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La section Mauritanie de l’Union de la Presse Francophone se choisit une nouvelle direction

Après une longue période de transition, la section Mauritanie de l’Union de la Presse Francophone (UPF Mauritanie) a élu vendredi 12 novembre 2021 un nouveau bureau exécutif composé de 8 membres.

Photo de famille à la fin de l’AG – Crédit Aidara

Sur les 32 membres de la section UPF Mauritanie, détenteurs de la carte professionnelle de l’UPF Internationale 2021, 24 ont répondu présent lors de l’ouverture, vendredi 12 novembre 2021 à Nouakchott, de l’Assemblée générale portant renouvellement du bureau exécutif et ses instances.

Un comité restreint composé de Raky Sy et de Chighali Mohamed a assuré la supervision des élections, en présence de la représentante de l’UPF Internationale, Meriem Oudghiri, vice-présidente de l’instance faitière de la presse francophone au niveau mondial et présidente de la section Maroc de l’UPF.

cérémonie de clôture : Bakary, Issa Yedaly, Ahmed Taleb, Meriem, Raky Sy – Crédit Aidara

Après approbation des textes constitutifs de l’association et ses modifications, en l’occurrence le Statut et le Règlement Intérieur, les congressistes ont plébiscité l’unique liste candidate, avec 23 voix pour et une seule abstention.

La cérémonie s’est terminée comme elle avait débuté, avec des échanges de discours, entre Bakary Guèye, président nouvellement élu de l’UPF Mauritanie, Meriem Oudghiri, vice-présidente de l’UPF Internationale, et Issa Ould Yedaly, Directeur des Accréditations et des Relations avec la Presse, représentant le Ministre de la Culture, de la Jeunesse, des Sports et des Relations avec le Parlement, Porte-parole du gouvernement, assurant la tutelle des institutions de presse.

Dans son discours, Issa Ould Yedaly s’est dit réjoui par la tenue de l’assemblée générale de la section locale de l’UPF, mettant en exergue le rôle pionnier que la presse francophone a joué dans l’histoire des médias en Mauritanie. Il a insisté sur l’intérêt que le Chef de l’Etat, Mohamed Cheikh Ghazouani accorde à l’émergence d’une presse professionnelle et de qualité. Il a évoqué dans ce cadre la révision en cours de l’arsenal juridique pour répondre aux exigences liées à la professionnalisation du secteur, tout en réitérant la volonté des pouvoirs publics à renforcer les capacités des médias, notamment à travers l’augmentation du fonds d’aide à la presse. Enfin, il a souligné la disponibilité de son département à apporter tout appui ou accompagnement dans la réussite des objectifs que s’est fixé la section UPF-Mauritanie.

Meriem Oudghiri lors de son allocution – Crédit Aidara

De son côté, Meriem Oudghiri s’est dite honorée de représenter l’UPF-Internationale à ces assises de la section Mauritanie. Elle a rappelé que la francophonie est fière de porter la diversité de ses membres, à travers leurs cultures et leurs langues. Elle a rappelé que l’UPF, c’est un réseau international qui compte 3.500 membres dans 150 pays à travers le monde. Elle s’est enfin félicité du déroulé de l’Assemblée générale de la section UPF-Mauritanie, notamment la transparence et l’esprit démocratique qui l’ont caractérisé. Elle a par la suite déclaré que l’instance faitière est prête à apporter toute aide ou appui pour la bonne réussite du mandat du nouveau bureau qui vient d’être élu.

Vue partielle des congressistes – Crédit Aidara
Bakary Gueye

Auparavant, Bakary Guèye, avait souhaité la bienvenue aux congressistes ainsi qu’aux invités. Il a remercié dans son discours le ministère de tutelle pour l’aide apportée à l’organisation de l’Assemblée générale de la section UPF-Mauritanie. Il a également remercié l’instance internationale pour l’intérêt accordé à ses assises, qui s’est traduit par l’envoi de sa vice-présidente à Nouakchott pour superviser et assister au déroulé de l’évènement.

