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A Bouanze au Guidimagha, une lutte pour l’Imamat aux relents féodaux

Pour s’être disputés la réfection et l’Imamat adjoint d’une mosquée dans la localité de Bouanze, Arrondissement de Lahraj, Moughataa de Ould Yengé, les villageois en conflit relevant de cette localité ont été convoqués mardi 23 juin 2020 à Sélibaby par le Wali du Guidimagha.

Les mosquées, lieu de dissensions au Guidimagha (crédit Aidara)

La capitale régionale du Guidimagha, Sélibaby, a abrité mercredi 24 juin 2020, une rencontre présidée par le Wali et portant sur un conflit autour de la gestion d’une des mosquées du village.

«Tout est parti de la volonté des chefferies traditionnelles d’imposer leurs alliés pour gérer le  bureau des Parents d’Elèves puis l’une des deux mosquées. Ce qu’un groupe de 140 personnes de conditions serviles, révoltées par leur exclusion, a rejeté, engendrant un conflit sans précédent», selon le témoignage d’un des membres du groupe en question. 

Les alliés de la chefferie traditionnelle voulaient à la fois se charger de la réfection du mur, le carrelage et l’Imamat de la mosquée, alors que l’ensemble des habitants du village, y compris les 140 familles serviles, avaient participé à sa construction. Ces dernières ne pouvaient supporter une telle exclusion, ni la perpétuation d’une pratique (celle de l’esclavage) qu’elles trouvent anachroniques et sans aucun fondement religieux. Selon ces familles serviles, la mosquée est la maison d’Allah et non la propriété exclusive d’aucun groupe, que n’importe quel érudit, quel que soit son statut social, a le droit de diriger les prières ou de participer à sa réhabilitation.

Il faut souligner que ce conflit avait éclaté en 2016, lorsque les familles serviles ont jugé nécessaire de reconstruire le mur et certaines parties totalement délabrées de la mosquée située dans leur zone géographique. Mais c’était sans compter avec le groupe des Camara et celui des Cissé, qui prétendent avoir la main mise sur les terres et les mosquées, et qui s’opposèrent à l’initiative des familles serviles au motif que la mosquée est leur propriété.

Informé de la situation par le maire de la commune, le chef d’Arrondissement de Lahraj effectua une visite sur les lieux. Il demanda aux deux parties d’accepter la réfection du lieu de culte. Faute de compromis, il ordonna la suspension de toute activité de réhabilitation de la mosquée.

L’affaire sera portée à un degré plus élevé. Une réunion fut en effet convoquée par le Hakem de Ould Yengé, en présence du Délégué régional des Affaires Islamiques et de l’Enseignement Originel de la Wilaya du Guidimagha. Un Comité de gestion, composé de 12 membres, à raison de 6 personnes par groupes antagonistes, fut créé. Il fut chargé de la réfection de la mosquée dont les travaux sont encore en cours.

Quant à l’Imamat de la mosquée, il fut confié à Demba Sidi Cissé qui devait, en concertation avec les fidèles, choisir son suppléant. Or, il se trouve que Demba Sidi Cissé est coincé à Dakar en confinement. Le suppléant imposé par les Camara et les Cissé, au lieu de diriger les prières, aurait confié la tâche à des jeunes immatures, alors qu’il existe au sein du groupe des 140 personnes serviles, des personnes qui maîtrisent mieux les textes religieux et sont capables de diriger correctement les prières.

Face à la persistance des pratiques esclavagistes dans la localité de Bouanze, les habitants serviles ont saisi l’occasion pour rappeler les «Engagements (TAAHOUDATI» du Président Mohamed Ghazwani, notamment dans son Chapitre 3 intitulé «Une société fière de sa diversité et réconciliée avec elle-même» où il a déclaré vouloir «une Mauritanie riche de sa diversité culturelle et déterminée à dépasser les survivances des traditions et coutumes ancestrales dont certaines sont en contradiction avec les progrès universels en matière des droits humains. Un élan sincère de concorde, de fraternité et d’acceptation de l’autre est nécessaire pour assurer une cohésion nationale où l’apport de chacun sera un enrichissement collectif. Une action d’envergure doit vite être engagée pour éradiquer les séquelles de l’esclavage, panser les plaies laissées par le passif humanitaire et résorber toute forme de disparité issue des discriminations sociales ».

