aidara

6ème concours d’excellence en production médiatique sur la planification familiale organisé par le Population Council et l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou 2021

Communiqué de presse des résultats

(Pour diffusion immédiate)

Le jury international du 6e concours d’excellence en production médiatique sur la santé sexuelle et reproductive/ planification familiale a livré ses résultats dans les quatre catégories à savoir la presse écrite et en ligne, la radio, la télévision et le blog. Une centaine de productions a été évaluée par le jury. Les lauréats viennent du Bénin, du Burkina Faso, de la Guinée Conakry et du Sénégal. Le palmarès se présente comme suit :

Prix Presse écrite et en ligne

Le premier prix est revenu à Mme Zalissa SORE, journaliste à lobspaalga.com du Burkina Faso pour son article intitulé « Méthodes contraceptives : cette pilule qui passe facilement chez certains, difficilement chez d’autres », publié dans le journal en ligne l’obspaalga.com 

Le deuxième prix est revenu à M. Fulbert ADJIMEHOSSOU, journaliste au quotidien la Nation du Bénin pour son article intitulé « Planification familiale au Bénin : Le droit de véto persistant des hommes », publié dans le journal La Nation.

Prix Radio :

Le premier prix est décerné à M. Achille FATONDJI, journaliste à l’ORTB du Bénin pour son émission intitulée « Les droits à la santé sexuelle et reproductive : Quand l’information fait défaut », diffusée sur l’ORTB/radio 

Le deuxième prix est décerné à M. Kolawolé Boniface BIAOU, journaliste à l’ORTB (Parkou- Bénin) pour son émission intitulée « Contraception : quand la femme béninoise exige désormais des méthodes applicables aux hommes », diffusée sur l’ORTB/radio

Prix Télévision

Le premier prix est décerné à Mme Alexandra DJOTAN, journaliste à l’ORTB du Bénin, pour son émission intitulée « Eliminer les obstacles pour une prévalence contraceptive au Bénin », diffusée sur l’ORTB/Télé ;

Le deuxième prix revient à Mme Hadiatou BARRY, journaliste à la Radiotélévision Guinéenne 1 RTG1 pour son émission titrée « Planification familiale : les avantages chez les femmes à mobilité réduite », diffusée sur la RTG1  

Prix Blog

Le premier prix est revenu à M.  Chamsou Dine BAGUIRI, blogueur au Bénin, pour son texte intitulé « Boom des grossesses post-confinement en milieu scolaire : quelle thérapie pour l’Afrique ? », publié sur son blog kparonbaaru.mondoblog.org

Le deuxième prix est revenu à M. Ibrahima FALL, blogueur au Sénégal, pour son texte intitulé « Prise en compte des besoins des jeunes en Santé Sexuelle et Reproductive dans les engagements du Sénégal », publié sur son blog

Les lauréats des premiers prix de chaque catégorie recevront une somme d’un million (1.000.000) de FCFA. Les seconds, quant à eux, recevront chacun une somme de cinq cent mille (500.000) FCFA. Les prix seront décernés lors d’une cérémonie officielle le 16 décembre 2021 à l’occasion de la 10ème Réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou qui se tiendra en mode virtuel au Burkina Faso. Chaque lauréat se joindra à la délégation nationale pour recevoir son prix dans son pays de résidence.

En rappel, le concours a été organisé par l’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou en collaboration avec Population Council et a été lancé le 1er juillet 2021 au profit des journalistes et des blogueurs des neuf (9) pays membres du Partenariat de Ouagadougou. L’objectif général de ce concours est de stimuler la production journalistique et des blogueurs pour accompagner la dynamique mise en marche en informant le public sur les bénéfices de la PF et en responsabilisant les décideurs politiques et les responsables de programmes pour une prise de décision adéquate afin de faire avancer les objectifs des plans nationaux de planification familiale. ____________________________

