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Covid-19 : la Fondation Noura protège les femmes détenues de Nouadhibou

La Fondation Noura, avec l’appui technique et financier du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), s’est rendue du 25 au 26 novembre 2020 auprès des détenues femmes de la prison civile de Nouadhibou. Ces dernières ont reçu un lot d’équipements collectifs et individuels ainsi que des produits désinfectants contre la pandémie de Covid-19.

Remise symbolique du don offert par l’UNFPA via la Fondation Noura à la prison de Nouadhibou. Bâ Djibril remet un échantillon au régisseur. Crédit photo : Aidara

La Fondation Noura, créée en 1988 aux Pays-Bas est présente en Mauritanie depuis 1997 et très active en milieu carcéral. Avec l’appui de l’UNFPA, elle a livré à la prison civile de Nouadhibou un lot d’équipements et de produits désinfectants destinée aux femmes détenues. Ces équipements sont composés de six machines à coudre électriques, un lot de fils et élastiques, six paires de ciseaux, 300 mètres de tissus pour permettre aux femmes détenues de confectionner des masques de protection contre la Covid-19 et pouvoir en tirer des revenus. Ils comprennent également un congélateur de 400 litres. Pour protéger les pensionnaires contre la propagation en milieu carcéral du Covid-19, des produits désinfectants ont été offerts, savon, eau de javel et dispositifs de lavage des mains. Un kit de dignité, comprenant des melahfas (voiles) leur ont également été offert.

En période de Covid-19, une pensée pour les femmes détenues

Le régisseur de la prison civile de Nouadhibou, M. Mohamed Yeslem Ould Mohamed Meyara, a tenu à cette occasion à remercier la Fondation Noura et l’UNFPA pour cet important don qui contribuera certainement, selon lui, à mieux prémunir les femmes détenues de la pandémie de Covid-19. « Actuellement, nous avons huit femmes détenues, le nombre baisse et augmente au gré des déferrements« , a-t-il précisé, soulignant que les autorités pénitentiaires au niveau de Nouadhibou apprécient à leur juste valeur les interventions judicieuses de la Fondation Noura auprès des prisonniers.

Le lot d’équipements et de produits offerts à la prison de Nouadhibou. Crédit photo : Aidara

Le Directeur de la Fondation Noura en Mauritanie, Alfred Mbemba et ses collaborateurs, accompagnés de Bâ Djibril de l’UNFPA, du capitaine de la garde pénitentiaire et du régisseur, se sont rendu dans l’aile réservée aux femmes détenues pour discuter avec elles et leur remettre des kits contenants des voiles (melahfas). Le reste des équipements et des produits désinfectants ont été remis au régisseur de la prison.

Alfred Mbemba (Crédit Aidara)

Selon Alfred Mbemba, « nos activités se déroulent en général dans les établissements pénitentiaires où nous assurons des activités de formation, d’éducation et d’insertion sociale, ainsi que de la justice réparatrice. Depuis six mois, nous travaillons avec l’UNFPA pour le renforcement des capacités de résilience des femmes détenues, notamment en cette période de Covid-19 ».

Dans sa déclaration, le directeur Mauritanie de la Fondation Noura s’est réjoui de la réaction immédiate de l’UNFPA à leur demande d’appui dans ce cadre, pour la plus grande satisfaction des femmes détenues qui selon lui, « ont reçu des kits et des équipements pour pouvoir produire des masques et améliorer leurs conditions de détention ». Il a souligné que son organisation réfléchit déjà à d’autres pistes de collaboration avec l’UNFPA, pour mieux assister les femmes détenues dans d’autres aspects, comme la prévention contre les violences faites aux femmes.

Les femmes détenues ont pour leur part tenu à exprimer leur satisfaction par rapport à ce geste humanitaire, remerciant au passage la Fondation Noura et l’UNFPA. Elles se sont dites entièrement confiantes quant à la bonne gestion de ce don par l’administration pénitentiaire.

Entrée principale de la prison civile de Nouadhibou. Crédit photo : Aidara

A son tour, Bâ Djibril, expert VBG/MGF auprès de l’UNFPA, s’est félicité du bon déroulement de la mission. Il s’est dit « satisfait de la sensibilisation et de la formation dispensées au personnel de la garde pénitentiaire sur les règles internationales relatives aux droits des prisonniers. » Il est aussi heureux des des « cours de morale islamique livrés par l’Imam Abdoulaye Sarr aux prisonniers sur la Miséricorde divine ».

