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Covid-19, Don de matériels de protection et de produits de l’UNFPA au Ministère de la Santé

Le Conseiller du Premier ministre, M.Bâ Amadou Hampaté,  a réceptionné le 9 avril 2020 à Nouakchott, un lot de matériels de protection et de produits désinfectants, don du Bureau du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) en Mauritanie.  C’était en présence de la Secrétaire général du Ministère de la Santé, Dr. Bâ Halima, du Directeur général de la Santé Dr. Sidi Zahaf et plusieurs de leurs collaborateurs.

Les délégations de l’UNFPA et du Ministère de la Santé examinent les lots sous le regard du Conseiller du Premier ministre (extrême droite) Crédit Aidara

En appui au Plan de riposte du Ministère de la Santé au Covid-19 et dans le cadre de son appui aux efforts du gouvernement mauritanien, le Représentant Résident de l’UNFPA en Mauritanie, SEM. Saidou Kaboré poursuit sa tournée des institutions publiques et des organisations de la société civile pour leur offrir des matériels et produits de prévention. C’est dans ce cadre qu’il a procédé mercredi 9 avril 2020 à Nouakchott, à un important don au Ministère de la Santé, en présence du Conseiller du Premier ministre, M. Bâ Amadou Hampaté, de la Secrétaire générale du département, Dr. Bâ Halima, du Directeur général de la Santé, Dr. Sidi Zahaf et plusieurs de leurs collaborateurs.

Dans son allocution, le Conseiller du Premier ministre a remercié l’UNFPA pour son appui constant au gouvernement, en particulier à ce moment crucial où le pays fait face au dangereux Covid-19. «Ce don vient à point nommé en réponse à l’appel du Chef de l’Etat, Mohamed Cheikh Ghazwani, en direction des citoyens et des partenaires pour contenir l’avancée du Covid-19 dans notre pays. Il s’agit d’un don d’une grande importance qui vient en appui aux mesures déjà prises par nos autorités pour barrer le chemin au coronavirus » a-t-il souligné, rappelant «l’intérêt à poursuivre la campagne de sensibilisation auprès des populations, en particulier du personnel de santé qui est le plus exposé à ce virus,  en respectant les consignes liés à la distanciation sociale et aux gestes barrières qui doivent s’imposer dans nos familles, notre entourage et sur nos lieux de travail».

Le Représentant Résident de l’UNFPA entouré du Conseiller du PM et de la SG du Ministère Santé (crédit Aidara)

Auparavant, SEM. Saidou Kaboré, avait félicité les autorités mauritaniennes pour les premiers résultats encourageants obtenus dans la protection des citoyens et des résidents contre l’expansion du Covid-19, rappelant que la Mauritanie est citée à ce jour comme le pays le moins touché par la pandémie en Afrique. Il a félicité en particulier le Ministère de la Santé qui a su planifier la stratégie de lutte contre le virus en prenant à temps opportun les mesures idoines pour préserver la santé de sa population et des populations hôtes. «Après la Journée mondiale de la Santé, mes pensées vont en particulier au personnel de santé, notamment les sages-femmes, les gynécologues, les obstétriciens, qui sont les principaux bénéficiaires de ce don, afin qu’ils puissent mieux protéger les femmes, les filles et les bébés en ces moments cruciaux, car ce don comprend entre autres, des kits de protection et des kits de prévoyance» a-t-il déclaré. Il a conclu ses propos en rappelant une fois de plus les consignes de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les instructions des autorités sanitaires mauritaniennes en matière de protection et de prévention contre le Covid-19, notamment les gestes barrières, la distanciation sociale et l’interdiction de l’automédication. 

A rappeler que le lot en question est composé de supports de communication PCI ; des blouses à usages uniques ; des protections faciales ; des bonnets ; des lunettes de protection jetable ; des lunettes de protection durables ; des bassins de lits grand modèle ; des masques ; des bacs pour solution chlorée ; des robes d’isolation ; des paires de gants stériles ; des paires de gants propres ; des gants propres en paquet de 200 ; des mouchoirs essuie main ; des désinfectants de surface ;  des gants de ménage ; des poubelles grand modèle ; des poubelles à pédale ; des paquets de sacs poubelles ; des bidons de Gel hydro alcoolique de 500 ml ;  des flacons de Savon Liquide ; des cartons de Savons Secs petit modèle 50 ; thermomètre digital ; des dispositifs de lavage des mains ; des seaux grand et petit modèle ; des seaux petit modèle ; des cartons d’eau de Javel de 15 bouteilles. Ceci, en plus de la prise en charge par l’UNFPA du transport et de la manutention de tout ce matériel ;

Cheikh Aïdara


Covid-19 et soutiens sociaux : 20 000 ménages ciblés et des couacs

Quelques 20.000 ménages à Nouakchott ont bénéficié de distribution de denrées alimentaires, une mission qui a été déclenchée dans la nuit du dimanche 12 avril 2020 par l’Armée nationale sur mandat de la Délégation générale de la solidarité nationale et de la lutte contre l’exclusion «Taazour». Déjà, des critiques fusent de toute part pour fustiger les critères d’éligibilité, certains dénonçant le clientélisme et le favoritisme qui se seraient glissés dans le choix des ménages cibles, laissant de côté plusieurs familles nécessiteuses et allouant des dons à des familles pas dans le besoin.

