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Campagne PF 2020 à Nouakchott, la presse en fait un large écho

Rarement un évènement national n’a été aussi largement couvert par la presse et vulgarisé par la société civile que la campagne sur la planification familiale. Elle a été lancée par le ministère de la Santé, avec l’appui du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), le 26 septembre 2020, pour une durée de deux mois. Pas moins de 5 grandes ONGS de la société civile et 10 journalistes ont été mobilisés, avec plus d’une dizaine d’articles en français et en arabe et quelques 6 émissions de radio et télés, jusque-là produites.

Pour booster la demande en services de planification familiale, en vue de recruter 7.200 nouvelles utilisatrices et former 400 prestataires à l’auto-injection au Sayana-Press pour usage en milieu communautaire, le ministère de la Santé, avec l’appui de l’UNFPA, a lancé une vaste campagne de sensibilisation et d’offres de contraceptifs à Nouakchott et à Kiffa, à l’Est du pays.

C’est surtout l’extraordinaire couverture de l’évènement au niveau de la presse locale qui semble avoir le plus marqué les esprits. En effet, l’UNFPA, dans sa contribution à l’effort du ministère de la Santé, a mobilisé pas moins de dix journalistes de la presse écrite papier et en ligne, ainsi que ceux de l’audiovisuel, dont cinq organes de l’Etat, l’Agence mauritanienne d’information (AMI), les journaux publics Chaab et Horizon, Radio Mauritanie et la télévision publique, El Mouritania.

A cela, se sont ajouté deux stations privées, la radio Kouboni et la télévision El Mourabitoune. Des journaux et sites électroniques de la presse indépendante pas moins célèbres ont aussi participé à la campagne, L’Authentique, Le Calame, Initiatives News, Tahalil Hebdo et El Mushahide.

Ainsi, plus d’une trentaine de papiers et émissions radiotélévisés ont été consacrées courant octobre à la campagne, au niveau de plusieurs structures de santé, avec des reportages de terrain, des interviews et portraits des intervenants, staff du ministère de la Santé et de l’UNFPA, personnel de santé et bénéficiaires.

Le lancement de la campagne PF 2020 au niveau du Centre de référence de Sebkha le 28 septembre  a été ainsi largement couvert.

L’Authentique, dans sa parution en papier et en ligne, avait titré « Contre la mortalité maternelle et néonatale, une campagne nationale sur la planification familiale« .

Initiatives News

Dans sa parution le même jour, le site en ligne Initiatives News avait abordé ce lancement sous le titre « Santé de la reproduction et planification familiale : ouverture de la campagne de sensibilisation », signé Amy Fofana.

Le site Initiatives News est revenu dans un deuxième article avec « L’interview de Mme Sira Diara », sage-femme au Centre de santé de Sebkha.

El Mushahide

Le site arabophone El Mushahide, avait, lui, choisi un reportage sur la sensibilisation menée sur le terrain par l’ONG « Jeunesse à l’Heure JAHE » au poste de santé du populeux quartier Dar Beidha, dans le département d’El Mina à Nouakchott.

 El Mushahide, sous la plume de Mehdi Lemrabott, est revenu sur deux autres articles. Le premier est intitulé « Rencontres avec les responsables de la PF », entretiens avec Mme Aïcha Fall et son adjoint, Guig Ould Mahmoud, tous les deux chargés des questions de la santé de la reproduction et de la planification familiale au sein de l’ONG SOS Esclaves, ainsi que le Secrétaire général de l’organisation, Mohamed MBareck.

L’autre article a porté sur la couverture d’offres de services PF sous le titre « Counceling gratuit à Riadh et à Arafat au profit des populations dans le cadre de la campagne sur la PF ». Ce reportage effectué dans deux départements populaires de Nouakchott, Riadh et Arafat, avait porté sur la livraison par l’UNFPA, en présence du Représentant Résident, SEM. Saidou Kaboré, d’un lot de produits contraceptifs.

