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Concours Eloquence Mauritanie 2022 : Tako et Fatou, les éloquentes de premières places

Comme les précédentes éditions le Concours Eloquence Mauritanie, qu’organise chaque année l’association culturelle Traversées Mauritanides en collaboration avec l’UNICEF, a tenu la finale de sa 3ème édition 2022 le 26 février à l’Assemblée Nationale à Nouakchott. Et pour la deuxième fois consécutive les trophées ont été remportés par deux jeunes filles : Tako Soumaré en Arabe et Fatou Maréga en Français.

Fatou Marega – Crédit Aidara

La salle des plénières de l’Assemblée Nationale a refusé du monde, ce 26 février 2022. A 16 heures déjà, toutes les places, aussi bien celles des députés que la terrasse destinée au public, étaient toutes occupées. Chacun des 14 candidats (7 en langue arabe et 7 en langue française) de la 3ème édition du Concours Eloquence avait mobilisé parents et amis. Et plusieurs passionnés de joutes oratoires s’étaient joints à la fête. 

Pendant près de deux heures d’horloge, le public a été tenu en haleine par la prestance des différents candidats sur le thème « Covid-19, quelle vie après ? ». Aussi bien les amoureux de la langue de Molière que ceux de Moutenebi ont été bercés par la beauté des déclamations et l’art oratoire d’une jeunesse qui a été coachée pendant plusieurs semaines par des professionnels du théâtre et de la poésie, en l’occurrence Baba Mini, Cheikh Nouh, Fatou Kiné Diaw et Cheikh MBouh Tandida.

Tako Soumaré – Crédit Aidara

Des joutes de haut niveau

Dans la salle des plénières de l’Assemblée Nationale, où se tenaient les joutes, plusieurs personnalités. D’abord, le jury composé de l’ancienne ministre de la Culture et actuelle conseillère à la Primature, Mme Hindou Mint Aïnina, le député et avocat Me El Id Ould Mohameden, le journaliste et spécialiste en communication, M. Hacen Lebatt, la directrice de l’Agence pour la Promotion de l’Investissement, Mme Aïssata Lam, le directeur Général de la Santé Publique, Dr. Mohamed Mahmoud Ould Ely Mahmoud et le conseiller au Service de Coopération à l’Action Culturelle (SCAC) de l’Ambassade de France en Mauritanie, M. Bernard Rubi.

Vue partielle de la salle – Crédit Aidara

A l’entame de la finale, deux discours dont celui du représentant résident de l’UNICEF en Mauritanie, SEM. Marc Lucet qui s’est introduit en arabe avant de terminer son allocution en français. Il a loué les bonnes prédispositions de la jeunesse mauritanienne aux débats de société et ses prises de paroles pour faire entendre ses droits et préoccupations dans ce prestigieux espace qui est l’Assemblée. Il a alors salué l’engagement de son partenaire « dans cette noble mission », à savoir l’association Traversées Mauritanides.  Prenant, la parole, le président de la structure, Bios Diallo, lui rendra la politesse en remerciant la confiance et le soutien de l’UNICEF. Puis tous les deux ont remercié les organisateurs, l’Assemblée Nationale, le jury et le public venu nombreux, avant de mettre en exergue la valeur du concours qui permet de mettre en avant le talent de la jeunesse mauritanienne et son besoin de s’exprimer sur des sujets d’actualité comme la pandémie Covid-19.

La prestation des candidats qui ont défilé sur le pupitre du Parlement, surplombant une salle colorée dans la diversité des communautés qui composent la Mauritanie, a été entrecoupée d’intermèdes poétiques.

Quand le jury s’est retiré pour délibérer, la salle est restée animée grâce au maestro Ali MHeimid et sa collègue Aminetou, tous deux journalistes et animateurs hors pair.

Marc Lucet – Crédit Aidara

Le résultat des délibérés

Au retour du jury, une clameur sourde s’est emparée de l’immense salle. Avant même l’annonce des heureux gagnants, les supporters clamaient dans un brouhaha de joie, le nom de leur poulain. Le jury a confessé avoir eu du mal, la difficile tâche de départager les candidats, tellement les plaidoiries étaient excellentes.

Annoncés en premiers, les noms des deux 3ème (Arabe et Français) furent dévoilés au milieu d’une forte acclamtion, à savoir Mouna Mint Tolba et Bocar Mako Coulibaly.
La tension monta. Les 2èmes places sont attribuées à Latifa Mint Moktar en français et Sarah Ahmed Dedda en arabe.

