayés et de dysfonctionnements internes.

Selon d’autres observateurs, cette panne qui touche l’une des infrastructures les plus importantes du pays, financé à coût de plusieurs milliards d’ouguiyas avec l’appui de l’Union européenne, est la énième victime de la mauvaise gestion. Beaucoup accusent certaines officines affairistes d’être derrière les hécatombes qui ont décimé l’industrie mauritanienne, rappelant les tristes sorts de plusieurs unités de pêche à Nouadhibou, notamment la société mauritano-espagnole, IMAPEC, la MAFCO et la SOFRFIMA, mais aussi dans le domaine de la transformation du fer, la SAFA. Le domaine agricole ne fut pas en reste, selon eux, citant le sort des milliards dilapidés du Crédit Agricole.

Ces hommes d’affaires qui ont bâti leur fortune sur l’import-export verraient ainsi d’un mauvais œil un développement industriel qui les priverait de leur business. Pour ces observateurs, ce lobby ne baissera pas les bras tant qu’il n’enterrera pas l’usine de lait de Néma comme il a enterré les usines qui l’ont précédé au détriment de l’autosuffisance alimentaire du pays. Or, selon eux, la Mauritanie qui a eu du mal à contenir les impacts de la pandémie Covid-19 est confrontée aujourd’hui à une crise russo-ukrainienne dont les retombées s’annoncent fatales sur l’économie mondiale et les conditions de vie des populations, notamment dans les pays pauvres.   

Le site d’information L’Eclairage (http://www.leclairage.info/index.php/fr/politique-2/3164-h-charghi-deux-walis-pour-une-region-qu-est-ce-qui-reste-a-passer-au-nouveau-wali) dans la couverture de la situation titre : « Hodh Charghi, deux Walis pour une région, qu’est-ce qui reste à passer au nouveau Wali ? » parlant de l’accaparement du Wali sortant du volet développement de la région. Il s’agit en fait de savoir, est-ce qu’un Wali sortant, devenu Coordinateur d’un pool de développement nommé par note de service dans la région qu’il dirigeait, est plus fort qu’un Wali nommé par décret pris en conseil des ministres ? Autrement dit, est-ce qu’un Wali peut accepter qu’on lui impute la part la plus importante de ses prérogatives, à savoir le volet développement ?

Certains lient le choix de l’ancien Wali à rester dans la région et à contrôler son volet développement, à l’impératif de couvrir sa gestion catastrophique de l’usine de lait dont il assurait la présidence du conseil d’administration. Il jouirait de l’appui d’un puissant lobby.

Cheikh Aïdara


En préparation du Forum régional sur l’esclavage, Birame Dah Abeid loue Ghazouani et fustige la justice et la CNDH

En prélude au Forum régional sur l’esclavage prévu du 16 au 17 mars 2022 à l’ancien Palais des Congrès de Nouakchott, l’Honorable député Birame Dah Abeid, président de l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), a animé le 14 mars, une conférence de presse sur cet évènement organisé par son association avec l’appui du gouvernement mauritanien et sous la Haute présidence du Chef de l’Etat, SEM. Mohamed Cheikh Ghazouani.

Birame (2ème à partir de gauche) le représentant du Commissariat (4ème) – Crédit Aidara

Dans une salle archi-comble de l’hôtel Halima de Nouakchott et derrière une forêt de caméras, le président d’IRA, le député Birame Dah Abeid a animé le 14 mars 2022 une conférence de presse pour édifier l’opinion sur le Forum régional sur l’esclavage que son association organise les 16 et 17 mars 2022 à Nouakchott, avec l’appui du gouvernement mauritanien. Ce sera en présence d’abolitionnistes venus des pays du G5 Sahel (Niger, Mali, Burkina Faso et Tchad), en plus du Sénégal, de la Guinée, du Ghana et de délégation venant des Etats-Unis d’Amérique et d’Europe.