Il faut noter que le Président du Syndicat des Journalistes de Mauritanie (SJM), Ahmed Taleb Maaloum, a assisté au déroulé de l’Assemblée générale. Il a exprimé à ce propos, tout le bien qu’il accorde à la presse francophone, soulignant la disponibilité du SJM à collaborer avec la section UPF-Mauritanie pour l’émergence d’une presse forte, professionnelle et unie.

Cheikh Aïdara

COMPOSITION DU BUREAU EXECUTIF UPF-MAURITANIE

  • Président :                     Bakary Guèye
  • Vice-Président :            Cheikh Aidara
  • Secrétaire Général :      Khalilou Diagana
  • Trésorier Général :        Sneiba Mohamed
  • Chargé du Genre :       Awa Seydou Traoré
  • Chargé des Langues Nationales : Diallo Saidou Mamadou
  • Chargé de la Formation et Communication : Fofana Issa
  • Chargée de l’Organisation : Alya Abass


Opération Covid-19, une équipe du Ministère de la Santé dans 5 régions du pays pour sensibiliser et distribuer des supports

Dans le cadre de la campagne nationale de sensibilisation contre la Covid-19, une mission du Service Education pour la Santé du Ministère de la Santé, avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), a lancé dimanche 7 novembre 2021 une campagne de 15 jours dans les Wilayas du Hodh Echarghi, Hodh Gharbi, Assaba, Gorgol et Guidimagha. Objectif, rappeler aux populations les gestes barrières et renforcer les capacités des structures de santé de ces régions dans la prévention contre le coronavirus.

Jeunes éleveurs peulhs arborant les tee-shirts de sensibilisation contre Covid – Crédit Aidara

Dimanche 7 novembre 2021, à quelques pas de la porte d’entrée de l’hôpital de Kaédi, une foule dense se presse autour d’une Toyota blanche. Sur les flancs, se détachent en lettres Arabe et Français « Ensemble contre Covid-19 ».  Un slogan qui estampille un matériel divers distribué aux visiteurs de l’hôpital, turbans blancs, masques au tissu rouge, tee-shirts blancs.

L’hôpital de Kaédi et ses visiteurs

Au milieu de la foule enturbannée, masquée et de tout blanc vêtue qui envahissait par vagues compactes l’entrée de l’hôpital de Kaédi, Oumoul Hassen, l’agent dépêché par le Service Education pour la Santé (EDS) du Ministère de la Santé, flanquée d’un photographe-vidéaste entame sa séance de sensibilisation.

Oumoul Hassen, agent au Service Education pour la Santé (Ministère de la Santé) – Crédit Aidara

« Nous sommes venus avec une équipe de l’UNFPA pour vous distribuer ce matériel et vous rappeler en même temps que la pandémie Covid-19 est loin d’être terminée. Vous devez continuer à respecter les gestes barrières, à vous prémunir et prémunir vos familles, surtout que vous êtes dans un centre hospitalier ».  Reprenant son souffle, elle poursuit « vous devez en parler autour de vous. Certes la prévention est menée depuis près de deux ans par les services de santé, mais la prévention ne saurait donner les résultats escomptés et aboutir à la protection de l’ensemble des citoyens contre la Covid-19, sans votre participation à tous ».

Dans l’enceinte de l’hôpital de Kaédi – Crédit Aidara

Les personnes interrogées en marge de cette séance de sensibilisation ont déclaré être conscients de la présence morbide de la Covid-19, même si certaines ont avoué avoir baissé de vigilance ces derniers temps.

Aissata Hamady à l’hôpital de Kaédi – Crédit Aidara

Pour Aïssata Hamady, « cette séance tombe à pic, et nous rappelle que la Covid-19 rôde toujours à côté de nous ». Elle a couvert de remerciements le ministère de la Santé et l’UNFPA pour l’initiative et prier pour que les résultats attendus de cette activité aboutissent.