Crédit Aidara

L’apothéose de la soirée fut l’annonce des deux lauréats du concours. Au lieu que les haleines se soient suspendues, une clameur sans précédent fit gronder la salle de l’Assemblée. La cérémonie arrivait à son point culminant. Et ce sont encore deux jeunes filles qui se sont distinguées, en remportant la finale de l’édition 2022.

Les heureuses lauréates de cette 3e du Concours Eloquence Mauritanie sont Tako Soumaré en arabe (24 ans, étudiante en informatique et originaire de Wompou au Guidimakha) et Fatou Maréga en français (19 ans, élève à l’école Cheikh Moussa et originaire de Kaédi). Leurs prix, un ordinateur portable avec tous ses accessoires, des livres d’auteurs mauritaniens en arabe et en français plus un certificat, leur ont été remis par Mme Hindou Mint Aïnina.

Les autres candidats recevront aussi des cadeaux de réconfort. Mais, comme l’a dit Tandia Cheikhna du staff d’organisation, « ils ont tous gagné ! »

Cheikh Aïdara


Entretien avec Alama Walet Elmehdi : « Tout ce que j’ai entrepris n’est rien d’autre que le fruit de mes projets »

Touarègue de la tribu des Kel Ansar, Allama est native de Kati dans le Koulikoro où elle a grandi.  Elle est originaire de la région de Tombouctou au Mali. A 22 ans, cette jeune réfugiée malienne a fondé sa propre entreprise à Nouakchott dans le domaine médical et pharmaceutique. Entretien mené par Boubakrine Sidi, collaborateur du blog.

Mme Allama Walet El Mehdi – Crédit Aidara

En 2012, suite aux évènements douloureux au Mali, Mme Allama s’installe chez un oncle à Nouakchott. Là, elle entame ses études de médecine et débute une carrière de cheffe d’entreprise.

Aujourd’hui, cette jeune dame, est en 7e année de médecine et PDG de ProPhaMeDis, une entreprise spécialisée dans la distribution et la promotion de produits pharmaceutiques et dermo-cosmétiques en Afrique francophone.

Médecin de formation, Mme Allama Walet El Mehdi a en poche une maîtrise en biotechnologie et en économie de santé de l’université PompeuFabra de Barcelone qu’elle a décroché en 2021.

Avec son double cursus de formation médecine-biotechnologie, elle monte son entreprise qui vise à représenter les laboratoires pharmaceutiques et parapharmaceutiques en Afrique de l’ouest à partir de la Mauritanie.

Aujourd’hui son entreprise, ProPhaMeDis, compte plus d’une cinquantaine de collaborateurs.

Connue pour ses sacrifices, sa discrétion, sa modestie et son esprit d’entreprise et d’entrepreneuriat, Allama, conjugue les études avec les affaires.

Entretien…….

Quel est le secret de votre choix sur la Mauritanie pour continuer vos études et lancer votre projet ?

Mme Allama : (Rires). Je l’ai choisi d’abord parce que c’est mon pays d’accueil, c’est le pays où j’ai trouvé refuge après les événements tragiques qu’ont traversé ma famille et moi en 2012. C’est là, où je réside et poursuis mes études. Mes plus beaux et marquants secrets sont que nous avons trouvé un pays d’hospitalité, une administration organisée et un peuple d’une générosité rare.  Aussi, le bonheur de travailler avec des équipes expérimentées, me réconforte bien.

Réfugiée et étudiante en médecine à l’âge de 22 ans, comment avez-vous pu vous lancer dans ce secteur si difficile ? 

Croyez-moi, ce fait a été facilité par mon vécu. En effet, depuis 2012, le chemin de toutes les opportunités s’est frayé devant moi. Tout ce que j’ai entrepris n’est rien d’autre que le fruit de mes projets que j’ai dessinés depuis l’obtention de mon baccalauréat au Mali. J’avais porté mon premier choix sur la médecine biotechnologique.

Permettez-moi de dire que je n’ai pas accepté que la guerre brise mes rêves et le destin était là. « Les événements nous rendent plus forts, il ne faut pas se laisser abattre », m’avait dit mon père.

Des difficultés vous en avez connues ?

Tout à fait ! J’en ai connu au début, mais, j’ai fixé le bien-être comme priorité. Naturellement, tout chemin de la vie est parsemé d’embuches synonymes de difficultés.

Mais sur mon trajet, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes extraordinaires qui tenaient à ma réussite. Je peux parler de mes collaborateurs Mauritaniens qui ont été compréhensifs pour le lancement et le développement de mes affaires.

