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Le régime de Mohamed Ould Ghazwani, première victime de l’enquête parlementaire

Le mouton qui aiguise le couteau de sa propre immolation. Cette rhétorique peut bien s’appliquer au régime du président Mohamed Cheikh Ghazwani dont la quasi-totalité des ministres et hauts responsables seraient déférables devant la justice suite au rapport de l’enquête parlementaire sur la décennie passée.

Mohamed Cheikh Ghazwani, Président de la République

Après des mois d’enquête sur la casse du siècle, certains parlent de la bagatelle de plus de 400 milliards d’ouguiyas de l’argent de la Mauritanie volatilisés, et encore, la Commission d’enquête parlementaire constituée en début 2020, vient de déposer son bilan. Les Mauritaniens découvrent avec ahurissement qu’ils ont été extorqués pendant plus de dix ans par ceux-là même qui étaient sensé leur assurer un avenir sûr et radieux.  En effet, coupe-jarrets, coupeurs de route,  brigands et pickpocket à l’appétit jamais assouvis, se sont relayés du plus haut sommet de l’Etat à sa base pour dépouiller le peuple mauritanien de tout ce que la nature, mais aussi les vaillants bâtisseurs de la nation, leur ont légués au fil des siècles et des ans.  Tels des essaims de criquets, de hauts fonctionnaires de l’Etat se sont abattus comme des rapaces sur le pays, tels des brigands de grands chemins sans loi ni foi. Ils se sont dépouillés de tout sentiment humain ou patriotique, pour détruire les fondements de l’Etat.

En un clin d’œil, près de la moitié du patrimoine de l’Etat, mais aussi des aides publiques internationales,  sont passées du domaine public au domaine privé, sans vergogne. Des pans du territoire et de l’économie nationale ont été bradés à des sociétés écrans, sous couverts d’entreprises étrangères.  Près de 2.000 Kilomètres carrés de la Zone franche de Nouadhibou vendus, l’Océan et ses innombrables ressources halieutiques hypothéquées pour un quart de siècle, l’aéroport idem, les mines de fer bradés, près de 80 % du Port Autonome de Nouakchott liquidés, le domaine foncier de l’Etat accaparé, les réserves nationales en devises falsifiées ou détournées, une importante île, chargée d’histoire et de richesses, vandalisée, l’honneur des Mauritaniens, piétiné, les lois de la République clochardisées…

Et les responsables de tant de gâchis, de traitrise et de malversations ? De hauts fonctionnaires bardés de diplômes, imbus de CV et d’arbres généalogiques aussi plantureux et long que la muraille de Chine, mais dénués de toute moralité, de toute foi religieuse, de tout amour pour la patrie et de tout respect pour le peuple mauritanien. Des responsables qui continuent d’occuper de hauts postes de responsabilités, malgré les lourdes accusations dont ils sont accablés par l’enquête parlementaire. Des responsables qui n’ont même pas la décence de démissionner, pour s’épargner l’ignominie de  limogeage déshonorant.

Paradoxalement, tous les protagonistes de la cabale judiciaire en gestation sont là. Ils sont au plus haut sommet de l’Etat, premiers ministres ou anciens, convertis en conseillers ou chargés de mission à la Présidence de la République, ministres ou anciens ministres, directeurs et directeurs généraux de départements ministériels ou d’établissements publics, ambassadeurs, hauts responsables militaires, y compris même certains membres de la Commission d’enquête parlementaire aussi impliqués dans les malversations que ceux qu’ils sont sensés poursuivre.  Pour vous dire, l’image kafkaïenne de cette grosse machine conçue pour broyer ses propres concepteurs.  Ce qui pousse la majorité de la population à parler de farce, d’amuse-galerie et de rapports qui n’auront aucun lendemain, tant la supercherie est grossière. Qui accepterait de succomber à son propre jeu, à se tirer une balle dans le pied ?

Cheikh Aïdara


Mouna Mint Dendeni, Coumba Gawlo et neuf artistes africains dans le single « Cri du Silence »

« Cri du Silence » est le nouveau single sur la protection des femmes et des filles en Afrique de l’Ouest et du Centre face au Covid-19 et dans lequel collabore l’artiste Mouna Mint Dendenni, à côté de la Diva de la musique sénégalaise Coumba Gawlo Seck, ainsi que neuf autres artistes africains. Cette compilation participe à la campagne lancée par le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) en Afrique de l’Ouest et du Centre pour l’autonomisation des femmes et des filles et la lutte contre les VBG.

«Piloter un projet musical aussi important que celui portant autonomisation des femmes et la lutte contre les violences basées sur le genre en pleine période Covid-19  et au niveau de 10 pays cloisonnés n’est pas chose aisée » a assuré la Diva Coumba Gawlo Seck lors de l’émission «MBas Mi » diffusée samedi 25 juillet 2020 par la RTS et au cours de laquelle elle a expliqué les difficultés liées à la réalisation d’un tel single alors que les frontières entre les pays sont encore fermées et les artistes obligées chacun de fabriquer une partie du clip à partir de son pays.  