A propos des organisateurs

Le Partenariat de Ouagadougou a été lancé en février 2011, lors de la Conférence régionale sur la population, le développement et la planification familiale qui s’était tenue dans la capitale du Burkina Faso. Il mise sur l’engagement des gouvernements, une meilleure coordination entre les bailleurs de fonds pour optimiser leurs soutiens aux pays, une accélération de la mise en œuvre des interventions à haut impact et également sur une collaboration et coopération sur les plans national et régional pour remédier au taux élevé des besoins non satisfaits en matière de planification familiale. Le Partenariat de Ouagadougou compte neuf pays membres : Bénin, Burkina, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo.

Population Council s’attelle aux questions cruciales de la santé et du développement – qu’il s’agisse d’endiguer la progression du VIH, d’améliorer la santé reproductive et d’offrir aux jeunes la promesse d’une vie satisfaisante et productive. Par ses travaux de recherche en biomédecine, en sciences sociales et en santé publique dans 50 pays, il s’efforce d’apporter avec ses partenaires des solutions qui conduisent à des politiques, des programmes et des technologies plus efficaces, pour améliorer la vie partout dans le monde. Fondé en 1952, Population Council est une organisation non gouvernementale à but non lucratif. Elle siège à New York sous la conduite d’un conseil d’administration international.

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Media Contact

Partenariat de Ouagadougou

Thiaba Sembène, coordonnatrice de la société civile à l’Unité de coordination du PO ;

Tel : +221772850425, Dakar Sénégal


Une étude fait le bilan sur le Forum des Acteurs Non-étatiques

Le Commissaire aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile, M. Cheikh Ahmedou Ould Ahmed Salem Ould Sidi, a ouvert, lundi 6 décembre 2021 à Nouakchott, l’atelier de présentation de l’étude d’évaluation de la performance du Forum des Acteurs Non Etatiques en Mauritanie.

Le Commissaire (4ème à partir de la gauche) à l’ouverture de l’atelier

L’atelier, organisé par le Commissariat aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile, avec le soutien de l’Union européenne, a servi de cadre d’échanges et de discussion sur les conclusions et recommandations de l’étude. Il a permis d’aboutir à des propositions avancées par les participants, acteurs de la société civile, cadres de l’administration publique et partenaires techniques et financiers.

Le Commissaire aux droits de l’homme a expliqué dans son discours que l’atelier est organisé dans le sillage des efforts déployés par le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh Al- Ghazouani, tendant à renforcer la présence de la société civile dans l’État de droit ainsi que son rôle dans le suivi des politiques de développement. Cet intérêt pour la société civile s’est traduit selon le Commissaire, par l’adoption et la publication d’une nouvelle loi régissant les associations, réseaux et organismes, ainsi que ses textes d’application. Il s’est aussi traduit par la création d’une plateforme numérique pour l’enregistrement des organisations de la société civile et le suivi de leurs activités, mais aussi par l’élection de plateformes régionales de la société civile dans l’ensemble des Wilayas du pays.

Il a ajouté que l’étude en question a permis de faire un diagnostic sur l’état du Forum des Acteurs Non Etatiques au regard de son statut, de sa structure, de sa légitimité, de sa gestion, des activités qu’il a entreprises depuis sa création, de l’apport de ses membres, de ses relations avec son environnement, de sa disponibilité financière et des résultats obtenus.

Il a souligné que cette étude a permis également de tracer des perspectives de changement et de développement, notamment en ce qui concerne la famille de la société civile, afin d’assurer l’harmonisation des instances faîtières de cette société avec les nouveaux systèmes juridiques.

Il a souligné que les opinions et suggestions des participants constitueront un ajout qualitatif à l’étude et qu’elles amélioreront la réalisation des objectifs souhaités, en approuvant son contenu et en identifiant des mécanismes pour assurer la mise en œuvre rapide des recommandations qui y sont contenues.