Tahalil Hebdo

Le site en ligne Tahalil Hebdo, sous le titre « Santé de la reproduction : le FNUAP et le ministère de la Santé lancent une campagne de planification familiale », signé Ibou Badiane, a produit un reportage au poste de santé de Basra, autre quartier populaire de Nouakchott, avec plusieurs témoignages de bénéficiaires.

 Tahalil Hebdo est revenu dans un second article sur la campagne avec comme titre « Campagne de planification familiale : 1834 consultations, JAHE fait carton plein à Dar Beidha » avec un reportage dans ce poste de santé situé dans la populeuse Moughataa d’El Mina.

Pour le troisième article consacré à la campagne, Tahalil Hebdo a titré « Equipement des postes de santé en banlieue : un problème de santé publique » dans lequel notre confrère Ibou Badiane campe les difficultés rencontrées par le personnel au niveau du modeste poste de santé de Basra, quartier habité en grande majorité par des populations pauvres et démunies.

Télévision El Mourabitoune

Dans son journal télévisé du samedi 3 octobre 2020, la chaîne de télévision El Mourabitoune avait consacré une bonne plage à la campagne nationale sur la planification familiale, avec un reportage signé Fofana Alassane, sur la tournée de responsables du ministère de la Santé et du Représentant Résident de l’UNFPA, SEM. Saidou Kaboré au poste de santé de Dar Beidha, en présence de Moussa MBareck, président de l’ONG JAHE, fer de lance de la campagne de sensibilisation au niveau de la zone. Notre confrère Fofana Alassane est revenu dans un second reportage au JT du mercredi 14 octobre de la télévision privée «El Mourabitoine» sur la campagne PF à Toujounine organisée par la Fédération des handicapés la veille.

Kiffa

A Kiffa, un article a été consacré sur sa page Facebook par Mme Seydi Camara, présidente de l’Association des Femmes Volontaires du Développement (AFVD), partenaire du ministère de la Santé et de l’UNFPA, dans cette campagne au niveau de la Wilaya (région) de l’Assaba.

Radio Mauritanie

 Radio Mauritanie a consacré pour sa part une émission sur la campagne PF, avec comme invitée sur le plateau, Mme Aîcha Fall, responsable des questions de santé au sein de l’ONG SOS Esclaves. L’émission a été diffusée en direct le 6 octobre 2020 avec comme animatrice, notre consoeur Amy Fofana, auteur également des articles parus sur Initiatives News.

Chaab

Quant à notre consœur Vatimetou Salem, elle a consacré à la campagne une tribune parue dans le journal gouvernemental Chaab, paraissant en arabe, un article sous le tire « La Moughataa d’Arafat et l’espacement des naissances », où elle a consacré sur une page un reportage avec le témoignage du personnel médical du centre de santé d’Arafat à Nouakchott.

Elle est revenue dans un deuxième article, sur un reportage au Centre de santé de Toujounine, où la Fédération des handicapés avait organisé le 13 octobre une journée de sensibilisation sur l’espacement des naissances et d’offres de services contraceptifs.

Horizon

Le journal gouvernemental «Horizon» paraissant en français, a également consacré sous la plume de Salem Mori, deux reportages. Le premier sous le titre « Espacement des naissances : l’usage des contraceptifs réduit la mortalité maternelle » et le deuxième intitulé, « Campagne d’espacement des naissances à Dar Naïm : démarrage de journées de consultations et de services gratuits »

Le Calame

Le Calame a aussi consacré deux articles à la campagne PF. Le premier article, signé Thiam Mamadou, a été titré « Campagne PF à Basra : maintenir la santé et le bien-être des femmes et de leur famille »

Le deuxième article paru dans Le Calame a été intitulé « La mortalité maternelle en Mauritanie parmi les plus élevés en Afrique de l’Ouest ».