Je souligne ici que seul l’accès à un accompagnement financier m’était difficile mais cette étape a été franchi. Raison pour laquelle ProPhaMeDis a toujours fonctionné avec mes propres fonds.

Je peux dire que j’ai vite compris qu’en étant une jeune fille (22 ans), réfugiée et étudiante en 2e année de médecine, mon profil n’était pas du tout attirant et très loin d’être convaincant. Ca, j’’en étais consciente. Du coup, j’ai décidé de ne pas me hasarder à chercher et j’ai réfléchi à d’autres options qui m’ont servies à arriver au stade où j’en suis aujourd’hui.

Vous avez parlé de collaborateurs mauritaniens qui ont participé à la réussite de votre projet. Pouvez-vous nous en parler ?

Absolument ! Les équipes ProPhaMeDis, Laborex Mauritanie, Groupe Chinguitty Pharma, les professionnels de la santé, les autorités mauritaniennes etc.… Et tant d‘autres, ils ont tous en grande majorité accepté mon projet. D’ailleurs, je les remercie pour les conseils qui me vont droit au cœur et leurs orientations qui sont d’une part le secret de la réussite de ce projet.

A ce niveau, j’admets que même si je sais que j’aurais pu faire davantage et être meilleure que celle que je suis aujourd’hui, je reste satisfaite de mes réalisations et je ne décroitrai pas avec la volonté d’Allah.

Quel sera l’avenir de ProPhaMeDis ? Comptez-vous rejoindre votre famille ou rentrer au pays un jour ?

S’agissant de ProPhaMeDis, je vois que son avenir sera meilleur qu’aujourd’hui, Inchallah. Rejoindre définitivement mes parents, là, où ils se trouvent et rentrer au pays ? Après tout je considère qu’ici c’est chez moi, je me sens chez moi et je continuerai sans cesse de développer mes activités en Mauritanie et à partir de la Mauritanie. Je précise que depuis la Mauritanie je rends visite régulièrement à mes parents comme je l’ai toujours fait.

Un message à vos compatriotes victimes de guerre et devenues réfugiées à travers le monde ?

Mon message à mes sœurs et proches qui ont vécu le mal et quitté le pays par contrainte, je leur dis ne jamais désespérer, ni d’abandonner leurs rêves et leurs projets face à des situations comme la nôtre.

Les meilleurs moyens pour vivre la paix sont le savoir, la sagesse et le fait d’accepter son destin. Nous devons savoir que le fait d’avoir survécu déjà à la guerre et l’instabilité démontre notre capacité de pouvoir réellement évoluer dans notre vie.

Boubakrine SIDI


Mauritanie : face au manque d’eau au Tagant, le Conseil Régional et la Région Auvergne-Rhône-Alpes de France volent au secours des populations

Abreuver les populations, le bétail et les palmiers du Tagant. C’est le souci du Conseil régional qui, avec l’appui de la Région Auvergne-Rhône-Alpes de France, est parvenu à des résultats prometteurs. Depuis 2020, des techniciens français recrutés pour la tâche, notamment CORAIL et ses collaborateurs, en l’occurrence le bureau d’études AMETEN et la société de dessalement MASCARA, ont identifié des sources d’eaux souterraines et de surface. Les résultats des travaux préliminaires ont été restitués lors d’une réunion, jeudi 24 février 2022, dans les locaux du Ministère de l’Intérieur à Nouakchott.

Photo de famille des participants – Crédit Aidara

Sentiment de satisfaction et frémissement d’impatience. C’est dans un tel climat que s’est achevée après une joyeuse photo de famille, la rencontre qui a regroupé jeudi 24 février 2022 à Nouakchott, en Mauritanie, le président du Conseil Régional du Tagant, M. Zeidane Tfeïl Meihimid, et certains de ses conseillers, avec l’équipe technique française chargée de régler le problème d’approvisionnement en eau potable de la région. Les deux parties s’étaient réunies en 2021 pour une première phase de suivi, d’où une grande familiarité.

Tout a débuté en 2020

L’aventure a débuté en 2020 suite à un partenariat tissé, dans le cadre de la coopération décentralisée, entre la Région du Tagant et la Région Auvergne-Rhône-Alpes de France, avec l’appui de l’Agence de l’Eau (France) et le Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement. Résoudre le problème des 100.000 habitants de la région du Tagant, confrontés à une soif lancinante ainsi que leur bétail et leurs milliers de palmiers menacés de disparition, devient la priorité.