Ces «Engagements» ont bien été notifiés aux personnalités et cadres du Guidimagha, qui ont été interpellés sur les questions de discrimination, notamment ses formes les plus assimilables à l’esclavage et à ses séquelles et qui minent la société Soninké en particulier.

Cheikh A.


OXFAM et ADIG volent au secours des populations vulnérables de l’Assaba

Du Cash, de la farine et une formation en hygiène et pratiques familiales élémentaires ! C’est l’ambitieux programme financé ECHO, porté par OXFAM et exécuté par l’ONG ADG (Association pour le Développement Intégré du Guidimagha) qui a été lancé le 25 juin 2020 à l’intention de 2.100 ménages dans les communes d’EL Melgue et Legrane dans l’Assaba, en présence des autorités administratives et communales.

cérémonie officielle de lancement à Kiffa (Crédit ADIG)

Plus de 2.100 ménages pauvres, dont des femmes et des enfants, vivant dans les communes d’El Melgue et Legrane dans l’Assaba vont bénéficier d’aides alimentaires et nutritionnelles, notamment la distribution de cash, farine fortifiée et cours de sensibilisation sur l’hygiène (Wash) et les pratiques familiales élémentaires (PFE). Cette opération entre dans le cadre plus global du Projet «Assistance alimentaire et nutritionnelle des ménages très pauvres avec femmes enceintes femmes allaitantes (FEFA) et/ou enfants de moins de 5 ans en risque d’insécurité alimentaire sévère, pendant la période de soudure 2020». Ce projet financé par ECHO, porté par OXFAM et exécuté par l’ONG ADIG au niveau de la Moughataa de Kiffa, a été lancé le 25 juin 2020, en présence des autorités administratives et communales.

Dès l’ouverture des travaux de lancement du projet, Khalifa Ould Sidi Aly, Préfet de Kiffa, a remercié l’ONG Internationale OXFAM, présente en Mauritanie depuis plusieurs décennies, et ses partenaires pour l’aide précieuse qu’elle apporte pour les populations les plus vulnérables, saluant au passage le professionnalisme et la transparence de l’approche adoptée par l’ONG ADIG dans le processus de mise en œuvre des activités.

Prenant la parole, les équipes techniques ont donné des détails sur les objectifs du programme, les activités envisagées et les résultats attendus.

L’ONG ADIG qui met en œuvre ce projet dans la commune d’El Melgue intervient depuis plus de 5 ans dans la zone à travers le «Projet M’Silé» sur financement du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en partenariat avec le Collectif régionale des maires de l’Assaba (CERMA) et le Projet «Kiffa déchets » sur financement de l’Union Européenne, en partenariat avec le CERMA et l’ONG française CORAIL.

Il faut souligner que le Projet Assistance alimentaire et nutritionnelle porté par OXFAM intervient dans deux Moughataas du pays, Kiffa en Assaba et MBagne au Brakna. Une autre ONG de développement active dans cette dernière Moughataa a été choisie par OXFAM pour la mise en œuvre du projet au niveau local.

C.A


Rôle des Inspecteurs du Travail en période Covid-19, sécurité, protection et santé des travailleurs

La salle de réunion de la Direction Générale du Travail a abrité jeudi 18 juin 2020, un séminaire international en ligne organisé par le Bureau International du Travail (BIT) sur le «Rôle et l’Action des Système d’Inspection du Travail face à la pandémie Covid-19 en Afrique. Il fut question de la sécurité et de la santé au travail, mais surtout de la protection et de l’adaptation de l’administration du travail en situation d’exception.

Participants au séminaire (debout devant l’écran le DG du Travail et le Coordinateur de Bridge) Crédit Aidara

Pendant plus d’une heure d’horloge, les participants ont suivi en visioconférence l’intervention d’experts qui ont abordé les questions relatives à la sécurité et à la santé des travailleurs en période Covid-19, la protection sociale, notamment les mécanismes d’adaptation du monde du travail face aux circonstances exceptionnelles au regard des conventions et des normes internationales du Travail. Ont été débattues également les fonctions des Inspections du Travail, prérogatives et obligations, ainsi que les retombées effectives de la pandémie sur le monde du travail et sur l’action des inspections.

Il fut également question des défis, notamment les difficultés liées au contrôle sur place, la résilience et la créativité, la capacité d’innovation et d’adaptation de l’administration du travail en cette période exceptionnelle.