Le Directeur de Taazour remettant au Ministre de la Défense la liste des bénéficiaires (Crédit Aidara)

Tensweilim, quartier périphérique de Nouakchott, Dar-Naïm. Mouloumnie est furieuse. «Ils sont entrés dans toutes les maisons avoisinantes, et ils m’ont sauté, ces gars qui étaient chargés de recenser les familles, alors que je suis plus nécessiteuses que la plupart d’entre elles !!! » lance-t-elle du haut de sa rondeur à 160 centimètres du sol, la melafha à demi tombée et le visage convulsé par la rage. Cette mère de six filles, avec un mari retraité, ne pouvait contenir sa colère.

«Je suis d’autant plus en colère que je les ai vus servir des familles nanties, une qui habite dans une maison de deux étages, alors qu’il y a une pauvre famille vivant à côté dans une baraque, une veuve sans revenus avec cinq enfants qu’ils n’ont même pas recensés !!!» harangua-t-elle de nouveau, entourée dans la demi-obscurité de la nuit par une ribambelle de femmes agglutinées autour de la voiture de distribution, une Toyoya blanche bâchée d’un filet de pêcheur.

Des militaires déposent des dons devant une famille bénéficiaire (Crédit Aidara)

Dans ce quartier aux rues tortueuses, le rang des mécontents ne cesse de grossir. Une des filles chargées du recensement à l’air vraiment désolé. Affolée face à toutes ces vociférations d’indigents laissés en rade, elle tente de calmer les esprits. «Il y aura un deuxième round de recensement, ne vous affolez pas ; il y a aussi le Hakem et le maire qui ont chacun sa liste ; vous pourrez y aller dès lundi. De toute façon, vous avez encore de la chance pour être recensés !»

Ces scènes se répètent dans toutes les Moughataas de Nouakchott où des centaines, voire des milliers de voix s’élèvent pour fustiger une distribution de vivres que toutes les familles nécessiteuses de Nouakchott attendaient impatiemment depuis le discours du Chef de l’Etat, Mohamed Cheikh Ghazwani annonçant la distribution de vivres pour 30.000 familles en Mauritanie, dont 20.000 à Nouakchott. Les affres du confinement face au Covid-19 après plus de deux semaines d’état d’exception chauffent les esprits. 

Si à l’intérieur du pays où 12.000 familles devront être servies, le problème du ciblage des familles pauvres semble ne pas se poser, l’Etat disposant d’un Registre Social Unique dans le cadre des filets sociaux, Nouakchott n’est pas couvert par le registre. Chaque Hakem, chaque maire, chaque ONG disposant de ses propres listes d’indigents. «Mais au moment des grandes distributions, toutes ces listes disparaissent et les opérations ne sont plus conduites que selon les connaissances, les parentés, les amitiés. Beaucoup de pauvres passent à travers la trappe » commente un ancien garde qui a servi dans plusieurs régions du pays.

Quelque part, dans le secteur 18 de Dar-Naïm, où certains quartiers sont de véritables concentrés de la misère, aucun phare de voitures de distributions ne vient troubler le sommeil des populations endormies. La vieille Fatimata Amadou Diallo, grand-mère qui a en charge quatre orphelins, les fils de sa fille Coumba emportée en 2017 par un cancer et dont le père est décédé des années auparavant, est encore éveillée. Aucun kilo de riz ni de sucre ni de lait, aucun litre d’huile ou morceau de pain, n’a été déposé chez elle pour soulager ses douleurs.

Cheikh Aïdara


Covid-19, l’UNFPA offre aux membres du Forum de la Pensée Islamique des produits désinfectants

Le Représentant Résident du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) en Mauritanie, SEM. Saidou Kaboré, accompagné de ses proches collaborateurs, a procédé, jeudi 9 avril 2020 à Toujounine, à la remise d’un lot de produits désinfectants aux membres du Forum de la Pensée Islamique. La cérémonie s’inscrit dans le cadre des appuis que l’UNFPA  apporte aux institutions publiques et à la société civile depuis l’apparition du coronavirus en Mauritanie.

SEM. Saidou Kaboré (en costume) lors de son allocution (à sa gauche Dr. Cheikh Zeine) – Crédit Aidara

Le lot de produits et matériels désinfectants pour la lutte contre le Covid-19 offert par l’UNFPA au Forum de la Pensée Islamique le 9 avril 2020 à Toujounine est composé de gel hydro alcoolique 500 Ml, de cartons de 48 savons barre et de cartons d’eau de javel de 15 bouteilles de 1 litre.

