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Kaédi : Le Commissariat aux Droits de l’Homme distribue des quantités de nourriture pour 400 familles touchées par les inondations

Le Commissaire adjoint aux Droits de l’Homme, à l’Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile, M. Rassoul Ould Khal, accompagné du Wali de Gorgol, M. Ahmedna Ould Sidi Ebba, a procédé, samedi 27 août 2022, au lancement d’une opération de distribution d’importantes quantités de vivres au profit de 400 familles affectées par les récentes inondations dans la ville de Kaédi.

L’aide fournie comprend du riz, du sucre, du lait en poudre, des pâtes, du thé vert et de l’huile alimentaire, ainsi que du matériel de nettoyage et de stérilisation ainsi que des moustiquaires imprégnées.

Dans une déclaration à l’Agence Mauritanienne d’Information (AMI), le Commissaire adjoint a confirmé que cette aide vient en application des directives de Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El-Ghazwani, visant à soutenir les personnes touchées par les récentes pluies à Kaédi.

Il a ajouté que son département a élaboré un plan national d’intervention globale prévue pour de telles circonstances dans le cadre de l’action humanitaire qu’elle pilote. L’objectif selon lui est d’apporter de l’aide aux personnes affligées. Il a noté que la sélection des bénéficiaires a été effectuée en coordination avec l’administration locale et les organismes de la société civile, sur la base d’une évaluation de la situation de terrain visant à identifier les personnes concernées.

De son côté, le Wali du Gorgol a déclaré apprécier le soutien du Commissariat aux Droits de l’Homme à la population à travers cet appui diversifié et en quantités importantes. Cela reflète clairement, selon lui, le rôle pivot que joue le département, rôle qui d’après lui, s’inscrit en  droite ligne dans l’ambitieux programme communautaire de Son Excellence le Président de la République, qui accorde la priorité au soutien des groupes vulnérables.

Pour sa part, le Président du Conseil Régional du Gorgol, M. Bâ Amadou a exprimé sa joie pour cette importante intervention au profit des personnes affectées à Kaédi, soulignant qu’elle intervient au bon moment, quelques jours après les inondations qui ont balayé plusieurs quartiers de la ville.

Le lancement de la distribution s’est déroulée en présence du préfet de Kaédi, de plusieurs cadres du Commissariat aux Droits de l’Homme et des autorités sécuritaires de la Wilaya.

Cheikh Aidara


Réduction des risques de catastrophes et changements climatiques, sept pays du Sahel à l’école du PNUD à Nouakchott

Nouakchott a abrité du 23 au 25 août 2022, un atelier sous-régional organisé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), par le biais du « Projet Régional de résilience dans le Sahel ». L’atelier a été organisé à l’intention de 7 pays du Sahel sur l’intégration de la réduction des risques de catastrophe et l’adaptation aux changements climatiques dans le développement.

Le Représentant du SNU en Mauritanie au cours de son discours avec, la Coordinatrice du PNUD (à droite)- Crédit Aidara

Pendant trois jours, du 23 au 25 août 2022, une trentaine de participants venus du Burkina Faso, du Mali, du Niger, du Nigéria, du Sénégal et du Tchad, en plus de la Mauritanie, ont assisté à un atelier de formation sous-régional sur l’intégration de la réduction des risques de catastrophe et l’adaptation aux changements climatiques dans le développement. C’était avec la participation d’agences des Nations Unies comme l’UNICEF et la FAO, d’organismes régionaux telles que les commissions de la CEDEA et de l’Union africaine, ainsi que le centre régional AGRHYMET/CILSS de Niamey.

L’ouverture officielle de l’atelier a été marquée par le discours du Représentant Résident du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), par intérim Représentant du Système des Nations Unies (SNU) en Mauritanie, en présence de la Coordinatrice du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).

Vue partielle des participants – Crédit Aidara

Plusieurs communications ont été présentées au cours de l’atelier, dont l’approche développée par le PNUD pour faire face aux risques de catastrophe et les changements climatiques, ainsi que leur intégration dans les programmes de développement des pays du Sahel.

Chaque pays, selon son contexte et ses opportunités choisira ainsi une ou deux portes d’entrée parmi les cinq contenus dans l’approche PNUD, notamment les connaissances (le savoir), les politiques, les finances, l’organisation ou les parties prenantes, avec la participation de la société civile et le secteur privé.