Bâ Djibril a déclaré que les résultats attendus de ce renforcement des capacités de résilience des femmes détenues, qui a déjà profité à la prison des femmes de Nouakchott, est de leur offrir un environnement carcéral propre et assaini, d’assurer leur épanouissement et de susciter en elles un désir de leadership transformateur.

Il  a rappelé le contexte de la Mauritanie, où « le déséquilibre du pouvoir tend à être étroitement lié aux normes sociales, à l’accès à la justice, à la dépendance économique des femmes et à leur insécurité financière. La majorité d’entre elles sont issues de classes sociales défavorisées ».

Gardes et détenus sensibilisés sur les droits et les devoirs du prisonnier

La Fondation Noura, sur la base d’un « guide du détenu » qu’elle a élaboré, a dispensé mercredi 26 novembre 2020 un cours de droit international sur les droits et obligations des prisonniers à l’intention du personnel pénitencier de Nouadhibou. Alfred Mbemba a déclaré dans ce cadre que « les gardes ont un rôle de sécurité, mais aussi un rôle d’éducation dans la moralisation et l’humanisation de l’univers carcérale ». Il a souligné, du haut de sa longue expérience dans les prisons mauritaniennes, que « les gardes mauritaniens se sont beaucoup professionnalisés« . Selon lui, ils sont plus proches des prisonniers et gèrent pratiquement à 80 % le milieu carcéral, à côté de l’administration pénitentiaire. « C’est pourquoi il faut encore renforcer leurs capacités », a-t-il précisé.

Cour de droit international sur le traitement des prisonniers à l’intention des gardes de la prison de Nouadhibou.
Crédit photo : Aidara

Le directeur de la Fondation Noura a déclaré, d’autre part, que « les prisonniers doivent gagner de l’argent durant leur détention pour assurer leur indépendance dès leur libération ». Il a aussi précisé que son organisation, qui dispose d’un avocat dans chaque prison, œuvre pour l’accès des détenus aux services de justice, pour aider notamment les prisonniers dont les délais de prévention excèdent les délais légaux et dont les dossiers tombent dans la plupart des cas dans l’oubli des administrations pénitentiaires et judiciaires.

Alfred Mbemba dans son cours de droit dispensé aux gardes. Crédit photo : Aidara

Alfred Mbemba a loué le dispositif de prévention en vigueur en Mauritanie dans le milieu carcéral contre la pandémie de Covid-19, notamment à Nouakchott, où les déférés passent d’abord par un centre de rétention sanitaire pendant quatorze jours avant d’aller en prison si le test est négatif. Il a cependant regretté que ce dispositif ait exclu les femmes et les enfants détenus.

Imam Sarr. Crédit photo : Aidara

Pour sa part, l’Imam Abdoulaye Sarr a organisé une conférence devant un parterre de prisonniers sur la Miséricorde divine et le repentir. Une leçon qui selon le témoignage de quelques détenus, était très instructive. Ce cours a suscité un débat entre l’Imam et les détenus, qui semblaient avoir été captivés.

Cheikh Aïdara


Contre la Covid-19, l’adoption de mesures sanitaires dans les établissements techniques et professionnels

L’école d’enseignement technique et professionnel, ex-CFPP de Nouakchott, a abrité lundi 23 novembre 2020, une cérémonie de remise de masques et de dispositifs de lavage des mains au profit des établissements de formation professionnelle. L’évènement s’est déroulé en présence du Secrétaire général du Ministère de l’Éducation nationale et de hauts responsables de l’administration publique, ainsi que les partenaires techniques et financiers, la France (ambassade de France et Agence Française de Développement AFD), l’Union européenne et le Bureau International du Travail (BIT).

Table des officiels – Crédit photo : Aidara

Le Secrétaire général du Ministère de l’Éducation nationale, de la formation professionnelle et de la Réforme, M. Aly Selli, a présidé une cérémonie de remise de masques et de dispositifs de lavage des mains aux établissements de formation professionnelle. L’évènement s’est déroulé lundi 23 novembre 2020 à l’École d’enseignement technique et professionnel de Nouakchott, ex-CFPP, un établissement créé au milieu des années 1970 et qui a formé plusieurs cadres du pays.

