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Soirée littéraire à Traversées Mauritanides avec l’Honorable député Kadiata Malick Diallo et son biographe Mohamed Lam

La « Maison de Quartier » de la Cité Plage, siège de l’association Traversées Mauritanides à Nouakchott, a accueilli samedi 16 octobre 2021, l’Honorable député Kadiata Malick Diallo et son biographe, Mohamed Lam, auteur de l’ouvrage « Kadiata, une vie de lutte ».

A gauche Mohamed Lam et au milieu Kadiata Malick Diallo – Crédit Aidara

La rencontre s’est déroulée en présence d’un public composé de plusieurs jeunes mais aussi des compagnons de lutte de Mme Kadiata Malick Diallo, ceux avec qui elle a partagé une longue période de combat politique, allant des mouvements clandestins, comme l’AMD ou le MND (mouvement national démocratique), jusqu’au pluralisme politique des années 90. Comme le dira Mohamed Lam, auteur du livre sur Kadiata Malick Diallo, « sa vie est intimement liée à l’histoire politique de la Mauritanie ». Gauchiste jusqu’à la moelle, elle a accompagné le combat de l’opposition dans tous ses fronts, ce qui la pénalisera sur le plan professionnel, que cela soit sous les ornières de l’UFD (union des forces démocratiques), puis sous l’UFD/Ere Nouvelle qui se scindera ensuite en deux parties, avant la création de l’UFP (union des forces du progrès) où elle a continué son combat politique briguant des mandats successifs.

Vue d’ensemble des participants avec au fond Jemal (boubou blanc) et Kane Hadiya (boubou bleu) – Crédit Aidara

Lors de la rencontre avec le public, le jeune Mohamed Lam, ami intime du défunt fils de Kadiata Malick Diallo, Moussa Bâ, décédé à 27 ans alors qu’il poursuivait des études supérieures en Chine, a souligné que ce qui l’a poussé à faire cette biographie dépasse largement cette relation filiale qui le lie à Kadiata Malick Diallo. Il embrasse un horizon plus vaste fait de respect pour le combat titanesque qu’elle a livré pour se distinguer en tant que figure de proue du leadership féminin en Mauritanie. C’est ce parcours exceptionnel d’une femme qui par son charisme et sa force de caractère, mais surtout son patriotisme et son attachement à un idéal qui tranche avec les prises de position partisane de type identitaire ou communautaire, en symbiose avec ses propres principes, qui l’ont le plus séduit, dira-t-il en substance.

Façade de la « Maison de Quartier » de la Cité Plage – Crédit Aidara

A son tour, Kadiata Malick Diallo a évoqué la démarche entreprise par Mohamed Lam, qu’elle appelle « mon fils », lorsqu’il est venu lui proposer de faire sa biographie et le cheminement intellectuel et historique qui a sous-tendu son ouvrage. Celui-ci, par-delà le portrait qu’il fait d’elle, constitue selon elle, un repère pour tous ceux qui seraient avides de connaître l’histoire politique et social de la Mauritanie contemporaine, mais surtout le message fort qu’elle y a distillé en direction de la jeune génération.

Par la suite, Mohamed Mahmoud Ould Ahmedou dit Jemal, un passionné du patrimoine culturel mauritanien, ainsi que Kane Hadiya, Directeur du Musée National, ont exprimé leur point de vue par rapport à l’ouvrage et au combat de Mme Kadiata Malick Diallo. Ils ont été tous les deux unanimes à saluer l’initiative d’une telle démarche qui a débouché sur cet ouvrage qui retrace le combat d’une femme exceptionnelle, mais surtout l’éclairage qu’il apporte par rapport à un pan de l’histoire de la Mauritanie, dans ses dimensions historiques, biographiques et sociales. L’ouvrage rend surtout hommage à une femme devenue l’icône des Mauritaniens, à travers ses prises de position tranchées et ses interventions efficientes à l’Assemblée, notamment sur les questions nationales, comme la cohabitation, l’unité nationale, la cohésion sociale et la dénonciation des injustices. Une femme qui s’est mise au-dessus des querelles de chapelle entre les partisans de la compartimentation ethnique ou linguistique de la Mauritanie, ont commenté plusieurs intervenants.

