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Semaine de la Francophonie : Sous le sceau du numérique

La Semaine de la langue française et de la Francophonie a été lancée samedi 18 mars 2017 dans la salle de conférence de la Chambre de Commerce de Nouakchott. Avec une édition inscrite sous le sceau du numérique, Ahmed Ould Hamza, président de l’Association mauritanienne pour la francophonie (AMF) s’est félicité du «dynamisme du mouvement francophone en Mauritanie », ce qui selon lui, «dénote de la volonté des amoureux du français que nous sommes, de se servir de ce merveilleux outil de contact et d’échange pour aller à la rencontre d’autres peuples et d’autres langues… »

Ouverture de la séance

La cérémonie officielle de lancement de la Semaine de la langue française et de la francophonie, le 18 mars 2017, a été l’occasion pour les amoureux de la langue française de se réunir pour partager en commun l’attachement à une langue de communion, sorte de passerelle entre les cultures et les générations.

L’occasion pour Ahmed Hamza, président de l’AMF, de rendre hommage aux illustres femmes qui  «ont contribué à l’édification de notre pays…par leur dynamisme et leur sens élevé de l’intérêt national», citant l’ex-Première Dame, Marième Daddah, l’ancienne ministre Aïssata Kanen, Mme Turkia Daddah, mais aussi Simone Bâ.

Une vue des participants

«L’AMF est particulièrement fière de fournir depuis novembre 2011, date de sa création, un cadre permanent où les francophones et les francophiles de Mauritanie, se retrouvent…pour manifester leur attachement aux valeurs d’ouverture, de diversité, de tolérance, de partage et de promotion du pluralisme véhiculés par cette langue et célébrée cette semaine » a déclaré  Ahmed Ould Hamza.

L’édition 2017 est placé selon lui sous le sceau du numérique. Dix mots choisis dans la lexique de l’informatique et ses applications, seront cette année au menu du Quiz «Dis-moi dix mots ». A la fin de son discours, Ahmed Ould Hamza a appelé au rétablissement du bilinguisme qui, selon lui, «constitue une chance à saisir aujourd’hui par les jeunes mauritaniens».

Auparavant, plusieurs orateurs s’étaient succédé au micro, en l’occurrence  l’ambassadeur de France en Mauritanie, SEM Joël Mayer, le président de la Chambre de commerce, Mohamedou Ould Mohamed Mahmoud, Mme Aïssata Kane, Dieng Boubou Farba, ancien président du Sénat et Ahmedou Ould Abdallahi, ancien diplomate et ancien Représentant Spécial des Nations Unies.

Il faut rappeler qu’un programme riche et varié a été conçu durant les sept jours de la fête de la francophonie, des concours littéraires, des expositions, des conférences.

A rappeler que l’édition 2017 de la Semaine de la Langue Française et de la Francophonie, la 22ème, est inscrite sous le signe du numérique. Dans un monde plus que jamais marqué par la cybernétique, ce choix est d’autant plus pertinent que la fracture numérique entre le nord et le sud s’élargit d’année en année, de jour en jour. En mettant le numérique à l’honneur, à travers les dix mots proposés pour les activités de cette année, les organisateurs de la Semaine donnent l’occasion aux francophones et francophiles du monde entier de méditer, une semaine durant, sur la place de l’informatique dans la vie culturelle et éducative des populations de notre grand espace.

Les activités que les partenaires organisent à cette occasion, en milieux scolaires particulièrement, s’attèleront, sous forme d’ateliers d’écriture, de joutes oratoires, d’expositions de dessins d’élèves et de concours de toute sorte, à explorer la signification et la symbolique d’émoticône et de télésnober, ainsi que la poésie d’avatar, de nomade et de nuage…

Cheikh Aïdara


Table ronde sur la place de la presse francophone dans les médias mauritaniens : l’UPF lance les débats

Créé en août 2016, la section Mauritanie de l’Union de la Presse Francophone (UPF-Mauritanie) a organisé le dimanche 19 mars 2017 une table ronde sur la place des journalistes francophones dans les médias mauritaniens. Une rencontre qui a regroupé plusieurs personnalités.