La conférence a cependant pris le ton du réquisitoire sur l’état de la lutte contre l’esclavage, Birame Dah Abeid ayant pointé un doigt accusateur sur deux engrenages qui freinent la volonté exprimée par le Président de la République d’endiguer ce phénomène. Il s’agit de l’appareil judiciaire resté selon lui réfractaire au vent de changement qui souffle dans le pays face aux pratiques esclavagistes et la Commission nationale des droits de l’homme (Cndh), dont le président et les membres viennent de voir leur mandat renouveler.  

Sur ce dernier point, il a rapporté l’inquiétude exprimée par les cadres et les militants d’IRA, mais aussi celle des organisations internationales des droits de l’homme, face au renouvellement de mandat d’une Cndh qui a été, dira-t-il en substance, la résonnance du déni porté par l’ancien régime qui avait nommé ses membres. « En renouvelant sa confiance aux membres de la Cndh qui ont continué à nous combattre, nous verrons si la volonté politique actuelle infléchira la ligne de conduite de ses membres à notre égard, ce qui confirmera la sincérité des promesses faites en faveur du respect des lignes directrices de la lutte contre l’esclavage et du respect dû aux abolitionnistes, ou si cette volonté a dévié de ses objectifs » a commenté Birame Dah Abeid.

S’agissant de la justice, le président d’IRA a déclaré qu’il s’agit de l’ultime bastion des esclavagistes. Selon lui, les magistrats mauritaniens continuent de traiter les cas d’esclavage avérés, en dehors des dispositions de la loi 031-2015 incriminant l’esclavage.

La forêt de caméras et une partie de l’assistance – Aidara

Il a fait dans ce cas le parallèle entre l’impunité accordée à des auteurs d’esclavage avérés, donc auteurs de crime contre l’Humanité, à l’instar de Cheikhna Chahlawi d’Aïn Verba, libéré au bout de deux mois, et la sévère condamnation de jeunes accusés à Bassiknou d’un viol non avéré sur la plainte d’une association féministe qualifiée de raciste, avec l’appui d’hommes politiques locaux pour faire payer au village dont ils sont issus leur vote lors de la présidentielle de 2019 contre un candidat attitré.

Ou encore, l’emprisonnement continu depuis plusieurs mois aujourd’hui des jeunes de R’Kiz sortis pour fustiger la médiocrité des services sociaux, ou les jeunes de NGawlé, auteurs d’agression mais dont le cas aurait relevé, selon Birame, de l’esprit de la loi et non de la lourdeur de condamnations.

Enfin, Birame Dah Abeid s’est longuement attardé sur la bonne foi du président Ghazouani d’apaiser la scène sociale et politique, citant en exemple l’ouverture de l’espace d’expression libre au mouvement IRA et à toutes les associations frappées du sceau du bannissement. Le plus fort signe d’ouverture des nouvelles autorités mauritaniennes dira Birame, c’est la levée de l’interdiction qui frappait les organisations internationales des droits de l’homme qui étaient interdits de séjour en Mauritanie sous l’ancien régime. Autre signe, l’organisation d’un forum régional sur l’esclavage avec l’arrivée attendues de plusieurs organisations régionales abolitionnistes qui n’osaient rêver fouler un jour le sol mauritanien, tellement l’exclusion dont ils étaient l’objet était systématique.

Birame Dah Abeid était entouré lors de la conférence de presse par ses collaborateurs et un représentant du Commissariat aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile, M. Isselmou Moustapha, Directeur de la Communication, de la Documentation et de la Formation.

Cheikh Aïdara


Mauritanie : « Nous avons suffisamment de lits, avec personnel médical d’appui, pour prendre en charge les cas sérieux de coronavirus »,

Lors d’une conférence de presse qui a duré plus de trois heures d’horloge, le ministre de la Santé, Dr. Sidi Ould Zahaf, a présenté deux ans d’efforts déployés par le gouvernement mauritanien pour juguler la pandémie Covid-19. Un bilan et des perspectives dressés lundi 14 mars 2022 à l’ancien Palais des Congrès de Nouakchott, en présence du corps diplomatique, des représentants d’organismes internationaux, des autorités administratives et des cadres de son département, ainsi qu’un parterre de journalistes.