La représentante de l’Union européenne a souligné pour sa part l’importance du Forum des acteurs non étatiques en tant que cadre de valorisation du rôle de la société civile.

Elle a déclaré que la Délégation de l’Union européenne en Mauritanie travaille actuellement sur une feuille de route relative au soutien et à l’assistance à apporter aux organisations de la société civile dans le cadre de son plan d’action 2021-2024.

Cheikh Aïdara


3ème édition des « Hivers Littéraires de Traversées Mauritanides », la Maison des Jeunes de Sélibaby refuse du monde

C’est à Sélibaby, capitale du Guidimagha, que l’Association Traversées Mauritanides a déposé ses valises pour sa 3ème édition de ses « Hivers Littéraires ». Ecrivains, journalistes, poètes et universitaires ont communié avec un public assoiffé de connaissances et des belles lettres. La Maison des Jeunes de Sélibaby a ainsi refusé du monde, ce vendredi 3 décembre 2021, à l’entame d’une série de conférences qui seront couronnées dimanche 5 décembre par un concours « Génies en Herbe » à l’intention des élèves.

@crédit Aïdara

« Crise de l’école, quelles pistes pour l’excellence ». Ce thème, d’actualité, a marqué la première rencontre entre le public de Sélibaby et les membres de l’association Traversées Mauritanides qui ont fait le déplacement depuis Nouakchott. Originaires de Sélibaby où ils ont fait leur parcours scolaire, Bios Diallo, écrivain journaliste, conseiller au Ministère de la Culture et président de « Traversées Mauritanides », Mamadou Kalidou Bâ, professeur de littérature à l’Université de Nouakchott, ou encore Cheikh Nouh, journaliste et poète, avec plus de sept ans de carrière d’enseignant dans la région, ont tenu à partager leurs expériences et dire aux élèves qui avaient rempli la salle de la Maison des Jeunes, qu’eux aussi, ils peuvent réussir dans leurs études.

@crédit Aïdara

Plusieurs enseignants, professeurs et gens de lettres du Guidimagha ont également assisté, ce vendredi 3 décembre 2021, au lancement des « Hivers Littéraires » de Traversées Mauritanides qui seront marqués par une série de conférences, de visites d’établissements scolaires, avec comme clou, le concours « Génies en Herbe » prévu dimanche 5 décembre, organisé par le Club Planète Jeunes de Tékane et son président Mamadou Tall.

« Crise de l’école, quelles pistes pour l’excellence »

@crédit Aïdara

Le premier thème abordé à l’entame des journées littéraires de Traversées Mauritanides au Guidimagha a porté sur l’éducation et la crise de l’école mauritanienne, objet de concertations régionales et nationales courant octobre et novembre 2021.

« L’école mauritanienne souffre d’une triple crise » a souligné le Pr. Mamadou Kalidou Bâ, lors de son intervention. Il y a d’abord, selon lui, la crise institutionnelle à tous les échelons, avec une injustice dans l’accès aux responsabilités, des nominations sur des critères complaisants et des parachutages népotistes, faisant ressortir à la base, une mauvaise gestion des ressources humaines au niveau central. Il a également évoqué l’absolu nécessité de séparer l’enseignement public de l’enseignement privé, ce dernier squattant le personnel enseignant dans le public, d’où des taux élevés d’absentéisme dans ce secteur. L’autre défi, selon Pr. Bâ, c’est la crise morale et déontologique. Il a évoqué l’enseignant d’hier, celui des années 60, 70 jusque dans les années 80, qui était imbu de ses valeurs et de son sacerdoce, et qui était presque l’idéal auquel se confondaient les élèves. Enfin, il a mis en exergue l’impérieuse nécessité aujourd’hui de redorer le blason de l’enseignant par la revalorisation de ses conditions matérielles et financières.