Vue de la table officielle (de gauche à droite : Bakar Sneiba, Mohamed Abdallahi Bellil, Mohamed Mokhtar Mohamed Salem Doyen du SJM, Mariya Ladji Traoré, le Directeur de la presse électronique, Dicko Soudani et Racky Sy)

La section mauritanienne de l’Union de la Presse Francophone (UPF-Mauritanie) a animé ce dimanche 19 mars au siège du Syndicat des Journalistes de Mauritanie (SJM) une table ronde sur la place des journalistes francophones dans les médias mauritaniens. Une manifestation marquée par un échange de discours, dont celui de la présidente de la section UPF-Mauritanie, Maria Ladji Traoré, qui a souhaité la bienvenue aux invités avant de remercier l’Association mauritanienne de la francophonie (AMF) pour cette opportunité offerte aux journalistes d’expression française de débattre de leur condition dans le paysage médiatique mauritanien. A rappeler que cette activité de l’UPF-Mauritanie s’inscrit dans le cadre de la Semaine de la langue française et de la francophonie, organisée du 18 au 26 mars 2017 par l’AMF en collaboration avec l’ambassade de France à Nouakchott et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).

Mariya Ladji Traoré et Sidi Abdalahi Sidi lors de l’ouverture officielle

Plusieurs interventions ont émaillé la rencontre. Tour à tour, Bakar Sneiba, journaliste-écrivain, Dicko Soudani, journaliste et ancien Directeur adjoint de l’agence mauritanienne d’infirmation (AMI) ont pris la parole pour parler de la langue française en Mauritanie et de sa place en tant que vecteur de communication. Dicko Soudani a rappelé l’historique de l’UPF soulignant qu’au départ ça s’appelait UIJPF dont il fut le premier président. L’aventure s’arrêtera selon lui lorsque les premiers tiraillements apparurent au sein d’une presse mauritanienne naissante. C’était dans les années 80, a-t-il souligné.

Par la suite Mohamed Abdallahi Ould Bellil a procédé à un survol historique du français en Mauritanie, faisant comprendre à l’auditoire qu’en fait le français est présent en Mauritanie depuis plusieurs siècles et qu’en définitive il ne s’agit pas d’une langue étrangère. De son côté, Maïmouna Saleck, Mimi pour les intimes, journaliste fraîchement auréolée d’une Médaille du Mérite décernée par la République française, a prononcé un mot au nom de l’AMF dont elle est l’une des chevilles ouvrières.

Une vue de la salle

Le Doyen du SJM, Mohamed Mokhtar Mohamed Salem a lui aussi souhaité la bienvenue aux participants, soulignant la disposition de son syndicat à accompagner les journalistes dans toutes les démarches visant à la protection de leurs droits ou au renforcement de leurs capacités.

Plusieurs intervenants se sont par la suite succédé au micro au cours de la rencontre, à l’image du Pr.Cheikh Saad Bouk Kamara, sociologue, activiste des droits de l’homme et écrivain, ou encore l’icône des femmes journalistes mauritaniennes, Raky Sy qui a mis l’accent sur le principe de l’humilité comme voie royale vers la réussite professionnelle dans le milieu journalistique. Les participants ont également suivi avec un grand intérêt l’intervention de Mme Aïssata Kane, première femme ministre, présidente des Femmes francophones d’Afriques et  l’une des pionnières de la presse mauritanienne, celle qui déjà dans les années 60-70, avait lancé la revue «Marianne» consacrée au combat des femmes.