Télévision Al Mouritaniya

Animée par Léna Dièye, journaliste en langue Wolof de la télévision publique, Al Mouritaniya, la chaîne a consacré une émission sur l’espacement des naissances et la contraception avec des invités de l’UNFPA et du Ministère de la Santé.

Et les couvertures de presse se poursuivent encore jusqu’à la fin de la campagne prévue le 26 novembre 2020.

Cheikh Aidara


Guidimagha : quand El Iskan déloge « Ahmed le pauvre » pour loger « Sidi le riche »

Ce qui se passe à Sélibaby, capitale du Guidimagha, se passe de tout commentaire en termes de scandale, à l’heure où les Mauritaniens pensent vivre une ère nouvelle sous le slogan « Taahoudati » brandi par le président Mohamed Cheikh Ghazouani.

La société publique El Iskan de construction et de gestion immobilière aurait dépossédé des populations pauvres de leur terrain, pour les attribuer à de riches commerçants. C’est le constat fait par un groupe réputé d’ONGs nationales opérant dans la région.

Un père de famille, le regard hagard, peu avant la casse de sa maison – Crédit ADIG

Le spectacle offert par le quartier Deyboussat, sis route Sélibaby-Ghabou, est une image de désolation, à en croire les images diffusées et le témoignage direct des victimes. Murs éventrés, bâtiments en gravas… Et plus loin, des familles éplorées qui gardent encore à l’esprit l’image d’années de labeurs détruits en quelques minutes, par les bulldozers de la société El Iskan. Il ne s’agit ni de squats, ni de terrains usurpés, mais de lopins de terre dûment attribués par l’administration sous forme de terrains lotis attribués à des populations munies de permis d’occupation en bonne et due forme.

Le seul malheur de ces familles semble être leur présence sur un axe goudronné, très convoité par les commerçants de la place. L’Administration chercherait en toute apparence à les consoler, après la perte de leurs boutiques, emportées par le nouveau lotissement en centre-ville. .

Alertés par les cris de désespoir de ces dizaines de familles spoliées, plusieurs organisations de la société civile se sont rendues sur le terrain le 1er octobre 2020 pour s’enquérir de la situation. Il s’agit des ONG composant la Plateforme des OSC du Guidimagha, ADIG, GRADD, Action DEV, AMDA, ANDP, UCFG, AMEES, AMPA, ACSAD, TAWVIGH, APFG, AMDH et AEG.

Ces ONG ont rencontré les représentants des populations qui leur ont raconté leurs malheurs. En l’occurrence, Saad Mahfoudh, Idrissa Houcein Diallo, Alassane Bâ, Hawa Mamadou Diallo et Sid’Ahmed Aly.

http://leclairage.info/index.php/fr/politique-2/2915-les-organisation-de-la-societe-civile-de-guidimagha

Une action illégale

Dans leur compte-rendu, les responsables des OSC en question ont relevé une « absence d’acte légal, arrêté ou décret, autorisant la société EL ISKAN, à déposséder les populations de leurs terrains ». Ce qui, selon elles, est en porte-à-faux avec la Déclaration de Politique Générale que le Premier Ministre, Mohamed Ould Bilal, avait pourtant lu devant les députés au mois de septembre dernier.

Un des nouveaux propriétaires s’apprête à prendre possession d’un lopin de terrain d’un déguerpi – Crédit ADIG

Selon le témoignage de plusieurs habitants, joints au téléphone, «malgré notre pauvreté, nous ne sommes pas opposés à n’importe quel réalisation ou plan d’aménagement dans l’intérêt public, mais ce que nous ne pouvons supporter est qu’on nous déguerpisse et qu’on détruise nos bâtiments, pour offrir nos terrains à d’autres citoyens comme nous, comme si nous étions des citoyens de seconde zone».