« La formation technique et professionnelle est une priorité pour la Mauritanie. Elle s’inscrit dans les axes premiers du programme du chef de l’État Mohamed Cheikh El Ghazouani, Awalyati ou « mes priorités », mais aussi dans celle du département de l’Éducation nationale« , a-t-il indiqué. Il a remercié les partenaires techniques et financiers, en l’occurrence l’ambassade de France, l’AFD, l’Union européenne et le BIT, soulignant que cette cérémonie entre dans le cadre du projet Pecobat financé par le premier partenaire et mis en œuvre par le dernier.

Les dispositifs de lavage des mains – Crédit photo : Aidara

« Ce matériel, composé de masques et de dispositifs de lavage des mains, servira à renforcer les efforts déployés dans la lutte contre la pandémie de Covid-19 dont la deuxième vague pointe à l’horizon« , a-t-il précisé.

Auparavant, le point focal du BIT en Mauritanie, Federico Barroeta, avait mis l’accent sur la prévention contre la Covid-19. Il a insisté sur la dextérité des jeunes formés à l’École d’enseignement technique et professionnel dans la fabrication des masques et celle de jeunes artisans formés également dans le cadre du projet Pecobat dans la fabrication des dispositifs de lavage des mains. Il a salué cette formation innovante, mais surtout cette approche de « santé au travail », tout en appelant à une plus grande synergie entre les différents programmes de formation technique et professionnelle.

Federico Barroeta a mis en garde contre la propagation de la pandémie si les gestes barrières ne sont pas respectées, rappelant les impacts douloureux de celle-ci sur la situation socioéconomique et sanitaire du pays, mais aussi ses répercussions sur la cohésion sociale et sur l’exacerbation du chômage des jeunes. Il a évoqué le lancement en janvier 2021 d’une campagne de plaidoyer en faveur de la « formation-emploi » et du travail décent, mais aussi de l’entreprenariat.

Les caisses contenant les paquets de masques – Crédit photo : Aidara

Le représentant de l’Union européenne, Enrico Colombo, a quant à lui mis l’accent sur le caractère prioritaire de la formation technique et professionnelle pour le développement du pays, « partagé au plus haut niveau par le gouvernement de la Mauritanie et par l’Union européenne« , a-t-il précisé. Il a indiqué que l’Union européenne est l’un des partenaires les plus importants de la Mauritanie et que ce partenariat de longue date va se poursuivre et se renforcer dans le domaine de la formation technique et professionnelle, mais surtout pour la promotion du travail décent.

Enrico Colombo a salué à ce titre les résultats probants du projet Pecobat cofinancé par l’Union européenne et l’AFD et exécuté par le BIT, précisant que ce projet s’inscrit dans l’approche « chantier-école » qui a déjà profité à un millier de jeunes filles et garçons dans les domaines du bâtiment, de l’entretien routier et des énergies renouvelables, « des métiers du futur », a-t-il précisé. Il a par ailleurs souligné l’importance de la solidarité entre les élèves, car il s’agit d’équipements de protection fabriqués par les élèves de la formation professionnelle, pour leurs pairs. Il a afin rappelé les appuis que l’Union européenne a accordé à la Mauritanie dans le cadre de son Plan de riposte Covid-19, environ 800 millions MRU, sans compter les appuis apportés aux formations sanitaires et au personnel de santé dans le cadre du renforcement des équipements et des capacités.

A l’écoute des explications sur le fonctionnement du dispositif de lavage des mains – Crédit photo : Aidara

Pour sa part, l’ambassadeur de France en Mauritanie SEM. Robert Moulié a salué les opportunités offertes par la formation technique et professionnelle aux jeunes (garçons et filles), mettant l’accent sur l’importance à accorder à l’approche « santé au travail » face à la pandémie de Covid-19 dont une deuxième vague est annoncée. Il a déclaré que la France est engagée à soutenir l’employabilité des jeunes en Mauritanie, mais surtout à accompagner le gouvernement dans son plan de riposte contre la pandémie. Il a évoqué, également, l’appui que la France a apporté à la réorientation géographique et sectorielle du projet PECOBAT à la ville de Nouakchott, et qui a ciblé dans ses premières phases les villes de l’intérieur du pays.

Après avoir écouté les explications techniques fournies par les élèves et artisans formés à l’école sur les étapes de fabrication des masques et des dispositifs de lavage des mains, les autorités et les partenaires ont visité les principales ailes de l’établissement et se sont arrêtés longuement dans les ateliers où les masques sont confectionnés, face à des rangées d’élèves-tailleurs et monteurs.