Autre vue de la salle

Quant au Directeur du Musée National, Kane Hadiya, il voit que la Francophonie doit prendre un nouveau souffle, regrettant son absence de dynamisme là où d’autres langues sont en train de la rattraper et de la dépasser, perdant de plus en plus des batailles dans le champ linguistique mondial.  La rencontre a été rehaussée par le niveau des débats qui a suivi les panels, avec un parterre d’invités de marques, partenaires de la francophonie mais aussi journalistes.

Il faut noter que la journée a été ouverte officiellement par le Directeur de la Presse Electronique au nom du Ministre des Relations avec le Parlement et la Société Civile.


Adhésion du Canada au Partenariat de Ouagadougou : 650 millions de dollars injectés dans la santé reproductive

L’adhésion du Canada au Partenariat de Ouagadougou (PO) est une bonne nouvelle selon les observateurs. Cette adhésion serait le fruit d’un intense effort fait par l’Unité de coordination du PO (UCPO) et les autres parties prenantes. Le Canada, par la même occasion, a annoncé un financement de 650 millions de dollars sur trois ans pour la santé sexuelle et reproductive à travers le monde.

Dr Joannie BEWA, CEO de Young Beninese Leaders et la Ministre du Développement International et de la Francophonie, Marie-Claude Bibeau

L’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou, basée à Dakar, a publié le 10 mars 2017 un communiqué de presse  relative à l’adhésion du Canada au Partenariat de Ouagadougou. Cette adhésion intervient, selon les termes du communiqué, à l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes et a été annoncée par la Ministre canadienne du Développement International et de la Francophonie, Mme Marie-Claude Bibeau, en présence de son Premier Ministre, Justin Trudeau. Le Canada a annoncé un financement de 650 millions de dollars sur trois ans pour la santé sexuelle et reproductive à travers le monde.

Le Partenariat de Ouagadougou qui regroupe 9 pays d’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo) a exprimé ainsi sa satisfaction de cet engagement canadien qui, selon le communiqué «aidera à propulser ses avancées dans sa phase d’accélération actuelle qui consiste à atteindre 2,2 millions d’utilisatrices additionnelles d’ici 2020».

Quel apport pour le Partenariat ?

Le Canada s’engage à appuyer l’égalité entre les sexes et contribuer au renforcement socio-économique des femmes et des filles partout dans le monde, en travaillant à combler les lacunes en matière de santé sexuelle et reproductive et des droits connexes. Il s’agit plus spécifiquement d’offres «de services complets d’éducation sexuelle, de renforcement des services de santé reproductive, et d’accès à la planification familiale et aux moyens de contraception »

Selon le Premier Ministre canadien, Justin Trudeau, «l’annonce faite aujourd’hui démontre que le Canada est un chef de file en ce qui concerne le renforcement socioéconomique des femmes et des filles ainsi que la promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes partout dans le monde. Cet investissement donnera à des millions de femmes et de filles la possibilité d’être des leaders dans leurs collectivités et de mener une vie saine et productive».

Pour la Ministre du Développement International et de la Francophonie, « le Canada est résolu à mener une action mondiale pour soutenir la santé et les droits sexuels et reproductifs des femmes et des filles. Les droits des femmes commencent par le droit de chaque femme et de chaque adolescente de disposer de son corps et de prendre ses propres décisions».

A propos du Partenariat De Ouagadougou

Le Partenariat de Ouagadougou a été lancé lors de la Conférence Régionale sur la Population, le Développement et la Planification Familiale tenue à Ouagadougou au Burkina Faso en février 2011 par les 9 gouvernements des pays francophones de l’Afrique de l’Ouest et leurs partenaires techniques et financiers pour accélérer les progrès dans l’utilisation des services de planification familiale au Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Togo.

Le Partenariat de Ouagadougou est basé sur deux principes. Il mise sur une meilleure coordination entre les bailleurs de fonds pour optimiser leurs soutiens aux pays et également sur une collaboration et coopération aux niveaux national et régional pour remédier au taux élevé des besoins non satisfaits en matière de planification familiale.