En effet, selon le constat fait par les ONG, «toutes les maisons, murs d’enceinte et hangars où logeaient des familles depuis des années ont été détruits sur une grande superficie. Tous les habitants ont pourtant leur permis d’occuper». Le pire, d’après ces derniers, «est que ces terrains ainsi libérés ont été attribués à de riches commerçants qui convoitent la place depuis des lustres».

Des anciens propriétaires arrêtés

Les terrains des déguerpis massivement vendus par la société El Iskan, puis les constructions hâtives opérées par les nouveaux propriétaires comme pour consacrer le fait accompli, tout au long du tronçon goudronné Sélibaby-Ghabou, n’a fait que révolter davantage les habitants. Un commerçant aurait ainsi raflé à lui tout seul, selon les témoignages, pas moins de 12 terrains, pour compenser sa moitié de terrain démoli pour cause de lotissement en centre-ville. Ne pouvant supporter une telle injustice, un vieil homme serait mort de crise cardiaque.

La tentative de déguerpis de s’opposer à cette vaste spoliation a été matée par la police. Plusieurs anciens propriétaires ont été arrêtés. La société El Iskan, à leurs dires, n’a même pas respecté la décision de justice interdisant toute activité sur les lieux jusqu’au verdict de la Cour Suprême où le dossier des victimes est pendant.

Face à ce drame, les ONG citées plus haut ont condamné fermement les agissements de la société El Iskan et le silence coupable des autorités administratives au niveau régional. Elles ont enfin lancé un appel pour que justice soit faite et que la société EL ISKAN arrête de spolier les populations de leurs habitats qu’elles occupent légalement.

Cheikh Aidara

Liste des ONG Signataires

Acronyme OSCA Responsable de l’OSC Signature
01 ADIG Mohamed Oul d Bneijara 46344040
02 AIDE Ba Alioune 46448307
03 GRADD Jiddou Traoré 46564850
04 Action Dev SowAbdarahmane 46007723
05 AMDA Yahya Diallo 46546630
06 ANDB Kane Hadya Amadou 46408072
07 UCFG Sidi Traoré 41342054
08 AMES Djaguly Traoré 46913386
09 AMPA Mariem Diabaté 46464432
10 ACSAD Mamadou Mangassouba 46442743
11 APFG Yaya Samba 46754440
12 Tawvigh MboirikLaghdaf 46407844
14 AVAGH Khyarhou  Issa baba 46552405
16 AMDH Amadou Bocar BA 46459677
17 AEG Hawa Amadou BA 32592220


Le plan de relance économique, un choix stratégique pour la Mauritanie

Abass Sylla, l’une des chevilles ouvrières du ministère des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs, vient d’être choisi par le président de la République, Mohamed Cheikh Ghazouani, pour piloter son ambitieux programme de 240 Milliards d’ouguiyas, comme plan de relance économique de la Mauritanie. Il aura 30 mois pour prouver que le Chef de l’État a tiré le bon cheval gagnant.

Abass Sylla aura 30 mois pour prouver que le Chef de l’Etat a tiré le bon cheval gagnant.

Jusque-là directeur général des politiques et stratégies de développement, point focal du Mouvement Scaling-Up Nutrition (SUN) Mauritanie, mouvement mondial contre la malnutrition, Abass Sylla aura du pain sur la planche. Il a ainsi été choisi pour le plan de relance économique de la Mauritanie, avec un matelas de 240 milliards MRO. L’objectif, requinquer une économie malade, dans un pays exsangue, vidé par plus d’une décennie de sape et de bradage.

Les chantiers multiples dans tous les secteurs montrent une urgence dans toutes les parties de l’État. Abass Sylla est l’un des experts en développement le plus indiqué pour piloter un tel projet d’envergure, selon l’avis de plusieurs observateurs.

Relancer une économie malade

Ainsi, l’ancien Directeur des Stratégies au sein du département de l’Économie aura la lourde tâche, dans un délai de 30 mois, d’assurer le décollage économique de la Mauritanie. Il devra alors mettre en place les conditions nécessaires pour la relance d’une économie grippée par plus d’une décennie d’hémorragie vénielle. Celle-ci a bloqué son développement, boosté la paupérisation et installé un marasme à tous les échelons de l’État.