Ouvriers et mécaniciens de Mbout touchés

A l’entrée de la ville de Mbout, à 110 kilomètres à mi-chemin entre Kaédi et Sélibaby, des ouvriers sont entrain de creuser des tranchées. De l’autre côté, des mécaniciens s’affairent, tandis que plusieurs femmes, seaux en main, se rendent au marché. Plusieurs autres personnes vaquent à leurs occupations, au milieu d’une ribambelle d’enfants dépenaillés.

Un ouvrier arborant fièrement un tee-shirt de la campagne – Crédit Aidara

L’attention de tout ce monde est brusquement attirée par deux véhicules qui viennent de s’arrêter, une pick-up blanche et une voiture frappée de l’effigie de l’UNFPA. Quelques curieux se sont arrêtés. Les ouvriers ont suspendu leurs travaux et les mécaniciens, à demi penchés sur le capot ouvert d’une voiture, lèvent la tête.

« Venez ! Venez ! » lance Oumoul Hassen, le visage à demi-mangé par un masque au couleur rouge vif, entourée d’une mission de l’UNFPA conduite par M. Mamadou Bâ, le Chargé de communication de l’organisation. Deux ou trois personnes s’avancent, timides et perplexes. Ils reçurent turban, tee-shirt et masque. Et c’est la ruée. Les ouvriers abandonnèrent leur pioche, les mécaniciens laissèrent tomber le véhicule qu’ils réparaient et plusieurs hommes et femmes qui passaient au hasard se pressèrent autour de la pick-up blanche. Un instant d’après, une forêt de corps habillés de tee-shirts blancs, la tête ou le cou arborant un turban, le visage disparaissant derrière des masques rouges, peuplèrent les lieux, lui donnant une couleur enchanteresse.

Les gens se bousculent pour la distribution – Crédit Aidara

« Ça c’est ce qu’on appelle une aubaine ! » lance un quadragénaire. « On part chercher pitance et voilà que nous tombe du ciel tout ça, turban, masque et tee-shirt » clame-t-il.

A coups de rappels, Oumoul Hassen retint tout de même son monde, qui cherchait à repartir. Tous arborèrent les supports qui venaient de leur être distribué.

Après la séance de sensibilisation, photo de famille – Crédit Aidara

La séance de sensibilisation sur la Covid-19 prit plus de temps qu’à Kaédi. Se laver les mains, respecter la distanciation sociale, se rendre à l’hôpital dès les premiers signes de fébrilité, se prémunir et prémunir sa famille, mais surtout se faire vacciner contre la pandémie. Tout y passa et Oumoul Hassen ne lésina pas sur les termes appropriés pour rappeler à tout le monde que le coronavirus n’est pas encore fini et que tout le monde doit prendre ses précautions et prendre au sérieux les messages de sensibilisation.

La vieille Salka Mint Amar, au bras de l’agent de santé, tient à témoigner du bienfait de la sensibilisation, car pour elle « il faut surtout exhorter les gens à se faire vacciner, comme elle l’a déjà fait ».

Pour Youssouf Sylla, technicien de travaux routiers, « c’est vrai que Mbout compte peu de cas de corona, mais c’est vrai, la population doit redoubler de vigilance, car la maladie continue de faire des dégâts au niveau national »

Les éleveurs sensibilisés

Entre Kaédi et Mbout, ce n’est que procession de hameaux et de villages. Autour de quelques étendues d’eau, de jeunes éleveurs laissent boire leurs nombreux troupeaux de vaches et de petits ruminants, à l’ombre de quelques lavandières venues des villages, souvent perdus entre des densités verdoyantes.

Le temps d’une causerie, le décor est planté. « Nous avons entendu parler de cette maladie, le corona, mais nous ne sommes pas concernés, parce que nous sommes très souvent seuls, isolés dans la forêt en compagnie de nos animaux, donc nous ne sommes pas censés pouvoir contaminer quiconque ou nous faire contaminer » se hasarde un jeune peulh dont le sourire fait apparaître des gencives tatouées. Un autre, se déshabille lentement, pour enfiler le tee-shirt que l’équipe de sensibilisation venait de distribuer. « Si mon père me voit comme ça, il ne va même pas me reconnaître » lance-t-il au milieu de l’hilarité générale.