La tâche est confiée à CORAIL, une structure d’appui au développement basée en France qui intervient dans les domaines de l’eau, de l’environnement, de l’assainissement, de l’urbanisme et des métiers de la ville, entre autres. Elle est déjà impliquée en Mauritanie, dans l’Assaba, dans un projet de traitement de déchets en partenariat avec l’Association de Développement Intégré au Guidimagha (ADIG).

CORAIL s’est associée avec deux autres structures, le bureau d’études AMETEN, spécialisé dans l’aménagement du territoire, de l’eau et de l’environnement, et la société de dessalement MASCARA, numéro 1 mondial de la technique Osmose Inverse avec solaire sans batterie, technique peu coûteuse et non polluante.

Une source de 15 millions de mètres cubes par an disponible

Alain Tidière – Crédit Aidara

Lors de sa présentation, M. Alain Tidière, directeur de CORAIL, a détaillé les étapes de la phase 1 déjà achevée, notamment la phase de prospection des eaux souterraines et de surfaces qui a permis d’identifier trois zones d’exploitation, ensuite la phase de caractérisation des sources pour déterminer s’il s’agit de sources renouvelables ou pas.

Selon lui, cette première phase a permis de relever la nature saumâtre des eaux du Tagant, 60 %. Pour les rendre propres à la consommation et à la culture, ces eaux ont besoin de traitement. D’où l’appel à MASCARA, spécialiste du dessalement, avec une expérience dans les trois régions du monde, dont une en cours au Sénégal. Il a indiqué que les financements pour l’opérationnalisation de cette première phase sont partiellement disponibles, quelques bailleurs dont la Coopération Française s’étant déclarés prêts à accompagner le projet qui entamera dès avril 2022 sa Phase 2. Celle-ci devrait comprendre un essai sur des ouvrages déjà existants et une campagne géophysique électrique.

M. Alain Tidière a également développé la technique de la télémétrie qui permet grâce au système GSM ou satellite de recueillir des relevées hydriques, avec plusieurs options de données sur le volume, la densité, le ph de l’eau, avec transmission directe et automatique de ces données par minute, heure, jour, semaine ou mois, aux services de l’Hydraulique à Nouakchott.

M. Khalid Alami, Directeur International à AMETEN (AMEnagement du Territoire et ENvironnement), a présenté la séquence la plus technique de l’opération, notamment le rapport entre la pluviométrie et le niveau des eaux, souterraines ou de surface, indiquant les zones où l’exploitation de la ressource est positive sur plusieurs mois et les zones inexploitables. Selon lui, la source d’eau de Nbeïka, à Tamourt En’Naâj, est capable de produire 15 millions de mètres cubes par an, soit 41.000 mètres cubes par jour, sur un rayon de 200 kilomètres carrés, soit le triple de la capacité actuelle.

A son tour, M. Basile Bouillot, Business Developpement à MASCARA, a fait une présentation exhaustive de sa structure, fondée par Marc Vernier, un connaisseur de la Mauritanie, et qui est en train de mener une opération de dessalement d’eau de mer à Nouadhibou.

Selon lui, MASCARA a développé une technique de dessalement par osmose inverse avec solaire et sans batterie, une première au monde, qui a été implantée au Maroc, en Tunisie et qui est en cours au Sénégal. Cette infrastructure globale, avec les équipements, les bâtiments, les accessoires et les consommables plus la formation du personnel local, coûte 200.000 euros pour une production de 50.000 mètres cubes par jour avec un coût unitaire à la consommation de 7 MRO par litre. Pour traiter les eaux non usuelles par système d’évaporation solaire, il est proposé la construction d’un grand bassin sur lesquels pourraient être plantés des arbustes susceptibles d’être repiqués ailleurs.

La réunion – Crédit Aidara

En conclusion, les populations du Tagant devront encore patienter jusqu’à l’horizon 2023-2024 pour voir leurs besoins en eau potable entièrement satisfaits, notamment les habitants de Tichitt qui semblent les plus frappés par la pénurie.

Avaient assisté à la réunion, le Directeur du Centre National des Ressources en Eau (CNRE) relevant du Ministère de l’Hydraulique et de l’Assainissement et l’un de ses ingénieurs, M. Oumar Wagué, deux responsables du Service de Coopération à l’Action Culturelle (SCAC) de l’Ambassade de France en Mauritanie, le député de Moudjéria (Tagant), plusieurs conseillers et élus de la Région du Tagant, un conseiller du Directeur Général des Collectivités Territoriales au Ministère de l’Intérieur, mais aussi M. Ludovic LE Contellec, Directeur Chef de projet Environnement au bureau d’études AMETEN.