Pour sa part, Cheikh Nouh, voit dans la politisation du système éducatif, notamment à partir de la réforme de 1999 et la guerre des langues, l’une des causes de la crise actuelle de l’école mauritanienne. Selon lui, « le problème de l’école, ce n’est pas un problème d’identité culturelle à travers la guerre entre l’Arabe et le Français, mais un problème de contenu et de stratégie ». Il a mentionné au passage, le nombre pléthorique dans les classes et la situation matérielle financière des enseignants. Enfin, il s’est réjoui de la progression dans la scolarisation des filles, car selon lui, « les femmes représentent plus de la moitié de la société, les mettre à l’écart dans le combat pour les connaissances, c’est compromettre le développement du pays ».

Ousseynou Traoré, économiste et agent de développement, a évoqué l’absence de planification scolaire face à l’explosion démographique et l’urbanisation sauvage. Cela se manifeste selon lui, par un grand déficit en termes d’infrastructures scolaires. Il a aussi regretté le fait que le département de l’éducation ait raté la révolution numérique, dans le contenu de ses programmes. Il a enfin dénoncé la démarche nonchalante du législateur et son laxisme face aux nombreuses lois fruits de la crise actuelle, ainsi que l’ingérence du politique dans l’éducation. Il n’a pas épargné dans ses critiques, la démission des parents d’élèves face à leurs responsabilités éducatives en tant que compléments du système d’enseignement. Enfin, M. Traoré a rappelé le succès enregistré par l’expérience pilote de l’Institut des Langues Nationales qui avait démontré dans les années 70-80 que l’enfant qui apprend à lire, écrire et calculer dans sa langue maternelle a plus de chance de réussir, même en français et en arabe, qu’un enfant qui débute sa scolarité par des langues qui lui sont étrangères.

Enfin, le professeur Yacoub Fofana, Directeur du Lycée de Sélibaby, qui a eu à enseigner le Pr. Mamadou Kalidou Bâ et Bios Diallo, a brièvement restitué sa participation aux journées de concertation sur la réforme du système éducatif, aussi bien les journées de concertation régionales au niveau du Guidimagha que les concertations qui ont eu lieu au niveau national à Nouakchott, au cours des mois d’octobre et novembre 2021.

L’une des causes de la crise de l’école mauritanienne serait, selon lui, le nombre élevé de réformes, soulignant qu’entre 1959 et 1999, la Mauritanie a connu 5 réformes du système éducatif, là où la France par exemple, n’a connu entre 1945 à nos jours que 3 réformes. Il a mis le doigt sur l’instabilité du cadre institutionnel et l’implication de la politique dans les stratégies éducatives, mais aussi l’absence de formation continue des enseignants et la mauvaise conception de la carte scolaire. De 70 villages dans les années 70-80, le nombre de villages au Guidimagha est passé, selon lui, à 500 localités, chaque regroupement de deux ou trois familles, voulant avoir sa propre école et ses enseignants, ce qu’elles obtiennent souvent selon lui, par le truchement du clientélisme politique.

Résultat d’une telle démarche, souligne-t-il en substance, une pléthore d’écoles et peu d’enseignants de qualité. Il a déclaré que toutes les réformes passées du système éducatif ont été conçues entre quatre murs, et que c’est la première fois que des consultations ont été organisées pour prendre en compte l’avis de tous les acteurs. Il a enfin évoqué la situation précaire de l’enseignant, l’absence de vocation, mais aussi l’expérience de l’Institut des langues nationales, qu’il faut selon lui, reprendre et mettre à l’échelle.

Visites dans les écoles

Vendredi matin, les membres de Traversées Mauritanides ont visité des établissements scolaires, une école privée et les collèges 1 et 2 de Sélibaby. Visite de classes, rencontre publique sur la cour de récréation, ont permis des échanges entre les membres de la délégation, le personnel enseignant et les élèves.