Dans sa feuille de route, Abass Sylla devra donc instaurer une approche participative qui impliquera le secteur privé. Il lui attribuera un rôle économique dynamique, afin qu’il puisse participer à la création d’emplois et à l’exploitation rationnelle des ressources naturelles. Cela concernera les domaines de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage.

Aussi, le ministre des affaires économiques et de la promotion des secteurs productifs, M. Ousmane Kane, avait déclaré lors d’une apparition télévisée le 3 septembre, que ce plan de relance vise à créer 50.000 emplois. Il a souligné « l’élargissement des engagements du président de la République« . Cette enveloppe financière de 240 milliards MRO « vise à aider les populations ainsi que les secteurs productifs tels que l’agriculture, l’élevage et la pêche, lourdement affectés par la pandémie du Covid-19« .

La Mauritanie peut-elle rattraper les pays développés ?

Kane Ousmane avait par ailleurs indiqué que ce plan de relance n’est pas fait « pour changer l’économie mauritanienne. Il s’agit d’initier un processus de changement de l’économie en dénouant les points de blocage et en développant de nouveaux gisements de croissance et d’emplois« .

Cette mission, confiée à Abass Sylla, intervient dans un contexte inédit. Le chef de l’État se place en véritable chef d’orchestre des tâches qu’il leur a confiées.

Comme le soutiennent la plupart des observateurs, « avec le tandem Ousmane Kane et Abass Sylla, la Mauritanie va rattraper dans huit mois les pays développés« . Ce qui contribuera à lever l’inquiétude soulevée par le Ministre des affaires économiques par rapport à la mise en œuvre de cet ambitieux programme. « Le risque important, c’est la mise en œuvre » avait déclaré Kane Ousmane. Il avait indiqué qu’il faut « arriver à mettre en œuvre un plan aussi ambitieux dans de bonnes conditions, dans la transparence et dans les délais prescrits par le président de la République« . Pour lui, c’est là où se situe le véritable défi. Un défi que le coordinateur du programme de relance économique, Abass Sylla, semble être prêt à relever.

Cheikh Aidara


G5 Sahel à Nouakchott : réforme du Secrétariat exécutif et soutien à la coalition

Les rideaux sont tombés, lundi 5 octobre à Nouakchott, sur la huitième session du Conseil des ministres du G5 Sahel. Comme principales conclusions, la réforme du Secrétariat exécutif et le soutien à la coalition pour le Sahel.

Kane Ousmane en aparté avec Maman Sambo Sidikou – Crédit Aidara

La délégation mauritanienne était réunie à Nouakchott, lundi 5 octobre 2020, pour la huitième session du Conseil des ministres du G5 Sahel. Elle était conduite par le ministre des Affaires économiques et de la Promotion des secteurs productifs Kane Ousmane, ainsi que les délégations venues des quatre autres pays membres (Niger, Mali, Tchad et Burkina Faso).

Ils ont planché sur les forces et les faiblesses du Secrétariat exécutif, ainsi que sur le rapport du commandant de la force conjointe du G5 Sahel. Les délégations se sont aussi intéressé à l’état d’exécution du budget et la mise en œuvre de la structure de gouvernance et de la feuille de route de la présidence mauritanienne du G5 Sahel.

Une situation encore préoccupante au Sahel

Au cours de son allocution, Kane Ousmane a d’abord rappelé le contexte fortement marqué par la pandémie du Covid-19. Cette pandémie frappe selon lui de plein fouet les pays du Sahel. Elle affecte sa dynamique mais aussi sa sécurité et son développement. Il a salué au passage le soutien des partenaires aux plans de riposte développé par chaque pays du G5 Sahel.