Le ministre de la Santé (au milieu) entouré de ses collaborateurs – Crédit Aidara

« Stratégie de riposte à la pandémie Covid-19, bilan et perspectives, 2 ans d’efforts du gouvernement et ses partenaires ». C’est sous ce titre générique, que le ministre de la Santé, Dr. Sidi Ould Zahaf, entouré de ses proches collaborateurs, a dressé les résultats réalisés par la Mauritanie pour contenir la crise sanitaire qui a effrayé le monde.

Faisant un bref bilan de la pandémie, il a rappelé qu’entre le premier cas signalé en Mauritanie, le 13 mars 2020 et la situation d’aujourd’hui, les cas d’infection sont allés crescendo, avec un cumul en mars 2022 de 58. 657 cas confirmés, 981 décès et 57.650 cas de guérison.  

Il a rappelé qu’aucun pays au monde n’a été épargné par une pandémie qui a fait 485 millions de victimes, dont 7 millions de morts.

. Seulement, une étude menée par Lancet révèle que les chiffres ont été sous-estimés et parle plutôt à 18, 2 millions de morts entre 2020 et 2021 dans le monde, pour 448 millions infections.

Ses impacts sont aussi bien sanitaires, économiques que sociaux, imposant des conditions difficiles pour les populations, avec une diffusion fulgurante de la maladie qui a embrasé le monde en quelques jours, à partir de son premier foyer, la ville de Wuhan en Chine qu’elle a frappé le 11 janvier 2020.

Le ministre a déclaré que malgré les mesures de prévention que le gouvernement mauritanien a très tôt prises, le pays connaîtra son premier cas le 13 mars 2020. S’en sont suivies des mesures draconiennes qui ont commencé avec le confinement systématique des voyageurs en provenance des zones contagieuses, puis des voyageurs en provenance de l’extérieur, ensuite, la fermeture des frontières, le couvre-feu, la fermeture des commerces, des établissements d’enseignement, l’interdiction de circuler entre les villes, les mesures barrières…

De G. à Dr. Bakary Gueye et ABoubecrine (confrères) et Cheikh Aidara – Crédit Aidara

Parallèlement, l’Etat a mis en place plusieurs commissions, commission de suivi de l’évolution de la maladie au sein du Ministère de la Santé, commission interministérielle, Plan global de riposte, Fonds de Solidarité nationale de plus de 20 milliards ouguiyas (594.450.540 dollars US) financé sur fonds propres de l’Etat et la contribution citoyenne. Evidemment comme le reste du monde qui a pris des mesures similaires, dira le ministre en substance, la Mauritanie, comme les autres pays, n’a pu freiner la progression de la pandémie.

Selon Dr. Sidi Ould Zahaf, le corps médical mauritanien a su, grâce à la lutte contre la pandémie, acquérir plus de technique de containment et plus d’expertise pour freiner la maladie et amortir ses effets médicaux désastreux. Plusieurs campagnes furent initiées, certaines techniques d’autres de sensibilisation, avec l’appui de la société civile et des partenaires techniques et financiers du pays, avec un accent plus poussé sur le bilatéral. Pour amortir le choc dû aux retombées économiques et sociales de la maladie, le gouvernement a ainsi initié des mesures sociales fortes, avec la subvention des denrées essentielles, la prise en charge des frais d’eau et d’électricité et la distribution de vivres et de numéraires aux familles vulnérables.

Le ministre a beaucoup insisté dans son intervention sur l’apport considérable des partenaires au développement. Il a déclaré que le pays avait mis en place des unités de dépistage avant même la déclaration du premier cas, avec l’acquisition du dépistage par PCR et le renforcement de capacité des hôpitaux lors de la première vague avec l’ouverture du premier hôpital chargé de la prise en charge des cas de coronavirus entièrement équipé et doté du personnel technique compétent.