@crédit Aïdara

Partout, le message fut le même. « Des enfants de Sélibaby qui ont réussi leur cursus scolaire sur les mêmes bancs que vous, qui ont accédé à l’enseignement supérieur et qui ont accompli leur potentiel, viennent vous dire que vous aussi vous pouvez réaliser vos ambitions, en vous armant du savoir et de l’abnégation. L’école est le meilleur tremplin pour ça, alors on vous exhorte à étudier et à vous y cramponner ». Bios Diallo et Mamadou Kalidou Bâ, qui ont usé leur culotte sur les bancs de l’école primaire de Sélibaby, sur les bancs de son collège et de son lycée, sont venus ainsi transmettre ces messages d’encouragement à des centaines de jeunes, garçons et filles, qui buvaient littéralement chacun de leur parole. Enfin, ils ont invité leurs jeunes publics à venir suivre l’après-midi la conférence sur la crise de l’école et à se préparer pour le concours de culture générale le dimanche 5 décembre 2021.

@crédit Aïdara

Cheikh Nouh, qui a enseigné pendant sept ans au Guidimagha, est intervenu en Arabe, pour parler de son expérience et apporter une diversité linguistique dans le contenu des messages transmis par ses collègues.

Un lancement au Musée National à Nouakchott

Il faut rappeler que les « Hivers Littéraires de Traversées Mauritanides » ont été officiellement lancés le 1er décembre 2021 au Musée National de Nouakchott sous le thème « la diaspora : une réussite à construire ». Cette table-ronde a été animée par l’écrivain camerounais, Paul Dakayeko, le pneumologue Dr. Boubou Camara, le journaliste Hacen Lebatt et Moussa Tall de l’Organisation Internationale de la Migration (OIM).

@crédit Aïdara

Chacun des intervenants a évoqué son expérience à l’étranger et expliquer pourquoi, il a décidé à un moment de sa carrière de revenir chez lui, pour participer à l’effort de développement. Tous ont cependant déploré l’absence de structure d’accueil et d’accompagnement des Mauritaniens de retour dans leur terroir, que ce soit des cadres souhaitant revenir et s’investir ou, des Mauritaniens souhaitant investir dans leur pays.

Pour le moment, seul l’OIM développe une politique de retour des migrants, notamment des retours temporaires, comme Dr. Boubou Camara, qui exerce en France, mais qui a décidé de venir soutenir les équipes de santé en Mauritanie pour faire face à la pandémie Covid-19.

@crédit Aïdara

Il faut noter que ces dernières années, l’état mauritanien a pris conscience de l’importance de sa diaspora, d’où la révision en cours de la Stratégie nationale de la migration avec la collaboration de l’OIM et du Ministère de l’Intérieur pour prendre en compte cette dimension, mais surtout la mobilisation stratégique de la diaspora que les experts du Ministère des affaires étrangères et ceux de l’OIM sont en train de peaufiner, en plus des orientations nouvelles de l’Agence pour la promotion de l’investissement pour encourager les Mauritaniens de l’étranger à investir dans leur pays.

Cheikh Aïdara


Marché à bétail de Boghé, éleveurs et courtiers ont pris possession des lieux

Depuis une année, le nouveau marché à bétail de Boghé, construit par le Projet Régional d’Appui au Pastoralisme au Sahel pour la Mauritanie (PRAPS-MR) accueille éleveurs et courtiers venus des quatre coins du département. Finies les réticences d’avant. Aujourd’hui, tous apprécient le confort des infrastructures et la commodité des lieux.

Nouveau marché à bétail Boghe
Haut lieu de marchandage dans un espace convivial – Crédit Aïdara

« Nous attendons juste d’être fixés sur les directives pour qu’on débute réellement la gestion du marché, gestion qui, d’ailleurs, a commencé depuis près d’une année, mais il manque seulement quelques détails à régler pour foncer à plein régime.» a déclaré M. Abdourrahim Ibrahima Sall, président du Comité de gestion du marché à bétail.