Les participants ont ainsi pu suivre un panel sur les expériences du Nigéria et de la Mauritanie et les opportunités offertes par la Commission de l’Union africaine par rapport à l’Agenda 2063, partant du postulat que « tout développement non sensible aux risques n’est pas viable » selon son représentant.

Il est ressorti de l’atelier, la faible capacité des pays à mettre en œuvre leurs plans d’actions et stratégies de ripostes face aux crises, comme les deux plans infructueux de la Mauritanie en 2005 et en 2009, mais aussi la difficulté à mobiliser les ressources pour juguler les effets néfastes des changements climatiques et des risques de catastrophes, tels que l’accès au Fond Vert pour le Climat, ou encore au Fond d’adaptation aux changements climatiques. Toutes difficultés que les pays pourront être en mesure de surmonter à l’issue de l’atelier de Nouakchott au cours duquel des experts du PNUD, de la FAO, d’AGRHYMET et de l’UNICEF, ont apporté des réponses étayées.

Il faut rappeler que les participants à l’atelier de Nouakchott sont issus de départements ministériels et d’institutions publiques au cœur des décisions dans leur pays respectif, ce qui selon les organisateurs permettra de garantir la mise en œuvre effective des connaissances acquises et des recommandations issues de la rencontre.

Cheikh Aïdara


« Le Rapporteur Tomoya Obokata confirme l’existence de l’esclavage en Mauritanie devant l’Assemblée Générale des Nations Unies » communiqué de SOS Esclaves

Une fois encore, le Rapporteur Spécial sur les nouvelles formes de l’esclavage, Tomoya Obokata, vient de confirmer devant l’Assemblée Générale des Nations Unies l’existence de l’esclavage en Mauritanie. Le Rapporteur Spécial a présenté devant l’Assemblée les recommandations adressées à la Mauritanie à l’issue de sa dernière visite en mai dernier.

Parmi ces recommandations, la création d’un fonds spécial pour la prise en charge des victimes, la facilitation à leur accès à l’état civil, l’application correcte de la loi 031/2015 criminalisant l’esclavage et de tout l’arsenal juridique dédié à combattre le trafic des personnes, l’exploitation des enfants, le travail forcé et la violence basée sur le genre.

La position aujourd’hui exprimée par le Rapporteur Spécial devant l’Assemblée Générale des Nations Unies sur l’existence de l’esclavage en Mauritanie a toujours été celle de « SOS Esclaves » qui n’a de cesse interpellé les autorités sur la nécessité de prendre des actes forts visant à combattre l’esclavage et sur l’urgence de l’application effective de la loi et l’amélioration des conditions d’existence des victimes, loin de la surenchère et de la manipulation entreprises par certains segments comme stratégie basée sur la dénégation, la fuite en avant et la diabolisation des militants des droits de l’homme. 

« SOS Esclaves » note avec satisfaction la reconnaissance officielle que les approches jusque-là adoptées par les régimes mauritaniens successifs étaient fausses. Aussi, nous nous félicitons de la conformité de notre position sur l’esclavage avec celle du Rapporteur Spécial des Nations Unies.

« SOS Esclaves » demande à tous les acteurs administratifs et judiciaires de concrétiser effectivement la volonté exprimée à travers l’application sérieuse et rigoureuse de la loi pour plus d’équité en faveur des victimes de l’esclavage. 

« SOS Esclaves » rappelle l’urgence de la création rapide d’un fonds spécial dédié à la prise en charge des victimes de l’esclavage.

Enfin, « SOS Esclaves » confirme la justesse de son approche d’identification, de documentation des cas d’esclavage et de toute autre forme d’exploitation ou d’humiliation de l’homme par l’homme.

Nouakchott, le 22 /8/2022

Bureau Exécutif


Face à l’échec des plans d’urbanisme mis à nu par l’hivernage, le Président de la République au chevet des sinistrés de Kaédi

Après les pluies diluviennes qui se sont abattues sur la ville de Kaédi, provoquant de nombreux sinistres, le président de la République, Mohamed Cheikh Ghazouani s’est rendu sur place vendredi 20 août 2022 pour s’enquérir de la situation. Selon plusieurs observateurs, la responsabilité technique du département de l’Urbanisme et de l’Habitat et celle des différentes autorités administratives qui se sont succédé dans cette région est pointée du doigt

Deux jours après les sinistres causés par les pluies diluviennes qui se sont abattues sur Kaédi, le président de la République, Mohamed Cheikh Ghazouani s’est rendu sur place, vendredi 20 août 2022 pour s’informer de l’ampleur des désastres.