Le ministre de la Santé a par la suite abordé le volet vaccination, dont les premières doses ont été administrées en décembre 2020. La Mauritanie faisant partie des premiers pays à bénéficier de COVAX (ndlr: une initiative ayant pour but d’assurer un accès équitable à la vaccination contre le Covid-19 dans 200 pays) grâce au travail de la cellule de veille et de suivi du ministère. Aujourd’hui, la Mauritanie est championne de la vaccination au niveau de la sous-région, avec un taux de 12% de vaccinés, largement au-dessus du seuil fixé à 10 % par l’OMS.

C’est dans ce cadre que la Mauritanie a bénéficié d’un premier lot d’un million de doses. S’en est suivi le lancement des premières campagnes de vaccination au milieu d’une forte résistance alimentée par ceux qu’il a appelé les « ennemies du vaccin ». D’où l’initiative prise de vacciner les premiers responsables de l’Etat en commençant par le Chef de l’Etat, les ministres, les hauts cadres de l’administration, les fonctionnaires et agents publics, ce qui suscitera l’adhésion progressive de la population.

Cette campagne de vaccination avait, selon le ministre de la Santé deux objectifs : satisfaire rapidement la demande par la création de plusieurs sites en milieu urbain, semi-urbain et en milieu rural. Deuxièmement, contrer les rumeurs sur les effets négatifs des vaccins.

Le ministre a par la suite répondu aux nombreuses questions des journalistes.

Cheikh Aïdara


Sur invitation de IRA-Mauritanie, un forum régional des pays du G5 Sahel contre l’esclavage se tient à Nouakchott

Sous le haut-patronage du Chef de l’Etat, SEM. Mohamed Cheikh Ghazouani, la Mauritanie va accueillir du 16 au 19 mars 2022, à l’ancien Palais des Congrès de Nouakchott, un forum régional sur l’esclavage. Il est organisé par l’Initiative de Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) en collaboration avec le gouvernement mauritanien et le Réseau G5 Sahel de lutte contre l’esclavage.

Village du Sahel. Crédit : Tramso / Pixabay

Les anachronismes sociaux et la persistance des pratiques esclavagistes demeurent une dominante dans une région du Sahel aux structures sociales similaires. C’est dans ce contexte que se tient le forum de Nouakchott organisé par le mouvement IRA-Mauritanie, et qui aura lieu du 16 au 19 mars 2022. Plusieurs délégations venant des 5 pays du G5 Sahel sont attendues à Nouakchott, notamment du Niger, du Mali, du Burkina Faso et du Tchad, en plus de pays invités comme le Sénégal, la Guinée Conakry et le Ghana en particulier. D’autres délégations se joindront au forum en provenance des Etats-Unis, d’Italie, d’Allemagne, de Belgique et de France.

L’esclavage au cœur de la problématique sociale au Sahel

Le forum qui se tiendra pendant trois jours, sera dominé par deux journées de conférence à l’ancien Palais des Congrès, les 16 et 17 mars 2022. Organisé sous le thème : « Faire de la lutte contre l’esclavage un combat commun et consensuel entre la société civile et les gouvernements des pays du Sahel », il comprend une ouverture officielle, des panels, des travaux de groupe et enfin des recommandations qui serviront à la rédaction d’un manuel de lutte contre l’esclavage au Sahel.

Plusieurs personnalités s’exprimeront au cours de ce forum, notamment le président de IRA-Mauritanie, l’honorable député Birame Dah Abeid, le secrétaire exécutif du Réseau G5 Sahel de lutte contre l’esclavage au Sahel, M. Ali Bouzou et le discours officiel du président de la République, SEM. Cheikh Ghazouani ou celui qu’il aura délégué.

Au total quatre panels seront au programme, dont trois le premier jour. Ils porteront sur divers sujets comme l’expérience des organisations de la société civile (OSC) dans la lutte contre l’esclavage, les aspects psycho-sociaux de l’esclavage et leurs ramifications, les causes et conséquences de l’esclavage au Sahel, les défis et perspectives de la lutte contre l’esclavage au Sahel. Enfin, le deuxième jour sera consacré essentiellement à l’enrichissement du manuel de lutte contre l’esclavage au Sahel, à partir des avis des membres du réseau à l’issue des travaux de groupe.