Plusieurs jeunes ont pris la parole, comme l’activiste et très dynamique Dieynaba N’diom, ou encore le jeune Tandia, et bien d’autres intervenants.

La rencontre a été marquée par un moment d’échanges intenses et de communion au cours duquel, l’auteur du livre sur Malick Diallo et son héroïne, ont répondu aux questions qui leur ont été posées par l’assistance.

Cheikh Aidara


Éloquence 2021, les jeunes réfugiés du camp Mberra s’initient au concours de l’oralité

Dernière étape de la caravane régionale de sensibilisation sur le Concours Éloquence 2021, le Camp Mberra des réfugiés maliens en Mauritanie a accueilli la délégation de Traversées Mauritanides, mardi 12 octobre 2021. Objectif : inciter les jeunes du camp à participer à ce concours de l’éloquence et de l’oralité qui a sillonné du 9 au 12 octobre 2021 les villes de Kiffa, Néma et Bassiknou, dont le camp Mberra et ses 60.000 réfugiés.

A l’entame de la rencontre – Crédit Aidara

La caravane régionale de sensibilisation et d’informations sur le Concours Éloquences 2021 est arrivée au Camp Mberra le soir du mardi 12 octobre 2021. Les membres de la délégation composés essentiellement du staff de l’association Traversées Mauritanides ont rencontré les jeunes de Mberra au Lycée du camp.

Après avoir introduit les membres de la délégation et le sujet objet de la visite, Bâ Samba, facilitateur et membre de l’ONG Assistance-Education, a passé la parole à Bios Diallo, président de Traversées Mauritanides pour des explications plus complètes sur le déroulé de la compétition et les conditions de participation.

Les jeunes de Mberra pressés de conquérir – Crédit Aidara

L’évènement organisé grâce à l’appui de l’UNICEF a bénéficié à plus d’une vingtaine d’élèves et de jeunes de Mberra qui ont montré beaucoup d’enthousiasme à prendre part à la compétition.

Des déclamations de Yahya MBodj évoquant sa mère et l’ingratitude des hommes, succédera une envolée lyrique du professeur Aziz le touarègue dans une ambiance éclectique.

Après les explications et les échanges entre les organisateurs et les potentiels candidats qui se bousculaient avec curiosité, les témoignages et les questions meublèrent un débat qui ne fut jamais monotone.

Le jeune Mohamed Ag Mohamed Yahya déclamant un poème – Crédit Aidara

Un jeune réfugié, Mohamed Ag Amar, plongea l’assistance dans l’émoi à l’évocation d’un ami qu’il a perdu à cause de Covid-19 à travers un poème plein de tristesse.

« J’ai 19 ans. Mon rêve est de devenir poète de dimension mondiale. Je viens d’obtenir mon baccalauréat et je vais m’inscrire à l’Université de Nouakchott en Littérature. Je demande au HCR d’offrir plus d’opportunités aux jeunes de Mberra. En tout cas, je dis merci au HCR pour tout ce qu’elle fait pour les réfugiés. Quant au concours Éloquence, je postulerai inchallah », assure Mohamed Ag Amar.

Un autre jeune poète du camp, Mohameden Ag Mohamed Yahya, détendra l’atmosphère à travers une envolée lyrique dans laquelle il évoque le pays de ses parents, le Mali.

Ce qui est sûr, c’est que les jeunes du camp de Mberra sont persuadés que l’un des lauréats du Concours Éloquence 2021 sortira des entrailles de ce lieu où les souffrances ont été cicatrisées grâce au concours d’une pléthore d’organisations internationales qui apportent chaque jour aide et assistance aux populations réfugiées.