Dans une déclaration largement étayée, Ould Ghazouani a déclaré que sa visite entre dans le cadre d’un élan de solidarité avec les habitants de Kaédi, mais surtout dans une volonté d’évaluer l’ampleur du désastre pour mieux orienter les mesures à prendre. Il a ajouté à ce propos que l’Etat et ses moyens humains et financiers sont mobilisés ces derniers temps pour faire face à ce genre de catastrophes, conscients que l’hivernage cette année est tout à faire différent du passé, compte tenu des quantités de pluies envisagées. C’est pourquoi, a-t-il déclaré en substance, un plan de secours et de sauvetage a été mis en place. Il s’agit aujourd’hui, selon lui, de mettre en œuvre ce plan et d’identifier les insuffisances potentielles afin de les corriger.

Ould Ghazouani qui a visité quelques familles sinistrées, évacuées par l’armée et placées dans certains établissements scolaires, s’est félicité de l’absence de tout dégât humain, même s’il dit déplorer la situation des sinistrés et les dommages matériels causés. Il a appelé la population à plus de vigilance, soulignant que d’autres pluies sont attendues.

Par la suite, il a rendu visite aux périmètres agricoles de Kaédi et discuté avec les agriculteurs. Selon lui, l’excellent hivernage de cette année doit être exploitée à fond pour redynamiser l’agriculture sous pluie qui a connu un grand recul ces dernières années du fait des faibles pluviométries. Il a indiqué toute l’importance qu’il accorde à l’agriculture, précisant qu’il s’agit d’un secteur de souveraineté, le seul capable d’assurer la sécurité alimentaire du pays.

Certains habitants de Kaédi ont estimé que la visite de Ghazouani est purement politique et n’a eu aucun impact sur la vie des sinistrés. « Il est venu les mains vides. Aucune tente n’a été dressée pour les habitants qui ont passé la nuit à la belle étoile, sans nattes, sans couvertures, sans hôpital de campagne et sans aide alimentaire. Il est juste venu pour les caméra » a réagi l’un d’entre eux

Selon des témoins oculaires, les responsables de la commune et les autorités administratives ont empêché le président de la République de se rendre au Lycée de Kaédi, là où sont parqués la plupart des sinistrés, pour masquer leurs incuries. Ils n’ont voulu montrer au président que ce qu’ils veulent qu’il voit, c’est-à-dire, certains endroits déjà dégagés de la ville.

Plusieurs autres objections ont été également apportées au contenu du discours face aux réalités. En effet, selon plusieurs techniciens, les plans de lotissement à Kaédi et dans plusieurs autres villes du pays n’ont pas respecté les normes en la matière. Selon eux, plusieurs quartiers à Kaédi et ailleurs ont été bâtis sur des zones inondables qui du fait de la faible pluviométrie enregistrée ces dernières années n’avaient pas montré de faille. Les inondations enregistrées à Kaédi aujourd’hui, et à Sélibaby toutes les années, mais aussi à Tintane et Atar, sont dues à de mauvais plans de lotissement, avec la complicité des autorités administratives qui ont distribué des centaines de lopins de terrain sur des emplacements connus jadis comme passage obligé des eaux de pluie.

Il en va de même des ouvrages de franchissement qui ont été pour la plupart construits avec moins de frais et qui aujourd’hui se sont écroulés ou risquent de le faire. D’où l’urgence selon les techniciens de revoir les plans d’urbanisme et l’état de tous les ouvrages construits ces dernières années.

D’autre part, l’agriculture et l’élevage qui sont les deux secteurs les plus importants de l’économie nationale, sont ceux qui bénéficient le moins d’attention, selon plusieurs observateurs. En sus des conflits domaniaux qui minent le secteur de l’agriculture et les disputes de type communautaire autour des terres agricoles, s’ajoutent les faibles interventions des responsables administratifs du secteur. Absence d’encadrement des agricultures, manque d’intrants agricoles et d’engrais, absence de subvention et de crédits au profit des exploitants qui se sentent délaissés. L’agriculture qui est pourvoyeuse d’emplois, garante de l’indépendance alimentaire du pays qui continue d’exporter plus de 80% de sa nourriture a besoin d’une véritable révolution, selon plusieurs observateurs.

Cheikh Aïdara