Le 18 mars 2022, les membres du Réseau du G5 Sahel effectueront une visite à Rosso.

Genèse du Réseau 65 Sahel de lutte contre l’esclavage

Le Réseau G5 Sahel de lutte contre l’esclavage a été créé en marge du Colloque international de Bamako sur le thème « Droit et esclavage en Afrique de l’Ouest » tenu du 16 au 18 octobre 2017, au campus universitaire de Badalabougou, Faculté des Sciences Juridiques et Politiques.

Le Réseau a organisé jusque-là 4 sommets, deux à Bamako au Mali (2017 et 2021), un à Niamey (2018) au Niger et un quatrième à Paris le 16 février 2019, à l’Ecole des Hautes Etudes en sciences sociales (EHESS), sur le thème : « esclavage et abolitionnisme africain ».

Député Birame Dah Abeid, président IRA Mauritanie – Crédit Aidara

Trois structures actives dans la lutte contre l’esclavage sont les membres fondateurs du réseau, à savoir TIMIDRIA du Niger, TEMEDT du Mali et IRA de Mauritanie. Ils ont, à travers une déclaration dite « Appel de Bamako 1 », mis en place le Réseau G5 Sahel de lutte contre l’esclavage au Sahel.

Du 18 au 20 décembre 2018, sous le Haut parrainage du Ministre de la Justice, Garde des Sceaux et du Ministre de la Renaissance Culturelle du Niger, ils ont co-organisé un Colloque international sur « L’esclavage dans l’espace saharo-sahélien » avec l’association TIMIDRIA, l’Université Birmingham de Grande-Bretagne en partenariat avec les universités de Niamey et de Tillabery. Ce colloque a connu l’extension du réseau et l’entrée de nouvelles structures, comme FESTICHAMS du Burkina Faso et Enfant ARED du Tchad, ainsi que GRAND LEKOL FILOZOFI de l’Ile Maurice.

D’autres organisations des droits de l’homme du Sahel prendront part à la rencontre de Nouakchott, en particulier, ORDH du Niger, KALTAMACHEQ IMARHAN INTIDI du Burkina Faso, AFRICAJOM CENTER du Sénégal, l’Association « La Voix des Victimes de l’Esclavage » de la Guinée Conakry, l’Association DANGOSIRA et l’Association GAN-BANAAXO du Mali.

Les grandes avancées de la question esclavage sous Ghazouani

Dans une Mauritanie où la lutte contre l’esclavage n’était connue que sous ses aspects de répression, d’exclusion et d’emprisonnement des militants et dirigeants abolitionnistes du Mouvement IRA, l’arrivée au pouvoir en 2019 du Président de la République Mohamed Cheikh Ghazouani pourrait être le début d’une grande ouverture envers les organisations de défense contre l’esclavage.

L’organisation d’un colloque régional sur le phénomène esclavagiste, comme celui prévu dans quelques jours, était impensable il y a quelques années. D’ailleurs, le président de IRA-Mauritanie, Birame Dah Abeid en avait fait mention au cours de la dernière rencontre de Bamako en 2021, lorsqu’il a entretenu les participants des progrès réalisés dans ce cadre par le gouvernement Ghazouani.

Cadres et militants de IRA-Mauritanie sont en effet aujourd’hui unanimes pour reconnaître que le gouvernement du président de la République Mohamed Cheikh Ghazouani, contrairement à ses prédécesseurs, a levé les poursuites judiciaires, les interdictions et la chasse aux sorcières qui était leur lot quotidien. Il a ouvert, avec les anti-esclavagistes de IRA-Mauritanie et toutes les autres composantes de la société civile et politique mauritanienne, une concertation permanente visant à asseoir une collaboration franche et directe entre les différents acteurs de la vie nationale, notamment sur des questions jugées sensibles et tabous comme l’esclavage par les gouvernements antérieurs

C’est sous les auspices du gouvernement du président Ghazouani que le mouvement IRA a reçu sa première reconnaissance officielle après plus de quatorze ans de lutte et de déni d’existence.

Cheikh Aïdara