Le passage de la caravane de sensibilisation du Concours Éloquence 2021 à Bassiknou a coïncidé avec la visite de la Représentante résidente du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR) et celle de la Coordinatrice adjointe du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

Cheikh Aidara


Concours Eloquence 2021, Bassiknou, 3ème étape de la tournée régionale d’informations

La caravane de sensibilisation et d’informations sur le Concours Eloquence 2021 est arrivée à Bassiknou, plus de 200 kilomètres à l’ouest de Néma. Une présence très remarquée des filles à la Maison des Jeunes ce mardi 12 octobre 2021.

Le doyen Bâ Samba réchauffant la salle avant l’entame de la séance – Crédit Aidara

Sous la houlette du doyen Bâ Samba, de l’ONG Assistance-Education, plusieurs jeunes de Bassiknou, dont une pléthore de jeunes filles ont assisté à la séance d’informations et de sensibilisation sur les contours du Concours Eloquence 2021. L’évènement organisé par l’association Traversées Mauritanides, avec l’appui de l’UNICEF, s’est déroulé mardi 12 octobre 2021 à la Maison des Jeunes de Bassiknou.

Un record de participation féminine – Crédit Aidara

Une belle séance d’animations assurée par Bâ Samba, ancien musicien rompu aux mouvements d’ensemble et à l’encadrement des jeunes, qui a expliqué aux jeunes présents, tous arabisants, ce que veut dire « Traversées Mauritanides » en langue Hassanya.

Les jeunes prétendants à la candidature pour le concours d’éloquence, présents dans la salle, sont âgés entre 14 et 18 ans.

De jeunes pousses avides de compétition dans l’éloquence – Crédit Aidara

Prenant la parole à l’occasion, Bios Diallo, président de Traversées Mauritanides et Cheikh Nouh, poète et coach pour l’encadrement des demi-finalistes et finalistes du concours, ont pris la parole pour expliquer les conditions de participation, ainsi que les étapes qui vont de la phase de présélection à la dernière phase, celle qui va aboutir au choix des huit finalistes par un jury indépendant d’acteurs culturels.

La lauréate de la dernière édition, 2019-2020, Djiefoulbé Bâ, s’est adressée aux jeunes de Bassiknou avec qui elle a partagé son expérience et son speech au Parlement devant un public varié.

Puis, Fatou Kiné Diaw, coach et encadreur des candidats postulants, a pris la parole pour inciter les jeunes de Bassiknou à saisir l’occasion que leur offre le Concours Eloquence pour faire exploser leur talent et vivre l’aventure de l’art oratoire qui peut leur ouvrir les voies du succès.

Moustapha Ould Ahmed Dedde, ancien finaliste de la première édition sur le thème « Droits des enfants » en 2018 a également livré son expérience avec le concours, avant de déclamer sa participation lors de la finale de l’édition en question.

A son tour, Yahya MBodj Esprit Poète, lauréat de la première édition, a incité les jeunes de Bassiknou à dépasser le clivage entre français et arabe, et à développer leurs connaissances des autres langues, surtout le français.

Bios Diallo échangeant avec la Coordinatrice adjointe du PNUD en Mauritanie – crédit Aidara

En conclusion, Bios Diallo a remercié Bâ Samba pour sa disponibilité et a félicité les jeunes de Bassiknou pour leur engouement et leur engagement exprimé à participer massivement au concours. A noter que c’est la première fois dans l’histoire du concours qu’une telle tournée régionale est organisée pour permettre aux jeunes de l’intérieur du pays de prendre part à la compétition. Une façon de démocratiser et de décentraliser le concours qui était circonscrits jusque-là aux jeunes de Nouakchott.

A noter que la rencontre avec les jeunes de Bassiknou à la Maison des Jeunes de la ville a été rehaussée par le passage d’une délégation du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) conduite par la Coordinatrice adjointe

Cheikh Aïdara


Mauritanie : Portrait de Djiefoulbé Bâ, lauréate du Concours Éloquence 2020

À  22 ans, Djiefoulbé Bâ, lauréate du concours Éloquence Mauritanie pour l’édition 2019-2020, accompagne la caravane d’information régionale qui a sillonné du 9 au 12 octobre 2021, les villes de Kiffa, Néma et Bassiknou. Objectif : encourager les jeunes des villes de l’intérieur du pays à participer au concours Éloquence 2021. Un rôle que Djiefoulbé a bien joué, en partageant avec les jeunes des cités visitées, sa propre expérience.