A signaler que la cérémonie de remise de masques et de dispositifs de lavage des mains a été rehaussée par la présence du Wali de Nouakchott-Sud, M.Mohamed Ould Saleck,  de la Directrice de l’AFD, du Directeur chargé de la formation professionnelle au Ministère de l’Education, du Hakem et du Maire de Riadh, ainsi que le directeur et le personnel de l’école d’enseignement technique et professionnel de Nouakchott.

Cheikh Aïdara

Témoignage

Thierno Hamady Abdallahi

“Je travaille à Caritas et je viens de présenter à la délégation le dispositif de lavage des mains fabriqué par des élèves, des anciens de l’école d’enseignement technique et professionnelle de Nouakchott, que j’ai encadré pour ce projet avec un autre collègue. Pour le projet Pecobat, nous avons exécuté une commande de 60 dispositifs mais nous en avons livré plusieurs centaines à beaucoup d’institutions internationales, surtout au début de la pandémie. Ces ouvrages sont l’œuvre de 25 élèves de l’école sous la supervision de deux encadreurs« .

Salka Mint Bilal

“Je suis diplômée de l’école d’enseignement technique, ex-CFPP. Les masques que nous avons fabriqués font 18 centimètres de large sur 20 centimètres de long et sont constitués de quatre couches de tissu. C’est ici, au niveau de l’école, que nous avons appris à fabriquer les masques. Ils sont de très bonne qualité et n’ont rien à envier à ceux importées. Avec des appuis, nous pouvons répondre largement aux besoins du marché. Là, nous en avons fabriqués 50.000 à raison de 100 masques par jour et par élève ».


Covid-19 en Mauritanie : une journée de débat pour l’action humanitaire et sociale

Le Groupe parlementaire à l’action humanitaire et sociale a organisé, mercredi 18 novembre 2020 à Nouakchott, un débat sur la situation humanitaire et sociale en Mauritanie sous Covid-19. Etat des lieux, projection et impacts socioéconomiques … La réunion s’est déroulée en présence de représentants de divers départements ministériels. Cette journée a été organisée avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA).

Table officielle Crédit photo : Aidara

« La pandémie de Covid-19 est une catastrophe mondiale qui a mis à genoux les états les plus puissants du monde et qui a compromis les croissances des pays en voie de développement, avec un impact grave sur la vie des populations pauvres ». C’est en ces termes que le président du groupe parlementaire à l’action humanitaire et sociale au sein de l’Assemblée nationale, El Khalil Ould Ennahwi, a ouvert les débats sur les conséquences de la pandémie de Covid-19 sur l’action humanitaire et sociale en Mauritanie. Selon lui, « il est urgent d’activer les ressorts de notre patrimoine culturelle, la solidarité sociale, tout en veillant à renforcer la capacité des députés en matière législative dans ce domaine ».

SOS pour l’action humanitaire et sociale

« Face à la Covid-19, notre devoir en tant qu’élus est de lancer un SOS face à la dégradation de la situation humanitaire et sociale dans notre pays » ajoute Ould Ennahwi. Il souligne que dans nos traditions et notre religion, on considère que les « catastrophes sont en général dues à notre action sur la nature, d’où la nécessité d’une introspection pour changer nos comportements vis-à-vis de notre environnement« . L’objectif de cette rencontre, pour le président du groupe parlementaire, est de susciter un échange d’idées, d’expériences et d’expertises pour trouver une solution.

Une partie des députésCrédit photo : Aidara

A son tour, le représentant résident de l’UNFPA en Mauritanie, SEM. Saidou Kaboré, a indiqué que « toutes les études ont montré sur le plan mondial, régional et national, que la pandémie de Covid-19 a impacté tous les secteurs de développement, y compris les services sociaux de base ». Il a évoqué le Plan multisectoriel mis en place par le gouvernement mauritanien. Avec la santé comme axe central, ce plan a pour objectif de réduire les impacts de la pandémie notamment sur les Objectifs pour le Développement Durable (ODD).

Assurer le maintien de l’accès aux services sociaux de base

SEM. Saidou Kaboré a indiqué que les études menées par la Mauritanie pour mieux répondre à la pandémie ont mis en exergue des chiffres. Il en a cité certains dans le secteur social, où les enquêtés en 2020 ont relevé, pour 83, 6 % d’entre eux, les pertes économique dues au chômage. Environ 55,4% des interrogées ont aussi souligné le phénomène croissant des violences sexuelles. Sur la base de ces études, a ajouté le représentant de l’UNFPA, le gouvernement a développé un plan de riposte multisectoriel efficace, avec au cœur du processus la santé, mais aussi le volet économique.