Homme
A. Ibrahima Sall

 « Il y a un peu plus d’un an, lorsque le nouveau marché venait juste d’être terminé, la plupart des éleveurs et courtiers avaient un seul mot d’ordre à la bouche, qui était de ne « Jamais ! » déménager vers les nouveaux lieux. Mais avec les efforts de sensibilisation des autorités administratives et communales à leur endroit, ils avaient fini par admettre et réaliser l’importance réelle de cette nouvelle infrastructure. » a-t-il ajouté

Un nouveau marché équipé incomparable avec l’ancien

Aujourd’hui, c’est avec un grand sourire que les récalcitrants d’hier reconnaissent avoir été en tort. « L’habitude par rapport à notre ancien espace de vente nous avait fait croire qu’on ne pourra pas trouver meilleur endroit, bien qu’on y était exposé aux intempéries sans aucun autre refuge que des abris de fortune, avec l’insécurité en plus » reconnaît Sow Elimane, courtier à Boghé.

Bergers entourés de bétail
Le prix élevé du bétail rend les négoces encore timides

« Il n’y a rien de comparable entre l’ancien marché et celui-ci construit par le Projet régional d’appui au pastoralisme ( PRAPS). Avant, nous étions sur un terrain appartenant à un particulier, ouvert aux quatre vents, sans aucune infrastructure. Nos animaux étaient souvent exposés au vol et personne n’osait y laisser traîner un cabri. Nous partions avec notre bétail le soir pour les ramener le lendemain à cause de l’insécurité » débite M. Abdourrahim Sall.

Reprenant son souffle, il déclare, la voix grave, « ici, nos bêtes sont en sécurité. L’endroit est clôturé par des murs en dur surmonté de barbelés. Il y a un gardien. Nous avons des enclos, une salle de prière et une grande véranda pour le repos, des toilettes, de l’eau courante et de l’électricité. Qu’est-ce-que vous voulez de plus ?» s’interroge-t-il, en jetant un regard circulaire sur ses deux adjoints et quelques curieux qui suivent les échanges, comme pour les prendre à témoin. Tous acquiescent de la tête.

Rentrées substantielles pour la commune

Nejib

Nejib Ould Imijine est le percepteur de la commune chargé de collecter la taxe sur le bétail. Selon lui, les rentrées sont encore modestes, soulignant que par jour ce sont environ 40 à 50 caprins, et entre 10 et 15 vaches environ, qui rentrent et sortent du marché. « Les activités sont actuellement au ralenti ; c’est surtout durant les grands évènements, comme les fêtes religieuses, où le marché connaît réellement son pic » reconnaît-il.

En attendant que les procédures de gestion soient établies, il évoque quelques failles dans le contrôle des flux de bétails qui entrent ou sortent. Pour le moment, il trouve que les retombées du marché sur la commune et les acteurs sont appréciables. Pas beaucoup de charges financières sur les éleveurs et courtiers de nature à entraver leurs activités d’une part, et d’autre part, quelques rentrées subsidiaires qui permettent à la commune d’assurer la gestion des lieux.

« Nous prélevons 10 MRU par jour et par mouton, et 20 MRU pour les vaches, ce qui fait environ des recettes journalières qui varient entre 2000 à 400 MRU par jour pour la commune » estime-t-il.

Une activité économique encore au ralenti

Femme assise par terre dans son officine
Vatimetou dans son officine

Le ralentissement des activités est partout patent en cette journée d’octobre où nous visitons le marché, avec une pluviométrie qui n’a pas été clémente cette année, se plaignent plusieurs éleveurs interrogés. C’est le cas de Mohamed Ould Salem, courtier. « Notre travail consiste à acheter et revendre des moutons. Les prix ont beaucoup baissé. Un mouton se vend aujourd’hui entre 2.600 et 4.000 MRU. Avant, durant les mois passés, ça allait jusqu’à 5.000 à 6.000 MRU » témoigne-t-il.