Au cours de son allocution, le Secrétaire général du Forum de la Pensée Islamique, Dr. Cheikh Ould Zeine, membre de l’Association des Oulémas de Mauritanie, a remercié l’UNFPA pour ce geste qui constitue, selon lui, un important apport dans la lutte menée par les autorités publiques mauritaniennes contre le Covid-19. «Ce don vient à point nommé pour répondre à l’appel du Chef de l’Etat en direction des Mauritaniens, mais aussi de ses partenaires au développement pour contenir l’avancée d’un virus qui fait ravage dans le monde» a-t-il souligné. Il s’est félicité de la diligence avec laquelle l’Etat mauritanien a pris les devants dans cette lutte contre un ennemi invisible et dangereux, rappelant l’importance pour la population à se conformer aux instructions des autorités sanitaires pour prévenir toute contamination, notamment la distanciation sociale et les autres mesures préventives, lavage des mains, salubrité et hygiène, autant de gestes encouragés par l’Islam, dira-t-il en substance, rappelant la place de la toilette corporelle et des ablutions dans la réligion

Remise symbolique du don à l’Imam de la mosquée Aboubekr Sedigh (Crédit Aidara)

Auparavant, SEM. Saidou Kaboré, avait souligné que ce don symbolique de son institution entre dans le cadre de la lutte menée par les autorités mauritaniennes contre le Covid-19. Il a remercié Dr. Cheikh Zeine et le Forum de la Pensée Islamique, pour leur engagement dans la lutte contre le coronavirus en portant le combat sur l’estrade des mosquées et au chœur des prêches des imams. «Nous devons tous suivre les instructions émanant des autorités sanitaires, en respectant notamment la distanciation sociale, le lavage régulier des mains et le port des masques » a-t-il rappelé avant de procéder à la remise symbolique du don.

Cérémonie en présence des fidèles et des populations (Crédit Aidara)

La cérémonie a eu lieu à la mosquée Aboubakr Sedigh de Toujounine, en présence de l’Imam, de quelques fidèles et quelques habitants du quartier.

Il faut rappeler que l’UNFPA avait offert d’autres produits et matériels désinfectant pour la lutte contre le Covid-19 au Ministère des Affaires Islamiques, don qui avait profité à plusieurs mosquées du pays.

Cheikh Aïdara


La présidente de La Mauritanie D’Abord exhorte les élus, les Walis et les hommes d’affaires à voler au secours des populations pauvres

Mme Seyide Mint Yenge, présidente de l’ONG ASPOM et du groupe «La Mauritanie D’Abord» a lancé un appel aux députés, aux Walis et aux hommes d’affaires, leur demandant de faire des dons, de participer à l’effort national et de voler au secours des populations pauvres et démunies, notamment les femmes de ménage sans soutien, en leur fournissant des vivres pour les aider à supporter le confinement exigé par la lutte contre le covid-19.

Elle a demandé ainsi à l’élite de prendre sa responsabilité et de jouer son rôle en ces moments de solidarité nationale, en se rapprochant des populations pauvres qui vivent, selon elle, une situation dramatique. En effet, elle trouve que les conditions de vie de ces franges, déjà très critiques avant l’apparition du coronavirus, se sont empirées avec la mise en berne de l’économie informelle qui permettait à la plupart d’entre elles de vivoter au gré de petits commerces qu’elle menait. Et le cercle des nécessiteux va des contrées de la Vallée, en passant par les des deux Hodhs, l’Assaba,  l’Adrar et le Tagant, jusqu’aux confins du Tiris-Zemmour, avance-t-elle en substance.

Poursuivant sur sa lancée, cette dirigeante qui compte parmi les plus actives de la société civile mauritanienne, affirme que son groupe qui est composé de dizaines d’organisations non gouvernementales et socioprofessionnelles, reçoit chaque jour des appels de détresse venant de l’ensemble des coins du pays, à travers ses antennes implantées dans les quinze régions du pays. Ces populations ne demandent rien d’autre, affirme-t-elle, que de quoi survivre en ces moments difficiles.

Les yeux embués par les larmes, elle lance la voix en tremolo, «Ô maires, Ô députés, Ô Walis, Ô présidents de conseils régionaux, Ô hommes d’affaires ! Soyez généreux envers vos frères et sœurs ! Ne les abandonnez pas et ne les oubliez  pas dans l’opulence qu’Allah vous a accordée !»

Et de poursuivre « Pensez à la femme qui élève seule des enfants dont le père est décédé et qui ne peut plus aller chercher leur pitance à cause du confinement imposé par le coronavirus ! Pensez au retraité impotent qui vivotait d’un travail dans l’informel et qui ne peut plus alimenter des bouches qui jadis ne vivaient que de miettes que la Providence lui offrait ! Pensez à tous ces enfants qui vivent aux dépens d’un oncle, d’une tante et que les liens du sang et l’honneur empêchent de s’en débarrasser, partageant avec eux le pain de subsistance avec leurs propres enfants ! »