Les représentants des départements ministériels – Crédit photo : Aidara

M. Kaboré a précisé que l’UNFPA s’inscrit dans la mise en œuvre de cette réponse planifiée par le gouvernement, à l’instar de tous les autres partenaires techniques et financiers, ainsi que le système des Nations Unies, pour la préservation de la propagation de la maladie ainsi que le maintien de l’offre de santé, de la reproduction en particulier. L’accent a été mis, selon lui, sur tout ce qui pouvait influer sur la réduction de la mortalité maternelle et néonatale, l’accès aux services de planification familiale et l’espacement des naissances, la lutte contre les violences, incluant les mutilations génitales féminines.

Série de présentations et de communications

Par la suite, les participants ont suivi plusieurs communications, dont celle du Dr. Zala Anssoumana, directrice Santé mère et enfant au bureau régional de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre (WCARO), sur la « situation de la mortalité maternelle et néonatale ». Elle a rappelé les taux élevés de la Mauritanie, 582 décès maternels sur 100.000 naissances vivantes, par rapport aux pays du Maghreb notamment.

Le Directeur général de la santé publique, Dr. Sidi Ould Zahaf, a évoqué les principaux axes de la stratégie de lutte contre la Covid-1. Il a évoqué les derniers chiffres de la pandémie, tout en brossant les mesures prises par le Ministère de la Santé face à la nouvelle vague du Covid-19. Il a aussi mentionné le renforcement du dépistage (dépistage rapide et PCR) dans les hôpitaux à Nouakchott et à l’intérieur du pays, ainsi que le système de prise en charge. Une cagnotte de 13 milliards MRU a été mobilisée selon lui, pour faire face à la pandémie Covid-19.

L’ouverture des débats a été marquée par la présence du Vice-président de l’Assemblée Nationale, Mokhtar Taleb Nave, la Présidente du Conseil Régional de Nouakchott, Vatimetou Mint Abdel Maleck et le Maire de Tevragh-Zeina, Isselmou Ould Mahjoub.

Cheikh Aïdara


Ahmed Yahya à la CAF, une valeur sûre pour le foot africain

De la même manière qu’il a fait décoller le foot mauritanien en moins d’une décennie, Ahmed Yahya, président de la Fédération mauritanienne de football (FFRIM), ambitionne de prendre les commandes de la CAF (Confédération africaine de football), pour la porter sur les fonts baptismaux. Candidat à la succession du Malgache, Ahmad Ahmad, Ahmed Yahya dispose d’arguments solides à la hauteur de ses ambitions, selon ses nombreux soutiens.

Ahmed Ould Yahya, candidat à la Confédération Africaine de Football (CAF).
Crédit photo : Magharebia, Wikimedia Commons

En Mauritanie, la candidature du président de la FFRIM, Ahmed Ould Yahya, à la présidence de la Confédération Africaine de Football (CAF) est fortement soutenue par les responsables politiques et les acteurs sportifs.

Pour Moussa Ould Khaïry, président du FC Tevragh-Zeina, « en matière de gestion d’une fédération nationale, le bilan de Ahmed Ould Yahya plaide pour lui« . Il a évoqué son rôle de leader qui a su créé une expertise mauritanienne, notamment en matière de gestion reconnue aujourd’hui par les plus hautes instances du football mondial, comme la FIFA et son président Gianni Infantino.

Sur sa lancée, Moussa Ould Khairy a exhorté « le gouvernement et le peuple mauritanien à renforcer leur appui à cette candidature, d’autant qu’elle est l’une des plus convaincantes selon les premiers pronostics« . Selon lui, Ahmed Ould Yahya, « a su s’allier la majeure partie de l’élite footballistique du continent, grâce à son parcours et ses réalisations au niveau national« .

Une révolution du foot mauritanien à pas de course

En prenant les rennes du football mauritanien en 2011, Ahmed Ould Yahya et son équipe se sont retrouvés face à un désert aride. Une équipe nationale classée à la dernière place mondiale et plusieurs fois absentes des compétitions internationales, pas d’entraîneurs salariés, pas de joueurs professionnels, un seul stade, pas de championnat organisé et de qualité, pas d’administration réelle.

Partie de zéro, la nouvelle équipe dirigée par Ahmed Ould Yahya entreprendra un véritable travail de Titan. Le résultat est aujourd’hui cité en référence sur le plan africain. De la 200ème place en 2011, la Mauritanie tangue depuis quelques années autour de la 100ème place mondiale.