Les experts ont ainsi abordé les «Normes applicables et les outils développés par l’OIT, avec un aperçu global sur la pandémie Covid-19» et le rôle des Inspections du Travail selon les normes internationales, notamment les normes sur la Santé et la Sécurité des Travailleurs (Conventions 155, 161 et187) et les normes sur l’Inspection du Travail (Conventions 81 et 129) qui tournent autour de 4 axes essentiels, la stimulation de l’économie et de l’emploi, le soutien à l’emploi qui passe par un soutien aux entreprises, la protection des travailleurs, et enfin, la recommandation n°205 sur l’emploi et le travail décent au service de la paix et de la résilience.

Il a été ainsi stipulé une révision du mandat et des fonctions de l’Inspecteur du travail durant la pandémie, notamment l’adoption d’une législation spéciale sous forme de décrets, instructions ou circulaires pouvant réadapter la fonction de l’Inspecteur du travail.

L’occasion pour Jean-Parrat, Vice-président et Trésorier de l’Association Internationale des Inspecteurs du Travail d’évoquer «les conséquences du Covid-19 et ses lourds impacts économiques et sociaux en raison du confinement, tels que les licenciements et les mesures de mise en quarantaine, ainsi que les actions préventives à prendre face aux phases de déconfinement et de retour au travail».

L’autre aspect est la prise en charge du Covid-19 comme infection communautaire et défi de santé publique touchant en particulier les travailleurs, d’où l’urgence de maîtriser les risques sur les travailleurs et la mise en place dans les entreprises de mesures de sécurité et de santé.

De G. à Dr. Sy Samba (BIT), le DG du Travail et trois de ses inspecteurs (crédit Aidara)

Les intervenants ont ainsi été unanimes à recommander la redéfinition du rôle des Inspecteurs du Travail durant la pandémie, la remise en question des politiques, activités, formes d’actions et objectifs traditionnels des Inspecteurs du Travail, pour prendre en charge de nouvelles évaluations de risques tout en prenant en compte le contexte local.

Les participants ont suivi par la suite plusieurs expériences, celle des Administrations du Travail en Tunisie, Madagascar et Sénégal, celle d’un regroupement d’employeurs en Côte d’Ivoire (CIPC) et celle d’une Confédération de Travailleurs aux Iles Maurice.

Ces expériences ont permis de mettre en exergue le devoir de l’Inspection du Travail dans le contrôle de l’application des règles sanitaires au sein des entreprises et de son rôle dans la gestion de la pandémie Covid-19. Beaucoup de pays ont aussi institué le télétravail, certains comme au Sénégal trouvant d’ailleurs que les visioconférences ont beaucoup amélioré la qualité du travail des inspecteurs. D’autres ont salué la reprise du dialogue social entre les acteurs du travail (patronat et syndicats) pour la gestion commune du Covid-19. La question qui divise reste de savoir si Covid-19 peut être dorénavant considéré comme une maladie professionnelle.

A noter que la rencontre s’est déroulée en présence du Directeur Général du Travail au Ministère de la Fonction Publique, du Travail et de la Modernisation de l’Administration (MFPTMA), Cheikh Sidiya Hamoud, du Coordinateur du Projet Bridge (BIT en Mauritanie), Marc Ninerola et deux de ses collaborateurs, Aboubakry Dieng (Projet MAP 16) et Sy Samba (Projet AMEM), ainsi qu’une dizaine d’Inspecteurs dont certains inspecteurs régionaux

Réactions et Témoignages

Mohamed Vadel Cheikh Bouya, Inspecteur principal du Travail


«L’Administration du travail, sur la base des orientations des autorités supérieures, a adressé des circulaires aux employeurs et aux employés par rapport aux mesures sanitaires à prendre face au Covid-19. En ce qui concerne l’Inspection du Travail, le département souffre d’un manque d’effectifs et de moyens, mais aussi d’un manque notoire de formations et de stages de remises à niveau. La plupart des inspecteurs sortent de l’Ecole et restent jusqu’à la retraite sans apports additionnels de connaissances. Cette pandémie Covid-19 a ainsi mis à nu ce déficit et constitue une belle leçon pour la revalorisation du travail des inspecteurs»

El Moustapha Ould Baba, Inspecteur du Travail


«Cette pandémie va durer encore longtemps selon toute apparence, raison pour laquelle je pense qu’il faut faire quelque chose. On constate qu’il y a des insuffisances dans tout le système d’inspection du Travail, notamment des lacunes sur le plan juridique qu’il faut combler, notamment le statut des inspecteurs du travail, entre autres».