L’Unité de Coordination du Partenariat de Ouagadougou (UCPO), basée à Dakar (Sénégal), facilite la communication entre les pays et les bailleurs actuels et potentiels, plaide pour la mobilisation de ressources en faveur des pays membres, aide à suivre les progrès par rapport aux objectifs du PO, et partage des informations entre les parties prenantes du Partenariat et d’autres publics.

Cheikh Aïdara


JOURNÉE NATIONALE CONTRE L’ESCLAVAGE : L’ASSABA SE MOBILISE AUTOUR DE LA LOI D’INCRIMINATION

Sous l’égide du Bureau International du Travail (BIT), l’Association des Maires de l’Assaba s’est mobilisé le 6 mars dernier, Journée internationale de lutte contre l’esclavage, pour s’informer sur la Loi 2015-031 incriminant le phénomène et ses pratiques, afin de la faire connaître auprès de leurs administrés.

L’hôtel de Ville de Kiffa a commémoré lundi 6 mars 2017, la Journée nationale de lutte contre l’esclavage. C’était sous la présidence du Commissaire aux Droits de l’Homme et à l’Action Humanitaire, en présence du Secrétaire Général du Ministère de la Fonction Publique, du Wali de l’Assaba, du Directeur Général de l’Agence Tadamoun ainsi que les partenaires, notamment le BIT, l’ambassade des Etats-Unis en Mauritanie, le Bureau du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme, entre autres.

La journée a été marquée par les discours officiels, celui du Commissaire aux droits de l’homme et à l’action humanitaire, Cheikh Tourade Ould Abdel Maleck qui a cité les avancées institutionnelles et juridiques réalisées par la Mauritanie dans le domaine de la lutte contre l’esclavage et ses séquelles. C’était lors de l’ouverture officielle des travaux. Auparavant, les participants avaient suivi le discours de bienvenue du maire de Kiffa et président de l’Association des maires de l’Assaba, Mohamed Lemine Ould Sidi Brahim.

S’exprimant au nom du Bureau International du Travail (BIT), Sidi Mohamed Ould Deh dira tout l’engagement de son institution à appuyer les autorités locales, notamment les élus les plus proches des populations, en l’occurrence les maires, pour la compréhension de la Loi 2015-031 incriminant l’esclavage afin de mieux la diffuser au sein de leurs administrés. Il faut noter que cette journée nationale organisée à Kiffa a été initiée et financée par le BIT, à travers son Projet Bridge qui est une passerelle entre le Protocole à la Convention n° 29 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) et l’action mondiale pour l’élimination du travail forcé ratifié par la Mauritanie. Le Projet Bridge en Mauritanie, dirigée par Marc Ninerola, appuie la mise en œuvre de la loi 2015-031 portant incrimination de l’esclavage et réprimant les pratiques esclavagistes.

La journée nationale de lutte contre l’esclavage a été surtout marquée par quatre communications. La première, portant sur les « Concepts, définitions et évolution de l’esclavage » présentée par Dethié Sall du Bureau de Nouakchott du Haut-Commissariat aux Droits de l’Homme des Nations-Unies. La deuxième communication a été présentée par Me Cheikh Abdallahi Ould Babou, avocat, sur « Convergence et divergence du droit humanitaire international et du droit mauritanien sur le traitement de l’esclavage ». La troisième communication relative aux « Défis de la mise en œuvre de la Loi 2015-031 » présentée par le juge Bâ Aliou, président de la Cour criminelle spéciale de Néma chargée des affaires d’esclavage. Enfin, quatrième communication, celle présentée par Mohamed Ould Bneïjara, président de l’ONG ADIG partenaire du BIT sur le « Rôle des maires dans la vulgarisation de la Loi 2015-031 ».

Au cours de leurs interventions, les représentants des associations des droits de l’homme et des syndicats, notamment SOS Esclaves et l’Association Mauritanienne des Droits de l’Homme (AMDH), ou encore le FONADH et la CLTM, ont fustigé la non application des textes de loi condamnant et incriminant l’esclavage en Mauritanie.