Cela a été rendu possible par la mise en place de compétitions nationales organisées, régulières et de niveau élevé dans toutes les catégories. Un Super D1 compétitif sur le plan continental, avec pour preuve la performance des clubs dans diverses compétitions africaines, la Ligue des Champions et la Coupe de la Confédération, avec l’exploit du FC Nouadhibou qui a pu atteindre la phase de groupe, ainsi que les belles performances du FC Tevragh-Zeina, ASAC Concorde et Nouakchott King’s.

Cela, en plus du championnat de la deuxième division (Super D2), le championnat des petites catégories, U-15, U-17 et U-20, le championnat féminin, le Beach Soccer, le futsal, etc. Il faut aussi citer la formation continue des entraîneurs, des arbitres, des gestionnaires de sport. Une foisonnante ruche d’abeilles qui fait que la FFRIM dispose aujourd’hui d’une ossature créé ex-nihilo d’experts à tous les niveaux.

Siège de la FFRIM à Nouakchott. Crédit photo : FFRIM

Cette révolution s’était accompagnée de la mise en place d’infrastructures modernes et performantes, avec l’aide de la FIFA. La construction d’un siège pour la FFRIM, à la hauteur du standing qui était désormais celui d’une fédération aux ambitions clairement affichées, celles de bousculer les préséances. Tout le monde se souviendra de quelques exploits, le classement en deuxième position aux termes de la qualification pour la CAN 2017 derrière le Cameroun, et devant l’Afrique du Sud et la Gambie, avec cette belle victoire devant les Bafana Bafana et la difficile victoire des Lions Indomptables (1-0) à Yaoundé et à Nouakchott.

La rénovation du Stade Cheikha Boidiya et l’équipement de trois terrains en gazon synthétique allait impulser la pratique du football, renforcée en cela par la création d’une académie dont la direction a été confiée à un ancien international.

La Mauritanie se donnera aussi les moyens de recruter de grands entraîneurs, à l’image de Patrick Neveu, qui porta l’équipe locale à son premier CHAN en 2014, puis Corentin Martins, qui amena lui aussi l’équipe locale au CHAN 2018 puis à la CAN 2019. En étoffant son équipe par des experts étrangers de haut niveau, avec une Direction technique confiée à l’Espagnol Luis Fuertes, des entraîneurs adjoints (gardiens), des préparateurs physiques, un staff médical, les Mourabitounes rehaussaient leur standing. Avec les exploits, certes en demi-teinte, de l’équipe A et de l’équipe locale, la Mauritanie exportait de plus en plus de joueurs dans différents championnats du monde, en Afrique de l’Ouest et du Nord, dans les pays arabes et en Europe.

Tout ce travail abattu a permis à la Mauritanie de participer à deux CHAN, en Afrique du Sud en 2014 et à Rabat en 2018, plus une qualification historique à la CAN Egypte en 2019.

Une gestion citée en référence continentale

Les performances de la Mauritanie sur le plan du football sont cependant sous-tendues par une gestion rigoureuse des fonds alloués par l’Etat, les sponsors et par la FIFA. A ce titre, il est à rappeler que la Mauritanie reçoit la même subvention accordée par la FIFA à l’ensemble des fédérations. La différence qui a fait sortir la FFRIM du lot est au niveau de la vision et de l’utilisation des fonds. La FFRIM a su rationaliser ses fonds, en faisant l’effort de remplir les conditions dictées par l’instance faîtière du foot mondial. Elle fut la première à obtenir le financement FIFA pour la construction d’un stade, celui de Cheikha Boydya, pour un montant d’un million et demi de dollars, tout en respectant les normes. Un véritable challenge que la FFRIM a su relever.

Ces performances, tant sur le plan des résultats au niveau des compétitions qu’au niveau de la bonne gestion de la fédération, a suscité l’admiration des dirigeants du football africain et mondial, marqués par trois visites du président de la FIFA à Nouakchott et celle du président de la CAF.

Mieux, la Mauritanie a abrité le Sommet exécutif de la FIFA le 18 février 2018 et s’apprête à accueillir les phases finales de la CAN U-20.

Réélu en 2019 pour un troisième mandat à la tête de la FFRIM, Ahmed Ould Yahya, qui est membre du bureau exécutif de la CAF, a été désigné « dirigeant de l’année » lors des CAF Awards 2018, alors que l’équipe nationale, les Mourabitounes, se faisait couronner « Meilleure équipe africaine » au cours de la même occasion.

Cheikh Aïdara