Les chefs de délégation à la fin de la cérémonie officielle d’ouverture – Crédit Aidara

« La situation demeure préoccupante en dépit des succès enregistrés dans la lutte contre le terrorisme » a cependant déclaré Kane Ousmane. Il a ainsi salué le lancement de la coalition pour le Sahel, suite au sommet avec l’Union européenne du 28 avril 2020. L’enjeu est selon lui capital, pour « engager davantage la communauté internationale, qui inclut l’ensemble des acteurs impliqués au Sahel« .

Le sommet de Pau et la feuille de route pour la lutte contre le terrorisme au Sahel

Avant, le Secrétaire exécutif du G5 Sahel, Maman Sambo Sidikou, a pointé les enjeux majeurs de la région. Ceux de l’organisme qu’il dirige et qui ont fortement marqué l’année 2020. Il est parti de la feuille de route du sommet de Pau en France pour la lutte contre le terrorisme au Sahel, en passant par la sixième session ordinaire de la conférence des chefs d’État. Celle-ci a vu le passage du flambeau entre le Burkina Faso et la Mauritanie, pour la présidence du G5 Sahel.

« Le bilan à mi-mandat de la présidence mauritanienne consacre une place importante aux engagements pris à Pau, notamment la feuille de route  pour la lutte contre le terrorisme au Sahel » a-t-il déclaré, autant que « la mise en place de la coalition pour le Sahel« . A cela devra s’ajouter, rappelle-t-il, la réforme du Secrétariat exécutif du G5 Sahel. « C’est le lieu, pour moi, de saluer les autorités mauritaniennes pour l’impulsion et le leadership assurés, malgré le contexte particulièrement difficile de l’année 2020″, a-t-il poursuivi.

La réforme du Secrétariat exécutif du G5 Sahel

Evoquant le Secrétariat exécutif, il a évoqué la mise en place d’une « Task Force Covid ». Elle lui a permis de poursuivre un dynamisme dans la mis en œuvre de ses activités : le renforcement du Secrétariat exécutif installé dans un nouveau siège, la poursuite de la mobilisation des ressources. Il a aussi salué l’appui de la BAD (Banque africaine de développement) à hauteur de 20 millions de dollars US, et celui des États membres.

Photo de famille à la fin des travaux – Crédit Aidara

D’après Maman Sambo Sidikou, le G5 Sahel « gagne en notoriété« . Il a ainsi cité le renforcement et la diversification des partenaires et la réception positive des différentes requêtes.

À propos du financement de la force conjointe

Il faut rappeler que Nouakchott avait abrité, le 30 juin, un sommet de suivi de la feuille de route de Pau. Il regroupait les pays du G5 Sahel, la France, et d’autres partenaires étatiques et institutionnels de la coalition pour le Sahel.

Quelques délégations immortalisent l’événement – Crédit Aidara

Dans un entretien avec Afrimag, le Général Mohamed Znagui Ould Sid’Ahmed Ely, expert défense et sécurité du G5 Sahel, avait évoqué une demande de financement initial de 240 millions d’euros. La demande était formulée pour l’achat d’équipements et pour le lancement de la force conjointe. Une enveloppe annuelle de 120 millions d’euros pour le fonctionnement et l’entretien était aussi évoquée.

Lors de la dernière réunion du G5 Sahel de Nouakchott le 29 septembre, l’ambassadeur en chef de la Délégation de l’Union européenne en Mauritanie, SEM Giacomo Durazzo, avait déclaré la mise à disposition de 400 millions d’euros. C’était en présence du Chef de la MINUSMA, le Tchadien Mahamat Saleh Annadif, et du Secrétaire exécutif du G5 Sahel.

Le général Mohamed Znagui avait également souligné l’effort des pays membres du G5 Sahel. Ces derniers avaient permis le financement de la force conjointe, à hauteur de 10 millions d’euros par pays membre.

Cheikh Aïdara