Khattry Ould Mohamed, Inspecteur du Travail


«La législation a certes accordé de larges pouvoirs à l’Inspecteur du Travail, mais nous avons besoin de la révision du Code du Travail et de ses textes d’application, mais surtout répondre à la revendication des Inspecteurs et contrôleurs du Travail qui réclament depuis longtemps la mise en place de leur statut».

Mohamed Lemine Mohamed Mahmoud, Président du Syndicat des Inspecteurs et Contrôleurs du Travail


«La majorité des Inspecteurs et Contrôleurs de Travail sont arabisants, alors que les séminaires organisés par le BIT sont tous en français. Il serait souhaitable que les prochaines sessions de formation soient faites en arabe, car la langue constitue une barrière»

Moustapha Djiby, inspecteur du Travail


«La législation du Travail en Mauritanie est largement inspirée des conventions internationales sur le travail, mais le statut de la pandémie Covid-19 reste posé. Il s’agit d’une nouvelle maladie, jamais prise en compte par le Code du Travail et ignorée par les inspecteurs du travail. Comme la Mauritanie a ratifié la Convention 102 qui prévoit beaucoup de dispositions, comme la conciliation, comment l’Inspecteur du Travail peut aider les entreprises obligées de procéder au chômage technique sous l’effet de la pandémie du Covid-19, comment aider les employeurs à s’adapter à la législation. Il faut également s’intéresser à l’après-Covid-19, si l’on sait qu’il y a eu beaucoup de pertes d’emplois, notamment d’emplois décents. Nous souhaiterions que le BIT nous recrute un expert de haut niveau pour accompagner les Inspecteurs de Travail dans ces aspects évoqués».

Cheikh Aïdara

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Fenêtre d’opportunité sur le long terme pour le secteur informel de la couture dans la Moughataa de Bassikounou et au camp de MBERA : pendant et après LA COVID19

A l’extrême Est de la Mauritanie, à plus de 1400 Km de la capitale, vivent plus de 50000 réfugiés du Nord Mali et 40000 mauritaniens dans une région enclavé et fragile. Suite à l’arrivée du COVID dans le Sahel, l’activité économique des travailleurs informels du camp et des localités environnantes a vécu de plein fouet l’impact socio-économique et la réduction des activités. Les projets de l’Organisation Internationale du Travail (OIT)en collaboration avec le UNHCR et avec l’appui du département d’état des USA ont lancé une initiative pour relancer l’activité économique et limiter les effets de la pandémie. Les artisans tailleurs locaux ont pu réorienter leur production pour contribuer à l’effort national de lutte contre la propagation de l’épidémie.

L’Organisation internationale du Travail (OIT) en étroite collaboration avec le gouvernement mauritanien soutient l’activité du secteur informel et le développement de compétences plus particulièrement pendant la crise de la COVID 19. Cet appui permet aux professionnels de l’industrie textile locale, de faire face aux effets liés à la situation actuelle, de réduire son impact économique sur leurs activités et de participer aux efforts de prévention et de réduction de la propagation de l’épidémie dans la Wilaya du Hodh El Chargui.

Pendant un peu plus de deux mois, 50000 masques barrières et 5000 blouses de travail seront produits localement dans le camp de Mbera et dans la Moughataa Bassikounou. Cette production est accompagnée d’une formation pour renforcer les capacités techniques des tailleurs de Bassikounou et du camp des réfugiés de Mbera sur la confection des masques barrières et blouses de travail selon les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Les formations théoriques (deux semaines) et pratiques (sept semaine) se dérouleront au niveau du Centre de Formation et de Qualification Professionnelle (CFQP) crée par le BIT au campMbera et dans la Maison des Jeunes de Bassikounou.

Cette initiative s’intègre dans le cadre du programme Teampreneurship (entreprendre en équipe) du BIT, mis en place pour stimuler l’entrepreneuriat en équipe auprès des jeunes réfugiés et mauritaniens et appuyer le développement des entreprises locales et les projets de développement économique local (DEL). Cette initiative offre à vingt-cinq (25) tailleurs locaux, une occasion d’adapter leurs activités à la situation de crise sanitaire actuelle. Ainsi, ils pourront non seulement, participer aux efforts nationaux de lutte contre la COVID 19, mais également avoir un niveau de revenus satisfaisant pour faire face aux effets négatifs de la crise sur l’assiette ménagère tout en assurant le maintien des emplois crées dans leurs ateliers respectifs.