Mais l’objectif en valait la peine dans la mesure où, selon elle, la raison principale (Lutter ensemble) correspond à des préoccupations quotidiennes, d’où l’engagement des artistes qui ont composé le single à donner leurs voix «à onze messages clés, en phase avec le programme Autonomisation des femmes et dividende démographique (SWEDD) ».

Violences domestiques

L’artiste malienne Fatoumata Diawara de raconter ainsi «à la maison pendant la crise du Coronavirus, je m’occupe de toi et tu t’occupes de moi. Et surtout pas de violence à nos filles ni à nos petites sœurs», le constat ayant été fait que les violences domestiques se sont accrues durant le confinement. Ainsi, le single «Cri du Silence » semble être destiné principalement aux hommes, pour évoquer leur responsabilité, les pousser à aider et soutenir leurs épouses et en faire des modèles pour leurs enfants er leur entourage.

La chanson est aussi un véritable plaidoyer pour l’amélioration de la santé sexuelle et reproductive, un axe central dans le programme SWEDD qui, à travers le dividende démographique, cible les aspects liés à la baisse de la natalité et de la mortalité pour tirer la croissance économique, avec beaucoup d’efforts déployés pour l’accès des femmes et des filles aux moyens  contraceptifs modernes.  D’où l’attention particulière accordée par le WCARO (Bureau de l’UNFPA pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre) à la pérennité des chaînes d’approvisionnement pour qu’il n’y ait aucune rupture dans l’accès des populations aux préservatifs et aux contraceptifs, même au-delà des postes de santé.

Une collaboration féministe

La chanson évoque aussi les autres pratiques néfastes, comme les mariages des enfants, les grossesses précoces, les mutilations génitales féminines, et fait la promotion de la scolarisation des filles et leur maintien à l’école.

Le single est le fruit d’une large collaboration avec les artistes Mounira Mitchala du Tchad, Binta Torodo du Niger, Alif Naaba du Burkina Faso, Daphne du Cameroun, Fatoumata Diawara et Sidiki Diabaté du Mali, Manamba Kanté de la Guinée Conakry, Serge Beynaud de Cöte d’Ivoire et Zeynab Habib du Bénin.

Cheikh Aïdara


«La Mauritanie D’Abord » prépare un forum sur le «Tourisme intérieur» à Atar

Du 7 au 9 août 2020 se tiendra à Atar, Capitale de l’Adrar, un forum national pour le développement du tourisme local. Organisée par l’initiative «La Mauritanie D’Abord » sous la houlette de sa présidente, Mme Seyide Mint Yenge, la manifestation regroupera l’ensemble des acteurs du secteur touristique en Mauritanie.

En prélude au forum sur le «Tourisme intérieur» qui se tiendra les 7, 8 et 9 août 2020 à Atar, l’initiative «La Mauritanie D’Abord» présidée par l’une des plus illustres activistes de la société civile mauritanienne, Mme Seyide Mint Yengs, est déjà sur la dernière ligne droite des préparatifs. Organisée quasiment sur fonds propres avec l’aide de quelques bonnes volontés, la manifestation intervient dans un contexte marqué par une timide reprise du secteur du tourisme après des années d’embargo pour cause d’insécurité liée au terrorisme au Sahel.

Ainsi, face à la lente remontée du tourisme extérieur avec une affluence encore faible des touristes venant de l’étranger, la Mauritanie n’en ayant reçu en 2018-2019 qu’environ 3000 visiteurs, «La Mauritanie D’Abord » cherche à intéresser les Mauritaniens aux richesses de leur propre pays.

C’est la tendance recherchée par les autorités nationales qui cherchent à booster le tourisme intérieur en encourageant les citoyens mauritaniens à se tourner vers le tourisme intérieur au lieu d’aller dépenser leur argent à l’étranger. En effet, ce sont des centaines de familles aisées qui quittent chaque année la Mauritanie avec femmes, enfants et domestiques pour de longues vacances en Europe, au Maghreb, au Proche et Moyen Orient, et de plus en plus vers l’Asie.

Le forum d’Atar qui regroupera l’ensemble des acteurs du secteur,  fédération, Tours Operators, agences de voyages, guides, notamment, sera le lieu de débats sur toutes les questions liées au secteur touristique en Mauritanie.

D’ores et déjà, communications, exposés, discussions, battent le plein sur le groupe watsapp «Mie d’abord tourisme ». Les prémisses du forum d’Atar s’y sont déjà campées et des interventions de haut niveau animées par les spécialistes du secteur font rage.

Cheikh Aïdara


Avec l’appui de l’UNFPA, la Centrale d’Achat des Médicaments renforce ses capacités logistiques

La Secrétaire générale du Ministère de la Santé, Dr. Bâ Halima, a réceptionné jeudi 23 juillet 2020 un lot de matériels destiné à renforcer les capacités logistiques de stockage et de distribution de la Centrale d’Achat de Médicaments Essentiels et Consommables Médicaux (CAMEC). Cet important don du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) s’est déroulé en présence de son Représentant Résident, SEM. Saidou Kaboré,  ainsi que du Directeur général de la CAMEC, Cheikh Ould Zeidane.