Cheikh Aïdara
Président du Groupe des Journalistes Mauritaniens pour le Développement (GJMD)

Le Tagant et la région Auvergne-Rhône-Alpes

Le Tagant, c’est 100.000 Km2 pour 100.000 habitants, avec comme capitale régionale Tijikja, 3 départements, Tichitt, Moudjeria et Tijikja et 10 communes.
C’est une région montagneuse, avec des plateaux, 3 grands Oueds et leurs affluents, Al Lebiad, Rachid et Tamourt Naâj ou Krâa Naga, située à 400 kilomètres de Nouakchott, capitale de la Mauritanie. Elle compte une passe célèbre, la passe de Cheft.

Auvergne-Rhône-Alpes, 89.711 Km2 et plus de 8 millions d’habitants, 12 départements, 4095 communes, avec Lyon comme capitale. C’est une région de massifs, le Massif Central, la Jura et les Alpes, avec beaucoup de plateaux, de plaines, de monts, de collines et de volcans, mais aussi beaucoup de cours d’eau comme le Rhône. Les principales villes sont Lyon, Grenoble, Saint-Etienne. C’est une région multiculturelle avec 3 principales langues et plusieurs dialectes et des traditions diverses.


3ème édition du concours d’éloquence de Traversées Mauritanides : en route pour le sacre !

Quatorze jeunes, filles et garçons présélectionnés, suivent depuis quelques jours à la maison de quartier de la Cité Plage à Nouakchott, siège de l’association Traversées Mauritanides (TM), une session de formation dans le domaine de l’éloquence. Il s’agit d’une mise en œuvre du concours lancé en 2019 par Traversées Mauritanides avec l’appui de l’UNICEF.

Jeunes candidats qui posent
Les candidats pour le sacre du jeune le plus éloquent en 2022 en Mauritanie – Crédit Aidara

La 3ème édition du concours d’éloquence de Traversées Mauritanides est lancée. Quatorze candidats sont déjà sur les strapontins pour rivaliser dans l’art de la parole. Ils étaient plusieurs dizaines de toutes les régions du pays. Des équipes de sensibilisations s’étaient même rendues, en plus Nouakchott, à Kiffa, Néma, Bassiknou et Mberra au camp des réfugiés maliens. Sur cette base, plusieurs ont répondu à la thématique Covid-19, quelle vie après ?, en envoyant des textes, des audios et des vidéos. A l’issue de plusieurs sélections, une première audition a eu lieu les 8 et 9 février 2022 à la maison de quartier de la Cité Plage de Nouakchott. Aux termes de cette présélection devant un jury de professionnels, un groupe de 4 filles et 3 garçons arabisants ont été retenus, et un autre de francophones composé de 5 filles et 2 garçons.

Depuis vendredi 11 février, ces groupes sont coachés par des experts du théâtre, des écrivains et journalistes, notamment Cheikh Nouh, Fatou Kiné Diaw, Baba Ould Mine et Cheikhna MBouh Tandia. Il s’agit d’un travail pointilleux sur la recomposition des textes, l’apprentissage de la prise de parole en public, la maîtrise gestuelle et des dictions. Les candidats et candidates, élèves, étudiantes et certains (es) déjà dans la vie active reçoivent là les matériaux de la séduction par l’art oratoire afin de capter au plus près l’attention du public. Car le jour de la finale (les précédentes avaient eu lieu dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale), ils auront à prester devant un jury choisi parmi des personnalités et un public varié.

Le concours organisé par l’association Traversées Mauritanides que préside l’écrivain Bios Diallo, avec l’appui de l’UNICEF, permet depuis 2018 à de jeunes talents de se révéler aux termes de joutes qui ont toujours laissé un air d’émerveillement parmi le public de plus en plus nombreux.

En Mauritanie, le concours Eloquence a permis de détecter des talents cachés. L’édition 2019-2020, a été remportée par deux jeunes filles, Djefoulbé Bâ, 22 ans, pour la partie arabe et Mouna Khalifa qui vit en France pour le français.

Dans sept jours, Latifa Mokhtar, Omar Taher Jah, Bocar Mako Coulibaby, Mouna Tolba, Zeïnabou Omar Koné, Khalil Boubacar, Irma Lam, Halimata Diagana,  Sara Abdellahi Ahmed Dedda, Fatou Maréga, Tacko Makha Soumaré, Thilo Sème, Mohamed Ag Omar et Bocar Sall croiseront leurs voix. Et seuls 3 lauréats seront primés. Mais la victoire sera pour tous !

Cheikh Aïdara