Cette mesure accompagne les directions du gouvernement pour la nouvelle normalité qui rend obligatoire le port de masques dans la rue et au travail. La journée des réfugiés permettra de faire une première distribution de 11000 masques pour les réfugiés.

À moyen terme, ce soutien au développement des compétences et à la fourniture de services aux ateliers de tailleurs se poursuivront et auront pour objectif d’une part, la structurationde la filière couture et l’amélioration de la productivité et de la qualité de la production locale comme étape importante vers la formalisation. A Bassikounou, comme au camp de Mbera, des artisans indépendants des différentes communautés réfugiés et mauritaniennes participeront aussi à des groupes associatifs (Teampreneurship), qui pourront ensuite devenir membres d’organisations professionnelles et intégrer le Centre de Formation et de Qualification Professionnelle (CFQP) de Mbera ou la future Maison des Artisans de Bassikounou en construction par le BIT .

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Témoignages

Oumar ag Alla, Tailleur-réfugié

« Je suis Oumar ag Alla, 31 ans etcélibataire.  Je suis tailleur et vis au camp de Mbera avec ma famille qui est à ma charge. J’ai suivi une formation avec des tailleurs venus de Nouakchott,envoyé par le BIT.  Ils nous ont appris la technique de confection de blouses et masques et aujourd’hui je suis moi-même en mesure de travailler seul et d’assister d’autres tailleurs en ce sens. Avec cette formation nous avons appris à confectionner des masques, ce qui nous permettra de nous protéger, protéger les populations hôtes et respecter les gestes barrières d’une part. Aussi, conserver nos emplois et une source de revenue d’autre part. Mon souhait est faire de cette activité une source de revenue productive qui va me permettre d’être autonome et chercher des partenaires et des clients afin de pouvoir travailler et revendre nos masques ou d’autres produits.

Boubacar Oumar Cissé

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Tailleur-réfugié

« Je suis Boubacar Oumar Cissé, 19 ans et célibataire.  Je suis tailleur et vis au camp de Mberadepuis 2013 avec ma famille qui est à ma charge à moitié. Pour cette formation, le BIT nous à envoyé deux tailleurs depuis Nouakchott pour nous former à confectionner des masques et des blouses. Cet appui du BIT a été très bénéfique. Maintenant je dispose des techniques de confections des masques et blouses et de moyens pour me protéger et protéger mon entourage.  En plus, cela nous apermis d’avoir une source de revenus en cette période de confinement.  Suite à la formation, j’ai pour projet de retourner dans mon atelier, apprendre à quelques tailleurs les techniques de confections des masques et blouses et ensuite en faire une activité économique tout en participant à l’effort de prévention et de protection contre le COVID 19 Je remercie le BIT et tous ces partenaires Pour cette formation qui nous servira beaucoup dans l’avenir en nous permettant d’être plus autonome. »

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Guité Diop

Responsable Technique International des projets USDOS et UNHCR

« Cette activité, en plus de répondre à la demande de soutien du gouvernement mauritanien à l’activité du secteur informel pendant la crise de la COVID 19, rentre dans le cadre du programme du BIT sur les services d’appui aux entreprises (SAE) et aux projets DEL.Les problématiques auxquelles font face les acteurs des filières étant nombreuses, c’est pourquoi les Services d’Appui aux Entreprises (SAE)couvrent toute une série d’appuis divers et complémentaires avec une approche « chaîne de valeur » afin d’agir de manière organisée sur l’ensemble des goulots d’étranglement des principales chaînes de valeur visées. Ainsi, avec l’appui financier du BPRM et de l’UNHCR, ce soutien au développement des compétences et à la fourniture de services d’appui aux entreprises locales (SAE), et en particulier aux ateliers de tailleurs du camp des réfugiés de Mbera et de Bassikounou débouchera inéluctablement sur la structuration de la filière, en lien avec le développement de la chaîne de valeur,comme étape importante vers la formalisation. Ainsi, une importante activité logistique est mise en place pour développer et rendre accessibles des SAE de qualité pour les acteurs des filières, afin de favoriser un développement économique inclusif et durable dans la Moughataa de Bassikounou.

Cheikh Aïdara