Eleveurs de Windou Doki – Crédit Aidara

Pour le vaccin, il n’est même pas envisagé. « Nous sommes encore jeunes, et cela ne nous concerne pas » soutiennent ces jeunes bergers dont l’âge ne dépasse guère 16 ans. Les efforts entrepris par l’équipe de sensibilisation ne furent pas cependant vains, car se grattant la tête, certains d’entre eux soutinrent qu’ils se feront vacciner, si toutefois leurs chemins croisent un jour les équipes de vaccination.

Ces éleveurs vivent dans les villages peulhs de Windou Doki et Windou Hayé, entre 52 et 69 Km de kaédi sur l’axe menant vers Mbout.

Quelques 5.000 lots à distribuer dans 5 régions

Pendant 15 jours, l’équipe de sensibilisation et de communication va sillonner le reste des Wilayas. Après le Gorgol, elle se rendra au Guidimagha, en Assaba et dans les deux Hodhs. Elle distribuera 500 tee-shirts, 1.800 masques en tissus, 1.800 affiches et 900 turbans.

Plusieurs de lots de supports à distribuer – Crédit Aidara

Ces lots qui vont être intégrés au plan national de distribution seront acheminés vers les Wilayas d’intervention par l’UNFPA qui prend en charge le transport des supports qu’elle a offert au Ministère de la Santé ainsi que les autres supports offerts par d’autres partenaires.

L’objectif de cette opération est de renforcer les capacités des structures de santé pour prévenir l’infection au Covid-19 et participer à la campagne nationale de sensibilisation contre la pandémie.

Il faut souligner que cette opération a été précédée par une réunion avec les autorités sanitaires et administratives départementales. La répartition du matériel et équipement de protection et de prévention a été validée avec le niveau régional en fonction des besoins prioritaires.

Sont ciblés par cette campagne, les hôpitaux, les centres de santé, les marchés, écoles, entre autres.

Cheikh Aïdara


Le mauritanien Kane Limam dit Monza élu président du réseau continental Arterial Network

 C’est ce qui ressort vendredi 5 novembre, à l’issue de l’assemblée générale élective du réseau continental Arterial Network, en marge de la 6e édition du festival international FESTI-EFROUBA, à Grand Lahou, en Côte d’Ivoire.

« Les travaux ont duré toute la journée et l’assemblée a voté à l’unanimité Kane Limam Monza au poste de président et de Amélia Maria Matsinhe (Mozambique) au poste de vice-présidente du réseau pour la période de 2021 à 2023 », indique dans un communiqué parvenu à Cridem Culture, Arterial Network.

Kane Limam est le représentant d’Arterial Network en Afrique du Nord. Arterial Network est un réseau dynamique composé d’ONG, d’institutions, d’entreprises du domaine de l’économie créative, de festivals, ainsi que d’artistes individuels et d’acteurs et actrices du secteur culturel africain.

« Nouvelle étape pour poursuivre la mission, le temps en dit long sur les combats et la persévérance. Merci à l’Afrique pour la confiance. Le tout est de rester focus sur la mission et pas sur la fonction présidentielle. Les hommes passeront et l’institution restera. Merci à mes prédécesseurs pour les leçons apprises et le combat continu. 2 ans à donner pour avancer un tronçon ! 2 ans pour continuer à construire au nom de l’Afrique ! 2 ans pour faire honneur à mon pays, la Mauritanie, par le travail. Avec un comité de pilotage avec 60% de femmes, nous lançons un message fort pour une meilleure gouvernance inclusive et résolument actée dans la parité », a réagit Kane Limam dit Monza sur sa page Facebook.