A la fin des travaux, les participants ont approuvé les recommandations qui se sont articulées autour de trois cibles, les autorités administratives et la justice, les maires et les élus, puis la société civile.

La journée nationale du 6 mars consacrée à la lutte contre l’esclavage s’est achevée par le discours de clôture du Wali de l’Assaba, Mohamed Hacen Ould Mohamed Saad.

Cheikh Aïdara
Envoyé Spécial à Kiffa

ENCADRE 1

Projet Bridge en Mauritanie ; Appuyer les autorités dans la mise en œuvre de la loi 2015-031

Le Projet Bridge en Mauritanie est un projet d’appui à la mise en œuvre de la loi portant incrimination de l’esclavage et réprimant les pratiques esclavagistes. C’est une composante du Projet Bridge du BIT intitulé « Du Protocole à la pratique : une passerelle pour une action mondiale sur le travail forcé ». Ce projet est justifié par la ratification en 2016 par la Mauritanie du Protocole de 2014 relative à la Convention sur le travail forcé n°29 de 1930 (c’est le deuxième pays africain à l’avoir ratifié). Il intervient surtout dans un contexte marqué par de fortes avancées réalisées par la Mauritanie dans la lutte contre l’esclavage, à travers l’adoption de la Loi 2015-031 incriminant l’esclavage à la place de la loi de 2007, l’adoption en 2014 de la Feuille de route pour éradiquer les vestiges de l’esclavage et la constitution d’un Comité ministériel pour l’accompagner, ainsi que la création de l’Agence Tadamoun pour la lutte contre les séquelles de l’esclavage, sans compte la criminalisation de l’esclavage élevé au rang de crime contre l’humanité dans la Constitution de 2012 et la création de tribunaux criminels spécialisés chargés de juger les affaires d’esclavage.

Le BIT a dans le cadre du Projet Bridge Mauritanie procédé à la formation des maires sur la Loi 2015-031 et organisé la célébration de la Journée nationale sur l’esclavage du 6 mars dernier à Kiffa. L’objectif est de permettre aux maires de l’Assaba de bien s’imprégner de ce texte pour pouvoir la diffuser et la faire connaître à leurs administrés. Cette initiative pilote, le BIT compte la dupliquer dans toutes les communes de la Mauritanie, en plus de la formation des élus, de la société civile et des journalistes, avec en prime la traduction de la Loi 2015-031 dans toutes les langues nationales.

ENCADRE 2

Témoignages : les maires de Kiffa peu informés sur la loi 2015-031

Aux 26 communes de l’Assaba s’étaient ajoutées, au cours de la Journée nationale sur l’esclavage célébrée à Kiffa, sept autres communes, dont Atar (Adrar) et Toujounine (Nouakchott) mais aussi l’association des maires du Tagant.

Le maire de Kiffa et président de l’Association des maires de l’Assaba, Mohamed Lemine Ould Mohamed Sidi, a dit toute sa satisfaction à l’issue des travaux qui ont marqué la Journée nationale de lutte contre l’esclavage. « La qualité et la quantité des participants, la présence du Commissaire aux droits de l’Homme et du Directeur Général de l’Agence Tadamoun, celle des autorités administratives dont le Wali de l’Assaba, des partenaires, notamment le BIT, le Bureau des Nations Unies pour les droits de l’homme, l’ambassade des Etats-Unis, ajoutés à la présence de plus d’une trentaine de maires dont certains venus de l’Adrar, de Nouachott et duTagant…Tout cela prouve, si besoin en est, l’intérêt qu’accordent les Mauritaniens à un phénomène que tous veulent prendre à bras le corps. Il ne s’agit pas d’une affaire strictement réservée à quelques associations, voire à certains individus qui l’utilisent pour des causes personnelles inavouées. Il s’agit d’un problème national à résoudre dans un consensus général, entre Mauritaniens mais aussi avec l’aide de nos partenaires ».