Djiefoulbe Bâ – Crédit AIdara

Elle a 22 ans, mais on lui en donnerait trois de moins. En tant que lauréate de la 2ème édition du Concours Éloquence en Arabe, organisée en 2019-2020, la présence de Djiefoulbé Bâ dans la caravane régionale de sensibilisation autour du concours, a encouragé beaucoup de jeunes à participer à la compétition.

Sa silhouette soudano-sahélienne, fluette et évanescente, ses yeux en amande et son teint café au lait surmonté d’un visage angélique, fait qu’elle a entendu tout genre d’interpellation. Ce qui ne la dérange plus. Somalienne, Soudanaise, Ethiopienne, Peulh du Niger…Djiefoulbé Bâ a tout essuyé, tellement son physique et son élégance prêtent à comparaison. Certains lui prêtent même une forte ressemblance avec Ilhan Omar, cette américaine d’origine somalienne, première musulmane voilée à entrer au Congrès.

Djiefoulbé Bâ a connu le Concours Éloquence, en frôlant de justesse une participation à la première édition en 2018 qui portait sur le droit des enfants. « J’ai raté cette première édition, aussi ai-je attendu patiemment la deuxième édition dont le titre « La Mauritanie que nous voulons » m’avait tellement inspirée », avoue-t-elle dans un sourire candide. Et ce fut la bonne.

Sélectionnée parmi plus d’une centaine de participants, cette jeune fille originaire du village de Douboudé, département de Ould Yenge au Guidimagha, sur la frontière malienne, passa avec brio le premier test, puis le deuxième avant d’accéder aux demi-finales. « J’ai retenu de cette expérience, la qualité du coaching et la qualité des coachs, Cheikh Nouh, Marième Derwich, Idoumou, et tous les autres » s’émeut-elle.

C’est surtout cette grande famille de l’Éloquence formée par Traversées Mauritanides, qu’elle intégra, qui la rend heureuse, grâce aux liens d’amitié indéfectibles qu’elle noua avec les autres candidats. Ceux-ci sont devenus depuis, ses compagnons inséparables avec qui elle communique régulièrement via un groupe WhatsApp qu’ils ont créé pour garder le contact.

« C’est grâce à ce coaching que j’ai pu, le jour de la finale, surmonter ma timidité. J’ai pu ainsi, déclamer mon texte dans l’hémicycle de l’Assemblée Nationale, devant un public constitué de parlementaires, d’universitaires, d’avocats, d’étudiants et ma famille. Quelques semaines plus tôt, c’était inimaginable ! » reconnaît celle qui ne pouvait nullement s’exprimer en public.

Djiefoulbe au milieu des jeunes de MBerra
-Crédit Aidara

C’est cette passion pour l’aventure « Concours Éloquence » qui a poussé Djiefoulbé Bâ à prendre part à la caravane d’information sur le concours qui a sillonné les villes de Kiffa, Néma, Bassiknou, en particulier le camp Mberra des réfugiés maliens, à la rencontre des jeunes. Elle cherche surtout à transmettre à ces jeunes des régions de l’intérieur de la Mauritanie, cette passion du challenge afin de les inciter à prendre part à cette compétition de l’art oratoire et de l’éloquence. « Un grand merci à Traversées Mauritanides et à UNICEF ! » lança-t-elle, en direction d’un groupe de jeunes du camp de Mberra émerveillés par son texte sur l’unité nationale qu’elle venait de déclamer.

Il faut rappeler que ce concours est organisé par l’association culturelle Traversées Mauritanides avec l’appui de l’UNICEF.

Cheikh Aïdara