Kane Limam est l’initiateur du festival Assalamalekoum, d’Assalamalekoum Tour, d’Assalamalekoum Découvertes et Zaza Productions. Il est également auteur des albums, « Président 2 la rue publik » sorti en 2004, « Incontextablement » en 2007, « Mauritaniana » en 2009, « Grand JE » en 2014 et « Mauritana » en 2016.

Source : CRIDEM Culture


Assurance maladie dans l’économie informelle, restitution d’une étude de faisabilité

Nouakchott a abrité lundi 25 octobre 2021 un atelier de restitution de l’étude sur la faisabilité d’un projet d’assurance maladie pour les populations de l’économie informelle dans la Wilaya du Guidimagha, sous l’égide du Bureau International du Travail (BIT).

Vue partielle des participants – Crédit Aidara

Dans le cadre de la réactualisation de la Stratégie nationale de protection sociale, le gouvernement mauritanien avec l’appui technique du BIT et l’apport du SDG Fund, de l’UNICEF et du PAM, a mené une étude de faisabilité pour l’élargissement de l’assurance maladie aux travailleurs du secteur informel et à leurs familles.

Les résultats de l’étude ont été présentés lundi 25 octobre 2021 à Nouakchott, par les consultants du Bureau Mauritanien d’Etudes en Santé Publique (BUMESP), fondé par Dr. El Joud Dahada, spécialiste en épidémiologie, et les consultants de l’agence ENABEL (coopération belge).

Il s’agissait pour les consultants d’analyser la faisabilité d’un projet d’assurance maladie pour les populations du secteur informel en Mauritanie, avec comme région pilote, le Guidimagha.

L’étude en données statistiques

Dans sa présentation, le consultant du BUMESP a révélé les outils de collecte choisis, le déroulement de la collecte des données, les difficultés rencontrées, puis le traitement et l’analyse des données.

Le consultant durant sa présentation – Crédit Aidara

Ainsi, l’approche d’échantillonnage en grappe à trois degrés a été utilisé pour une meilleure représentation de l’échantillon. La sélection était proportionnelle à la population du milieu et de la Moughataa sur la base des données du Recensement Général de la Population et de l’Habitat (RGPH) 2013. Dans l’ensemble, ce sont 29 grappes qui ont été dégagés avec 15 ménages dans chaque grappe au niveau des Moughataas de Sélibaby, Ould Yenge et Ghabou, soit un total de 435 ménages interrogés.

 La collecte des données s’est déroulée du 21 juin au 3 juillet 2021, avec enquête auprès des ménages, interviews avec les structures sanitaires et des focus groupes.

Parmi les difficultés rencontrées par les équipes de terrain, le consultant a énuméré le manque de coopération de certains acteurs, l’inexistence d’une structure sensée être à Ould Yenge figurant dans l’échantillon et l’absence d’affiliation des enquêtés, notamment du secteur de l’agriculture et de l’élevage, à une structure associative.

A la fin des collectes de données, celles-ci ont été nettoyées et épurées, puis transportées vers le logiciel statistique SPSS, avant la réalisation des tabulations avec l’équipe de consultants internationaux, selon le consultant.

Le socle de protection sociale

Le consultant de l’agence ENABEL, Christian Yao, a présenté par vidéoconférence une communication sur le socle de protection sociale, contributions et approches contributives et gratuites entre les secteurs formels et informels. Dans son plan de présentation, il a rappelé les objectifs de l’étude sur la faisabilité d’un projet d’assurance maladie dans l’économie informelle. Il a abordé par la suite, la pertinence d’un tel système, avant de procéder à une synthèse des résultats de la collecte des données recueillies au Guidimagha et de dégager les caractéristiques sociodémographiques de la population cible. Il a donné ensuite un aperçu du système de couverture proposé, la viabilité d’un tel système et le plan de sa mise en œuvre.

Vue partielle de l’assistance – Crédit Aidara

Rappelant les objectifs spécifiques de l’étude, il a énuméré l’analyse du risque financier associé à la maladie et ses différentes composantes au niveau local, l’analyse des conditions de mise en place de la couverture de santé, en précisant l’architecture de couverture alliant les efforts d’extension menés par la CNAM, avant d’annoncer un plan de mise en œuvre négocié avec les parties prenantes.