Pour le maire de Boumdeid, Mohamed Abdallahi Ould Khaye, « pratiquement peu de maires ont connaissance de cette Loi 2015-031 car personne ne l’a reçu encore de manière officielle. Certains en ont parcouru quelques articles et l’écrasante majorité n’en ont qu’entendu parler. D’où l’importance de cette journée qui a permis d’en savoir plus sur cette loi, dans l’espoir qu’une connaissance détaillée de ce texte de loi soit fournie. D’ores et déjà, je signale qu’au niveau de l’Assaba, aucun cas d’esclavage n’a jamais été signalé. On croit dur comme fer que ce phénomène a pratiquement disparu dans notre région ».

Pour Sidi Mohamed Ould Mohamed Vall dit Ghriny, président des Maires du Tagant, « la Journée nationale contre l’esclavage telle qu’elle est organisée ici à Kiffa est une initiative louable à saluer. La lutte contre l’esclavage et ses séquelles requiert la conjugaison de tous les efforts. L’Etat a mis en place tous les mécanismes tendant à l’amélioration des conditions de vie des populations »

ENCADRE 3

Alliance Française : Théâtre, chanson Rap et folklore contre l’esclavage

L’Alliance Française de Kiffa avait abrité dans la soirée du dimanche 5 mars 2017, une manifestation en prélude à la Journée nationale du 6 mars consacrée à la lutte contre l’esclavage dont la capitale de l’Assaba préparait les festivités.

Les jeunes de Kiffa ont présenté une pièce de théâtre en cinq actes intitulée « Le Cheval et la bride » de Diallo Taha Sow, puis un jeune Rappeur local a interprété une chanson conçue par l’écrivain Bios Diallo « Haram ! Haram ! ». La soirée riche en couleurs a été couronnée par une remise de prix aux lauréats d’un concours Quiz sur la loi de 2015 incriminant l’esclavage.

La soirée s’est déroulée en présence d’une délégation du BIT comprenant Setty Durand-Carrier, Sidi Mohamed Ould Deh et Seydina Alioune Diallo, ainsi que le président de l’Alliance et son staff, une délégation de l’ambassade des USA, plusieurs autres personnalités et un public jeune.

ENCADRE 4

Journée nationale de lutte contre l’esclavage : clash entre certains activistes et le maire de Kiffa

La célébration de la Journée nationale de lutte contre l’esclavage célébrée à Kiffa le 6 mars 2017 sous l’égide du BIT en collaboration avec l’Association des Maires de l’Assaba, a été marquée par un clash entre les organisateurs, accusés de vouloir faire « passer un message unilatéral pour redorer le blason du régime » et les antiesclavagistes de SOS Esclaves.

Ces derniers ont protesté vivement lorsque le président de séance, le maire de Kiffa et président de l’Association des maires de l’Assaba, a donné la parole pour la deuxième fois, au maire d’Atar, Ould Hmeimed, qui préside une association de maires mauritaniens contre l’esclavage. Ce dernier, invité à faire un discours lors de l’ouverture, avait en effet disserté pendant plus de quarante minutes sur la déclaration très controversée de son association, la déclaration dite d’Aleg, jugée unilatérale et dangereuse aussi bien par plusieurs activistes des droits de l’homme que par certains partenaires.

Très remonté contre cette prise de parole non programmée dans l’agenda de la soirée, l’avocat de SOS Esclaves, Me El Id avait en effet interpellé le maire d’Atar en lui lançant : « avant de venir ici pour parler esclavage, tu ferais mieux de régler d’abord le problème de l’esclavage largement répandue dans ta vile Atar et dans ta région. L’Adrar est le plus grand creuset d’esclavagistes en Mauritanie et il existe des dizaines de dossiers pendant devant vos tribunaux » s’est-il ainsi insurgé.