« Il nous arrive de partager à trois ou quatre l’achat d’un mouton pour ensuite partager les bénéfices après la vente, pour vous dire notre état de vulnérabilité » poursuit-il. Lui et ses deux amis qui l’accompagnent trouvent que le nouveau marché de Boghé est de loin plus rentable et plus fréquentable que « la calamité que nous avions auparavant » lance Mohamed Ould Salem dans un sourire narquois.

Amady Hamadou Sow de Thialgou est du même avis, même s’il reconnaît qu’il n’y a pas encore assez d’acheteurs qui se bousculent au marché à bétail ces temps-ci.

C’est la même complainte de la part de Vatimetou Mint Imijine, vendeuse de thé. Plateau de verres et grosse théière entre les mains, elle se plaint de ses faibles entrées.

« L’activité économique est lente ici, et parfois je rentre à la maison sans la dépense de la journée » gémi-t-elle. « Mais Alhamdoulilah, le nouveau marché est là, et nous y disposons de toutes les commodités. Regarde le grand hangar dans lequel j’officie ! Avant, je n’avais rien à me couvrir du soleil et du vent » lance-t-elle dans un soupir.

La mairie de Boghé impose son autorité aux acteurs du marché à bétail

Le 2ème adjoint au maire de Boghé, à son bureau
Le 2ème adjoint au maire de Boghé, « imposer l’autorité »

« Nous entretenons d’excellentes relations avec les acteurs du nouveau marché à bétail » se félicite M. Mahmoud Ahmed Dia, deuxième adjoint au maire de Boghé, dans un excellent arabe. Pour ce qui est des problèmes connexes, il y en aura toujours, reconnaît-il en substance.

Par rapport, par exemple, aux plaintes liées aux inondations qui rendent le marché inaccessible pendant l’hivernage, il déclare que cette situation n’est pas propre au marché, et que même les locaux de la municipalité et tout le quartier situé dans la partie Boghé Less, souffrent des mêmes problèmes d’accessibilité pendant la période des pluies.

« Nous parvenons cependant toujours à résoudre ce problème en pompant l’eau » souligne-t-il. Il a évoqué par ailleurs le retard pris dans le début d’une vraie gestion du marché. Ce qui est dû selon lui, à des procédures administratives en cours de finalisation liées aux directives à suivre par le bureau du Comité de gestion. « N’empêche, ajoute-t-il, la gestion est bien assurée depuis l’ouverture du marché ».

Pour imposer son autorité, le maire adjoint a déclaré que la commune a sorti une circulaire dont copie a été remise au Hakem (préfet en arabe) et aux forces de l’ordre, la gendarmerie et la police notamment, interdisant toute opération de vente ou d’achat de bétail en dehors du nouveau marché, au niveau du département de Boghé. Les contrevenants, selon lui, s’exposent à de lourdes amendes.

Marché de Boghé, une infrastructure moderne pour l'élevage
Des infrastructures modernes pour les acteurs de l’élevage (le marché à sa finition)

Il a enfin remercié le PRAPS pour cette infrastructure d’envergure qui permet, selon lui, d’organiser plus rationnellement la vente du bétail sur pied, pour le grand bien des acteurs du secteur, pour la commune et pour les services déconcentrés de l’Etat, comme les services vétérinaires, entre autres.

Il faut noter que le nouveau marché à bétail de Boghé, comme les 18 autres infrastructure de ce type construites par le PRAPS avec l’appui de la Banque Mondiale, dans plusieurs villes et localités en Mauritanie, a coûté 6 millions MRU (60 millions anciennes ouguiyas).

Il comprend une grande salle de prière, des toilettes, un grand hangar pour le repos des visiteurs du marché, une aire d’embarquement et de débarquement des animaux, plus quatre enclos, le tout sur une surface clôturée de 2 hectares, non loin de l’axe routier.

Cheikh Aïdara