La SG du Ministère de la Santé (tunique blanche) entourée par le Représentant UNFPA (à sa droite) et le DG de la CAMEC (à sa gauche) – Crédit Aidara

Dans le cadre de la coopération qui la lie depuis 2013 à la Centrale d’Achat de Médicaments Essentiels et Consommables Médicaux (CAMEC), l’UNFPA a acheté au profit de l’institution un lot d’équipements destiné à renforcer ses capacités de gestion, de stockage et de distribution des produits de la santé de la reproduction,  y compris les contraceptifs.

Ce lot de matériels est composé de 28 chariots diable,  7 combinaisons pour l’accès du personnel aux chambres froides, 13 transpalettes, 10 climatiseurs et 1 groupe électrogène de 100 KVA, pour une valeur de plus de 12 millions anciennes ouguiyas (35.000 dollars U.S).

Le matériel don de l’UNFPA et au fond (en rouge) le groupe électrogène et les cartons contenant les climatiseurs
(Crédit Aidara)

La remise de cet important don s’est déroulée jeudi 23 juillet 2020 à la CAMEC, en présence de la Secrétaire générale du Ministère de la Santé, Dr. Bâ Halima, du Directeur général de la CAMEC, Cheikh Ould Zeidane et du Représentant Résident de l’UNFPA, SEM. Saidou Kaboré ainsi que leurs collaborateurs.

Le DG présente la CAMEC sous le regard de la SG du Ministère de la Santé et le Représentant UNFPA (Crédit Aidara)

«En mettant à la disposition de la CAMEC ce matériel, Monsieur le Représentant Résident de l’UNFPA, d’une valeur de 1. 249.500 MRU, vous venez encore une fois d’illustrer l’exemplaire solidarité de notre coopération » devait d’emblée souligner la Secrétaire générale du Ministère de la Santé. Cet acte contribuera, selon elle, à renforcer les capacités de la CAMEC pour assurer un bon stockage et distribution des différents produits de santé, dans des conditions appropriées d’accès aux services de qualité. Elle considère que  «cet équipement va contribuer à renforcer les capacités  d’entreposage de la CAMEC » louant au passage le partenariat de longue date qui lie l’UNFPA et le Ministère de la Santé, notamment «l’appui déterminant de l’UNFPA dans l’amélioration du système de santé, en particulier le renforcement de la chaine d’approvisionnement de la mère et des adolescents, ainsi que la surveillance des décès maternels et néonataux».

Auparavant, le Représentant Résident de l’UNFPA en Mauritanie, SEM. Saidou Kaboré, avait remercié le Directeur Général de la CAMEC pour son exposé sur son institution, ce qui permet selon lui de situer la place centrale qu’occupe la CAMEC dans toutes les activités de réduction de la mortalité de façon générale, et de la mortalité des femmes et des nouveau-nés en particulier.

Visite des magasins de stockage des produits de la SR/PF (Crédit Aidara)

«C’est le domaine qui intéresse l’UNFPA, car pour nous, tout notre effort est de faire en sorte qu’aucune femme ne meurt en donnant la vie et que l’enfant survive et soit en bonne santé » devait-il souligner. Selon lui, «toutes les données démontrent que lorsqu’il y a un décès maternel, il y a un impact sur toute la communauté et sur toute la nation, en particulier sur la famille, avec des enfants dont l’avenir sera hypothéqué et un mari dont l’espérance de vie va diminuer ».

Le Représentant Résident de l’UNFPA de renchérir que «tous ces facteurs démontrent que les femmes sont au cœur du développement», citant les recherches menées dans le cadre des Objectifs durables pour le Développement (ODD) qui démontrent qu’il faut mettre la femme au centre du développement, en améliorant sa santé, son  éducation et sa participation au développement.

Selon Saidou Kaboré, «notre contribution au niveau de la CAMEC s’inscrit dans notre mandat et elle consiste à accompagner l’institution, même si sur le plan financer, cet accompagnement n’est pas trop important, mais il cible des aspects importants pour nous, qui peuvent permettre au gouvernement de prendre des décisions, comme c’est le cas du camion qui a été acheté par l’UNFPA, nos capacités financières ne nous ayant pas permis d’en acheter plus d’un, mais le gouvernement en a acheté 12 lorsqu’il en a constaté l’utilité».

De G. à Dr. : Directrice adjointe CAMEC, DG CAMEC, SG Ministère Santé, RR UNFPA (Crédit Aidara)

Revenant sur la cérémonie de remise du don, le Représentant Résident souligne qu’il s’agit de «contribuer au renforcement des capacités de stockage et de distribution des produits de la santé de la reproduction, y compris les produits de planification familiale».

A noter que la rencontre a été marquée par l’exposé de Cheikh Ould Zeidane, Directeur Général de la CAMEC sur son institution, historique, organigramme, missions, points forts et points faibles, recommandation.

Après les échanges de discours, les délégations ont procédé à la visite du matériel et à sa remise d’une manière officielle, avant d’effectuer une brève visite à l’intérieur des magasins de la CAMEC pour constater le bon stockage des produits de la santé de la reproduction et des contraceptifs. Une photo de famille est venue clore cette cérémonie protocolaire.

Cheikh Aidara