Il a enfin proposé un système de couverture avec un mécanisme de portage du risque, avec comme contributeurs complémentaires la CNAM et la CNSS, à l’autre bout les consommateurs de paquets de soin de base (les populations cibles), et au centre, l’Etat, l’OMS, les collectivités locales et les grandes entreprises, comme pourvoyeurs de subvention. Ainsi, les subventions pourraient représenter 80 à 100% des services de soin, le restant devant être couvert par les bénéficiaires sous forme de cotisations familiales ou individuelles.

L’expérience du PASS

Dr.Malal Diop, Coordinateur du Programme d’Appui au Secteur de la Santé (PASS), projet financé par l’Union européenne, a livré pour sa part les composantes que sa structure est en train d’expérimenter à Nouakchott (Dar-Naïm et Sebkha), et au Brakna, notamment à Aleg, Boghé et Bababé. L’initiative vise à mettre en place une caisse d’assurance maladie en travaillant sur les composantes, gouvernance, offre de soins, ressources humaines, médicaments et consommables et financement de la couverture santé universelle.

De Dr. à G. Cheikh Thiam, Marc Nineroral et Dr. Sidaty Sidaty – Crédit Aidara

Le constat qu’il dit avoir dégager du terrain de cette expérimentation, est que l’accès des populations aux soins de santé est difficile et inéquitable, avec peu de gratuité et beaucoup de charges supportées par les ménages. En gros, les Mauritaniens d’une manière générale ont des difficultés pour se soigner. Selon lui, ce constat est à la base de la réflexion actuelle sur la mise en place d’un dispositif national performant capable d’assurer l’accès des populations mauritaniennes à des services de soin de qualité et peu onéreux.

Les résultats attendus de cette expérience pilote est de permettre à 700.000 personnes de bénéficier d’une assurance maladie d’ici 5 ans.

Il a également évoqué la nécessité de développer des métiers dans le domaine de l’assurance maladie comme le marketing social ou la gestion d’achats de prestation à travers l’accréditation de formations sanitaires, l’amélioration de l’offre et la formation du personnel de santé.

Comme formule proposée, la fixation d’un montant de 600 MRU par an et par personne, où le bénéficiaire ne paiera que 150 MRU et le reste supporté par la subvention. Le panier de soin couvert par l’assurance comportera ainsi les soins curatifs et les consultations externes, tout ce qui est lié à la santé de la mère et de l’enfant, les soins dentaires, la petite et la grande chirurgie ainsi que l’hospitalisation.

Les modes d’adhésion seront soit familial (avec un minimum de 5 personnes), soit collectif (village, organisation, association). Le Coordinateur a toutefois cité quelques goulots d’étranglement dans un tel système, citant le portage du risque, le financement et la pérennisation d’un tel système, ainsi que le cadre réglementaire. L’autre choix difficile est la définition du montage institutionnel, entre le modèle programme, le modèle associatif, le modèle établissement privé et le modèle EPA-CNSS.

La Caisse nationale d’assurance solidaire et de santé dans sa phase pilote serait, selon lui, diligentée par l’agence ENABEL sur financement de l’Union européenne, avec comme partenaires le Ministère de la Santé, le Ministère des Affaires Sociales, le Ministère des Finances, la CNAM et le PoPEPSanté.

Avaient assisté à la rencontre, des cadres du Ministère des Affaires Sociales, du Ministère du Travail, du Ministère de la Santé, de la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM), la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), l’Agence nationale de la Statistique et de l’Analyse Démographique et Economique (ANSADE), le PASS, des représentants des partenaires (UNICEF, PAM et ENABEL) et de la société civile, sous la supervision de Dr. Sidaty Sidaty du Ministère des Finances et de deux experts du BIT, M. Cheikh Thiam, Coordinateur national du Projet SDG Fund et M. Marc Ninerola du Projet Bridge.

Cheikh Aïdara